Le Cartoonmuseum de Bâle expose l'oeuvre de Blutch !

Depuis plus de 30 ans, Blutch trace une route atypique dans le monde de la bande dessinée. Il est l’un des rares auteurs à fuir le confort d’un style, à rejeter la facilité, la virtuosité, la routine, quoi ! ?

"J'accumule la matière de manière un peu désordonnée... Mon ambition c'est d'être un éternel débutant... De temps en temps, je rencontre des gens précieux qui m'aident à mettre de l'ordre dans ma chambre d'étudiant." ?

De fait, Blutch aime dessiner en se plaçant dans la filiation de ses maîtres... Au premier rang figurent Hergé, Morris ou encore Will.

Il est l’un des rares auteurs à avoir fait "son" Lucky Luke (Les Indomptés, Editions Lucky Comics), "son" Tif et Tondu (Mais où est Kiki ?, éditions Dupuis)... Des hommages incroyables !

Avec son album Variations, il choisit de jouer avec les pages supposées manquantes de Graton, Mézières, Franquin, Jacobs, Manara, Lauzier...

Invité par Anette Gehrig, super cheffe d'orchestre de ces lieux, il a, ému, écouté l'hommage fraternel de Catherine Meurisse, notre académicienne aux Beaux Arts.

Bltuch aime tous les genres : le western (Rancho Bravo), l’humour (Sunnymoon), l’antiquité ou l’adaptation littéraire (Péplum), l’ér0tisme est toujours présent, l’héroic fantasy (Donjon Monsters – mon fils le tueur), la biographie ou autobiographie (Le Petit Christian)… Il est de ce fait inclassable, incasable, et c’est ça qui me plait !

Inclassable il l’est assurément avec La Beauté, La Volupté, Lune l’Envers, La Mer à boire ou encore Vitesse Moderne. Ses dessins au pastel nous rapprochent d’autres filiations : Odilon Redon, Degas, Manet.

Un génie ? Oui, assurément, mais celui qui sort de la bouteille... et qui tout simplement vous sourit d'un air complice et un peu canaille, l'air de dire, en vous tendant le verre : "Ça vous a plu ? Reprenons donc un verre !". ?