Juventus de Turin, inauguration « à l’italienne » d’un hyper E. Leclerc signé Conad

C’était hier soir à Turin. Des Italiens en liesse, par milliers, pour l’inauguration du nouveau magasin E. Leclerc et du centre commercial enchâssé dans la magnifique architecture du stade de la Juventus. D’habitude, dans ce genre d’évènement, la star, c’est l’hyper. Il y a toujours des files d’attente pour s’engouffrer joyeusement, même à partir de 20h00, dans les allées animées de stands promotionnels et de distributions de cadeaux. Une ouverture de magasin, c’est aussi un grand moment de la vie municipale, avec ses élus à la Peppone, des bénédictions parfois et une marée de représentants commerciaux bien fagotés, comme pour un défilé des meilleures marques du prêt-à-porter italien. Et, bien sûr, des cohortes d’hôtesses hyper jeunes et somptueuses, histoire de rappeler qu’on n’est pas simplement au pays des pâtes et des Fiat ! Mais hier soir, les représentants des groupes de distribution, ceux de Conad, de E. Leclerc, d’H&M et des autres enseignes de la galerie marchande ont dû jouer leur partition en mode mineur ! Et pour leurs allocutions, faire court au risque d’être hués. Le héros, ce fut le ballon rond. La Juventus sait faire son marketing. Les « officiels » auront passé plus de temps à visiter le stade et ses rotondes qu’à arpenter les boutiques du tout nouveau centre commercial. Rigolo de voir l’attention quasi religieuse de nos amis italiens s’installant sur les bancs des vestiaires comme des chanoines dans leurs stalles. Celui-là de photographier un cintre, tel autre se remémorant un match à la simple vue d’une photo ancienne, et le maître des lieux, avec force mouvements des bras, décrivant l’arrivée des dieux du stade dans un autocar conduit au sous-sol, protégés des supporters et isolés comme jadis les gladiateurs ! Tiens, voilà Andrea Agnelli. Ce jeune président de la Juventus est adulé. Autographes, photos…il serre les mains, distribue les sourires, me commente : « ça c’est le job ! ». Héritier d’une famille de condottieres, rescapé de quelques tragédies familiales, il règne sur un empire de voitures et de ballons avec beaucoup de simplicité et de gentillesse. Il parle un français impeccable, appris pendant un stage de trois mois à Lille, au siège du groupe Mulliez (Auchan) qui fut un temps partenaire des Agnelli dans l’exploitation d’hypers en Italie. A l’heure des discours, il s’efface, laisse la place aux organisateurs et aux promoteurs (manière de valoriser les investisseurs, partenaires de la Juventus !). Ca va donc être à mon tour d’affronter les supporters, mais aussi toute une population turinoise vexée de l’attitude jugée arrogante du tandem Sarkozy-Merkel, dissertant, la veille, avec un sourire narquois, sur les capacités de l’Italie à sortir de la crise ! Claude Pasco, l’adhérent E. Leclerc de Savigliano en charge du développement en Italie, m’a judicieusement briefé. Dans la mentalité italienne, on peut s’étriper, dire tout le mal qu’on pense de Berlusconi, ou tout le bien de Fassino, le maire de Turin ! Mais l’Italie sait faire bloc face au cynisme des donneurs de leçons et les Français n’ont vraiment pas la cote, ici, pas plus pour le foot que pour la politique ! Alors, pour sauver ma peau (joke), j’y suis allé d’un fortissimo « viva Italia », histoire de n’être pas jeté dès la montée sur le podium. Mais finalement, l’exercice fut facile. Je n’avais que des compliments à faire. Les équipes de Conad ont construit un centre E. Leclerc qui fera date : de beaux rayons fruits et légumes, des boutiques de jambons, de fromages, des poissonneries dont tous nos adhérents français devraient venir étudier l’organisation tellement les produits sont mis en valeur. Sans oublier « les corners plaisir » pour s’empiffrer de glaces maison ou siroter au « bistro Conad-E.Leclerc ». L’Italie était vraiment belle, hier soir, à Turin.