L'inflation explose, et ce n'est pas à cause de la guerre en Ukraine
Voilà l'inflation française à 4,5% en rythme mensuel. J'en étais sûr et encore ce chiffre est tempéré par le blocage de certains prix de l'électricité et du gaz qui normalement auraient fait encore plus exploser l'indice.
Mes amis, j'ai collectionné toutes les déclarations de nos banquiers centraux et de pléthore d'économistes : ils assuraient qu'on ne dépasserait pas 2 à 3% et que cette hausse des prix serait éphémère. Pipeau, disais-je ! A croire que tous ces gens savants n'avaient pas rempli leur cuve de fuel ni découvert depuis décembre le prix des pâtes, de l'huile et du sucre dans les magasins.
Alors, pour se rattraper, voilà que dans les médias, politiques et économistes nous réécrivent un scénario d'inflation sur fond de guerre en Ukraine. Une sorte de bonneteau qui les dédouanerait de leurs erreurs et leur éviterait d'assumer leurs responsabilités nationales dans cette inflation.
Oui c'est évident, la guerre en Ukraine, les sanctions économiques et les contre-sanctions risquent de faire flamber le blé, l'huile de tournesol, les engrais et quelques ingrédients chimiques.
Mais faudrait quand même pas prendre les consommateurs français pour des idiots ! Si cette nouvelle couche d'inflation est "à venir" (et pour le moment purement spéculative), la hausse des prix qui arrive actuellement en magasins a largement été provoquée par l'inorganisation des transports en sortie de Covid et par une loi bien française, Egalim2, censée avoir été votée au bénéfice des agriculteurs et des producteurs. E.Leclerc, pas plus que les autres distributeurs, ne l'ont contestée. Mais quand l'INSEE chiffre la valse des étiquettes des produits frais à +7,2% sur un an, les Russes n'y sont évidemment pour rien.
J'en reviens donc à ma marotte : l'inflation est de retour. L'inflation est un impôt sur les Français. Oui, il était nécessaire d'augmenter les tarifs agricoles pour mieux rémunérer les producteurs français. Mais il n'y a pas de raison d'accepter toutes les hausses qui arrivent (parfois avec des justifications très floues !) alors que les dirigeants de grandes entreprises internationales ne font pas mystère de vouloir augmenter dividendes des actionnaires et marges opérationnelles de leurs boites.
En désignant la guerre en Ukraine comme principale fauteur d'inflation actuelle, on se trompe de cible ou on nourrit la spéculation, et on patauge alors dans une forme de cynisme. Il faut remettre à jour les politiques de concurrence entre industriels et entre distributeurs. Essayer de vendre moins cher n'est pas une tare. Vouloir préserver le pouvoir d'achat des Français est une bonne politique.
0 Commentaires