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BD, humour : Gotlib, le retour

Petite halte à l’heure du goûter, dans l’Ouest parisien qui, en cette saison, retrouve sa verdure. Deux gros cumulus se disputent au-dessus de la gentilhommière de Gotlib. Sous le halo lumineux, un maître de la bande dessinée, un génie de la dérision. J’ai la chance de pouvoir partager thé et petits gâteaux avec Marcel Gotlieb (dit « Gotlib »).

Il a collaboré à toutes les revues : Vaillant, Record, Pilote, l’Echo des Savanes, Rock and Folk, Fluide Glacial… Ses héros désopilants ont fait rire au moins deux générations de lecteurs : ils s’appellent « Super Dupont », « Gai-Luron », « Hamster Jovial », etc… Qui n’a pas, dans quelques cartons, ces revues dont les pages avaient pour titre : « Rubriques-à-Brac », « Cinemastock », « Pervers Pépère ». Il a travaillé avec et pour les plus grands : Jacques Lob, Goscinny, Uderzo, Fred, Gébé, Solé, Alexis, Bretécher, Mandryka. On dit souvent des petits qu’ils doivent se pousser du col (Napoléon, Sarkozy). Certes, Gotlib ne dédaigne pas la reconnaissance. Patrice Leconte lui a consacré un documentaire : « A nd my name is Marcel Gotlib » (jamais diffusé ! ! !). Lui-même a commis un acte hautement hagiographique : « J’existe, je me suis rencontré » (Flammarion). Mais ce grand prix d’Angoulême a toujours eu le succès modeste. C’est la raison pour laquelle, un autre « grand ancien », Maxime Le Forestier, vient de lui consacrer une préface pour saluer la réédition, chez Fluide Glacial, de son œuvre. Extrait pour les jeunots qui sont excusés par avance de n’avoir pas connu ! M.E.L. Ecoute-moi, belle jeunesse, toi qui n’as pas connu l’ORTF, ni Jean Royer, maire de Tours, toi pour qui la télé fut toujours en couleur, les écoles mixtes, et Pompidou un centre culturel… Il fut un temps où la contraception était interdite, le divorce un péché, l’avortement un crime… Effrayée par mai 68, la France était une rombière frileuse, coincée du cul et pincée du langage… C’est dans cette ambiance de sacristie que trois artistes, qui s’exprimaient par la bande dessinée….inventèrent un journal sans pudeur, sans complexes, et sans interdits. Ils s’appelaient Bretécher, Mandryka et Gotlib, L’Écho des Savanes était né. A l’inverse d’autres journaux qui contestaient l’ordre établi par des voies politiques, ces trois-là sont passés par les voies naturelles : l’humour et le cul. A relire la presse de l’époque, il faut bien constater qu’ils sont seuls à n’avoir pas vieilli. Par la suite, Fluide Glacial prit la place de L’Écho, mais l’œuvre de Marcel Gotlib avait trouvé sa dimension véritable… On ne lisait plus Tintin de la même manière. Le bougre nous avait dit : « Allez-y, vous êtes adultes », nous l’avons cru, c’était marqué sur la couverture. […] Maxime Le Forestier in Rhâââââ, Lovely et Gnagna L’intégrale. Fluide Glacial. 

1 Commentaires

Salut,
Personne n'a remercié Gotlib pour son joli dessin.
Qu'il le dessine pour M.E.L., c'est normal, mais de penser à nous, un grand bonhomme comme ça, c'est sympa.
Merci Gotlib.
Tchao M.E.L.

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