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Transports collectifs, SNCF, RATP : Faut-il une loi de service minimum ?

img_blog_231105_voyageurs.jpg A l’arrivée dans les bureaux, ce matin, comme la plupart des jours de grève, on ne parle que de cela : embouteillages, pollution, temps perdu… Chacun des salariés va organiser son travail pour essayer de repartir, en voiture pour la plupart, avant le rush des retours. L’idée d’instaurer un service minimum fait recette. Auprès des usagers, bien sûr. Auprès des élus, de plus en plus. (Plusieurs municipalités ont mis en place des services d’autocars). Et au sein du mouvement syndical, des voix s’inquiètent tant les perturbations créées par la grève deviennent impopulaires. Pour que le service public reste au service du public et ne s’enfonce plus encore dans des revendications qui apparaîtraient purement corporatistes, deux thèses s’affrontent : 1) A l’Assemblée, une majorité de députés UMP préconisent le vote d’une loi « garantissant un service minimum ». Jusqu’où altèrerait-elle la liberté du droit de grève ? Personne ne s’exprime ouvertement sur ce sujet, et certainement pas en ces termes. Mais l’idée, c’est bien de requérir le législateur pour arbitrer entre le droit du travail (auquel on prétend ne pas toucher) pour défendre (ou opposer) le droit de l’usager. Et de contraindre l’entreprise (direction et salariés) à assurer x % du trafic. 2) Le Premier Ministre (peut-être aussi une fraction discrète du PS) préfère la voie contractuelle. Il souhaite la généralisation, dans le secteur des transports collectifs, de négociations entre partenaires sociaux pour contractualiser des « garanties de service » comme celles qui ont été approuvées à la RATP. On peut comprendre les raisons politiques qui poussent le Premier Ministre dans cette voie, même si, aujourd’hui, l’exemple de la RATP n’a pas encore fait école. DdV marche sur des œufs ! Mais la voie recherchée supposerait qu’elle soit franchement partagée. Les grèves dures qui se sont déroulées à la SNCM ou encore chez les traminots de Marseille, ne laissent pas prévoir qu’un consensus puisse être trouvé rapidement. Ensuite, cette voie contractuelle suppose l’existence, au sein des entreprises de service public, d’un dialogue social permanent. Comme le dit la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT), « direction et syndicats devraient pouvoir régler leurs différends en interne, sans avoir recours au droit de grève ». Pas évident, si l’on considère qu’on en est à la sixième grève SNCF depuis le début de l’année. Mais plus fondamentalement encore, il me semble que ce dossier ne saurait être cantonné et analysé à partir des seuls critères économiques (fussent-ils légitimes). a) Il y a les aspects urbanistiques et sociaux : les récentes émeutes dans les banlieues ont finalement montré à quel point il n’y avait pas de continuité urbaine entre Paris et sa périphérie. Comme le dit un de nos salariés, « ce sont les habitants des villes de banlieue les moins bien desservies qui sont les plus pénalisés par les perturbations dans le trafic ». b) Il y a, enfin, les impératifs écologiques. A l’instar des municipalités de Paris, Rennes, Toulouse, Strasbourg, etc…, les collectivités locales se sont engagées pour promouvoir les transports collectifs et lutter contre la prolifération des voitures. Servir la clientèle traditionnelle du RER, de la RATP, et de la SNCF justifie déjà qu’on respecte mieux les usagers en limitant toutes ces perturbations. Mais inciter les automobilistes à délaisser leur véhicule et attirer cette clientèle nouvelle vers les transports en commun supposent qu’on leur offre quelques garanties : l’extension et le confort du réseau, mais plus encore la continuité et la fiabilité du service public. (On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre). Je pose la question : pour atteindre ces objectifs, doit-on attendre le bon vouloir des partenaires sociaux ? N’est-ce pas au contraire le rôle du législateur que d’organiser les missions du service public et les contraintes attachées à ses prérogatives. Quitte à lui rappeler sa mission première : le service du public.

34 Commentaires

Je répondrai par cette citation:
"Comme au XVIIIéme siècle dit des lumières, par cet outil réformons ce qui doit l'être, car nous sommes écrasés par le néolibéralisme et par l'archaïsme des syndicats".Disait Pierre Bourdieu à Gunter Grass.
Grass.
le service public? je ne sais plus si j'en suis un usager ou carrément usagé tout simplement.
tant que la ntion de client n'apparaitra pas, on est loin du compte, un peu comme les petits commerces et la grande distribution il y en a un ou l'on est client et l'autre tout juste consommateur.
"Jusqu’où altèrerait-elle la liberté du droit de grève ? Personne ne s’exprime ouvertement sur ce sujet, et certainement pas en ces termes."
En quoi est-ce choquant "d'altérer" la liberté du droit de grève?
Connaissez-vous une liberté dans notre démocratie qui ne soit pas encadrée, limitée? Même la liberté d'expression, pourtant fondamentale dans une démocratie, est bornée par des lois! La liberté d'opinion serait la seule liberté sans limites... et encore.
Qui plus est, la Constitution même oblige le législateur à définir le droit de grève. Mais malgré les rappels du Conseil constitutionnel, celui-ci a fait preuve d'un grand courage politique en ne faisant rien!
Donc oui à une loi sur le droit de grève. Un début? Faire grève consiste à ne pas travailler, pas à empêcher ses collègues de travailler s'il le souhaite.
A.
Il vaudrait mieux instituer une journée de grêve fériéé par an, et nous serions tranquille pour l'année... Mai 68
Face à la meute, je me risque :
Quel est le motif de grève ?
Il semble qu'en ce qui concerne la SNCF, c'est le spectre de la privatisation qui mobilise.
Pour analyser le billet de MEL, si cette dernière s'effectue, il n'y a plus de problème de service minimum puisque géré par le privé. En effet, un service public peut être rendu par une entreprise privée, les statuts ne manquant pas : concession (autoroutes), régie (Renault en son temps), etc.
Se poserait à la rigueur le problème de la sécurité si on en croit l'expérience britannique (mais nous sommes plus malins qu'eux n’est-ce pas donc rien à craindre).
Si au contraire la privatisation n'a pas lieu alors le problème reste la définition du service public et la définition du droit de grève, 2 problèmes qui sont séparés.
Le danger est de sombrer dans le manichéisme qui vise à rétablir le service public en limitant ou supprimant le droit de grève. Est-il besoin de tout changer... la limitation du droit de grève (inscrit dans la Constitution) s'appliquerait à tous les salariés !
Changer de formule d’exploitation des services pourquoi pas. Limiter le droit de grève, non.
Habitant Orleans, j'ai travaillé pendant plus de 4 ans à Paris. J'y allais en train tous les jours.
1 heure c'était vite fait.
Bien mon constat : Des RTT ou des congés déposés pour compenser les 1/2 ou journées que j'ai dû manquer. Une époque où les grèves étaient radicalement tenues j'étais absent UNE journée entière. Ensuite un minimum de train a permis que je ne manque que des 1/2 journées.
Mais voilà moi je travaillais dans le privé. Donc mon employeur lui ne m'a pas fait de cadeau.
Sans compter que tous les mois de juillet la SNCF augmente ses prix. En gros elle m'a couté bien cher...
Je ne soutiens pour rien au monde les revendications de la SNCF qui à leur niveau n'en sont plus. Ils discréditent tout simplement la valeur et l'importance qu'avait la grève une époque.
D'autant qu'on entame une grève quand des négociations ont échoué. A la SNCF ? NON on fait grève sans négocier.
Pour connaître à titre personnel des gens qui bossent à la SNCF je peux dire qu'ils n'ont pas des conditions de travail bien difficiles pour demander tous les 3-4 matins des augmentations de chômage... Qu'ils ne se plaignent pas car quand ils me racontent leurs avantages...
Maintenant ils peuvent être satisfaits d'eux même ; je n'ai plus qu'une envie : la PRIVATISATION. Et maintenant je m'en fiche s'il faut payer plus cher avec le privé. Mais au moins on aura la certitude de ne plus devoir poser des congés pour les jours manqués.
Sans compter la pression que cela met aux gens qui vont passer des examens, des épreuves primordiales.
Pardon jai fais une grosse faute dans mon commentaire qui précède, à la fin je voulais dire :
"Pour connaître à titre personnel des gens qui bossent à la SNCF je peux dire qu'ils n'ont pas des conditions de travail bien difficiles pour demander tous les 3-4 matins des augmentations de SALAIRE"
Cher blogeur,
On n'écrit pas :"J'ai fais, mais j'ai fait".
Bien cordialement.
L'Etat pourrait peut-être fixer un ultimatum : si vous n'avez pas conclu de convention à telle date, nous ferons passer une loi.
Après, toute la question est : qu'est-ce qu'on met dans la loi ? Si c'est pour dire qu'il faut assurer un service "minimum" ou "garanti", je me demande si, comme on le dit au Conseil d'Etat, ce n'est pas "superfétatoire" !
La continuité du service public est, en effet, un principe qui a valeur constitutionnelle. On ne peut pas se contenter dans la loi de le rappeler.
On est donc bien obligé de définir ce service garanti. C'est là la vraie question. 1 rame sur 3 ? 2 trains sur 3 ? Mais, alors, c'est ce qui se fait déjà. Rien de nouveau sous le soleil !
Comment définir ce "service garanti" ?
RIEN N'EST GARANTI, NI LE TRANSPORT, NI LE TRAVAIL, MEME PAS NOUS!...
MAIS ON PEUT METTRE SON GRAIN DE SEL, OU DE POIVRE... MERCI SEBASTIEN.
Question pour tous?
En France, la grève est un droit. En revanche quelqu'un peut-il m'éclairer sur le paiement des jours ainsi "chomés" pour les salariés qui usent de ce Droit.
Le salarié en grève est-il payé, par qui, dans quelle(s) limite(s)?
Merci par avance.
Quelle belle idée et de manière pratico pratique vous pensez assurer comment ce service ?
La réquisition des conducteurs ?
Quel est le niveau de garantie ? un train sur deux ? Comment va t-on choisir ceux qui assureront ce service minimum ? On envoie l'armée, la BAC pour les amener sur le train ?
Merci de croire encore à l'utilité" du dialogue social, une entreprise pour bien fonctionner doit respecter ses clients mais aussi ses employés.
Je pense que le service public malgré ses défauts n'a pas de leçon à recevoir de la grande distrbution sur ce point précis!
Comment la RATP parvient à réussir le pari de cette double contrainte sans pénaliser les voyageurs voila une bonne piste
Merci pour la faute corrigée, mais à 3h00 on écrit pas comme à 8h30 LOL
Sinon pour le service minimum ben vive le privé ! Au moins quand la sncf aura ses trains en grève on prendra les trains du privé 10 min après LOL
En réponse à Augustin.
Une chose est claire : dans l'enseignement lorsque l'on fait grève, on n'est pas payé. Ainsi, ma belle-soeur à qui je faisais compliment de sa nouvelle montre, me répondit "tu vois je me l'a suis payée avec la dernière journée de grève que je n'ai pas suivie. Tu devrais en faire autant (ne plus suivre les grèves enseignantes) et tu pourrais te payer une belle montre comme celle là." A méditer...
Oui bien sûr, mais on pourrait aussi ajouter, qu'en étant payé normalement aujourd'hui, étant donné le coût de la vie, votre enseignante pourrait aussi se payer une montre normale et sans devoir faire la grève parce que le revenu des classes moyennes est revenu comme il y a cinquante ans, pour leur pouvoir d'achat!...
L'Humain
@ augustin
Allons, pas de fausse question et exprimez-vous directement…
Vous savez bien qu'un jour de grève n'est pas payé. Vous faites allusion de manière détournée aux revendications des grévistes du public qui parfois demandent en plus du motif principal le paiement des jours de grève : celui-ci n'est pas accordé à chaque fois...
Tout a un prix je vous l'accorde mais être obnubilé par celui-ci vous amène à apprécier "combien ça coute" (et les gabegies que cette émission populiste fait mine de découvrir).
De mon point de vue, il ne faut pas oublier les combats de nos anciens ; ne pas dénigrer systématiquement ceux que mènent actuellement des représentations du personnel ; ne pas croire que les solutions miracles existent.
Les grévistes se trompent parfois certes, dans le choix du combat et dans son expression mais au moins il y a appréciation différente des problèmes.
Bien sûr, leur statut et leurs avantages sont souvent au cœur de leurs revendications mais pas seulement (l’égalité d’accès, la sécurité en font aussi partie).
En face, la rentabilité et la performance économique seuls critères d'évaluation du service public ? L’ebit comme critère d’évaluation du progrès ?
Le marché comme réponse à tout ?
Le privé aussi est touché par l'absence de motivation et de collaboration ; le tout profit a généré des dérives environnementales et sociétales que nous paierons encore longtemps.
Je constate également qu'il se trouve beaucoup de légalistes parmi les commentateurs : ça ne va comme on veut, allez hop une loi pour remettre d'aplomb (solution magique). Et si la loi n'est pas respectée d'elle-même (ce qui est paraît-il le signe qu'elle n'est pas bonne), la coercition et pourquoi pas la troupe (il en fût récemment question).
L'ordre moral et la paix dans nos campagnes (ou nos banlieues) ?
Soigner le symptôme et pas la maladie ?
Il me semble que les risques de grève n'encouragent pas les automobilistes à envisager de prendre les transports en commun et d'autre part la grève encourage ceux qui paie un abonnement mensuel à songer à investir la même sommme dans l'achat d'une voiture (kit à faire du co-voiturage) C'est dommage pour les transports en commun car moins de client moins de recette perçue et par l'achat du titre de transport et par la vente d'espace publicitaire. Sachant qu'une hausse des prix entraine un desertement des consommateurs, les cheminots vont pouvoir avoir de plus en plus de temps de libre pour faire greve s'il y a de moins en moins de passager à transporter...
La Grande Bretagne a privatisé et depuis il me semble qu'il y ait de graves problemes de sécurité par suite du manque d'entretien et de la vétusté du matériel. Rendement... rendement.
Etonnant qu'un chef d'entreprise parle de sujets aussi critiques
Il ne faut pas se faire du soucis pour les transports, puisque bientôt il n'y aura plus de boulot pour personne! Et quand on réflêchit un peu, on se demande à quoi cela sert de travailler pour être racketté et pris pour le dernier des simples d'esprit! Mais ils verront Dieu!
L'Humain.
Ce que je trouve consternant c'est la conclusion et je rejoins Dazibao sur le point de légiférer à tout crin.
Le dialogue social vous connaissez Edouard ? c'est une belle invention qui permet de prendre dans le développement de l'activité économique des critéres un peu plus large que l'enrichissement des actionnaires.
Je sens bien la société française avec des bonnes idées de ce type, après l'explosion des banlieures on aura le droit à celui des salariés quand les principes de flexibilité de délocalisation de baisse des salaires et augmentation du temps de travail ne suffiront même pas à continuer à pouvoir avoir un travail permettant de vivre.
Tout celà au profit de quoi?
Dans le même temps et sans peur du paradoxe vous défendez le commerce équitable, pensez aussi à des relations de travail équitable et la qualité d'écoute et de dialogue à développer pour y parvenir.
Oui la CGT ou SUD ont des stratégies politiques et médiatiques condamnables mais non cela ne condamne pas la necessité d'avoir des syndicats!
Bonjour à toutes et à tous !
Toute discussion sur la SNCF amène son lot de fausses affirmation, du type :
« À cause des grèves, le trafic voyageur est en baisse à la SNCF. »
« À la SNCF ils sont toujours en grève. » etc...
L'étude des statistiques, nous montre que ces deux affirmations sont totalement inexactes.
Chacun ensuite en tirera les conclusions qui s'imposent, quant à l'opportunité ou non de restreindre, indirectement, le droit de grève à la SNCF.
1 Le trafic voyageur, évolution du trafic voyageurs en milliards de voyageurs-km entre 1985 et 2004 (source : Ministère des Transports) :
1985 : 70,9 1990 : 73,9 1995 : 64,5 2000 : 80,7 2004 : 86,6
Nous voyons tout de suite, que nous sommes loin de l'affirmation selon laquelle le trafic ferroviaire est en baisse.
2 Les conflits sociaux à la SNCF.
Moyenne annuelle entre 1996 et 2003 (source : Ministère des transports) :
141 127 journées perdues
Ce chiffre peut sembler énorme, toutefois, si nous le ramenons au nombre de journées perdues par employé, nous obtenons le chiffre suivant (effectif de la SNCF 172 000 personnes en 2003, source Ministère des Transports) :
0,82 journées perdues par employé
Certes, ce chiffre ne tient pas compte des disparités régionales (la région parisienne est généralement beaucoup plus touchée par les conflits sociaux), toutefois, nous sommes loin de l'affirmation selon laquelle les employés de la SNCF sont toujours en grève.
François Henry
Les affirmations sont fausses pour les uns, et vraies pour les autres, c'est ce qu'il faut, de la critique et du contre-pouvoir...
L'Humain
Belle avancée sur le sujet (!), les commentaires sont de tous ordres et il n'est pas simple d'en tirer une conclusion...
J'apprécie l'appel au dialogue, et je pense que la solution viendra de là. Cependant, la grève préventive, que nous pratiquons comme d'autre la guerre préventive, ne résout rien et mets systématiquement en porte à faux les usagers, et effectivement pas les mieux lotis, géographiquement comme économiquement.
Ce qui me chiffonne le plus avec cette énième grève, que je ne vis pas pour avoir la chance de vivre "à la campagne", c'est que les syndicats de la SNCF appelle à la grève face à la privatisation rampante. Or, tous les dirigeants de l'entreprise nient en bloc et on les croit, ils ne peuvent pas se priver d'un tel électorat et prendre une mesure aussi sûrement impopulaire.
Et au bout du compte, les salariés/fonctionnaires de la SNCF, qui ne sont effectivement pas les plus à plaindre à mon sens, reprennent le travail après avoir obtenu... une augmentation et une prime ! C'était quoi déjà l'objectif de la grève ? et au passage, les plus malins, ce sont les employés qui n'ont pas fait grève : rien perdu, tout gagné.
Allez, rendez vous à la prochaine grève, d'ici quelques semaines tout au plus ;-)
@ François Henry
Intéressantes vos stat. car elles remettent les choses en perspective, mais perverses car elles conduisent au même type de raisonnement que celui que j’ai entendu dernièrement à propos de la Sécu. « Le déficit de la Sécu. bah c’est pas bien grave, ça ne représente que cinq jours de fonctionnement de la Sécu… » !!!
Quelle entreprise peut se permettre de perdre en moyenne environ 20 000 jours de travail par an avec toutes les conséquences en terme d’impact commercial pour l’entreprise et les retombées économiques pour ses clients ?
Je ne connais pas les résultats au niveau du transport de passagers mais la SNCF a perdu au niveau du fret 249 millions d’euros en 2003 et cette branche était sur la voie du redressement. C’est dire !
Le coût annoncé de la grève : 30 millions d’euros.
Ça 4 à 6 fois dans l’année ça commence à faire bonbon !
@ Chaix
Pourquoi parle t’on de client Air France et d’usagers SNCF ?
Dans les deux cas j’ai acheté un titre de transport et j’attends un service
Quelle est la nuance ?
Le client serait-il roi et l’usager manant ?
Un service minimum organisé par la loi ou par la négociation peu importe, le principal est qu’il soit organisé.
Si on en arrive à l’envisager, n’est-ce pas que le fond du problème est plutôt dans la responsabilité syndicale.
Aujourd’hui on a le sentiment que le plus souvent pratiqué dans le secteur protégé de la concurrence économique:
le droit de grève est devenu un devoir de grève,
que d’ultime recours à la négociation il est devenu un préalable à celle-ci,
que de la défense des salariés il est passé à des enjeux autres.
Dans le cas de la SNCF, les conditions de travail, de rémunération et sociales sont-elles si insupportables dans cette entreprise publique qu’il faille sans arrêt revendiquer ?
L’abus du droit grève vide l’action de son sens et de sa force
Son usage sur des thèmes aussi flou que la privatisation rampante relève de malhonnêteté intellectuelle.
En parlant de malhonnêteté , qui osera dénoncer haut et fort les syndicats et leur comportement mafieux dans le scandale de la SNCM.
François Henry,
Je ne peux remettre en cause ces chiffres. Mais il faut correler l'augmentation de ceux-ci avec d'une part l'augmentation de la population et d'autre part la création de nouvelle ligne : notamment la liaison Paris-Londres qui est je crois très utilisé par les hommes d'affaires et encourage beaucoup de gens à venir passer quelques jours ou seulement une journée outre-manche. Ces chiffres serait plus réaliste s'ils étaient exprimés en pourcentage de la population française.
Bonjour à toutes et à tous !
Erosoft, je suis totalement d'accord avec vous.
Mon but n'était pas de montrer que la part modale des transports ferroviaires était à la hausse, mais de montrer que les remarques, de type « Café du Commerce » sur les grèves à la SCNF, étaient inexactes.
Amitiés à Erosoft et aux autres.
François Henry
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer, comment il se peut que la SNCF puisse annoncer, suite à « sa » dernière grève, qu'elle va augmenter ses effectifs de 700 postes supplémentaires (dont nous aurons tous à financer la retraite future à 50/55 ans) et que dans le même temps, sur certaines régions comme par exemple celle d'Avignon, la même SNCF propose des primes au départ de l'ordre de 50 à 60 000 euros pour que des jeunes cheminots démissionnent suite à une baisse d’activité et à une réorganisation impossible des services du matériel ?
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer, comment il se peut que le président de la SNCF ait pu exiger sans vergogne dans le bureau de son ami et Ministre de tutelle de l’époque, Gilles de Robien, que ce dernier lui « donne » immédiatement une rallonge de 200 millions d’euros pour boucler son budget mensuel et ce, sans même daigner lui présenter le moindre dossier justificatif ou le moindre état comptable de la situation de l’entreprise SNCF ?
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi ces pratiques peuvent perdurer et s’institutionnaliser ?
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer, comment il se peut que nos élus (qu'ils soient de droite ou de gauche) puissent laisser le Pdg de l’entreprise Louis GALLOIS affirmer sans rire et en toute impunité que les comptes de la SNCF sont à l'équilibre ?
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer, comment il se peut que les syndicats, les partis politiques (notamment d’extrême gauche), les médias… hurlent à l’hallali et se délectent de pouvoir mettre à terre et condamner au bannissement des Pdg au comportement aventureux ou au bilan catastrophique (tel qu’on a pu le voir avec Tapie ou J.M. Messier…) et que dans le même temps, ils tolèrent, sans mot dire, les erreurs stratégiques de management et de gestion sociale, l’incompétence économique et les choix politiques de l’actuel président de la SNCF et de son encadrement ?
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer, si obtenir à tout prix une gare TGV dans sa ville, sa circonscription ou au milieu de ses champs de betteraves justifie que nos élus deviennent sourds et aveugles face aux agissements de la SNCF et plus particulièrement devant les pratiques, les résultats et le bilan catastrophique de son Pdg ?
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi nos élus politiques nous cachent le fait que la dette de la France n’est pas de 2000 milliards d'euros (dont 900 milliards rien que la retraite des fonctionnaires), mais d’au moins 2310 milliards d'euros, soit 200 milliards de plus au titre des retraites de la Poste, de la RATP et de la SNCF et plus 10 milliards supplémentaires au titre du service annexe d'amortissement de la dette de la SNCF ?
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer au nom de quels grands principes et au nom de quelle égalité des droits, "ceux" du privé, comme ils disent, devront travailler jusqu'à 65 ans, voire plus, pour financer la retraite à 50/55 ans de nos "frères" cheminots et fonctionnaires ?
Sommes-nous si peu de chose et représentons-nous si peu d'intérêt politique pour que nos gouvernants et nos élus nous méprisent à ce point en se rendant coupables de telles injustices, de telles manipulations et de telles spoliations ?
A l'heure où la France s'auto flagelle devant son passé colonial, il serait peut être temps de s'intéresser aux nouveaux esclaves des temps modernes qui ne se caractérisent, ni par leur couleur de peau, ni par leur origine culturelle ou religieuse, mais par l'obligation qui leur est imposée de subir sans rien dire et de se laisser écraser dans leur vie de tous les jours par des impôts directs et indirects, par des taxes, amendes et ponctions diverses et ce, au nom de l'intérêt particulier des nouveaux maîtres du Service Public et pour le plus grand profit de cette nouvelle caste au sang bleu étatique !
En préambule, rappelons qu’une mission de service public peut être remplie, soit par une entreprise publique, soit par une entreprise privée (transports urbains privés, cliniques privées, transports ferroviaires, distribution de l’eau, électricité…).
Ne confondons donc pas la défense du Service Public et la légitime défense des personnels des entreprises, qu’elles soient publiques ou privées !
Et cela, même s’il est évident qu’il est souvent difficile de les dissocier puisque, pour des raisons évidentes de continuité du dit service public, les bonnes conditions de travail des personnels sont essentielles.
Néanmoins, si on se veut, réellement, défenseurs du Service Public, on doit s’interroger sur les problèmes découlant de l’interruption de la continuité du Service Public lors de mouvements sociaux.
Tout d’abord, rappelons que le droit de grève est reconnu par la Constitution et le Droit du travail et puisque, à juste titre, il est interdit de recourir au remplacement d'agents grévistes par du personnel intérimaire, les entreprises prestataires de service public doivent donc assurer la continuité du service par leurs propres moyens.
Par ailleurs, et afin de rester dans les limites imposées par les règles de sécurité, le service minimal, quoiqu’on fasse et quoiqu’on dise, sera toujours jugé insuffisant par les usagers.
Et rendre les grèves sans effets perceptibles reviendrait à enlever aux salariés une bonne partie des moyens dont ils disposent pour se faire entendre.
Pour autant, doit-on, et peut-on, admettre que l’image et la pertinence du Service Public soient mis à mal par une pratique des relations sociales basée exclusivement sur la simple gestion des rapports de force ? Doit-on, en lieu et place d’une politique syndicale articulée autour d’un nécessaire dialogue social, faire de la paralysie des services publics la seule arme pour obtenir satisfaction à de légitimes revendications ? Et pour finir, les services publics doivent-ils tenir lieu d’arènes pour des combats qui ne s’apparentent de près, comme de loin, à rien de syndical ?
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à reconnaître que la culture du conflit affecte la revendication sociale en France !
Pire, le corporatisme syndical y fait de la défense inflexible de ses intérêts, l'expression catégorique et autoproclamée de l'intérêt collectif.
Cette remise en cause de l’intérêt général au profit d’intérêts particuliers affecte les principes de liberté et d’égalité qui sont les fondements même de notre société !
Pour mettre un terme à cette caractéristique sociale - typiquement française - dont on ne peut que constater les dégâts qu’elle engendre sur l’économie et, par déclinaison, sur l’emploi (notamment dans le secteur privé), il faut impérativement mettre en place, si possible par voie d'accord avec les syndicats, un service garanti aux usagers dans tous les grands services publics, et d'abord dans les transports, pour en assurer la continuité en cas de conflit social. En clair, un service minimum !
Or, pour réformer, il faut être deux ! Ce qui est loin d'être le cas à l'heure actuelle étant donné que, pour la majorité des syndicats du secteur public, le simple fait d'évoquer le service minimum revient à porter atteinte au droit de grève.
Et pourtant, à moins d'être hypocrites, reconnaissons qu'il est difficilement concevable de se revendiquer de la défense du Service Public et en même temps d'interrompre à tout va ce dernier, notamment pour des motifs pouvant relever de l’intérêt particulier de syndicats ayant fait de la pratique de la grève leur fond de commerce.
Force est de le constater : Que de fois les grands principes n’ont-ils pas été brandis pour mieux conserver certains avantages acquis. Que de grèves à la SNCF n’a-t-on pas faites au nom de la défense du Service Public !
Quelques pistes de réflexion :
- Ouvrir une négociation sur la notion d'obligation de service public, débouchant sur un texte de loi clair et précis,
- Définir des services minimums dans chaque branche d’activité,
- Parvenir à l'obligation de négocier et de respecter les accords signés (ceci vaut autant pour les patrons, que pour les syndicats),
- Imposer des mesures qui instaurent une qualité de concertation permettant de désamorcer les crises,
- Instaurer un cadre strict du droit de grève à proximité des grandes périodes d'examens scolaires, des vacances estivales, de Noël ou de Pâques,
- Permettre l'expression d'autres formes revendicatives ( ex : la grève du zèle doit être autorisée).
- Reconnaître que le Président de la SNCF, Louis GALLOIS est responsable du statut quo sur la question de la conflictualité à la SNCF.
- Mettre en corrélation les journées de grèves et l’emploi (1)
- Nommer J.P. BAILLY à la tête de la SNCF et lui adjoindre « un baroudeur » genre Loïc le FLOCH PRIGEANT pour que ce dernier empêche que l'entreprise nationale ne devienne, au fil des ans, « la Société Nationale des Cadres Ferroviaires (2) »
1) Une journée de grève coûte à1a SNCF, donc en partie aux contribuables, la modique somme de 20 millions d'euros, soit, comparativement, environ 900 emplois …
2) Plus de 10 000 postes supplémentaires de cadres ont été créés par L. Gallois en 8 ans, pas étonnant qu’il soit autant apprécié en interne….
Vous avez dit discrimination positive ?
La même que celle qui empêche un salarié de pouvoir prétendre à un emploi dans un port maritime français, s'il n'est pas syndiqué CGT et, ou, fils d'un adhérent CGT ?
La même que celle qui, contrairement à l'obligation faite par les cartes scolaires, permet à tous les enseignants de choisir pour leur enfants les meilleurs établissements ?
La même que celle qui fait que les enfants de cheminots sont prioritaires pour se faire embaucher dans l'entreprise "pépère" de papa ?
Concernant la SNCF et pour en revenir au débat sur le Service Minimum, force est de constater que sa mise en place serait pour le coup une vraie discrimination positive à l'égard de tous les salariés qui sont régulièrement pris en otage au motif qu'ils sont usagers, qu'ils n'ont pas les moyens de résider en centre ville ou qu'ils n'ont pas les moyens de locomotion nécessaire :
Bonjour Jean Dure,
Si les cheminots sont tellement favorisés, comment se fait-il que vous ne travaillez pas à la SNCF ?
A Jacques FORTIER
Bonjour,
Pour répondre à votre question : On peut dénoncer les dérives connues de la SNCF et plus particulièrement celles de son encadrement, sans pour autant vouloir bénéficier d'un emploi au sein de cette entreprise. Non ?
Concernant les cheminots et les fonctionnaires, il va de soi qu'ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier et force est de constater que nombre d'entre eux remplissent leur fonction au delà de ce qui leur est demandé.
Et c'est bien là que le bât blesse, car tant dans la fonction publique, que dans les grandes entreprises publiques, que l'on fasse correctement son travail ou que l'on soit le denier des faineants ou des profiteurs... rien ne vient sérieusement reconnaitre l'effort fourni (la notation au mérite est un sujet tabou).
Et cela, c'est bel et bien le système qui le veut, notamment grâce au soutien et aux pratiques de toute une caste de dirigeants qui auraient quelques difficultés à justifier leur place dans le privé.
Pour finir, savez vous qu'à la SNCF* le ratio encadrement/exécution est de 1 pour 3.
Oui, vous avez bien lu 1 "chef" pour 3 "exécutants".
Cherchez l'erreur !
* source : Conseil National des Transports
je souhaite vous faire part de mon énorme mécontentement concernant la SNCF.
Utilisant quotidiennement les transports en commun pour me rendre à mon cabinet comptable, je ne rencontre généralement pas de difficultés, hormis les quelques grèves, mais celles-ci étant généralemet annoncées je n'en débaterais donc pas plus...
Par contre, aujourd'hui le 25 décembre, j'ai pris connaissance d'une grève de train surprise sur la ligne metz-strasbourg, de 10h a 14h sans train ! Des personnes ayant prévues de passer un midi en famille pour noel sont privées ! Comment peut-on autoriser ces mouvements de grève ?? Certaines personnes doivent donc passer leur noel jusqu'à 14h à la gare sans même pouvoir partager le déjeuner avec leur famille.
Je pense que la loi devrait tout de même forcer, du moin la SNCF, à prévenir obligatoirement les mouvements de grève un jour à l'avance ! Et surtout le jour de NOEL !
Ils voulaient rejoindre leur famille fêter noel le midi, et ont réussi à en priver bien d'autres à le faire. Et le lendemain, ils regagneront leur place de fonctionnaire si bien protégée par la loi contre le licenciement.
Je vous prie de bien vouloir croire en ma déception la plus grande de devoir passer mon noel chez moi toute seule.
Sincère salutation.
Marylin HENCHES.

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