SOCIÉTÉ Législation / Fiscalité

COOPERNIC, l’avenir de LUCIE, le partenariat avec Système U

img_blog_030306_lucieJe réponds à des questions et commentaires déposés sous ma note du 16 février, par BOYE WILLY, Erosoft, MICHEL, Chapoteau et quelques autres. L’annonce de la création de COOPERNIC a suscité des interrogations sur l’avenir de la coopération E. Leclerc/Système U en France. D’autant qu’à l’origine, les deux enseignes partageaient le projet commun de fédérer d’autres indépendants européens. Jean-Claude Jaunait, former Président de Système U jusqu’à 2004, n’avait cessé de solliciter les adhérents de l’UGAL (Union des Groupements de Détaillants Indépendants de l’Europe) pour les convaincre de nous rejoindre. Et les adhérents de Système U nourrissaient, avec nos partenaires italiens du groupe CONAD, un même désir de partenariat. Ce n’est donc pas par défaut de projet, ni par démission, ni même désintérêt que Système U n’a pu faire partie du lancement de COOPERNIC. C’est l’attitude des pouvoirs publics français, et les risques inhérents à l’évolution de la politique nationale de concurrence qui ont rendu ce projet impossible. Pour comprendre, un peu d’histoire : 1) Le partenariat E. Leclerc/Système U L’union de coopératives LUCIE qui devait devenir le creuset de la collaboration entre les deux enseignes, a été fondée le 1er mars 1999. La vocation de LUCIE était de fournir à nos adhérents respectifs des prestations, des équipements et des moyens de gestion susceptibles d’améliorer leur performance. La coopérative a donc lancé des opérations économiques communes, dans des conditions paritaires pour les deux groupements (de coûts comme de résultats). De 1999 à aujourd’hui, ont été traités en commun l’approvisionnement en carburants, le référencement national des grandes marques PGC et les premiers prix alimentaires. LUCIE n’a pas démérité. Au sein de la coopérative, nos adhérents ont même étendu le champ de leurs activités en construisant un référentiel commun de détention de gammes en optimisant les coûts logistiques de la distribution des produits premiers prix. Preuve que ces synergies ont été bien exploitées et que nos adhérents y ont trouvé leur compte : les deux enseignes, depuis 1999, n’ont cessé d’accroître leurs parts de marché. Elles ont résisté au hard-discount et damer le pion à leurs collègues intégrés. img_blog_020306_tableau 2) La mauvaise volonté des pouvoirs publics En plein débat sur la loi Galland, et sous la pression de certains groupes intégrés qui refusaient la réforme, les pouvoirs publics ont volontairement choisi d’ignorer la formidable opportunité que constituait l’émergence d’un grand réseau d’indépendants européens, piloté par nos deux enseignes françaises. Dès le mois d’août 1999, le Ministre de l’Economie et des Finances jetait la suspicion sur LUCIE en saisissant le Conseil de la Concurrence, parallèlement à une action intentée contre Cora/Casino. Dominique Strauss-Kahn a eu beau me dire qu’il ne pouvait « pas faire autrement » que de porter les deux affaires devant le Conseil. Dans un cas, il s’agissait d’une concentration dont il pouvait être pertinent d’étudier les effets sur un même marché. Dans le cas de LUCIE, rien de tel puisque le statut coopératif de cet organisme lui conférait un cadre légal pré-établi. Je suspectais d’autant plus un mauvais coup que les pouvoirs publics français n’avaient rien trouvé à redire à la récente méga fusion Promodès-Carrefour, vite entérinée. Inutile de vous dire que, comme cadeau de baptême, les pouvoirs publics pouvaient faire mieux. Comment voulez-vous que, dans ces conditions, nous puissions négocier avec les fournisseurs de manière efficace. Lors du débat sur la nouvelle Loi de Régulation Economique (NRE), les pouvoirs publics ont tout fait pour limiter la capacité de négociation d’une coopérative comme la nôtre à la seule production de prestations commerciales communes…ce qui aurait eu pour effet de transformer notre partenariat en entente… La loi Jacob/Dutreil a, de surcroît, rendu quasiment impossible la négociation des tarifs… LUCIE ne peut donc fonctionner de manière optimale… 3) La réaction de E. Leclerc et Système U Dans ces conditions, Serge Papin (nouveau Président de Système U) et moi-même avons été obligés de prendre acte de l’évidente mauvaise volonté des pouvoirs publics à l’égard de nos projets. D’autant que nos deux groupes sont devenus les principales cibles des contentieux « très politiques » lancés à l’initiative du Ministère des Finances à notre égard (procès à Nantes et à Nanterre). De là à dire que les pouvoirs publics, comme dans l’affaire de l’attribution des stations d’autoroute, ont privilégié servir la cause des distributeurs intégrés… Les adhérents de Système U et de E. Leclerc ont donc décidé d’un commun accord : - de limiter les missions de LUCIE au partenariat économique inattaquable sur le plan juridique (carburants, logistique, etc…), - de souscrire, chacun de son côté, à une alliance internationale : Système U ralliant EMD, E. Leclerc poursuivant seul son projet de fédérer, dans COOPERNIC, REWE Allemagne, CONAD Italie, COOP Suisse, COLRUYT Belgique. 4) Toute la messe n’est pas dite Les adhérents E. Leclerc et Système U ont la ferme conviction de partager les mêmes valeurs, une même histoire, et poursuivent un même objectif : défendre la libre entreprise, leur indépendance, l’efficacité du lien coopératif, un projet consumériste ancré dans chacun de leur territoire d’implantation… Parallèlement au maintien de certaines formes d’échanges, E. Leclerc et Système U ont décidé, dès 2005, de se rapprocher de leurs cousins d’Intermarché. Et avec eux… - Nous avons rejoint la Fédération du Commerce Associé, FCA, (Cf. blog du 19/05/2005), au sein de laquelle, avec Système U et Intermarché, E. Leclerc va plus que jamais défendre le statut des distributeurs associatifs, la pertinence de leur mode d’organisation et de leur modèle économique. En rejoignant les enseignes spécialisées du Commerce Associé, nous pensons pouvoir faire école, aider d’autres commerçants à s’organiser, et à se positionner comme réseau alternatif au modèle boursier. - Nous avons adhéré à la FCD avec le statut spécifique de membre associé. Nos trois enseignes d’indépendants travaillent de concert dans les Commissions « Social », « Formation », « Développement Durable » et « Sécurité Alimentaire ». Au sein d’une FCD qui devient de plus en plus une vraie interprofession, nos adhérents auront l’occasion de défendre leur vision, la confronter à celle du commerce intégré, et « peaufiner » leur lobbying. Voilà donc pourquoi la création de COOPERNIC, avec d’autres distributeurs indépendants européens, n’empêchera pas les adhérents des réseaux E. Leclerc et Système U d’écrire quelques autres pages communes de l’histoire de la distribution française. Et puis, qui sait si un jour…

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Dans le cadre d'un developpement de l'activité et rattaché au Responsable Marketing de l'Offre vous définissez le concept commercial parapharmacie sur chacun des éléments du Mix Marketing en collaboration avec les équipes Marketing Système U. Pour ce faire, voyus sturcturez l'etude de marché afin de déterminer les potentiels des concepts parapharmacie de l'Enseigne Système Uselon différents modèles économiques. Puis, vous proposez et faites valider une stratégie commerciale pour le concept qui devra etre déclinée sur chacun des éléments du Mix (poisitionnement, organisation, animation, offre produits, contraintes organisationnelles, juridiques) et vous déterminez les premiéres orientations fournisseurs.

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