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Foires aux vins : Les journalistes s’investissent

img_blog_120906_Le_Point La presse magazine a pris l’habitude de se mettre au diapason des mouvements de société. Les titres, comme les accroches publicitaires dans les kiosques, rythment les thématiques saisonnières aussi sûrement que la position de la grenouille sur l’échelle indique le temps qu’il va faire : - « Un régime vraiment efficace » : nous sommes en mars, tenez bon, les vacances se profilent à l’horizon… - « Les destinations hype de l’été » : ça y est, plus que quelques semaines ! - « Les 15 bonnes résolutions » : c’est la rentrée...etc. On appelle cela un marronnier. Il y a les calendaires, les thématiques (l’immobilier, la santé, les impôts…). Au début du mois de septembre, alors que nos chérubins envahissent à nouveau les écoles et slaloment entre les marronniers (les vrais, ceux de la cour de récré), et tandis que le Trésor Public adresse à ceux qui ont le privilège de travailler leur avis d’imposition pour 2005, chaque magazine y va de son « spécial vins », « supplément vin », « foire aux vins », « nos 500 meilleures bouteilles »… On trouve ces suppléments, plus ou moins développés, de Voici à Paris Match. Et des articles à profusion, du Parisien au Monde (notamment dans un Monde 2 qui s’encanaille, loin de son registre habituel, jusqu’à associer les vins et les people). Prélude aux vendanges, démarrage des foires aux vins, tout ceci nous a un petit air d’été indien bien sympathique. Tout cela donne soif. Allons-nous chausser les lunettes de Bacchus, biffer ou stabilo-bosser chaque sélection pour pouvoir endosser un costume d’expert et arpenter les rayons des cavistes ou des GMS. Ou regarderons-nous cette presse en prenant l’air détaché de celui à qui on ne la fait pas (sous-entendu : « Tout ça, c’est de la pub déguisée… »). L’heure est grave, il faut choisir son camp. Comme je sais de toute façon que je serai étiqueté des insignes de la partialité supposée du commerçant, je n’ai aucun complexe à me rattacher au lobby des rabelaisiens et des épicuriens. Oui, mesdames et messieurs, cette presse-là (pas seulement celle-là bien sûr) me plaît, j’y trouve du bonheur, de la saveur, de la mise en bouche…et même dirais-je aux sceptiques : j’y apprends toujours à foison. J’en fais le sarment. Alors permettez que, sans flagornerie, j’ose appeler « grands reporters » tous ces professionnels du secteur qui ont osé la dégustation, la visite aux viticulteurs, et le retour sans ivresse. Tous recrachent bien sûr, même le bon ! Ils rendent compte, ils soupèsent, le moût et le dur, ils classent mieux que ne feraient nos Christine Angot, nos Amélie Nothomb, avec des mots comme « sensualité », « passion », « plaisir », « authenticité », « exemplarité », des mots accessibles…non sans digressions des plus poétiques. (Si les journalistes de l’équipe travaillent à l’esthétique d’une littérature du sport, L’express Mag sait brosser l’âme des vignobles et Cuisine et Vins de France faire parler Arditi, Pivot, Frédéric Lodéon ou encore William Boyd. Des hommes qui devant les flacons tombent les masques. Des héros de cave dont la langue et la plume sont trempés des meilleurs crus. img_blog_120906_Cuisines_Vins C’est qu’il est plus que désormais nécessaire de parler au consommateur avec un langage qu’il comprend. Un langage fait d’émotion, mais qui permet aussi de défricher les étiquettes. Dans le vin aussi, la méthode globale a failli. Il faut revoir les manuels. Devenue une science trop complexe, et un brin obséquieuse, la communication du vin perd en audimat, notamment auprès des plus jeunes. Conjuguée aux dérapages tarifaires de ces dernières années et aux progrès considérables de nos concurrents étrangers, elle désempare une partie des consommateurs. Ou tout simplement, vieillissante, elle séduit moins. Au fard, aux effluves capiteux, les nouveaux explorateurs préfèrent le naturel ! Il fallait donc se ressaisir. La montée des femmes au créneau dans une agriculture traditionnellement masculine n’est pas le plus petit signe que les temps s’annoncent rudes...pour les buveurs de simple piquette (il y en a encore sur le marché) et leurs fournisseurs (je ne parle évidemment pas des meilleurs), quelle que soit l’élégance trompeuse de certaines parures. Et le consommateur ? Puisqu’il ne peut ni tout boire ni tout acheter, serait-il condamné à tout lire ? Non, assurément… Encore qu’on n’y perdra pas son temps : la plupart des publications sont précieuses : une offre en colonnes par enseigne : région, appellation, désignation, millésime, prix et, selon le magasin, un avis sur chaque bouteille présentée. Puisque tout cela n’est qu’affaire de confiance, je décerne deux mentions particulières : a) Le Point Spécial Vins (n° 1773 du 7 septembre) Je vous invite à vous plonger dans les six pages d’introduction que signe l’inépuisable Jacques Dupont, en avant-scène d’une des plus belles sélections de l’année. C’est un savoureux morceau de pédagogie : une synthèse très intelligente, sans jargon facétieux, des problématiques du vin, depuis le descriptif des systèmes d’appellation jusqu’au parcours de l’acheteur. C’est clair, bien torché, ça se boit mieux que du petit lait. Voilà « une base de données » qu’on pourra, dans les dîners, resservir à nos convives en les resservant. En plus, Jacques Dupont a eu la géniale idée de demander à un Pétillon, pas encore imbibé, d’illustrer cet article. Allez, dis-nous, toi qui étripes, chaque mercredi, hommes politiques et chefs d’entreprise…dans tes dessins du Canard Enchaîné, de combien de Pétrus t’es-tu fait arroser ? img_blog_120906_petillon © René Pétillon pour Le Point Détail pratique : - La date des foires aux vins est précisée pour chaque enseigne, y compris quelques sites internet. - JD fournit une liste d’écoles de dégustation. Apprendre le vin, c’est éventuellement apprendre à savoir ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas. Et mettre des mots sur ses sensations. - La sélection est rigoureuse. Les coups de cœur sont personnalisés. L’auteur, plus que jamais, assume ses préconisations. b) La revue du Vin de France (Foires aux vins – septembre 2006) img_blog_120906_Revue_Vin Le premier critère de choix d’un magasin : c’est la proximité. Ce qui intéresse l’acheteur, c’est de savoir ce que vont lui proposer les magasins proches de chez lui. La RVF propose un panorama et une critique de l’offre nationale des grandes enseignes de distribution, soit ! Mais aussi une sélection de foires aux vins régionales et locales qui permet de mettre en évidence que certains magasins arrivent à offrir quelques pépites introuvables dans les foires nationales. A ce petit jeu, les indépendants s’en sortent plutôt bien et les lecteurs de la RVF pourront, s’ils se précipitent, dénicher des trésors.

12 Commentaires

Bonjour Monsieur Leclerc,
Oh, le sympathique Blog du jour!
A peine rentré de vacances, le corps encore peu disposé au travail, quant à l'esprit... Voilà un sujet qui réconcilie avec la rentrée. La météo a eu la délicatesse d'enfiler une chemisette et de coiffer un bob, tout cela incite à un "revival" des vacances passées agrémentées de quelques bonnes bouteilles...
J'espère pourtant que je ne vais pas casser l'ambiance, jouer les fâcheux. En effet, depuis quelques temps on entend et on lit ici ou là que l'enseigne E.Leclerc serait en recul de part de marché, ici ou là avec des écarts plus ou moins grands selon les supports et les commentateurs...
Quelle est la réalité de tout ceci? Quelles sont les sources?
Et last but not least, est-ce que cela va perturber les Foires aux vins?
Quand vous aurez fini de nous donner soif, n'hesitez pas à me répondre.
Merci par avance
Re Pierre le clair
Désolé Pierre, mais sans en faire tout un plat, je ne peux laisser sur ce blog des informations même anodines ou anecdotiques touchant à la vie privée des personnes. Déontologiquement et légalement, nous devons être irréprochables, vous comme moi... J'ai donc demandé à ma webmaster de supprimer votre commentaire d'hier.
A la prochaine.
Salut,
Pour moi, les meilleurs vins sont ceux qui sont les plus doux( pour cela, prendre une gorgée, ne pas l'avaler. Le bout de la langue, seul, nous fait sentir si le vin est sucré (doux) ou pas (sec), ou entre les deux (demi-sec), pas trop acide (pour cela, remuer le vin dans la bouche et avaler, l'acidité se reconnaît comme si on venait d'avaler un citron), équilibré (en un mot, pas trop acide, pas trop doux), fruité (avant de boire, on remue le vin dans le verre et on met son nez au-dessus, les arômes dégagés sont soient fruitées soient non fruitées) et ayant du corps (en bouche, il doit être un petit peu épais).
Bien sûr, si personne ne prend le temps de le déguster de cette façon et à condition de ne pas s'arrêter à une bouteille sinon vous n'arriverez jamais à avoir de l'expérience alors vous ne connaîtrez jamais tous les secrets de Bacchus (Dieux du vin).
A consommer avec modération
Tchao M.E.L.
Le vin peut être un tel plaisir que pour ma part, je me délecte rien que de me promener dans les allées, en regardant les étiquettes...
En ce qui concerne les dames, je suis effaré de voir encore si souvent (en fait, presque toujours) dans les rayons avec animateur, ou les boutiques spécialisées, une dame errant, visiblement hésitante et perdue, et que rejoint finalement le vendeur. J'ai habituellement droit à quelque chose comme:
"Oui, voila, c'est pour un repas, j'invite quelqu'un et..."
Et, à coup sur, la réponse est du style:
"Oui, vous pensiez plutôt à un Bourgogne? Un Graves? Quel budget aviez-vous prévu de mettre?"
Ah qu'ils sont loin nos cours de vente, où on nous disait d'écouter le client.
La dame ne connait pas le vin. Elle ne sait pas si elle veut du blanc ou du rouge. Elle n'a aucune idée du budget. Elle se demande s'il faut une bouteille entière (est-ce que ça fait trop?) ou une demi (trop mesquin). Elle sait juste que le type qu'elle invite à ce repas est mignon, et qu'elle voudrait ne pas passer pour une cruche ou le décevoir, ou en faire trop....
"Une bouteille de garde? Avez-vous une cave? ..."
etc....
Réponse à desaunay (15/09/06)
Surfant sur votre humour, disons donc qu’il faut savoir accommoder l’homme ou la femme que l’on invite à dîner avec un cépage adéquat. Tiens, je n’y avais pas pensé. Voilà un sympathique critère de choix. « Dites-moi qui vous invitez ce soir, et je vous choisirai le flacon qui le fera succomber ! ».
Ah les dames....il n'y a pas que les clientes mises en difficulté par les magasins Leclerc. Engagée comme animatrice de la Foire aux Vins par les magasins Leclerc de Viry Chatillon (Essonne) par l'intermédiaire d'une société de service, j'ai été renvoyée après une heure de travail.Motifs: une femme, animatrice, ose prétendre qu'il vaut mieux laisser en caisses bois les grands crus du Bordelais (demande des clients) plutôt que les stocker en rayons! une femme!! qui ose parler!
Pan sur le bec, pour une discrimination totalement illégale par un petit chef incompétent en la matière.
Cher Monsieur,
J'apprécie vos messages dans le blog. Je réagis à celui sur le vin, car je suis vigneron à Blaye (43 ans, marié, 4 enfants, ingénieur), cité de temps à autre dans les revues que vous mentionnez. Je partage vos avis. Installé depuis 8 ans, par atavisme familial et surtout par choix personnel avec une courte carrière dans les services, sur 27 ha, nous vendons, ou essayons de tout vendre en bouteilles. Vins plutot haut de gamme. Je souhaite travailler avec la GD. J'ai déjà fait des animations. Malheureusement, nous n'arrivons pas à pénétrer dans vos magasins. Beaucoup de barrages. Demandes systématiques de médailles, réf. Hachette, PArker, etc... Peut-être n'ai-je pas la bonne démarche ? Mais nos vins n'ont pas chq année une médaille d'or systématiquement, ni les louanges de Parker. Comment faire pour vendre chez Leclerc, dans la durée, des vins loyaux, de bonne qualité ? Nous sommes disposés à nous déplacer, à animer, etc... J'espère avoir une réponse loyale et surtout efficace de votre part.
Très cordialement,
Alain Vidal
Chateau Dubraud
33920 SAINT CHRISTOLY DE BLAYE
05 57 42 45 30
06 12 73 16 47
Bonjour Monsieur Leclerc
Depuis plusieurs semaines je souhaite prendre contact avec deux personnes qui sont directement concernées par le vin ( en l'occurence Mrs Roche et Balan ), il est évident que les emploisdu temps de tous ne sont pas à rallonge.
Donc pardonnez moi de prendre contact auprés de vous de cette facon. Je suis en train de finaliser un dépôt qui concernera la production agricole française et en tout premier rang la viticulture Française. La marque est basée sur deux axes qui sont d'une part le respect de l'environnement par la production viticole ( grâce à un diagnostic environnemental officiel , reconnu dans l'hexagone) et d'autre part sur la base d'un commerce équitable avec cette même production viticole française. Il est bien temps à ce jour que ces deux priorités soient la base des échanges commerciaux entre le consomateur et le vignerons francais.
D'autres personnes comme Mrs Gilles Meyer et Benoit Vincent ont pu avoir une discution sur cette démarche , tout d'abord environnementale , avec un commercial dun de mes clients ( pour être précis La Cave de Viré dans l'appellation Viré Clessé).
Je souhaiterais pouvoir trés rapidement pouvoir aller beaucoup plus loin avec votre enseigne et je me tiens à votre entière disposition pour prolonger cette discussion
Milles excuses pour ma façon de vous approcher, mais c'est un des avantages du Net
Dans l'attente, je vous d'agréer, Cher Monsieur Leclerc, mes plus sincères salutations viticoles
Frédéric CHAPEAU
Consultant en Viticulture
Expert Agri-environnemental
Email : f.chapeau.consultant.viti@wanadoo.fr
Portable : 06 08 46 60 02
Ah la foire aux vins :arnaques ou opportunité ?
Plusieurs coups de coeur :
- Chez Carrefour : Connetable de Talbot 2004 à 10,05€
- Chez Auchan : Château Destieux 2004 à 17.95€ (côté à environ 30€ en tant normal)
- Chez Aldi : Château Tertre d'Augay 2003 à 12.95€ + Château Bouscaut au 14.95€
- Chez Intermarché : Château Filhot 2004 à 19.95€ + Pavillon Poyferre à 12.90€
En ce qui concerne Leclerc je n'y suis pas encore allé mais d'après ce que j'ai pu voir sur le catalogue :
Château Laforie-Peyraguey 1999 à 19.99€ (laissé m'en!)
Juste un petit truc : étant trop loin d'un E-Leclerc je n'ai pas reçu de catalogue mais j'aurais tellement aimé pouvoir le télécharger sur le site du magasin ... peut être pour l'année prochaine (?)
Monsieur Leclerc, bonjour
En reprenant la lecture mon message d'hier, je m'aperçois qu'un mot manque et ma démarche peut donc prêter à confusion, je vous la résume en quelques des mots clés :
- Dépôt de marque sur le concept respect environnemental et équitable d'une production agricole française
- la notion environnementale est validée par un outil officiel reconnu et également basé pour un plan de progrès
- la notion équitable cible la production francaise et tout particulièrement la viticulture
- proposition de partenariat vis à vis de votre enseigne
restant à votre disposition afin de vous apporter toutes les informations complémentaires, je vous prie d'agréer ,Cher Monsieur, mes plus sincères salutations viticoles
Bien à vous
F.Chapeau
Consultant en Viticulture
portable : 06 08 46 60 02
Mail : f.chapeau.consultant.viti@wanadoo.fr
bonjour MEL
Une periode de silence (sans en faire tout un plat ? ).
Quelques desillusions (mais je devrais y etre habitue).
je ne suis pas fait pour ce monde.
je vous dit adieu
pierre
Le vin est une très belle chose, que notre nombrilisme froisse à bien partager.
Je crois beaucoup plus à de nouvelles approches alliées à la terre et au concept créatif, l'alpha et l'omega. Les autres marchés nous le demandent. J'ai donc créé www.wineboom.com dans cet esprit. Mais seul, impossible de faire de grandes choses, n'est-ce pas ? Contactez moi.
François Lavergne
francois.lavergne@wineboom.com
+33 6 30 52 25 55

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