Getty Images©
La prise de parole des Centres E. Leclerc sur la commercialisation d’espèces de poissons menacées a fait mouche. Pour son parti-pris clairement revendiqué : refuser la stigmatisation des pêcheurs.
Comité National des Pêches :
Ce n’est pas facile pour Pierre-Georges Dachicourt, président du Comité National des pêches, de gérer à la fois les intérêts économiques de la profession et les enjeux écologiques. On parle du thon, c’est le produit star, mais derrière, il y a toutes les autres espèces dont la gestion va impacter la filière. Tous les pêcheurs appréhendent l’effet « jurisprudence » du dossier « thon rouge ». N’empêche, Dachicourt a été le premier à se manifester et à se féliciter que dans notre campagne, « l’aspect socio-économique prime autant que la préservation de la biodiversité ».
Armements industriels :
Notre position irrite évidemment certains armements privés ou coopératifs. Je peux le comprendre. A leur charge, ils n’ont franchement pas été suffisamment proactifs sur ces questions. A leur décharge, il leur tombe dessus de nouvelles contraintes. Et personne n’a encore dit, encore moins chiffré, le financement de ce manque à gagner. Ne l’oublions pas, c’est toujours plus populaire de fustiger l’industriel par rapport à l’artisan. Mais l’industrie de la pêche, c’est de l’emploi concret à Boulogne et à Lorient.
Hervé Jeantet, patron de l’armement Dhellemmes, est forcément amer. Il l’a dit à notre adhérent de Concarneau. En anticipant les résultats de négociations internationales, on force la main aux Japonais sur le thon ou certaines espèces d’eaux profondes (siki-empereur) mais on entérine la concurrence déloyale sur le cabillaud-merlu des organisations espagnoles (fraudes massives sur les quotas) et de l’Europe du Nord (qui a moins de charge).
Rappelant le nombre d’emplois du secteur industriel de la pêche, il a cette phrase qui fait réfléchir sur les véritables enjeux : «
Les Américains se vantent d’avoir sauvé les bisons, dommage qu’ils n’aient pas fait de même pour les Indiens ».
Pêcheurs-artisans :
La publicité, en tout cas, a été bien reçue du côté du pays basque. De Guetaria, Saint-Sébastien ou Saint-Jean-de-Luz, les messages remontent, positifs. « La communication faite autour de la problématique thon rouge, que ce soit par votre profession ou par le relais des « étoilés » du Michelin, nous a toujours été néfaste car éludant la pêche à la ligne et à l’appât vivant. » Mikel Arregui, patron de deux sociétés de mareyage (Dima/Ladimar), défend le caractère durable de cette méthode de pêche qui pourrait garantir une bonne gestion des ressources et la compatibilité avec la commercialisation du thon rouge.
A suivre…
14 Commentaires
Au sujet de votre initiative sur la pêche durable.
Pour être totalement cohérent avec le thon rouge, il faudrait veiller à ce que vos magasins identifient correctement cette espèce. j'ai vu dans un Leclerc de Brest du "thon rouge origine océan indien" à la vente. Il ne s'agit pas de thon rouge (celui que vous voulez proscrire), mais de thon albacore (il n'y a pas de thon rouge dans l'océan indien). Attention donc aux appellations employées, la ménagère ne connait pas les noms latins des espèces. Légalement, c'est aussi contraire aux appellations reconnues par la DGRF.
Les 3/4 de la production de céréales sert à nourrir le bétail... et c'est pas mieux pour la pisciculture où on donne des petites poissons à manger au gros.
Je suppose que certains armateurs ont spécialisé leur pêche pour le thon rouge.
Ne craignez vous pas d'être accusé de vouloir favoriser certains pêcheurs au détriment d'autres?
Oui mais je pense que les prix peuvent augmenter en fonction de la rareté du poisson. D'un côté les produits de la mer rare et coûteux, de l'autre les produits masifs mais bas prix. De toute façon , si rien n'est fait, cela risquera (sur du long terme) de rythmer les commandes : tel poisson sur les étalages, il n'y a plus de celui-là car on en trouve plus en mer. Peut-être le mois prochain, en fonction des quotas...
Ca risquerait de faire chouette sur les étalages.
Tchao MEL
Les solutions sont cependant connues et pas dures à appliquées :
Plutôt que de faire de l élevage de poissons par des farines de poissons (6kg en donnent 1kg), préférer nourrir les poissons au sorgho, et ainsi, moins pécher les espèces non directement commercialisées.
(çà tombe bien : la france est un des 1er pays producteur de sorgho fourrager)
Pour les omega3, consommer du lin, plutôt que du poisson (ou sinon, du maquereau plutôt que du saumon),
Si vous voulez du poisson, préférez les 4 espèces moins menacées et plus respectueuses de l environnement (sardine, maquereau, hareng, anchois) aux poissons prédateurs deja sur-péchés (saumon, thon, truite)
Pour les pécheurs :
puisqu'ils savent conduire un bateau, en aider certains à se convertir dans le tourisme de mer [par ex, une croissière vers l'irlande, avec séjour une semaine sur place (le bateau ramenant les vacanciers de la semaine précédente et revenant, pendant notre séjour)] et/ou les péniches de mer (transport en vrac, ou porte-container)
Au sujet de votre initiative sur la pêche durable.
Pour être totalement cohérent avec le thon rouge, il faudrait veiller à ce que vos magasins identifient correctement cette espèce. j'ai vu dans un Leclerc de Brest du "thon rouge origine océan indien" à la vente. Il ne s'agit pas de thon rouge (celui que vous voulez proscrire), mais de thon albacore (il n'y a pas de thon rouge dans l'océan indien). Attention donc aux appellations employées, la ménagère ne connait pas les noms latins des espèces. Légalement, c'est aussi contraire aux appellations reconnues par la DGRF.
Les 3/4 de la production de céréales sert à nourrir le bétail... et c'est pas mieux pour la pisciculture où on donne des petites poissons à manger au gros.
Je suppose que certains armateurs ont spécialisé leur pêche pour le thon rouge.
Ne craignez vous pas d'être accusé de vouloir favoriser certains pêcheurs au détriment d'autres?
Oui mais je pense que les prix peuvent augmenter en fonction de la rareté du poisson. D'un côté les produits de la mer rare et coûteux, de l'autre les produits masifs mais bas prix. De toute façon , si rien n'est fait, cela risquera (sur du long terme) de rythmer les commandes : tel poisson sur les étalages, il n'y a plus de celui-là car on en trouve plus en mer. Peut-être le mois prochain, en fonction des quotas...
Ca risquerait de faire chouette sur les étalages.
Tchao MEL
Les solutions sont cependant connues et pas dures à appliquées :
Plutôt que de faire de l élevage de poissons par des farines de poissons (6kg en donnent 1kg), préférer nourrir les poissons au sorgho, et ainsi, moins pécher les espèces non directement commercialisées.
(çà tombe bien : la france est un des 1er pays producteur de sorgho fourrager)
Pour les omega3, consommer du lin, plutôt que du poisson (ou sinon, du maquereau plutôt que du saumon),
Si vous voulez du poisson, préférez les 4 espèces moins menacées et plus respectueuses de l environnement (sardine, maquereau, hareng, anchois) aux poissons prédateurs deja sur-péchés (saumon, thon, truite)
Pour les pécheurs :
puisqu'ils savent conduire un bateau, en aider certains à se convertir dans le tourisme de mer [par ex, une croissière vers l'irlande, avec séjour une semaine sur place (le bateau ramenant les vacanciers de la semaine précédente et revenant, pendant notre séjour)] et/ou les péniches de mer (transport en vrac, ou porte-container)