Afghanistan : une leçon de "realpolitik"

L'Afghanistan ! Je ne suis pas spécialiste, mais comme beaucoup je lis, je m'informe.

Et comme je vous l'ai déjà expliqué, je crois que la géopolitique va de plus en plus impacter notre vie quotidienne (accords commerciaux, engagements climat, lutte pour les droits...).

J'ai intégré la communauté de l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), je ne me sens pas en droit de rester indifférent.

Mais si j'écris ce billet, c'est parce que j'ai été impressionné ces derniers jours par la lecture des médias : partout, beaucoup d'émotions, d'indignations... Mais, "mon dieu", que hypocrisies à l'occasion du retrait US d'Afghanistan.

Figurez-vous, je classe (à l'ancienne ?) des articles sur tous ces sujets et je constate que les mêmes éditorialistes ou hommes politiques qui étalent leur indignation aujourd'hui... sont les mêmes qui dénonçaient les interventions américaines en Irak ou en Afghanistan.

C'est vrai qu'on les a jamais entendu reconnaitre que le sort des femmes afghanes dépendait de la seule présence américaine là-bas ! Oui, il y a de la tartufferie dans ce revirement.

Bien sûr que ce retrait est un échec : un échec US, de l'OTAN, des alliés, de la démocratie, de l'Occident, etc. Et assurément, le combat pour les droits et les libertés doit trouver d'autres vecteurs, d'autres formes d'engagements. Une re-répartition des rôles, aussi, à l'échelle mondiale...

Mais il faut alors passer de l'émotion à la "realpolitik". Car elles sont là, les trois leçons :

1) Aucune intervention militaire n'est suffisante sans une organisation politique de substitution.

2) Aucun pays à lui-seul, sans être épaulé par une organisation internationale, ne peut apporter sa solution.

3) Le monde est fait de rapports de puissance : sortons de notre naïveté moralisatrice.