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Il y a quinze jours, personne n’aurait misé un kopeck sur l’initiative de l’APLI, l’Association des Producteurs de Lait Indépendants. Moi-même, j’étais perplexe. La toute puissante FNSEA n’allait pas se laisser doubler, et d’ailleurs, elle tente aujourd’hui de reprendre la main en élargissant le conflit au secteur des fruits et légumes.
Mais Bruno Le Maire, le nouveau Ministre de l’Agriculture, a donné suite. Il a été politiquement malin. Il a su mettre à profit tout son réseau bruxellois (la plupart des membres de son Cabinet viennent des « affaires européennes »). Grâce à son activisme, la « majorité qualifiée » sera bientôt atteinte pour qu’un Conseil exceptionnel des Ministres agricoles puisse se saisir des nouvelles demandes de régulation du marché.
Evidemment, tous les spécialistes avaient convenu qu’une grève du lait n’aurait aucun impact économique vu l’abondance de produits sur le marché. Et il est vrai aussi que l’opinion publique a fait la moue en voyant ces milliers de litres de lait ainsi gaspillés.
Mais la symbolique a été la plus forte. Et les premiers à l’avoir compris furent les médias. Jamais l’AFP n’a diffusé autant de dépêches relayant les analyses et propositions des producteurs de lait indépendants, désormais appuyés par la Coordination Rurale, la Confédération Paysanne, et même des sections départementales de la FNSEA.
Le syndicalisme officiel ne pouvait, à terme, tenir une posture contradictoire. Interpeller les pouvoirs publics au motif que la crise est structurelle et mondiale. Et en même temps, désigner les industriels et les distributeurs français comme boucs émissaires.
L’initiative de l’APLI force le respect. Pacifiques, refusant de surenchérir dans d’éternelles querelles corporatistes, les agriculteurs indépendants ont mouillé la chemise, sans casse chez les autres, en prenant eux-mêmes le risque de mettre en péril leur exploitation.
Alors que le mouvement s’essouffle un peu sur le terrain (ça coûte cher !), les groupements de producteurs nous interpellent. Message reçu. Les Centres E. Leclerc soutiennent auprès des pouvoirs publics français et européens, la mise en place de nouveaux outils de régulation. Nous allons favoriser la mise en place rapide des nouveaux labels « Le lait d’ici » et « Produit en France », « Produit en Bretagne » que veulent promouvoir ces organisations.
Mais c’est l’occasion pour moi aussi de rappeler que notre mouvement n’est absolument pas opposé à l’adoption de mesures d’urgence prévues par la loi. Avant qu’une réforme approfondie et durable du marché ne produise ses effets, l’arsenal des moyens d’intervention (prix minimum, prix garanti, etc.) permettrait de temporiser. On dira qu’au regard du droit de la concurrence, tout cela n’est pas très catholique. Peut-être. Mais il y a des agriculteurs qui ont eu la foi.
18 Commentaires
Ce billet qui analyse la désormais congergence des démarches ; démarches qui elles-mêmes tendent à sortir de l'impasse que les postures d'acteurs ou les corporatismes indiquaient comme voie inéluctable...
Bravo (à tous, enfin presque)
Bon papier! Par les temps qui courrent un peu de la "positive attidude" si chère à J-P Raffarin ne peut pas faire de mal.
J'aurazi bien aimé que vous puissiez être un peu plus explicite sur l'initiative de l'APLI.
Merci par avance
Clément
Au moins, l'APLI redore le blason d'une agriculture française toujours en proie à des révoltes, des revendications de toutes sortes. pour certaines justifiées, les syndicats agricoles n'ont pas toujours les bonnes méthodes de dialogues pour arriver à un concensus. L'APLi adopte une autre position courageuse. Cela nous change des casseurs du printemps dernier. Gageons que cet élan nouveau pacifiste s'impose suffisamment pour aboutir à une solution durable
je suis d'accord avec "Clement", un peu plus de renseignements sur l'APLI serait la bienvenue.
à la coordination rurale nous ne sommes pas dupe , nous savons tres bien que la FNSEA a cherché un bouc émissaire pour faire avaler ses contrat de production avec les transformateur . Mais les agriculteurs ont enfin ouvert les yeux ! et l'union de tous syndiqués ou pas va faire la force et sans doute faire revenir Bruxelle sur sa position en ce qui concerne les droits à produire seul moyen de maintenir un prix stable
pour notre par Coordination Rurale52 nous entretenons d'excellentes relations avec le PDG et ses cadres de Leclerc ST DIZIER , ensemble nous allons sans doute reussir a faire des choses nouvelles , qui redonnerons à notre métier ses lettres de noblesse et à votre proféssion le respect qu elle mérite nous vous remercions M.E LECLERC vous et vos collaborateurs pour votre soutient
signé Alain RICHALET président de la CR 52
Ce billet qui analyse la désormais congergence des démarches ; démarches qui elles-mêmes tendent à sortir de l'impasse que les postures d'acteurs ou les corporatismes indiquaient comme voie inéluctable...
Bravo (à tous, enfin presque)
Bon papier! Par les temps qui courrent un peu de la "positive attidude" si chère à J-P Raffarin ne peut pas faire de mal.
J'aurazi bien aimé que vous puissiez être un peu plus explicite sur l'initiative de l'APLI.
Merci par avance
Clément
Au moins, l'APLI redore le blason d'une agriculture française toujours en proie à des révoltes, des revendications de toutes sortes. pour certaines justifiées, les syndicats agricoles n'ont pas toujours les bonnes méthodes de dialogues pour arriver à un concensus. L'APLi adopte une autre position courageuse. Cela nous change des casseurs du printemps dernier. Gageons que cet élan nouveau pacifiste s'impose suffisamment pour aboutir à une solution durable
je suis d'accord avec "Clement", un peu plus de renseignements sur l'APLI serait la bienvenue.
à la coordination rurale nous ne sommes pas dupe , nous savons tres bien que la FNSEA a cherché un bouc émissaire pour faire avaler ses contrat de production avec les transformateur . Mais les agriculteurs ont enfin ouvert les yeux ! et l'union de tous syndiqués ou pas va faire la force et sans doute faire revenir Bruxelle sur sa position en ce qui concerne les droits à produire seul moyen de maintenir un prix stable
pour notre par Coordination Rurale52 nous entretenons d'excellentes relations avec le PDG et ses cadres de Leclerc ST DIZIER , ensemble nous allons sans doute reussir a faire des choses nouvelles , qui redonnerons à notre métier ses lettres de noblesse et à votre proféssion le respect qu elle mérite nous vous remercions M.E LECLERC vous et vos collaborateurs pour votre soutient
signé Alain RICHALET président de la CR 52