Aldi, Lidl, Leclerc : la baguette à 29 centimes est toujours là mais ne fait plus de polémiques !
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Aldi, Lidl, Leclerc : la baguette à 29 centimes est toujours là mais ne fait plus de polémiques !

Dans la grande distribution il n'est pas rare de voir la baguette en promo à 29 centimes !

Certes, hors promo, le prix est plus variable et dépend de la largeur de gamme et de l'importance des ventes des pains spéciaux, tradition ou complet. Mais en ce moment, 0,29€, c'est le prix promo dans pas mal de Leclerc et c’est aujourd’hui l'un des thèmes de campagne de Lidl et Aldi, nos dynamiques concurrents d’outre-Rhin.

Le prix du pain, du carburant, des produits de marque les plus vendus, ce sont des symboles, les fanions d'une promesse commerciale. Quand d'autres distributeurs s'y attellent, ça stimule évidemment la concurrence, même au sein de notre enseigne.

Mais l'objet de mon billet, ce jour, c'est de me servir de la promo de Lidl ou Aldi pour démontrer rétrospectivement la légitimité de cette initiative alors qu'il y a 3 ans elle nous fut âprement et méchamment contestée.

En janvier 2022, nos 600 adhérents E.Leclerc avaient déjà décidé de bloquer le prix de la baguette blanche à 0,29€. Ce n'était pas une baisse, c'était déjà le prix moyen pratiqué en magasin, entre 0,22 et 0,35 à l'époque. Pour une lecture facile de la promo , on avait unifié à 0,29€. Même à ce prix, ça couvrait les frais : on ne vendait pas a perte. Ce n'est pas le type de pain le plus vendu, mais c'était un symbole important alors que le taux de pauvreté décollait en France depuis 2020.

Une polémique incroyable s'ensuivit... que ne connaîtra évidemment pas Lidl, jouant ici "en replay".

C’est sans rancune et avec légèreté que je voudrais rappeler ici les propos outrés de nombreuses personnalités que j'invite à revisiter leur point de vue à l'aune des commentaires à bas bruit consentis à Lidl, Aldi ou même à Leclerc qui sont tous actuellement en promo.

1) Les professionnels ont eu les réactions les plus négatives.

Un communiqué commun de la FNSEA, ANMF, CNBPF, Intercéréales, AGPD regroupant différents acteurs de l’agroalimentaire... a dénoncé "une campagne destructrice de valeur mettant en péril la filière tout entière". Rien moins que ça !

Le président de la confédération des boulangers-pâtissiers surenchérissait sur "une opération de concurrence déloyale".

Le pompon reviendra à Christiane Lambert, que moi, j'aimais bien, mais qui me voua aux gémonies pour cause de "populisme et de démagogie".

2) Les restaurateurs furent appelés en renfort : du côté des chefs, Sylvain Cecchi (Le Chatel à Montbéliard) sema le doute sur la qualité du produit à ce prix !

Thierry Marx, lui aussi mon héros, oublia ses menus à 200€ et signa une tribune grandiloquente dans Libération ! Faut relire ça : ce n'est pas du Giono ou du Pagnol, mais il y a de la sauce piquante dans le verbe : "Quand de serment publicitaire en psaume cathodique, on porte l’amour des plus pauvres en bandoulière, on commence par augmenter le niveau de vie des salariés, pas par baisser le prix du pain pour créer du flux dans les magasins. S’il y a des gens modestes en France (sic🤫), c’est parce que le low cost depuis les années 70 dégrade notre économie".

3) Chez les politiques aussi on rumina du croûton : Jean-Luc l'Insoumis stigmatisa "une opération de vente à perte pouvant entraîner la ruine des boulangers et pâtissiers" (paradoxalement, il ne parlait évidemment pas ici des salariés du secteur).

Valérie Pécresse, candidate LR à l’époque, se scandalisa d’une "opération dangereuse" estimant que Leclerc allait "se rattraper sur le reste du caddie".

Chaque parti oublia ses pauvres et cria au feu dans les fournils. Pas même un mea-culpa fut-il susurré lors de la spéculation sur les prix de la farine (+25 à 30%) au début du conflit ukrainien.

J’ai collecté une fournée de citations contre notre baguette à prix bas. Elles valent leur pesant de farine ! Je rappelle qu'il n’y a jamais eu contestation de la légalité de notre promo de la part de l’Etat ou des concurrents. Juste nous avons été qualifiés de mauvaise graine, pour avoir vendu pas cher.

Alors amis de Lidl et d'Aldi, vous qui reçurent l'onction présidentielle au Salon de l'Agriculture, merci de conforter aujourd’hui cette initiative.

Un prix bas sur un produit essentiel, ça n'empêche pas d'avoir des gammes plus complexes. Rendre la consommation accessible, c'est notre métier, notre mission. Pour convaincre, il faut des marqueurs ! Les consommateurs plébiscitent ceux-là . A nous, professionnels, de nous adapter !👌

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