
Hier matin, très tôt, j’avais posté sur le blog une note sur la victoire de Londres (organisation des jeux olympiques). Après, il y a eu cette boucherie. Les barbares ont frappé.
J’ai tout effacé. J’ai écrit des phrases au couteau, pleines de colère et de haine… Et puis, j’ai vu, comme vous, les visages des Londoniens. La douleur… Toute expression guerrière finalement contenue… Dignité !
Sur la bande FM, un commentateur francophone décryptait le message des Londoniens aux terroristes : « On ne se laissera pas déstabiliser. Notre population est très critique sur l’engagement en Irak. Mais nous ferons bloc pour défendre notre liberté ».
Reprenant mes notes d’hier, je relis cette intervention de Tony Blair, répétée avec plusieurs variantes, avant qu’il ne s’envole de Singapour pour rejoindre le G-8 en Ecosse. Il justifiait ainsi le choix du CIO.
« Londres est une ville multiraciale, des races qui se côtoient et vivent ensemble. Londres est une ville multireligieuse…Chacun peut vivre sa religion dans la tolérance et la liberté d’expression. Londres est une ville cosmopolite, ouverte aux jeunes, aux étudiants et aux professionnels du monde entier. Londres est une vieille ville qui ne craint pas la modernité ».
En haut du podium pour les jeux olympiques, ces propos revêtaient un sens tout particulier. Ils expliquaient l’écart d’image entre Londres et Paris, ou plutôt entre l’Angleterre et la France (car les équipes parisiennes de Bertrand Delanoë défendaient finalement assez bien cet idéal, ce qu’on ne saurait dire du pays tout entier).
Mais après les attentats, ces phrases prennent toute leur force politique. C’est à cette vision de la démocratie que s’en prennent les fascistes. Nous devons faire cause commune.
Exprimer notre émotion est une nécessité qu’il nous faut partager. Tous nos amis anglais me le disent. Ils en ont besoin. Mais plus encore, c’est ce fonds commun de valeurs qu’il nous appartient de développer, y compris en tenant compte de la diversité de nos opinions (l’Irak, l’Europe).
Tragique, l’histoire donne l’opportunité à nos peuples de re-formaliser ensemble, et sur des objectifs clairs, les textes fondamentaux (constitution) qui pourraient être à la fois nos objectifs et le drapeau à défendre.
12 Commentaires
Je ne crois pas qu' une Constitution - il la faudrait planétaire sinon galactique !- règle en quoi que ce soit la question posée a travers le terrorisme religieux qui sévit sur nos fragiles démocraties.
Mais finalement étant ignorant de tous les dessous de table qui s'échangent à l'échelle du repas mondial des forces antagonistes qui s' y gavent , j'en conclus à tord ou à raison que le repas servi y est philanthrope et qu' il est sans cesse alimenté... les victimes innocentes, ne l’ étant pas à cause du métro, ensuite!
Solidarité et fraternité du plancher où tombent les miettes.
Vive Londres.
A plus et bon dimanche.
Je voulais simplement montrer combien, face à la barbarie, le projet politique contenu dans les phrases de Tony Blair (sans lui donner caution par ailleurs) pouvait fournir, à lui seul, les bases d’une constitution.
Nous vivons depuis le début des années 50 dans une zone de paix qui a rassemblé des peuples antagonistes. A force d’y vivre, on ne mesure pas à quel point c’est une conquête historique. Nous considérons que cet espace démocratique est acquis. Et peut-être faut-il voir dans cette banalisation une des raisons pour lesquelles nous ne sommes pas réellement motivés par la formalisation d’un projet politique.
Mais lorsque les conflits extérieurs se rappellent à nous sous la forme d’attentats et de meurtres, on peut se dire que ce que l’on a conquis, il nous le faut graver dans le marbre.
Voilà, c’était juste une idée comme ça. Evidemment, ça ne résout pas tous les autres problèmes (pauvreté, exploitation, etc…). Ma remarque n’avait pas cette prétention.
Bien sûr que la phrase de M.Blair pourrait flotter au beau milieu de la "reflecting pool" de M.L.King, elle y aurait sûrement sa place.
Mais les rêves passent et comme venu de nulle part une voie lui répondrait alors :
« - Mais que fais -tu d' aussi beau en IRAK ? » ...
M.E.L , l’ Angleterre est en guerre en Irak. C’ est presque impudique de le rappeler en l'instant, eu égards aux victimes à Londres, mais il ne faut pas non plus faire comme si c’était une invention du diable et nous le faisons.
Pour autant, l’heure n’étant pas à la polémique, je renouvelle ma solidarité aux Londoniens, mais aux victimes Irakiennes aussi.
Après les attentats, vous avez pensé que le plus grave n'était pas dans la victoire de Paris aux JO...
C'est marrant ça... Moi qui aurait pensé trouvé un blog construit et argumenté, je tombe sur un truc politiquement correct et maléable... dommage...
C' est drôle,
je craints fort que vous n’avez pas saisi les propos de MEL . Ce n'est pas le défendre, qui gagnerais- je , de vous le dire . Je suppute que MEL avait fait un post suant la haine sur cet attentat et peut être de l’ autour . puis en voyant la réaction des LONDONIENS digne et responsable , il a pensé du moins je le crois que des paroles de paix sont toujours supérieures aux cris vengeurs de nos entrailles …. Par contre je reste baba devant votre jugement guillotine sur le site. Qui sait y lire y devine une forme de rébellion certes responsable mais réelle dans les propos de MEL , ce qui ne veut pas dire que je suis en accord avec toutes ses positions , loin de là , croyez moi.
Quelle connerie ce genre de phrase...La petite phrase qui arrange la sauce au gré du discour.
Le tribunal de La Haie c'est pour quoi alors?
Mais, nous ne sommes pas seuls. D'autres familles sont aussi la cible d'un terrorisme perpétré au nom d'Allah, aux Etats-Unis, en Russie, en Irak, en Egypte et ailleurs.
"L'unité dans la diversité : L'Europe est un continent caractérisé par de nombreuses traditions et langues différentes, mais aussi par des valeurs communes. Ce sont ces valeurs que défend l'Union européenne en instaurant une coopération toujours plus étroite entre ses peuples, en renforçant l'unité tout en préservant la diversité et en faisant en sorte que les décisions soient prises le plus près possible du citoyen.
Dans le monde de plus en plus interdépendant qui sera celui du XXIe siècle, le citoyen européen devra plus que jamais coopérer avec des peuples d'autres pays, dans un esprit de curiosité, de tolérance et de solidarité."
http://europa.eu.int/abc/index_fr.htm
L'unité, c'est mettre de côté la question des JO 2012, par exemple. Les Jeux restent dans la famille, au final.
Pensons Européens!
Pas d’accord, ant0ine. Moi aussi j’étais contre l’intervention en Irak. Du moins, dans la forme imposée par Bush. Mais je réserve fondamentalement ma critique au régime de Saddam Hussein et des millions de victimes qu’il a laissé gazer ou massacrer.
Il n’y a pas de liens évidents entre l’affaire irakienne et les attentats d’Al Qaida. De toute façon, ces terroristes frappent aveuglément. Ils frappent le peuple comme les décideurs, les partisans de la guerre comme les opposants. Ce sont des fascistes. Je peux mesurer mon soutien à la politique de Blair, pas quand il s’agit de réprimer les auteurs de ces attentats.
Oui, Matthieu, vous avez raison, le plus grave n’était pas la défaite de Paris aux JO. J’avais tout simplement écrit, la veille de l’attentat un texte qui tirait la leçon de la victoire de Londres. A mon sens, l’équipe parisienne s’est trompée de stratégie. On pourra en reparler ici. Mais vous comprendrez que contrairement à ce que vous avez pensé, il n’était pas correct, ni cohérent d’insister sur ce point après les massacres du métro londonien.
Emile n’a pas tort sur le fond. Les conflits en Irlande, en Yougoslavie, en Albanie et même les tensions raciales en Roumanie témoignent qu’il ne faut pas faire de l’angélisme. Il n’empêche : 60 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, des peuples historiquement antagonistes ont fait la paix, durablement. Ne crachons quand même pas dans la soupe. Bon Dieu !
Mais je suis, pour le moins, fasciné par tout ce fanatisme, celui qui consiste à se « kamikazer », celui qui essaie de justifier le « tirer pour tuer » dans une démocratie qui ne voit pas que « qui sème le vent récolte la tempête »,et, là, je persiste et signe. ( selon les derniers sondages c' est l' opinion de 85% des britanniques … mais bagatelle ! ).
Mais, déjà, écrire celà revient à excuser les uns et blâmer les autres en prenant parti et c’est difficile de trancher, face à tant de « radicalité » de part et d’ autre. Au bout de cet enchaînement, la seule alternative sera de choisir son camp parce que l’irrémédiable a été franchi et qu’ en temps de guerre, chacun ( la plupart ), se range naturellement derrière son pavillon. Il sera alors trop tard pour L’Humanité, trop tard pour nos vies.
Et ma réflexion est donc encore une alternance de compréhension/répulsion/ réflexion, sachant qu’ à tout moment c’est ma chaire ou celle de proches qui peut demain colorier la une des journaux , ce qui est insupportable et ne m' empêche pas d’admirer, craintivement, ceux qui peuvent sans le moindre doute plaider la cause ou défendre la riposte...
Je reste donc effrayé par toute cette fuite en avant, tout en me posant bien des questions sur la course au « pouvoir » ou pour le conserver, d’ une partie des élites politique quand il ne leur reste plus que la « surenchère terroriste », pour sauver les meubles.
Mais vite, je me rassure, car, comme disait GWB, le "monde est plus sur depuis que Saddam Hussein a été arrêté".
Et God sait ce que je pense de ce qu’ a été ce barbare.
Sans justifier le terrorisme, il me semble que le terrorisme d'Etat fait toujours plus de morts et touche, lui aussi, le plus souvent des civils innocents. Sur ce point l'étude de l'excellente revue "The Lancet", montre que la guerre en Irak a fait, la première année, 98 000 morts civils. Vous pouvez lire cette étude en anglais, après vous être enregistré gratuitement, sur le site :
http://www.thelancet.com/
Bonne lecture.
Bien sûr Antoine je n’ai jamais prétendu que vous défendiez le terrorisme. Mais vous dîtes, « qui sème le vent récolte la tempête ». C’est vrai à 100%. Mais le terrorisme n’a pas votre rationalité. Encore moins le fanatisme… Et même si les USA n’avaient pas bataillé en Irak, Ben Laden aurait lancé les mots d’ordre du 11 septembre. Il n’y avait pas de liens entre son combat et la défense du régime de Saddam Hussein. Aussi faudrait-il rajouter : « la tempête peut souffler, même chez qui n’a pas semé le vent ». Cordialement.
Merci pour cette info. C’est incroyable que notre presse nationale soit incapable de relayer une étude comme celle-là. Si les statistiques s’avèrent incontestées, voilà de quoi rouvrir le débit sur l’intervention en Irak.
En tout cas, votre information ne peut que conforter Antoine, sur ce blog, et me faire accepter une partie de ses observations.