
C’est vraiment n’importe quoi !
Pendant deux mois, tous les libraires, indépendants ou rattachés à un grand réseau (Fnac, Espaces Culturels E. Leclerc, etc…) vont recevoir près de 1 400 nouveaux titres. Et dans des espaces tout de même limités, ces produits encore tout chauds de la rentrée littéraire vont devoir se pousser du coude pour trouver une place sur les étals et dans les vitrines. Comment voulez-vous que les libraires s’organisent efficacement ?
Et puis, comment, dans ce foisonnement, un nouveau roman peut-il avoir une chance d’être repéré par les lecteurs. Tout le monde ne lit pas les critiques de Télérama ou du Nouvel Obs ! (Elles sont pratiquement inexistantes dans la presse locale).
L’équipe qui a en charge le développement de nos espaces culturels, habite le rez-de-chaussée de notre immeuble, à Issy-les-Moulineaux. C’est dans un espace, pourtant large de plusieurs centaines de mètres carrés, qu’arrivent toutes les nouveautés (« les services de presse »). Nos libraires y puisent leur sélection pour nourrir les catalogues publicitaires.
J’allais à leur rencontre, ce matin, pour recueillir des suggestions pour mes prochaines lectures (on n’est jamais si bien chaussé…) et j’ai découvert, médusé, ce pavage de livres aux couvertures parmi les plus attirantes, mais finalement, sans pouvoir, de visu, en repérer un plutôt qu’un autre.
Vous pensez bien ! 663 titres, rien que pour les nouveaux romans. Aucune visibilité possible. Et quand on sait que la durée de vie d’une nouveau titre en librairie est de trois ou quatre mois (maximum), j’ai ressenti de la compassion pour tous ces jeunes écrivains dont nos magazines dressent actuellement les portraits.
Face à cette profusion, nombreuses sont les voix qui aujourd’hui osent émettre l’idée que l’édition française produit trop de titres. On parle, selon les années, de 20 à 30 000. C’est évidemment énorme. Les mauvaises langues n’hésitent pas à accuser les grosses maisons d’édition qui multiplieraient leur offre pour évincer leurs concurrents des rayonnages et accaparer toute la place. Plus méchantes encore, ces accusations de « cavalerie » : les éditeurs engrangeraient le bénéfice de chiffres d’affaires artificiels (les « envois d’office »), dont ils ne rembourseraient les invendus que trois mois après, plombant ainsi la trésorerie de nombreux libraires (les fameux « retours »).
En fait, au sein de l’équipe de nos espaces culturels, on me dit que c’est un peu un faux problème.
En Allemagne ou en Grande-Bretagne, l’édition produit beaucoup plus de titres (entre 70 000 et 90 000 par an !!!). Et pourtant, le lectorat potentiel n’est pas supérieur à celui du marché français.
Ensuite, le problème est moins le nombre des titres que leur qualité. Et il est vrai (je l’ai remarqué dans le secteur qui me passionne, la BD), beaucoup d’albums sont médiocres, tout simplement très mal imprimés, ou encore…trop chers.
On a l’impression que fort d’excellentes ventes ces trois dernières années, le monde de l’édition a pris des risques et n’a pas anticipé le retournement de la consommation.
Mais au-delà de ces erreurs, la profession ne s’est-elle pas laissée griser par la médiatisation (très profitable) qui règne autour de la « saison des prix ». Tout se passe comme si Grasset, Gallimard, Le Seuil, Flammarion et consorts n’avaient programmé leurs lignes de fabrication que pour servir la sélection des Goncourt, des Renaudot, et autres Médicis (un peu comme si les viticulteurs avaient produit en ne tenant compte que des quinze jours de foires aux vins dans la grande distribution ! ! !).
Alors, plutôt que de parler de surproduction, il me semble que l’urgence (et la sagesse) exigerait qu’on multiplie les évènements et les opportunités marketing pour mieux étaler, au cours de l’année, l’arrivée de tous ces livres dans nos librairies.
Mais qui, dans le monde de l’édition, prendra l’initiative de changer ces habitudes ?
62 Commentaires
Et là, je ne parle que des BD les moins chers !
La moyenne est maintenant autour de 10-11 €.
Heureusement, il existe des collections comme Poisson Pilote ou Casterman Ecritures où on en a pour son argent.
pour ma part en ce qui concerne votre critique de la désorganisation francaise "il est vrai qu'elle est réputé dans le monde entier mais malgré le volume d'ouvrages publiés chaque années
je doute fort que l'on puisse se vanter du nombre
des nouvelles publications car si il est vrai que nombre d'entre elles passent inapercues elles permettent de redorer le blason au combien terni
de la littérature du pays
au revoir
Vous enfoncez des portes ouvertes pour des gens travaillant dans le milieu du livre, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.
Peut-être que la solution afin de calmer les ardeurs de l'édition française devrait venir du circuit de distribution lui-même. Après tout, faut pas pousser comme on dit. Faites valoir vôtre part de marché grandissante dans le réseau de vente du livre.
Les clients sont chez vous, pas dans le quartier latin.
http://www.manuscrit.com/Edito/Auteur/Pages/SeptRoma_Laur.asp
A ce jour, j'ai publié trois recueils de nouvelles et deux romans édités par manuscrit.com
En espérant que ce message retiendra votre attention, Pierre Laur
votre blog est tres interessant et j'aime bien decouvrir vos perspectives sur votre metier ( ou plutot votre passion ;) ).
Personnellement ma passion c'est l'E-commerce et j
'aimerais savoir ce que vous pensez de la "long tail" (http://longtail.typepad.com/the_long_tail/)? En particulier dans le contexte de ce post.
Solution du consomateur: internet c'est de mode et evident.Et sa evite de courir toute une journée ou de tel poutout pour finalement le commender et attendre.D'autant que pour se petit service la reduction des 5% et bien c'est pas gagner.
Il nous reste l'achat impulsif. L'offre, l'ambience, les editions ( c'est la que l'on fait le choix qualite/prix) creant le desir et faisant la vente ou pas.
Mais comment etre attirer avec la plupart des livres ayant seulement la tranche de visible (le titre pas vraiment visible) sans aucune logique de rangement (type DVD, cd) et comment savoir si vous avez le livre en rayon. Il y est peut etre mais je ne le verai probablement pas, le commender revien au meme que d'appeler a l'impuisance d'un vendeur pour trouver le livre.(temps).Et la on est bien loin du but de l'achat impulsif.
Solution: Meileur visibiliter des titres (si pas de place pour exposer couverture, exposer la tranche horizontalement de facon a se que se soi mieu lisible), meilleur gestion des titres en rayon et en stock, acces facile et rapide a la liste des titres ainsi que de leur emplacement si possible et si disponible. Crée un point de commende ou site pour contrer concurence internet.
J'attends donc de vos nouvelles.Bon Week end.
amicalement
pierre (et distrethique)
Pourquoi pas ?..
Le probleme est-il que la promotion se concentre sur quelques auteurs? Mais alors qui pourrait jeter la premiere pierre aux maisons d'editions bien etablies qui doivent, comme vous, creer de la valeur pour leurs actionnaires.
Ma modeste suggestion, mon caillou a l'edifice, est de creer une chaine de petites maisons d'edition qui, en ayant en commun leur centrale d'achat (pour l'impression, l'achat d'espaces publicitaires, les relations publiques etc...) revolutionnerait un des derniers bastions de l'immobilisme francais: le monde de l'edition. Comme toujours, une competiton accrue forcerait les grandes maisons a prendre plus de risques et a donner leur chance a de jeunes auteurs au lieu de se battre pour publier le prochain roman du dernier prix Goncourt. Car si un reseau promouvait des auteurs qui eventuellement donnerait des best sellers le challenge serait alors, et pour tous, de trouver ces auteurs et non plus de seulement nous bourrer le crane avec le dernier roman d'Amelie N. (que ma femme adore!).
Si vous lancez un tel reseau, je prends la franchise de la premiere maison d'edition.
Ma gazette locale a fait une sélection des nouveaux romans qu'elle a aimé, loin des Nothomb et autres ténors. J'y ai découvert quelques perles que je n'aurai sans doute jamais regardé sur les étals des libraires si elle n'avait pas, par quelques commentaires, attiré mon attention dessus.
1400 nouveautés, c'est bien, mais si on ne communique que sur les 10 ou 20 principales !!!
A suivre....
PS : je ne trouve pas de lien RSS qui me permette d'être averti automatiquement de tout nouveau billet... (juste comme ça, un idée en passant...)
Mais quelle importance ? De toute façon, le livre est devenu un luxe inabordable pour beaucoup de gens. Une BD à 11€, c'est vraiment trop cher et ne parlons pas des livres de poche à 5€ minimum. Un nouveau combat peut-être ?
C'est l'une des raisons qui m'ont poussé en début d'année à créer le site "Ecrivains en ligne". Il s'agit d'une plateforme de téléchargement (légal !)de nouvelles, inédites et écrites par des écrivains déjà édités. L'idée étant que la lecture d'une nouvelle (20-25 minutes environs) peut donner envie de mieux connaître son auteur et de se tourner vers le livre papier. Loin de concurrencer le livre, le site est une vitrine pour les écrivains...
A signaler : Amazon a lancé exactement le même concept sur son site il y a 2 semaines aux USA. La page se nomme "Amazon shorts".
L'exemple de la BD est d'ailleurs très instructifs. Combien d'auteurs ont réèllement percés dans les années 80 ?
de mémoire : Tardi, Bilal,Vance, Van hamme, Margerin, Chaland, Boucq, Jodorowsky, Ferrandez, Vuillemin, Jano, Tramber, Denis Sire, Otomo.
Bon OK j'en oublis certainement mais ce qui est significatif, c'est que si je cite ceux qui ont percés depuis le milieu des années 90, j'en ai bcp plus et dans des genres extrèmement variés:
Arleston, Crisse, Morvan, Blutch, Sfar, Satrapi, Taniguchi, Urasawa, Bouzard, Dupuy Berberian, Vehlman, Chauvel, Morvan, Buchet, Froideval, Giroud, Blain, Dufaux, Gibrat, Lapierre, Leo, Marini, Joe sacco, Deligne...
La multiplication des parutions a permis aux auteurs de retrouver des opportunités de travail.
Or comme c'est en forgeant qu'on devient forgeron, ils ont pu améliorer leur techniques graphiques et de narration à mesure de leur publication.
Avant les années 80 les magazines et hebdo permettaient de faire éclore les talents. Ceux-ci disparus, il faut bien célébrer la multiplication des lignes éditoriales et des éditeurs qui ont permis de lancer de nouveaux auteurs de talents.
Y-a-t-il là matière à se plaindre ? Quand aux pratiques des éditeurs, j'ignorais que certains appliquaient les même méthodes qu'Enron. Merci MEL de cette illumination.
Une idée pour le combat que vous menez sur la baisse des prix : pourquoi ne pas dire que vos librairies ne seraient pas adossées à vos magasins mais indépendantes dans les centre-villes ? Ainsi, vous pourrez probablement baisser les prix sans être taxées de tuer les petites librairies, puisque vous en créerez de nouvelles.
N'est-ce pas d'ailleurs cette politique d'enseignes que mènent "Maxi-livres" ou "France-Loisirs" ?
Est-ce que vous pouvez détailler votre question. Qu’entendez-vous par « ce que vous pensez de la « long tail »… Rapport avec ce post ?
Bien reçu. Je vais aller m’offrir une petite respiration « lecture » sur votre site. Bon courage et à bientôt.
Salut, jchris. Joli jeu de mots. Apparemment, les vacances vous ont mis en forme.
D’accord avec vous, FRENCH HISTORY X, l’achat sur Internet (Amazone.com, Fnac.com, etc) permet l’accessibilité à tous les livres récents (ou presque). La Loi Lang stipule aussi que les libraires doivent pouvoir honorer une commande, quelle qu’elle soit (obligation d’ailleurs assez débile quand il s’agit de petites librairies isolées, et largement inappliquée).
Mais la demande spontanée de livres reste marginale. Corollaire des remarques de Didier, les Français lisent un ou deux livres en moyenne par an. L’extension du marché passe donc par une politique plus active de l’offre. Multiplier les petites maisons d’édition ? Mais il y en a déjà plus de 400 !
Le problème du prix est récurrent. Editeurs et libraires qui ont soutenu la Loi Lang disent que le livre n’est pas cher. OK dans l’absolu (comparé à 1h30 de cinéma par exemple), mais ce sera toujours cher pour quelqu’un qui n’a pas de « désirs » de lecture.
Et puis, Kimi, Aurélien, mamane chalom, l’inorganisation du système nourrit la hausse. Multiplication des titres = moins d’exemplaires par titre, donc coût de fabrication moins dégressif. Dans la diffusion aussi. Tout concentrer sur quelques mois coûte très cher (sans compter l’augmentation des invendus… destination le pilon).
Pas possible cependant, tjoris, Benjamin Fourio, de jouer les censeurs. Ce n’est pas légalement possible. Ni souhaitable. C’est aux éditeurs de bouger. Que ne dirait-on pas si le « méchant distributeur » imposait sa loi (forcément celle du seul profit !!!). Mais promoteur, oui, c’est ce que nous développons en continuant à augmenter l’offre en hyper et même en super. Et surtout dans les espaces culturels : ouverture des linéaires aux petites maisons d’édition, aux éditeurs régionaux, création d’évènements hors saison littéraire, clubs de lecture.
Mes adhérents m’ont transmis plus de cinquante projets de créations nouvelles d’espaces multimédias (40 à 80 000 titres de livres en permanence), programmés sur quatre ans, y compris dans des villes moyennes. Je les y encourage vivement.
Manager de Rayon
(bazard* livre*)pour le compte de votre groupement..
*le côté matériel tout du moins c'est l'idée que j'ai, de surcroit gestionnaire, m'étant plus familié en rapport à l'intérêt que je porte sur l'alimentaire..
Vous êtes à la recherche de personnels organisés,
stables motivés, conçernés par le service, la
prestation, le résultat..
Une équipe doit pouvoir favoriser une harmonie
professionnelle durable et stratégique, face aux
nécessités du marché actuel. Qualités et
compétences doivent répondre aux exigences suivantes:
¤ Maîtrise;
Dans un cadre personnel, j'ai appris à exploiter de nombreux outils.
Mon expérience me permet ainsi de palier commodément à vos besoins en terme d'agent investi et efficace dans la gestion et l'application de programmes type formateur, gestionnaire organisateur.
En mesure de conduire un projet, *mes qualités font de moi une professionnelle accomplie particulièrement dans les services généraux, la prestation et la communication.
¤ Communication et Encadrement;
Ma participation pour des postes à responsabilité dvrs a été distinctement appréciée:
Travail en gestion de commerce, synthèses, formation, suivi.. ma particularité se tient dans mon tempérament perfectible; comme je suis une personne assidue, je ne vous étonnerais pas si je vous disais que j'aime accomplir et achever un travail notamment bien fait..
Le goût du contact et du résultat me permet de
travailler efficacement seule ou en binôme.
J'ai pu ainsi valorisée ma polyvalence lors de mes
expériences.
Agée aujourd'hui de 37ans j'aimerais définitevement m'épanouir et intégrer une société qui m'en donnerait les moyens exponentiels.. j'ai ouie-dire, que vous recherchiez des vendeurs(euses) en rayon librairie sur le site de BONNEUIL/MARNE, votre recherche de personnel dans ce domaine d'exploitation m'interpelle vivement.
En vous apportant mes compétences, je serais
ravie de contribuer à la définition et à la mise en place de votre politique de service à l'entreprise ou à la personne pour le compte d'une Sté comme la votre, dynamique sur le terrain au travers du poste annoncé
que vous proposez*.
En cette perspective, je serais particulièrement
interessée de vous rencontrer..
je me tiens donc à votre disposition pour un rv à
convenir ensemble..
En l'attente de votre réponse, je vous prie de
recevoir, Madame, Monsieur les Responsables
Recrutement, mes salutations motivées.
ps: Au cas où vous vouliez des renseignements + en amont mon cv vous sera adressé en retour;
merci de votre attention,
Bien Cordialement,
pour l'Enseigne MEL, DRH, MEL en Personne!
aure.moriceau
amoriceau@yahoo.fr
mon annuaire: http://jesurf.myblox.fr/
Comme je n'ai pas référencé cette adr en son nom simplifié, cette fois je vous en communique l'acces page: clic-haut normalem. ca marche.. en liens + (un blog perso et un forum testeur y est indexé)
merci, et au plaisir de mieux nous connaitre! am94
Je transmets votre candidature à l’Espace Culturel de Bonneuil-sur-Marne. Le mieux serait quand même que vous le contactiez directement. Vous pouvez aussi envoyer votre CV sur http://www.e-leclerc.com/c2k/portail/rh/home.asp
Cordialement,
Patrick
Merci pour l’info, je vais aller y voir de plus près.
Nous sommes les éditeurs de la seule encyclopédie sur le sport paraissant depuis 25 ans :Le Dicosport
Difficile d'être référencé dans vos magasins....
Comment faire..
Voir sur notre site
http://www.sportencyclopedie.com/
Je sais que vous aimez le sport
Merci de votre écoute
je voulais juste intervenir un de vos propos, que, je sais bien, j'ai poussé un peu loin : mais attention aux termes toutefois! (vous qui aimez la littérature!)
"Et puis, Kimi, Aurélien, mamane chalom, l’inorganisation du système nourrit la hausse. Multiplication des titres = moins d’exemplaires par titre, donc coût de fabrication moins dégressif. Dans la diffusion aussi.(...)"posté le 7/09.
Ne trouvez-vous pas que ce propos contredit "légèrement" votre ambition d'ouvrir la culture à tous?
non parce que là ça fait limite "vive l'homogénéisation de la littérature."
N'est-ce pas une opinion un peu trop "capitaliste" pour la culture et la porte ouverte aux Dan Brown en tout genre?
Je suis un jeune auteur (25 ans). J'ai publié un ouvrage spécialisé sur la Maison de Clermont - de l'Oise -(ses comtes et ses descendants du XI au XVe siècles) aux éditions Christian. Il est difficile de se faire une place sur les rayonnages des librairies même spécialisées. Il faut se battre, démarcher, multiplier les salons du livres (où en plus on a la joie de rencontrer les auteurs). Le paradoxe est que mon livre est référencé FNAC, Chapitre.com, différents sites de généalogie... l'avenir de la vente du livre est peut être sur Internet... nous n'aurons plus le plaisir d'être conseiller, de regarder, de toucher le livre dans les librairies... Enfin, quoi qu'il arrive... il nous restera toujours des milliers de livres à lire
Le détail me paraissait suffisamment éloquent pour être signalé suite à votre brillant article, M.E.L., car d'ironie sur la "surproduction", nous pouvons désormais ironiser sur la "sous-consommation"...
Watapou
Je souhaite à tous les auteurs de pouvoir être publiés. Mais attention. Pour choisir son éditeur, il ne suffit pas d’avoir des affinités. Il faut bien regarder si ce dernier s’est assuré d’un bon contrat avec une société de diffusion. Pour la presse comme pour les livres ou les disques, c’est la diffusion qui assure la présence des titres dans un maximum de points de vente. Il est pratiquement impossible, sauf à quelques dizaines de points de vente, d’assurer un dialogue direct avec les 450 éditeurs opérant sur le marché français.
Mais, sur un point vous avez raison. Le développement des ventes Internet va peut-être résoudre une partie du problème. Cela suppose néanmoins une démarche proactive du lecteur pour aller chercher votre titre. Pas évident !!! Bon courage.
Dans l’absolu, vous auriez raison. Le problème, c’est de trouver un scénario raisonnable.
Oui, il faut élargir l’offre, multiplier les titres (de qualité). Mais trop, c’est rendre illisible chaque titre, et manquer le rendez-vous avec le lecteur.
C’est une question de positionnement du curseur. Je constate tout simplement que cette année, on fait trop marcher les imprimantes. (On verra si j’ai raison en comptabilisant les retours des libraires à la fin de la saison littéraire.)
Avez-vous contacté notre responsable librairie Marie-José Cegarra (Galec, Espaces Culturels, 52, rue Camille Desmoulins, 92451 Issy les Moulineaux)?
Je lis depuis pas mal de temps votre blog .
J'avoue que c'est par curiosité professionnelle intéressée que je me tiens au courant de vos différents propos sur les rapports fournisseurs/distributeurs . Ancien compte clé au sein de la société La Brose et Dupont qui est toujours référencée chez vos adhérents pour différentes gammes de produits , j'ai pû apprécier les nombreuses années passées à négocier avec les permanents et les longues heures de palabre qui font le bonheur des vrais commerçants .
Comme vous n'êtes pas sans l'ignorer , LVMH a mis la main sur ce groupe il y a de cela 7 ans avec dans l'idée de faire une belle plus value . Par pêchés de rapidité et d'ignorance et ignorant l'adage qu'il n'y a de richesse que d'hommes , surtout dans les PME , le groupe a perdu la moitié de son encadrement et LVMH a mandaté un jeune loup pour redresser avant de vendre par appartement .
J'ai personnellement quitté LBD il y a 2 ans , et me suis lancé dans l'aventure de la création de société ( accessoires ménagers ) avec en ligne de mire mes clients passés . J'en viens au point principal : aucune centrales directive n'a voulu me laisser ma chance ( après rendez vous , comparaisons qualité prix/produits ) . Les raisons : dépendance économique , accords de gamme...Système u et Leclerc ont également été rencontrés mais finalement , seul Intermarché nous a fait confiance et nous cloturerons l'année à 600 k€ ( autres clients GSB et Discount ) . Pour information ,tout mon catalogue ( 100ne de produits ) se traite en triple net . Cela doit permettre aux centrales d'achat de contourner les lois et les fournisseurs en place sur des produits équivalents .Il y a surtout le fait qu'un nouvel entrant sur le marché pousse les autres à se renouveler et à réfléchir à deux fois aux futures hausses de tarif .
Je suis avec intérêt les avancées de la loi Dutreil en me disant que pour mes gammes de produits , j'ai déjà la réponse .
Vous savez comme moi que vous n'allez pas répercuter une baisse de 30% au consommateur ( différence entre les 50% de budget actuel versé à la centrale et les 20% Dutreil ) .
Pourquoi ne passez vous pas le message à vos acheteurs de profiter de ce flou légal pour aider les PME ( quand les produits s'y prêtent comme pour moi avec des balais ) au dépens des grosses structures aux marges éffarantes ....
Merci de votre réponse .
A bientôt .
PV
J'ai été d'autant plus intéressé par votre réflexion que mon roman "l'ombre au tableau" figure parmi les 663 premiers romans de la rentrée. Et même si la collection Ecritures des éditions l'Harmattan oeuvre à une certaine tenue, pas facile pour cet ouvrage de gagner la lisibilité que son écriture pourrait mériter...
Plutôt que de me me livrer à de peu enthousiasmantes "dédicaces solitaires", je construis actuellement de micro-événements thématiques, réunissant plusieurs auteurs (de 6 à 8 ou 10), et accompagnés d'autres expressions artistiques. C'est un sujet dont j'aimerais parler avec vous, si vous en aviez le souhait et le temps. Cela me permettrait également de vous brosser les grandes lignes du Concours Littéraire Francophone de la Nouvelle George Sand, dont la 2ème édition s'ouvre actuellement. S'adressant à toute femme écrivant en français, sans distinction de lieu de naissance ni de résidence, il est récompensé notamment par la publication des nouvelles primées (l'Harmattan).
Merci de me dire si je peux vous faire parvenir "l'ombre au tableau", et merci aussi pour toutes vos intiatives.
Cordialement
F. Bonardi
Je serai bref, il me semble que dans le domaine littéraire, il y ait un peu trop et même beaucoup de précieux torche-culs. Voilà, c'est une constatation. Bien cordialement vôtre.
Guy Maës
Partant de là, et étant proustienne, j’ai passé des années à rendre plus facilement lisible LE CHEF-D’ŒUVRE de la littérature « A la recherche du temps perdu », que tout le monde voudrait avoir lu mais que peu ont le courage ou la patience de lire. Je viens donc d'en publier une version abrégée, qui permet de lire tout Proust (7 volumes de "La Recherche" en environ 15% de l’original, extraits inclus. Je commence à le distribuer dans des librairies indépendantes, chez Gibert Joseph… mais je pense que les espaces culturels Leclerc seraient l’endroit idéal : chantres de l’élargissement de l’accès à la Culture ils devraient proposer l’accès à Proust pour tous ! (de plus, pas besoin de publicité : on parle de Proust partout et tout le temps, sans toute fois que le nombre de ses lecteurs augmente vraiment…)
Je vous mets un lien à mon site pour que vous vous fassiez une idée plus précise de l’animal! Je suis bien entendu à votre disposition pour vous l’apporter en vos bureaux d’Issy-les Moulineaux.
Bien à vous.
Laurence Grenier
http://www.proustpourtous.com
Le mieux serait que vous essayiez de convaincre Marie-José Cegarra, la grande (mais discrète) prêtresse de nos espaces culturels.
Le léopard Masqué en ligne, le seul éditeur qui s'occupe de la LITTERATURE humoristique avec un grand "R", un r d'optimisme. Editeur qui pense aux lecteurs fatigués d'entendre que la littérature doit être désespérante et nombriliste, lassés par une sinistrose bientôt érigée en dogme, désespérée, comme vous le dites, par cette invasion barbare du nombre de livres!
Votre propos est juste mais ménage cependant la chèvre et le chou... vous parlez de "mauvaises langues" qui s'attaquent à la spirale des offices et aux dinosaures qui placent à outrance... c'est pourtant une réalité que les acteurs du système ne peuvent nier... j'ai arpenté la France entière pour placer les livres de mes auteurs et j'ai vu et senti l'oppression des libraires face à ce problème... Maintenant, le système tel qu'il est fait obliqe à la course à la production... si je ne produis plus, je meurs... (par ce fameux "un livre n'existe que 3 ou 4 mois en nouveauté) donc je produis, donc je j'apporte de nouveaux livres, donc je sature le marché, donc le marché a du mal à absorber mes propres livres... cercle vicieux... industrie chaotique... "Trésorerie" chez les libraires n'est pas un vain mot, c'est une morte lente et programmée... Affaire d'esprit.
Je suis bien d'accord, le groupe de mots "rentrée littéraire" est barbare et devrait être aboli, pour que les acteurs cessent de penser en système mais reviennent à la noblesse du métier... c'est en manipulant la langue et les populations qu'on transforme les raz-de-marée en Tsunami et les provocateurs en écrivains...
Notre Léopard Masqué fête son anniversaire le 14 octobre prochain au 90, rue Daguerre (Paris 14) en présence de ses auteurs... Vous y êtes cordialement invité pour boire le verre de l'amitié et du rire... et gloser avec humour sur cet impitoyable "Dallas littéraire" qui nous entoure...
Bien à vous
Erick Mogis
Graphiste actuellement sans emploi, j'ai pris la décision de me lancer dans l'édition, et dans l'immédiat dans l'élaboration d'un livre qui sera imprimé à la mi-janvier 2006, et que j'espère vendre à la Saint-Valentin prochaine, espérant profiter de la médiatisation de ce jour consacré aux amoureux. En effet le thème de mon livre tourne autour de ce thème.
C' est de la bande dessinée humoristique.(humour tendre, et parfois grinçant) . Le personnage principal s'appelle TIK.
Ce sont des dessins au trait fin noir.
S'autoéditer c'est presque facile; mais mon problème est la distribution. J'ai l'intention de démarcher les fnac, les petits libraires qui acceptent de prendre les indépendants lorsque le livre leur plaît bien entendu. J'ai démarché la centrale d'achat d'Auchan. C'était un non catégorique. Je crois en mon projet. Je pense que ça peut marcher. Alors permettez- moi de me tourner vers vous et de vous demander si dans votre grande surface Leclerc, il pourrait y avoir une possibilité de le mettre en vente. ?
Pourrais-je vous envoyer un exemplaire à la mi-janvier ?
Bien que je ne m'attende pas à un miracle,merci de bien
vouloir me répondre. Bien à vous, Valérie Cornet.
Chère Valérie. En tant que mécène, on peut toujours aider un éditeur : un petit coup de pouce par une présence dans un catalogue, une « mise en avant », etc. Mais si l’on cherche une relation durable, et si comme je le pense, il faut asseoir votre maison d’édition sur un circuit de distribution dynamique et pérenne, je ne peux vous faire que la même réponse qu’Auchan.
Il faut, soit passer par un diffuseur, soit vous associer avec d’autres éditeurs qui assurent leur propre diffusion. Qu’il s’agisse d’approvisionner la centaine d’espaces culturels E. Leclerc, ou les 500 points de vente, il faut une logistique. Et surtout, quand un éditeur démarre son activité, on ne peut pas amortir les coûts logistiques sur quelques volumes.
Vraiment, j’insiste, il faut que vous résolviez ce problème de diffusion. Comme je vous l’écrivais dans ma note (ci-dessus), il y a une telle pléthore d’offres (450 éditeurs en France !) qu’il est impossible de tout mettre en librairies, et en tout cas, en même temps. C’est ce travail que fait le diffuseur.
Désolé si ma réponse vous déçoit. En fait, c’est parce que je vous respecte et que j’admire votre ambition éditoriale que je me dois d’être responsable. Si je peux vous aider d’une manière ou d’une autre à la résolution de ces problèmes, en tant que mécène ou en tant que distributeur, continuons cet échange, écrivez-moi (ACDLec, 52 rue Camille Desmoulins, 92451 Issy les Moulineaux).
Désolé, j’aurais bien été vous dire bonjour à votre petite « sauterie » rue Daguerre. Mais, reconnaissez-le, j’ai été prévenu un petit peu tard. Ceci dit, faites-moi suivre ce que vous faites. A bientôt.
Apparemment, votre petite respiration lecture concernant "l'homme abîmé et le lombric" ne vous a pas permis de reprendre votre souffle ou vous a essouflé. Dommage! Arrivederci Pierre
j'aimerais poser cette question à M.E.L., lui que je vois comme un défenseur de la Culture: pourquoi n'y -a-t-il pas, en France, une chaîne de télévision réservée à la littérature et au théâtre? Ne serait-il pas tenté par une telle aventure? j'aimerais que sa réponse me donne un espoir!
Amicalement. Françoise.
Je vous fais parvenir l'adresse de mon site, sur lequel vous pouvez trouver les livres que j'ai publié.
Vous deviez lire "l'homme abîmé et le lombric" il y a déjà quelques mois.
Merci de votre réponse