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Reprise or not reprise ?

reprise_crise Qui croire dans cette vague de commentaires sur la prolifération des signes de sortie de crise ? Quelle est la part d’auto-conviction, de bluff, d’intox ?  Depuis le début du mois d’août, la plupart des journaux accumulent les annonces du style : « Premiers signes encourageants de sortie de crise ». C’est d’Amérique que sont venus les premiers indicateurs : aux USA, la croissance pourrait reprendre au deuxième semestre. Dans les pays émergents aussi, les chiffres de la croissance sont excellents, les industries tournent à plein régime. Et en Europe, nous dit-on enfin, les entreprises du CAC 40 retrouvent des couleurs, les profits s’annoncent positifs (!!!). Dans les grandes banques, les prévisions font état d’excédents (!!!). La consommation résiste, forte d’un pouvoir d’achat qui augmenterait, etc., etc., etc.  Comme tout un chacun, je m’interroge.  Il y a à peine un an, le G 20 mettait en scène des plans de relance. Obama et les libéraux américains n’hésitaient pas à évoquer la nationalisation d’actifs du secteur bancaire, Gordon Brown se refaisait une virginité politique en multipliant les plans d’action et François Fillon annonçait « la crise la plus importante du siècle ». Et voilà que dix mois après (et sans que tous les plans de relance n’aient eu le temps de produire leur effet), on voudrait faire rêver le bon peuple d’une possible sortie du cauchemar ?  De deux choses l’une ! Soit le discours de la crise était sur-joué, et on est content évidemment du dernier acte. Soit c’était grave, et alors les annonces actuelles sont déplacées ou manipulatoires.  On peut comprendre qu’au FMI, à Wall Street ou à Bercy, les décideurs aient besoin d’annoncer quelques bonnes nouvelles pour entretenir la confiance des marchés. Mais la crise financière est bien réelle, et même si les colmatages ont permis d’éviter bien des faillites, l’éclatement des bulles spéculatives (matières premières, marchés financiers et immobilier) va produire des drames sociaux et l’impact des politiques de soutien a un coût qui va peser sur la trésorerie des entreprises comme sur l’emploi. Et sans faire partie des prophètes de malheur, on sait bien que quelqu’un devra payer par l’impôt ou l’inflation (devinez qui !) ces milliers de milliards de dollars réinjectés dans l’économie mondiale.  Oui, la confiance s’entretient, y compris, ne soyons pas naïfs, par des annonces quelquefois volontaristes. Mais l’action se nourrit de lucidité et non de fausses espérances. L’état des déficits publics et l’accroissement annoncé du chômage (en France 10 % fin 2009, 15 millions de chômeurs dans la zone euro et 21 millions dans toute l’Europe politique) devraient nous convaincre qu’en Occident au moins, tout le boulot reste à faire.

10 Commentaires

Mel,

Je vous ai entendu l'autre jour sur Europe 1 et je vous ai trouvé très "a confiance s’entretient", multipliant "[les] annonces quelquefois volontaristes".

Mais c'est de bonne guerre ;-)
c'est la fete au village! ls signes de reprise sont pourtant la. tout le monde voudrait croire a cette sortie de crise. et pourtant. ha! va falloir un miracle pour en sortir!
En tous les cas, si Reprise il y a, ce ne sera pas de la faute de l'Etat !!!

Et quand vous dites que "tout reste à faire", j'en suis convaincue !

Je vous retrace en quelques mots une petite histoire :
Imaginez le Maire d'une petite commune qui se bat becs et ongles pour apporter du développement économique à ses concitoyens.
Il a un vrai projet de développement (qui s'inscrit dans le respect de l'environnement) et il y croit.
Il a trouvé un investisseur privé qui a décidé de croire aussi au développement de cette commune.
M. Le Maire décide alors de rassembler, autour d'une table, l'investisseur et les services instructeurs de l'Etat pour leur exposer sa vision des choses et son projet de développement.
Réactions ? Chacun y est allé, qui de son SCOTT, qui de son PLU, qui de son SAR, qui de son Rond point, qui de son train.......
Et bien, ce que j'en retiens, moi de tout ça, se résume en 2 choses :
- on oppose au développement économique des plans qui sont faits par des "technocrates" pour durer 10 à 15 ans alors qu'aujourd'hui, les entreprises, pour s'adapter à la réalité du marché, doivent réadapter leur stratégie d'entreprise tous les ans....à l'heure où le monde bouge en quelques clics sur le Web et en quelques secondes....!!! Les services de l'Etat sont-ils vraiment connectés au monde réel ???
- ces fonctionnaires qui "n'ont rien contre le projet" mais qui ne font rien pour aider ceux qui veulent créer des emplois.....on ne les retrouve pas dans la rue à manifester pour qu'on leur donne du travail...(eux, quand ils descendent, c'est pour demander une augmentation !) !!!

Bref, je n'ai rien contre les fonctionnaires, c'est le système que je ne comprends pas !
Je ne suis pas non plus pour un développement "à tout va", je sais que les "garde-fous" sont nécessaires, mais je pense que l'Etat devrait écouter et aider d'avantage les acteurs privés si on veut pouvoir changer les choses !
Cher M.E.L,
Je viens de m'inscrire sur votre site que je ne connaissais pas. C'est au hasard de recherches sur la loi ROYER que je l'ai découvert. Vous ne parlez pas encore du Projet CHARIE. Je prépare une intervention publique au sein de mon Office sur la réforme de l'urbanisme commercial et vos commentaires et remarques souvent franches et percutantes m'aurait pas mal intéressé.
J'ai l'impression qu'il s'agit d'un nouveau cadre juridique de plus, mais qu'il y aura tjrs autant d'étatisme et de freins.
Qu'en pensez-vous ?
Bien cordialement,
La crise financière parait aujourd'hui atténuée puisque les banques sortent des milliards jadis disparus pour rembourser l'état.
Reste le monde de l'entreprise qui continue à faire payer aux salariés l'addition salée.
La destruction des emplois continue, donc les ménages consomment moins et les prix hors promo ne baissent pas.
2010 s'annonce difficile.
Mel,

Je vous ai entendu l'autre jour sur Europe 1 et je vous ai trouvé très "a confiance s’entretient", multipliant "[les] annonces quelquefois volontaristes".

Mais c'est de bonne guerre ;-)
c'est la fete au village! ls signes de reprise sont pourtant la. tout le monde voudrait croire a cette sortie de crise. et pourtant. ha! va falloir un miracle pour en sortir!
En tous les cas, si Reprise il y a, ce ne sera pas de la faute de l'Etat !!!

Et quand vous dites que "tout reste à faire", j'en suis convaincue !

Je vous retrace en quelques mots une petite histoire :
Imaginez le Maire d'une petite commune qui se bat becs et ongles pour apporter du développement économique à ses concitoyens.
Il a un vrai projet de développement (qui s'inscrit dans le respect de l'environnement) et il y croit.
Il a trouvé un investisseur privé qui a décidé de croire aussi au développement de cette commune.
M. Le Maire décide alors de rassembler, autour d'une table, l'investisseur et les services instructeurs de l'Etat pour leur exposer sa vision des choses et son projet de développement.
Réactions ? Chacun y est allé, qui de son SCOTT, qui de son PLU, qui de son SAR, qui de son Rond point, qui de son train.......
Et bien, ce que j'en retiens, moi de tout ça, se résume en 2 choses :
- on oppose au développement économique des plans qui sont faits par des "technocrates" pour durer 10 à 15 ans alors qu'aujourd'hui, les entreprises, pour s'adapter à la réalité du marché, doivent réadapter leur stratégie d'entreprise tous les ans....à l'heure où le monde bouge en quelques clics sur le Web et en quelques secondes....!!! Les services de l'Etat sont-ils vraiment connectés au monde réel ???
- ces fonctionnaires qui "n'ont rien contre le projet" mais qui ne font rien pour aider ceux qui veulent créer des emplois.....on ne les retrouve pas dans la rue à manifester pour qu'on leur donne du travail...(eux, quand ils descendent, c'est pour demander une augmentation !) !!!

Bref, je n'ai rien contre les fonctionnaires, c'est le système que je ne comprends pas !
Je ne suis pas non plus pour un développement "à tout va", je sais que les "garde-fous" sont nécessaires, mais je pense que l'Etat devrait écouter et aider d'avantage les acteurs privés si on veut pouvoir changer les choses !
Cher M.E.L,
Je viens de m'inscrire sur votre site que je ne connaissais pas. C'est au hasard de recherches sur la loi ROYER que je l'ai découvert. Vous ne parlez pas encore du Projet CHARIE. Je prépare une intervention publique au sein de mon Office sur la réforme de l'urbanisme commercial et vos commentaires et remarques souvent franches et percutantes m'aurait pas mal intéressé.
J'ai l'impression qu'il s'agit d'un nouveau cadre juridique de plus, mais qu'il y aura tjrs autant d'étatisme et de freins.
Qu'en pensez-vous ?
Bien cordialement,
La crise financière parait aujourd'hui atténuée puisque les banques sortent des milliards jadis disparus pour rembourser l'état.
Reste le monde de l'entreprise qui continue à faire payer aux salariés l'addition salée.
La destruction des emplois continue, donc les ménages consomment moins et les prix hors promo ne baissent pas.
2010 s'annonce difficile.

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