Déjà lors du référendum de Maastricht, le génial Pétillon ironisait...
1) Notre pays vient de donner aux européens une bien curieuse image de lui-même. Vue des capitales européennes, la position française n’a jamais été aussi peu compréhensible. Nous avions voulu ce Traité. Nous le rejetons au motif qu’il est trop libéral. Mais nous voici revenus aux traités précédents, ceux justement que nous estimions être insuffisants.
Le 16 juin prochain, en Conseil des Ministres, nos partenaires auront certainement pour Jacques Chirac beaucoup de compassion. Mais n’en doutons pas, la voix de la France est marginalisée pour longtemps.
2) La responsabilité de cet échec incombe incontestablement au Président de la République. C’était une erreur d’organiser ce référendum dans une France déchirée, mal dans sa peau, cherchant fenêtre pour crier sa rancœur et ses désillusions. De toute façon, Jacques Chirac n’était pas le meilleur chef d’orchestre. Depuis le début de son mandat, il a usurpé l’aura de sa fonction pour revêtir les habits du chef de la majorité. Il ne pouvait de ce fait emporter l’adhésion du camp adverse, et encore moins celle de l’ensemble des Français.
3) La responsabilité de l’échec doit être partagée par la génération des quinquas, héritière des fondateurs, mais incapable de valoriser l’œuvre commune. Incroyable ! Comme le rappelle Françoise Fressoz dans Les Echos (27/05/05), il a fallu recourir aux arguments d’un Raymond Barre, 81 ans, d’une Simone Veil, 77 ans, d’un Jacques Delors, 79 ans, et d’un Giscard du même millésime, pour défendre les acquis de l’Europe. Ou encore, solliciter la pugnacité d’un Badinter ! La génération au pouvoir s’est tellement servie de l’Europe comme bouc émissaire de tous nos problèmes nationaux qu’elle s’est trouvée discréditée par avance dans son appel à approuver les traités dont elle n’a jamais fait la pédagogie et dont elle n’a jamais vanté les mérites.
4) Les Français, désabusés par les discours de leurs dirigeants, repliés sur la gestion de leurs problèmes quotidiens, adressent aujourd’hui un message extrêmement négatif. Selon IPSOS, la critique de la Constitution n’intervient qu’en troisième position sur l’échelle du mécontentement. Le « non » s’explique d’abord par le rejet d’une politique économique et de ses conséquences sociales.
5) C’est ainsi que notre peuple manque un rendez-vous primordial avec l’histoire de l’Europe. Peut-être ce vote sanction était-il nécessaire et salutaire, si l’on considère l’accroissement des tensions dans l’hexagone et un risque réel d’explosion violente des mécontentements. Mais le calendrier électoral, sauf dissolution de l’AN décidée par le Chef de l’Etat, n’obligera pas les partisans du « non » à assumer leurs responsabilités et à concrétiser leurs promesses. C’est toute la difficulté que devra affronter le nouveau gouvernement pris en sandwich entre des aspirations populaires démagogiquement attisées et des moyens d’intervention désormais limités.
6) Hier soir, sur tous les plateaux de télévision, les partisans du « non » ont adressé un message aux autres peuples d’Europe : « le non français n’est pas un non à l’Europe, mais à un traité d’inspiration trop libérale ». Je ne suis pas sûr que le panel des leaders du « non », dans sa diversité la plus extrême, rassure nos partenaires. Curieux attelage pour le moins exotique, que ces défenseurs d’un modèle alternatif européen sur lequel on voudrait faire plancher les autres peuples. L’Europe de l’Est, celle de Solidarność, celle qui a subi le modèle communiste, tombe des nues devant tant d’élucubrations. L’Europe du Sud ne voit pas sans déplaisir s’effriter le tout puissant tandem franco-allemand. Et l’Angleterre de Tony Blair, comme sa petite rivale l’Irlande, récupère un leadership idéologique (le modèle à l’anglo-saxonne), utilisé comme « repoussoir » dans la campagne française.
Oui, la France s’est tirée une balle dans le pied. Elle apparaît comme une nation frileuse, rouillée, tombée du podium. Les chimères d’une Europe de « gauche autrement » ont des airs d’opéra triste et pompeux. Qui donc, en dehors de l’hexagone, veut de ce pseudo-modèle social qui affiche le plus fort taux de chômage et les plus importants déficits de l’Union. Qui donc nous tend la main, de Berlin ou même d’Amsterdam où l’on s’apprête à voter non, mais pour des motifs opposés. Qui… des noms… personne…
7) L’avenir, maintenant… Ce serait bien méprisant que de tourner le dos à l’évènement et de ne pas en tirer les leçons. Défricher les nouveaux espaces, cela a toujours été l’affaire des pionniers. Mais ça ne dispense ni de pédagogie, ni de rechercher l’adhésion. Vu le fossé dans lequel nous sommes tombés, il y a du boulot !
Les hommes d’action, comme les navigateurs, doivent savoir tenir la route au gré des aléas météo. Le projet européen reste l’enjeu majeur de ce début de siècle. Il ne sert à rien de se regarder le nombril, ni de s’auto-flageller. Comme le dit Claude Imbert, dans son éditorial du Point (26/05/05), « l’histoire n’est pas finie. » Il est déjà venu le temps de se retrousser les manches et de reconstruire l’édifice lézardé.
41 Commentaires
Je ne suis donc pas d'accord sur les possibilités de la France de se rattacher aux autres pays de l'union qui voteront également contre. Bien au contraire puisque ce sont les mêmes peurs qui poussent les gens à voter non dans chacun des autres pays, en l'occurence la défense de l'emploi.
Ce serait dans la tête, on en changerait (de tête) et l'on continuerait d'avancer, vers l'Europe, avec l'Europe. Mais dans le pied avec la même pauvre tête, les mêmes pauvres têtes ; c'est sûr, ça ne va pas être simple...
Allez Jacques, qui que tu nommes tu vas te planter, alors sois sport, évite nous dans deux ans à nouveau un deuxième tour de présidentielle face à un populiste quelconque te permettant un ultime mandat, tout le monde sais que c'est à ce scénario que tu penses... Mais comme l'indiquent les chiffres, indicateurs économiques comme politiques dont le Referendum : ça suffit! Il s'agit d'un pays, avec des gens qui vivent ou essayent de le faire, et là, tu as suffisamment cassé de choses en France, vas-t-en maintenant.
J'apprends à l'instant que le choix de Chirac se porte sur D. de Villepin : fidèle, grand poète à ses heures perdues mais un peu "deuxième couteau sur les bords" et pas spécialement proche de "la France d'en bas". A t'il réellement le profil d'un Premier Ministre ?
Ce choix risque d'attiser une grave crise sociale dans notre pays. Chirac semble avoir complètement perdu la raison...
Mais n'est pas justement un autre édifice qu'il faut construire ?
Ce non, n'est-il pas justement un non courageux ? Faut -il sans cesse replâtrer ? Reprendre les mêmes hommes, les mêmes discours et recommencer ? Ne sommes nous pas assez majeur pour essayer une autre voie, plus près de l'Homme, plus loin du Capital ?
"...Giscard du même millésime..." C'est lui qui a écrit la constitution. Rien que ce fait a justifié pas mal de "nons".
C'est la prudence, la frilosité qui m'a fait voter oui. Aujourd'hui, je l'avoue, je suis heureux qu'il y ait eu encore des descendants de 1789 qui ont osé dire "ça suffit !".
A la question posée au reférendum,les hommes "sensés être sensés" de Sarkosy à Hollande en passant par Bayrou, Raffarin et Strauss-Kahn, expliquaient qu'il ne pouvait être répondu que par le "Oui". Mettre un homme en face d'un choix et lui interdire de choisir crée une telle contrainte (double bind) qu'elle lui fait péter les plombs; ce qui arriva.
Pour restaurer cette apparence de choix et donc de pouvoir du citoyen, il convient qu'il y ait deux camps "intelligents" avec des opinions fortement marquées. C'est le rôle de la droite et de la gauche parlementaires. A eux de différencier leur discours même s'ils savent que les remèdes à nos maux ne seront pas si éloignés.
La gauche est d'habitude plus prompte à le faire (voir Tony Blair), espérons que la droite est en train d'apprendre avec un Sarko qui ose dire "je suis de droite et je n'en n'ai pas honte".
J'ai été surpris d'entendre des commentaires Dimanche soir, et de lire dans le commentaire de Philippe Sierre, que replacer "l'humain à la place du capital" devenait une idée de gauche. La philosophie de la gauche a toujours été de remplacer le capital par le social, les travailleurs ou le travail. Par le collectif et non l'être humain.
C'est à la droite d'affirmer haut et fort sa croyance en l'Homme et se mette au service de l'homme, car c'est sa vraie différence avec la gauche qui met l'homme au service de la société et non le contraire.
C'est en affirmant leurs différences que droite et gauche redonneront au peuple la liberté de choisir. Sans cette liberté le citoyen redevient comme les rats de Laborit et devient fou !
Je ne partage pas l'entièreté de ton point de vue sur le nom en Europe. Par mon boulot je séjourne 50% de mon temps en dehors de la France et donc sans me méler des problèmes intérieurs, je constate :
1° Qu'il y a un rejet des élites ou de la classe dirigeante. OK cela peut ressembler à un défoulement, mais dans de nombreux pays des listes (pas forcément d'extrême droite) ont des élus alors que ces partis ne font pas partie du système politique classique.
2° Si au niveau européen l'introduction de l'euro est un succès dans chaque pays les consommateurs (de l'Euroland) ont l'impression qu'avec l'Euro les prix ont flambé. Hors l'euro est cité comme le "chef d'oeuvre" de la construction européenne. Conclusion des européens l'Europe nous appauvrit.
3° Il ne faut pas prendre les gens pour des cons. Tous les 3 mois les chefs d'état européens se réunissent pour arrêter un certain nombre de décision. Par exemple la fameuse directive Bolkenstein a été approuvée par les chefs d'état et le parlement européen et puis Chirac ou la Belgique et les Pays Bas font les fiers à bras pour annuler le texte. Mais désolé la France (par l'entremise de Chirac) elle a dit "oui" à Bolkenstein et à d'autres mesures impopulaires.
4° L'élargissment du 1/5/04 a été mal vécu dans la majorité des pays de la "vieille Europe". Combien de fois m'a t-on répété (et même certains chefs d'entreprise) pourquoi envoyer des sous pour ... alors que nous ne sommes même pas capable d'aider les défavorisés chez nous.
5° A mon avis si on veut aller plus loin dans la construction européenne il faudrait appliquer les mêmes règles à tous. Et ca désolé on y est jamais parvenu. Par exemple la TVA qui est une compétence européenne : et bien le taux n'est pas le même dans les différents pays de l'Union, alors que l'Union détermine la classification des produits. Et on peut répéter cet exemple à l'infini. Tant que les règles ne seront pas les mêmes dans les 25 pays cela ne pourra jamais marcher.
Salutations.
Dominique
les français se sont tiré une balle dans le pied ect...
De belles phrases toutes faites de la part d'une personne qui a sa part de responsabilité dans ce résultat vu le non -respect des employés de sa grande marque !
Non, les français ont vraiment les pied sur terre, c'est vous qui vivez sur votre petit nuage mais il faudra bien un jour en redescendre et la chute sera terrible car après les français, les Européens...!!! Une nouvelle révolution en marche ? j'espère bien et le plus vite sera le mieux !!
Je lis avec intérêt votre analyse du référundum.
1. "la voix de la France est marginalisée pour longtemps" : tout à fait d'accord. On ne fera plus cocoricco sur notre fumier avant longtemps, et ça fera des vacances à nos partenaires.
2. "La responsabilité de cet échec incombe incontestablement au Président de la République."
100% avec vous. Encore un pari raté pour notre locataire de l'élysée.
3. "d'un Raymond Barre, 81 ans, d’une Simone Veil, 77 ans, d’un Jacques Delors, 79 ans, et d’un Giscard du même millésime, d’un Badinter.."
incroyable comme tous ces dinosaures ont été ressortis de leur boîte pour l'exercice officiel de pédagogie à l'attention de ces incultes d'électeurs.
5. "l’accroissement des tensions dans l’hexagone et un risque réel d’explosion violente des mécontentements" : là vous êtes précurseur, car aucune figure publique n'ose encore ne serait-ce que citer ce risque d'explosion. Si l'on considère le taux de chômage, de prélevement obligatoires, de dette publique, la forte proportion de communautés antagonistes, ça peut effectivement sentir le roussi.
6. "la France apparaît comme une nation frileuse, rouillée, tombée du podium.... Qui donc, en dehors de l’hexagone, veut de ce pseudo-modèle social qui affiche le plus fort taux de chômage et les plus importants déficits de l’Union". Bien vu. Quand accepterons nous que nous ne sommes ni une puissance, ni une moyenne puissance, ni le phare des civilisations, ni le pays des droits de l'homme, ni la "cité sur la colline ?"
7. "L’avenir, maintenant" Arrêtons de fantasmer sur nos projets de puissance ou notre passé de grandeur perdue, et commençons par repeupler l'Europe qui est le seul continent du monde où la population indigène est en chute libre. Sans enfants, pas de futur.
Sinon, votre blog est intéressant, continuez!
Cordialement
Pour tout dire, Raffarin n’était pas mon problème, et un gouvernement nouveau avec deux premiers ministres, ce n’est toujours pas mon problème même si cette nouveauté institutionnelle promet de grandes envolées lyriques dans le détail de son fonctionnement. Tant qu’aucune volonté de changements d’objectifs ne sera pas mise en place, nous continuerons à nous contenter de changements de personnes.
Aujourd’hui, je suis insulté par les médias qui évalue mon vote non à l’aulne de ce qu’ils pensent avoir compris : je suis un « replieur de moi sur moi-même » avec une propension à la xénophobie et une furieuse tendance trotskiste. « Bienvenue chez les schizophrènes », me dis-je en moi-même en intégrant, malgré moi, ces remarques télévisuelles étonnantes.
Et en plus, vous me dites que je me suis tiré une balle dans le pied ? Le peuple s’exprime et la France est affaiblie ? Votre analyse de la démocratie est rigolote.
Aurais-je mieux fais de renier mes convictions en appliquant la recette socialiste : j’approuve mais je regrette ? Non. Tout simplement.
Par contre, concernant les extrêmes : je préfère, à tout prendre, voir un vote extrémiste lors d’un référendum que pendant une présidentielle ou une législative. Ce vote en parti défouloir a permis de crever l’abcès d’un printemps pourri de 2002 et qui aurait pu nous conduire tout droit à une catastrophe en 2007.
Maintenant, effectivement : il faut reconstruire. Mais replâtrer les lézardes ne suffira jamais.
Avec l'arrivée d'un ministre d'état, ayant certes le ministère de l'intérieur, mais présenté comme un deuxième premier ministre, M.Sarkozy pourra peut être finir son travail sur la réforme de la loi galland?
Peut être que si les grandes surfaces payaient un peu mieux leurs salariés, ces derniers auraient-ils votaient pour le oui.
c'est facile de rejetter la faute sur les autres sans jamais se remettre en question.
Il n'y avait pas d'argument pour le oui, excepté ceux contre le non. La force de la France en Europe ? Il faut aider les nouveaux pays ?
Franchement rien à foutre ! Peut etre l'Europe n'est pas la cause de tous les maux internes, mais elle y contribue. A un moment, il faut payer l'addition. L'Europe est en "pause" et voilà, que chirac défende le vote francais.
Chirac nous fait bien rire en tout cas avec son "impulsion". On prend les mêmes (sauf le baudet poitevin) et on recommence ... je peux déjà vous donner les résultats des prochaines éléctions : Dégage Chirac !
La société française est sclérosée par 15 ans de mitterandisme et 5 ans de jospinisme, créateurs de français fainéants, râleurs et assistés
et effectivement, dommage que la balle soit tirée dans le pied et non dans la tête.
Assurément, s’il y avait moins de chômage, des plus hauts salaires et de meilleures retraites, les Français seraient moins frustrés. Mais, attention à ne pas faire des raisonnements style « café du commerce ». Si les distributeurs avaient, du fait d’achats plus chers aux paysans ou d’une augmentation de leurs coûts salariaux, augmenté encore plus leurs prix, les consommateurs, qui déjà trouvent que la vie est trop chère, auraient aussi des raisons de voter non. Reconnaissez que ce n’est pas si simple.
Je pense, pour le connaître, que Sarkozy aura son mot à dire sur cette réforme. Il y croit personnellement et je doute qu’il s’en désintéresse. D’autant qu’il pense sincèrement que le gouvernement aurait un avantage politique à s’attribuer une baisse des prix.
Nuance, cher 26. J’ai voté oui, mais comme écrit ici, je n’ai jamais eu le oui arrogant. Je comprends qu’on ait pu voter non devant les risques d’un élargissement trop rapide et mal contrôlé, ou tout simplement parce que ce traité n’était pas sécurisant, etc…
Vous ne trouverez, dans mes propos, aucune assimilation des nonistes à la xénophobie, ni même aucun mépris. Si j’ai un regret, c’est de n’avoir pas su convaincre. Plutôt que d’en vouloir aux autres, je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même !
En même temps, il faut reconnaître, dans l’importance du non, un vrai mécontentement et la nécessité gouvernementale de changer les objectifs sociaux du pays (Cf. mon blog du 3 juin et la page actu). Il faut aussi que les partisans du non regardent les choses en face.
Il n’y a pas de plan B. Fabius a menti. Il n’y a pas de renégociation en vue. Et à la lecture des revues de presse provenant de l’étranger, vous pouvez constater combien la France est affaiblie. Par chance (sic !), elle n’est plus isolée depuis le vote négatif des Pays-Bas. C’est donc toute la construction européenne qui craquelle. Nous ne serons pour longtemps ni les leaders, ni les refondateurs.
D’accord avec vous. En politique intérieure, il vaut mieux ce coup de semonce électorale plutôt que les extrêmes dans la rue. Mais si le choix, aux présidentielles, est entre Laurent Fabius et Jean-Marie Le Pen, que croyez-vous qu’il risque d’arriver. J’en tremble d’avance. Est-ce un scénario si improbable ?
Oui, vous avez raison, l’Europe vieillit et ne fait pas assez d’enfants. C’est d’ailleurs un des enjeux qui n’a pas été discuté, lors du référendum. On se focalise sur les flux d’immigration en ce qu’ils ont un impact sur l’emploi des Français ou sur la difficile cohabitation urbaine. Mais nous refusons (sujet tabou) toute politique de recrutement des meilleurs étudiants étrangers, ce que font, par exemple, les universités américaines, ou même les entreprises en offrant des bourses à ces étudiants. Le maintien d’un fort taux de créativité, d’innovations, et le goût d’entreprendre dépendront évidemment de notre capacité à rajeunir notre démographie ou (toujours sujet tabou) à intégrer des jeunes d’autres nations. Ce qui suppose une politique d’immigration non plus défensive, mais offensive (sélective !).
Ne vous y trompez pas. Derrière mon rôle social, mes fonctions, le statut qu’on m’attribue, j’ai, et je le revendique, une âme de rebelle. Je ne me sens absolument pas représenté, ni engagé, par le discours collectif du MEDEF, ou autres…
Mais je ne crois plus aux chimères. Ancien militant du PSU, j’ai longtemps cru à l’utopie de systèmes politiques alternatifs. Vu le bilan effroyable que j’ai découvert dans les pays de l’Est, en y implantant des centres E. Leclerc, et en regardant l’échec de toutes les patries du socialisme, je n’ai plus aucune considération pour les hommes politiques, les journalistes ou les écrivains qui continuent de cultiver les chimères et de justifier la révolution. On pouvait être révolutionnaire hier parce qu’on pouvait légitimement espérer créer un système politique différent. L’échec de tous les modèles alternatifs doit nous rendre responsables.
Il n’y a pas d’autre voie que la réforme. Oui, j’ai cru et je crois que l’on peut doter l’Europe d’un objectif social, culturel et écologique qui nous démarque des autres ensembles régionaux. Le projet de constitution n’en offrait que l’ébauche. Tout reste à construire.
Mais constatez avec moi que le non français n’a produit aucune onde positive dans les pays voisins. Nous voilà revenus à une Europe « à l’anglo-saxonne ». Le contraire probablement de ce qu’espérait la majorité des Français.
Pour autant, on ne peut pas en rester là. 55 % des Français demandent que notre pays change d’objectifs et de politique. Ca, non seulement je le comprends bien, mais je le ressens moi-même. Les partisans du non cultivaient des chimères ; la réponse aujourd’hui du gouvernement est complètement décalée par rapport aux attentes populaires. Quelle mélasse !
Je relis votre argumentaire et je ne trouve rien à redire. En fait, ces 5 points sont la démonstration de ce qu’il y avait de meilleur dans l’argumentaire du non. Et je trouve effectivement que le traité constitutionnel, comme les interventions de nos politiques ne répondaient pas à ces interrogations.
Puisque, aujourd’hui, nous nous retrouvons à la case départ, on ne pourra pas relancer le processus européen sans y répondre.
y'aurait bien une solution pour éviter la hausse des prix tout en payant correctement vos salariés : réduire vos marges de profits.
y'aurait bien une solution pour éviter la hausse des prix tout en payant correctement vos salariés : réduire vos marges de profits.
Votre première remarque confirme la stupidité d’avoir choisi la voie référendaire. Beaucoup de Français n’ont pas accepté qu’on leur dise : on sollicite votre avis, mais si vous ne votez pas oui, c’est que vous êtes des cons ! Bien évidemment, la tentation c’est d’envoyer balader celui qui pose cette question en des termes aussi méprisants !
Je ne suis pas trop d’accord avec l’idée qu’il faut re-segmenter la vie politique en opposant droite et gauche. A court terme, me semble-t-il, la priorité serait justement de sortir du tout idéologique, et de revenir à des choix pragmatiques. C’est ce qui a permis la continuité entre la politique de Margaret Thatcher et de Tony Blair. Si on avait focalisé sur les préoccupations idéologiques et culturelles, il y aurait eu rupture. Or, en fait, Thatcher a remis tout le monde au boulot dans la douleur et la privation des privilèges. Tony Blair a mis du baume, mais il a refusé d’opposer le socialisme du Labour au libéralisme de la Dame de fer. Et finalement, avec des mesures très terre à terre, ils ont, à eux deux, brisé les tabous et replacé la Grande Bretagne dans le groupe de tête. J’imagine que c’est ce que ferait aujourd’hui un Sarkozy ou un Borloo. Mais le grand Jacques a manifestement d’autres préoccupations…qui ne sont pas les nôtres.
Je ne partage pas votre point de vue sur les effets positifs du non, surtout au niveau européen. Mais, d’accord avec vous, ça ne sert à rien d’avoir des états d’âme (les partisans du oui) ou de se regarder le nombril (ceux qui ont le non joyeux, comme dit Besancenot). Puisque les uns n’ont pas convaincu et que les autres aspirent au changement, il faut trouver un moyen de reformuler un projet national et européen. Je comprends très bien que la France dise « ça suffit ». En tant qu’homme d’action, ça me plaît de travailler avec d’autres pour défricher de nouveaux territoires, comme vous dites, plus humanistes, moins technocrates. C’est même ce qui me motive. Donc, d’accord avec vous pour ne pas faire de replâtrage. En découvrant, cette semaine, la composition du nouveau gouvernement, je suis atterré.
De Gaulle avait eu ce courage. Mais tout le monde n’a pas la même grandeur !
D’accord, concernant la politique intérieure. Toujours perplexe sur les effets du résultat dans notre politique européenne.
J’ai le même sentiment que vous.
Cf. ma note du 3 juin
Encore deux ans à tirer avec les mêmes !
Le chômage est une des explications du non. Mais franchement, Erosoft, il y a aussi d’autres facteurs dont les incertitudes créées par les textes européens eux-mêmes. Face aux délocalisations, aux menaces d’importations supplémentaires, et aux craintes sur l’immigration, il y a des peurs ou tout simplement des interrogations pour lesquelles les citoyens étaient en droit d’avoir des réponses plus fermes. Ce texte qui est finalement un compromis a minima ne permettait pas d’y répondre. Problème : ce que l’on a négocié à 15, va être encore plus difficile à obtenir à 25 !
Je salue évidemment votre attitude d’honnêteté par rapport au vote non. J’aurai aimé la retrouver dans les commentaires des partis politiques.
Vous notez avec justesse que le leadership Franco-allemand est affaibli et cela me paraît évident. La presse européenne va largement dans ce sens.
LEGISLATIVE EUROPEENNE 2004 :
Il est salvateur de regarder les résultats et les commentaires de l’époque sur cette élection. Cela permet d’éviter de dire qu’un non français au référendum est une « découverte » incroyable jaillissant de nul part et cela relativise surtout le fait ne n’avoir pas su convaincre (du coté du oui). Les racines de ce non remontent en fait assez loin.
PLAN B :
Les propos de Fabius sur ce plan B, je les ai dénoncés pendant cette triste campagne. Mais le fait est que le Conseil européen sera bien obligé de rebondir. Il ne faut pas oublier que le traité de Nice que nous avons depuis 4 ans continue à s’appliquer et s’appliquera éternellement à moins d’être remplacé par un nouveau traité.
Nice ne permet pas une gouvernance de l’Union à 25 dans des conditions satisfaisantes pour la majorité des grands Etats membres (hors RU, mais le Royaume Uni est toujours « hors des choses » dès qu’il s’agit d’Europe.)
Alors les négociations ne vont pas reprendre demain, ni la semaine prochaine. Le Conseil du 17 juin (je veux bien prendre les paris) ne débouchera que sur un statu quo. Mais l’UE ne pourra pas continuer sans prendre acte de l’avis des citoyens et sans une communication directe entre l’UE et les gens. Il s’agit pour elle d’éviter sa disparition dans un je-ne-bouge-plus.
COMMUNICATION DE L’UNION EUROPEENNE :
Il est tout de même incompréhensible qu’il ait fallut attendre le non français pour que nos télévisions hertziennes nous montrent le Président du Conseil, celui de la Commission et celui du Parlement européen. Pourquoi, en cette époque de large communication, les visages de l’UE ont-ils attendu la « catastrophe » pour lier contact avec les gens ?
Cela ne les intéressait pas ?
PRESIDENTIELLE 2007 :
Un duel entre Laurent Fabius et Jean-Marie Le Pen, c’est un scénario auquel je ne crois pas :
· Parce que l’électorat a intégré que le deuxième tour de l’élection présidentielle n’est pas joué d’avance et que, cette fois, les sympathisants socialistes iront voter au premier tour et qu’ils le feront sans détour ;
· Parce que ce scénario oublie que le gonflement du parti de Philippe de Villiers ne résistera pas à la question de politique nationale et qu’il n’a grossi que par la fausse « question turque » et qu’une grande partie de ses membres se retrouveront dans l’UMP de Nicolas Sarkosy, frange de droite, d’où ils sont momentanément sortis le temps d’une campagne référendaire. Le report sur le parti lepeniste ne se fera pas ;
· Parce que l’UMP est très bien parti avec un Nicolas Sarkosy qui reste extrêmement brillant dans son rôle d’homme de communication et qu’il est aujourd’hui le seul à capter, grâce à certains cotés de son discours, un électorat populaire. A croire que c’est le seul à savoir que plus de 55 % des actifs en France sont ouvriers ou employés ;
· Parce que l’UDF au premier tour captera une grande partie de l’électorat centriste de droite ET de gauche. Dominique Strauss Kahn ne va pas être propulsé au rang de présidentiable. Et le PS n’a pas arrêté de marteler sa lutte contre le libéralisme… Et que le report des voix de l’UDF au deuxième tour ira vers le candidat UMP.
· Parce que Laurent Fabius est impopulaire, dans les rangs des socialistes, dans les rangs des français ;
Je penche plutôt pour un deuxième tour Sarkosy - Candidat socialiste à définir.
Mais je peux me tromper.
Cordialement,
"1) Notre pays vient de donner aux européens une bien curieuse image de lui-même. Vue des capitales européennes, la position française n’a jamais été aussi peu compréhensible. Nous avions voulu ce Traité. Nous le rejetons au motif qu’il est trop libéral."
Nous - quel "nous" ? Quels Français ont été consultés pour savoir si oui ou non nous voulions une consultation ?
"Mais nous voici revenus aux traités précédents, ceux justement que nous estimions être insuffisants."
Pas revenus - nous n'en sommes pas partis. C'est déjà çà. Puisque le Traité de Nice est devenu épouvantable du jour au lendemain parce qu'il fallait vendre la Constitution, nous y restons - est-ce un "mal" ? Au moins, nous n'avons pas accepté de continuer à donner des parts décisives de la souveraineté nationale et populaire à des...
"Le 16 juin prochain, en Conseil des Ministres, nos partenaires auront certainement pour Jacques Chirac beaucoup de compassion. Mais n’en doutons pas, la voix de la France est marginalisée pour longtemps."
De la compassion - pour ? Le fait d'être français au milieu des Français ? Merci pour nous. Si le grand Jacques en est là, c'est qu'il fut nul parmi les nuls, comme ce fameux soir, où, POUR LA PREMIERE FOIS de sa vie, il a été confronté, à quelques mètres, à 80 jeunes français. Une vraie découverte réciproque. Et il fut catastrophique - pour le camp du oui s'entend, sinon... Quant au fait que la voix de la France est marginalisée, on peut estimer au contraire qu'elle sera plus écoutée de peur... Sauf si bien sur le responsable des intérêts de la France et de l'intérêt général abandonnait ses responsabilités et ses devoirs pour punir son peuple de ce non - et là...
"2) La responsabilité de cet échec incombe incontestablement au Président de la République."
Nul doute, mais il n'est pas le seul. Il y eut tant de nuls pour le oui; des intervenants, français ou étrangers, dont les interventions publiques furent contreproductives, parce que, arrogantes, superficielles, mensongères. Evidemment, l'élite pense, et ce n'est pas toujours faux, que le peuple ne pense pas.
"C’était une erreur d’organiser ce référendum dans une France déchirée, mal dans sa peau, cherchant fenêtre pour crier sa rancœur et ses désillusions."
Vous eussiez préférer que les Français restent "mal dans leur peau", ... Merci pour eux. Ce référendum fut au contraire une réussite en tous points. Car plutôt que de disposer d'une majorité et d'un Président qui s'illusionnent sur les sentiments et les idées populaires à leur égard, ...
"De toute façon, Jacques Chirac n’était pas le meilleur chef d’orchestre. Depuis le début de son mandat, il a usurpé l’aura de sa fonction pour revêtir les habits du chef de la majorité. Il ne pouvait de ce fait emporter l’adhésion du camp adverse, et encore moins celle de l’ensemble des Français."
C'est vrai, mais il semble que personne ne parvienne à lui faire comprendre qu'il est le Président de "tous les Français" (cf. ses propres discours aux moments importants) et non le chef des Umpistes.
"3) La responsabilité de l’échec doit être partagée par la génération des quinquas, héritière des fondateurs, mais incapable de valoriser l’œuvre commune."
C'est pas faux : les quinquas, style technocrates-bureaucrates, ..., ne parviennent pas à faire "band..." le populeux pour l'Europe. Trop de clones à la tête de l'UE - et de la France...
"Incroyable ! Comme le rappelle Françoise Fressoz dans Les Echos (27/05/05), il a fallu recourir aux arguments d’un Raymond Barre, 81 ans, d’une Simone Veil, 77 ans, d’un Jacques Delors, 79 ans, et d’un Giscard du même millésime, pour défendre les acquis de l’Europe."
Un vrai Soviet suprême ! Il faut dire qu'on a bien du mal à les mettre à la retraite, surtout lorsqu'ils deviennent sourds et séniles. Ils n'entendent plus les phrases du genre "il faut rentrer à la maison, maintenant, c'est l'heure de vos médicaments".
"Ou encore, solliciter la pugnacité d’un Badinter ! La génération au pouvoir s’est tellement servie de l’Europe comme bouc émissaire de tous nos problèmes nationaux qu’elle s’est trouvée discréditée par avance dans son appel à approuver les traités dont elle n’a jamais fait la pédagogie et dont elle n’a jamais vanté les mérites. 4) Les Français, désabusés par les discours de leurs dirigeants, repliés sur la gestion de leurs problèmes quotidiens, adressent aujourd’hui un message extrêmement négatif. Selon IPSOS, la critique de la Constitution n’intervient qu’en troisième position sur l’échelle du mécontentement. Le « non » s’explique d’abord par le rejet d’une politique économique et de ses conséquences sociales."
Sauf que si la Constitution avait été approuvée, si la Constitutionnalisation du pseudo-libéralisme qui est appliqué en France aurait été fixé comme cadre général pour l'avenir et pour tous les Européens ! Quand on mesure la nullité des résultats économiques de cette pseudo "politique économique" en France, on doit être content et heureux de ne pas la faire subir aux autres pays d'Europe. Surtout ne vous gênez pas les petits gars, vous pouvez dire merci, cela ne vous écorchera pas la bouche...
"5) C’est ainsi que notre peuple manque un rendez-vous primordial avec l’histoire de l’Europe."
Non. Nous conservons une part essentielle de notre identité : la main sur notre SOUVERAINETE. S'il y a des clients, français et étrangers, pour mettre la main sur nos bijoux de famille, et transformer les peuples d'Europe en larbins du grand capital, oui, c'est perdu, pour l'instant - car je doute que leur volonté d'esclavagisme au niveau international disparaisse...
"Peut-être ce vote sanction était-il nécessaire et salutaire, si l’on considère l’accroissement des tensions dans l’hexagone et un risque réel d’explosion violente des mécontentements. "
Vous aussi, vous le sentez...
"Mais le calendrier électoral, sauf dissolution de l’AN décidée par le Chef de l’Etat, n’obligera pas les partisans du « non » à assumer leurs responsabilités et à concrétiser leurs promesses."
En ont-ils les pouvoirs - institutionnels ? Non. Mais ils peuvent faire ce qu'ils peuvent...!
"C’est toute la difficulté que devra affronter le nouveau gouvernement pris en sandwich entre des aspirations populaires démagogiquement attisées et des moyens d’intervention désormais limités."
J'en verse des larmes - de crocodile ?
"6) Hier soir, sur tous les plateaux de télévision, les partisans du « non » ont adressé un message aux autres peuples d’Europe : « le non français n’est pas un non à l’Europe, mais à un traité d’inspiration trop libérale ». Je ne suis pas sûr que le panel des leaders du « non », dans sa diversité la plus extrême, rassure nos partenaires."
Et nous, devons-nous être rassurés par une Allemagne dirigée par un leader de droite déguisé en leader de gauche ? Avec Berlusconi en Italie ? ...
"Curieux attelage pour le moins exotique, que ces défenseurs d’un modèle alternatif européen sur lequel on voudrait faire plancher les autres peuples. L’Europe de l’Est, celle de Solidarność, celle qui a subi le modèle communiste, tombe des nues devant tant d’élucubrations."
C'est sur, il faudra pas trop compter sur ces Polonais trop catholicisés pour travailler aux luttes sociales...
"L’Europe du Sud ne voit pas sans déplaisir s’effriter le tout puissant tandem franco-allemand. Et l’Angleterre de Tony Blair, comme sa petite rivale l’Irlande, récupère un leadership idéologique (le modèle à l’anglo-saxonne), utilisé comme « repoussoir » dans la campagne française."
C'est une blague assez drôle. Il n'aura de leadership que celui que nous lui laisserions. Si Chirac veut jouer l'arlésienne ou celui qui n'a rien à dire, il est certain que Tony pourrait essayer de faire du boulot. Essayer, car je lui souhaite bien du plaisir...
"Oui, la France s’est tirée une balle dans le pied."
J'ai rien senti, je vous jure. Je croyais être un vrai et bon français, c'est loupé...
"Elle apparaît comme une nation frileuse, rouillée, tombée du podium. "
Elle apparaît comme une nation courageuse, déterminée, toujours devant pour les luttes...
"Les chimères d’une Europe de « gauche autrement » ont des airs d’opéra triste et pompeux. Qui donc, en dehors de l’hexagone, veut de ce pseudo-modèle social qui affiche le plus fort taux de chômage"
Le plus fort taux ? Avec les meilleurs économistes du monde (Barre-Giscard) ? Les plus grands capitalistes du monde ? Comme c'est étrange...
"et les plus importants déficits de l’Union. Qui donc nous tend la main, de Berlin ou même d’Amsterdam où l’on s’apprête à voter non, mais pour des motifs opposés. Qui… des noms… personne…"
Il y a maintenant, et demain - et entre, la nuit, une nuit pour agir, et vous pourriez être encore surpris - de quoi bloguer encore et encore...
"7) L’avenir, maintenant… Ce serait bien méprisant que de tourner le dos à l’évènement et de ne pas en tirer les leçons. Défricher les nouveaux espaces, cela a toujours été l’affaire des pionniers."
Fichtre, çà en jette, vous avez tout à fait le style des nouveaux pionniers !
"Mais ça ne dispense ni de pédagogie, ni de rechercher l’adhésion."
Pionnier ou prof, il faudrait savoir !
"Vu le fossé dans lequel nous sommes tombés, il y a du boulot !"
Vous pensez voir les choses de haut pour croire que nous sommes tombés dans un fossé ou... ?
"Les hommes d’action, comme les navigateurs, doivent savoir tenir la route au gré des aléas météo. "
Une bonne petite métaphore pour finir la route...
"Le projet européen reste l’enjeu majeur de ce début de siècle. Il ne sert à rien de se regarder le nombril, ni de s’auto-flageller. Comme le dit Claude Imbert, dans son éditorial du Point (26/05/05), « l’histoire n’est pas finie. » Il est déjà venu le temps de se retrousser les manches et de reconstruire l’édifice lézardé. "
J'en ai une larme à l'oeil, c'était, très, très émouvant. On comprend pourquoi la marque et la société Leclerc réussissent tellement. Leur chef fait de beaux discours - comme le grand Jacques. Mais plus sérieusement, dès qu'il s'agit d'être SERIEUX et PRECIS, c'est plus faiblard. Méfiez vous de votre entourage, ou de ces bloggeurs, qui vous disent que vous êtes très beau et très fort. Moi, cette "analyse" qui n'en est pas une, qui est un jugement négatif déguisé sous forme de deux ou trois éclairages, me laisse déçu et sceptique - sur le management français. Il va falloir bosser plus...
Cher Claude, je pense sincèrement que « l’Europe est en panne, plus qu’en pause ». Ce n’est évidemment pas que de la faute des Français. Les décideurs européens ont cru pouvoir forcer le destin sans le consentement des peuples. Ils ont fait l’élargissement sans constituer l’ossature et un règlement intérieur pour 25 états membres. Le projet de traité constitutionnel permettait de « rattraper le coup ». Le vote français a mis un terme à cette velléité. Personnellement, je pense sincèrement que c’est dommage pour l’Europe et l’image de notre pays. Mais, telle est la loi de la démocratie. Pour paraphraser Bertolt Brecht, on ne va tout de même pas culpabiliser et encore moins « dissoudre le peuple » pour avoir librement voté « non », alors qu’on sollicitait son avis. Reste que Jacques Chirac n’est pas non plus en position de défendre le vote français. Il a voulu « jouer » avec le référendum, il a perdu, et son crédit est largement entamé. Quand vous dites « que Chirac défende le vote français », j’imagine que c’est par dérision.
Il n’y a rien d’irrattrapable. Le retrait de la France, lors du vote de la CED au temps de la préhistoire européenne, n’a pas empêché notre pays de garder son aura de fondateur. Il y aura bien d’autres avatars. Simplement, comme vous dites, il va falloir attendre deux ans (les présidentielles) pour que les aspirations des Français soient défendues par un nouvel acteur légitime, dans les prochaines négociations européennes.
Eh, les amis. Quitte à se passer le mot, autant changer le texte. Cela rendrait les questions plus crédibles, n’est-ce pas !
Il ne faut pas faire dans le simplisme. Bien sûr, comme tout le monde, j’imagine qu’agriculteurs ou salariés souhaitent gagner plus. Qui est contre ? Mais c’est aussi un problème d’équilibre. Tout le monde est d’accord pour gagner plus, mais pas pour payer plus. Or, qui paierait en définitive l’augmentation du coût des produits agricoles et des charges d’exploitation des magasins, si ce n’est le consommateur. En augmentant les prix, travaille-t-on vraiment pour la paix sociale ? C’est la croissance (donc prix et offre attractive) qui crée les emplois et les possibilités d’augmentation de salaires.
Allez, mon ami, soyez au moins bon joueur. Si vous n’aimez pas le discours, ne me reprochez tout de même pas d’être sérieux et précis. Je ne cherche pas, sur ce blog, des béni-oui-oui. Votre présence ici en témoigne. Mais reconnaissez que dans les actes, je ne suis pas manchot non plus. Si je ne restais que dans l’ordre du discours, votre critique serait juste. Mais je crois quand même avoir, avec mes collaborateurs, mouillé ma chemise : passage pratique à l’euro, baisse des prix et lutte contre la Loi Galland, contestation des statistiques sur le pouvoir d’achat et création d’un indicateur avec le BIPE, initiatives dans le développement durable, 2 500 emplois créés par an !
Difficile, comme vous me le demandez « de devoir bosser plus ». Mais je suivrai avec intérêt vos propres réalisations si vous nous en parlez.
Finalement, vous avez peut-être raison pour les présidentielles, quand vous imaginez un deuxième tour Sarkozy-candidat socialiste. Si cela pouvait éloigner la menace FN, tant mieux.
D’accord avec vous pour dire que l’UE ne pourra pas continuer dans un simple statu quo. Mais la question n’est pas celle de l’immobilisme. Elle est celle du projet institutionnel et social. Beaucoup de partisans du non espèrent une Europe plus sociale. Croyez-vous vraiment qu’à 25, ce soit la préoccupation des états membres ?
Bienvenue, Hélène, sur ce blog. N’hésitez pas à intervenir, à critiquer ou à proposer. Je vous lirai avec intérêt, comme sans doute nombre d’internautes. A bientôt donc.
Bonsoir,
Encore au sujet de l'Europe. Je ne suis pas sur que la France soit si isolée que cela. Car Si on a eu le courage d'organiser un referendum de nombreux pays ne l'ont pas eu. Dans certains pays les partis politiques ont tout fait pour empécher l'organisation de ce referendum. Et il n'est pas sûr que ces pays aient voté "oui".
De plus d'autres états doivent encore voter (Luxembourg, Tchéquie, R-U, ...) et il n'est pas acquis que le "oui" l'emporte partout.
Concernant le plan B, vous avez raison il n'existe plus depuis le non des Pays Bas et le probable refus d'autres états (R-U).
Comment sortir de la crise ? Pourquoi ne pas proposer 2 projets :
soit une union intégrée (par exemple pourquoi la vitesse maximale sur les autoroutes varient d'un état à l'autre, etc ...) avec du social, de la justice, de la politique, une armée, de l'économie (en poussant très loin on pourrait décider la france est maître d'oeuvre de la contruction des helicoptères, le R-U pour le chasseur, l'allemagne pour le fusil, ... et tous les pays achètent le même équipement)
soit une union économique avec un minimum de règles communes (par exemple la fiscalité, ...) et on fait voter toute l'Europe le même jour.
Ainsi on évite dans chaque état les débats internes, on évite toute renégociation. Et chaque conception peut développer le meilleur texte en évitant tout compromis.
Imaginer 450.000.000 de personnes qui votent c'est du jamais vu.
Je sais cela peut être utopique mais souvenez vous de Luther King "I have a dream ..."
Peut être cette Europe nous fera réver.
Salutations.
Dominique