SOCIÉTÉ Législation / Fiscalité

Loi Galland : le politique patauge, les entreprises s’impatientent

Un scoop. C’était dans Les Echos du vendredi 24 juin 2005. Antoine Boudet annonçait un plan média Industrie/Commerce pour faire avancer la réforme de la Loi Galland. Une initiative, parmi d’autres, débattue par les chefs d’entreprises français dans les couloirs du congrès mondial de la distribution à Budapest. Irritation, impatience : « les politiques se foutent de nous. Sur quelle base, allons-nous éditer nos tarifs en septembre ? Nous devons boucler l’impression de nos catalogues de rentrée des classes : comment devons-nous calculer nos prix ? Quelle loi sera applicable, etc… » Tout cela sous le regard compassionnel de nos homologues européens, tantôt inquiets, tantôt amusés, par la ringardise des débats français sur la politique de prix. Il faut dire qu’en quinze jours, le projet Jacob a été mis à toutes les sauces. 1- Les voies d’une réforme possible : Le dimanche 12 juin 2005, Renaud Dutreil avait invité une trentaine d’acteurs majeurs de ce dossier (dirigeants de Procter, Ferrero, Coca-Cola, Nestlé, Auchan, Carrefour, Système U, Intermarché, etc ; les présidents d’association : ANIA, ILEC, FCD, des élus : Chatel, Cornu, et le rapporteur de la commission Canivet). Principaux points de convergence : • Volonté de motiver tous les acteurs, en dépénalisant les relations industrie-commerce. Rejet des sanctions administratives. Répression des abus par le jeu de sanctions civiles peu dissuasives. • Répercussions progressives aux consommateurs des marges arrières (sur trois ou quatre ans). • Irréversibilité de la réforme. Trois scénarios concerts de « retour à la normale » avaient été discutés. 1- Prolonger la Réforme Jacob en autorisant une répercussion plus grande des marges arrières dans les prix (20% la première année, 15 puis 10 …etc. les années suivantes - solution proposée par la DGCCRF). 2- Abaissement progressif du seuil de revente à perte (SRP) (coefficient minoratif à partir de la facture du fournisseur - proposition ANIA-ILEC). 3- Application d’un coefficient multiplicateur sur le prix d’achat net pour les produits faisant l’objet d’un contrat de coopération commerciale, et diminution progressive de ce coefficient (proposition Procter, L’Oréal, E. Leclerc, Auchan, Intermarché). Sur ces trois scénarios, il y avait unanimité pour dire qu’ils créaient tous des effets pervers et qu’ils n’offraient pas de garanties juridiques absolues. Mais comme le disait lui-même R. Buisson (ANIA), « l’important, c’est que dans les trois scénarios, on va vers le triple net. » Certes, R. Dutreil n’avait rien promis. Mais, on pouvait espérer avancer… 2- Le politique patauge dans son marais : Le Premier Ministre avait donné le la, dans son discours de politique générale. Il avait laissé entendre que le seuil de revente à perte pouvait être modifié, afin que « le consommateur puisse bénéficier de baisses de prix significatives »… T. Breton avait multiplié les contacts depuis sa nomination : « on a récupéré la DGCCRF ; on va être punchy sur la Loi Galland ; on ne peut pas en rester avec 20% de marges arrières ; le gouvernement doit pouvoir bénéficier de l’impact d’une réforme aboutie. Mes chariots-types doivent enregistrer les premières baisses. » Dans la foulée, R. Dutreil rappelait qu’il était partisan de la « logique concurrentielle »… et promettait de « l’inattendu ». En fait d’inattendu, ce fut une reculade. On savait le Sénat protectionniste. Mais face à G. Cornu qui proposait courageusement d’amender le texte, le Ministre a défendu le statu quo. La volte-face a surpris les professionnels. On a pensé à un repli tactique. L’explication est moins glorieuse : R. Dutreil a entendu des voix… L’Elysées ne veut rien lâcher. 3- Où cela nous mène-t-il ? Nulle part !!! Sur le terrain, on s’adapte. La consommation est morose. Il faut réagir, lancer des promos. Les distributeurs se sont tous (je dis bien tous) exonérés du respect des textes existants. Cela fait plusieurs mois que plus personne ne respecte le seuil de revente à perte. La DGCCRF verbalise, contrôle, multiplie la confection de dossiers « pour le cas où ». En même temps, les fonctionnaires en ont marre de jouer les gendarmes contre les prix bas. Ils déplorent ces atermoiements politiques. A l’Assemblée, les députés s’apprêtent à débattre (à leur tour) de la Loi Jacob. Plus personne n’est sûr de rien. Devant l’ambiguïté de la position gouvernementale (à moins qu’il ne s’agisse que d’un double jeu), les réformateurs croient mordicus qu’ils restent encore une marge de manœuvre. (« C’est pas possible qu’on nous demande de cautionner des marges minimum de 20% !) Ils pensent qu’à l’UMP, N. Sarkozy, si impliqué l’année dernière, ne jouera pas les Ponce Pilate. Naïveté de leur part, ou dernière tentative de convaincre le château ? La suite… la semaine prochaine. Le feuilleton continue…

18 Commentaires

comment croire à un distributeur qui souhaite baisser ses marges ?
mr mel, quelle belle intention...
mais vous ne risquez pas de faire peur à vos adhérents avec une réforme audacieuse de la loi galland ?
chacun sait que les patrons de magasins, qu'ils soient independants ou d'autres types d'enseigne regardent leurs tableaux de marge avec attention, n'hésitant pas à "motiver" leurs cadres sur ce critère, et à justifier les faibles salaires des personnels d execution par la "difficulté de rentabiliser les outils..."
alors la loi galland, permettant 40 % (et oui, plutot 40 que 20) sur les grandes marques, faisant craindre la rentabilité des mdd par ailleurs, c'était le bain béni de la grande distribution...
cela me fait penser aux discours sur les coopération avec les pays émergents, le bio, le commerce équitable..et l'absence de réelle motivation dans les rayons des magasins...
pourquoi, dans le même esprit, avoir abandonné le combat sur l'abrogation de la loi lang (le prix du livre)
la aussi les marges sont confortables, et tous les distributeurs ne s'en plaignent pas.
pour relancer la consommation, il serait nécéssaire de redonner du pouvoir d'achat, mais on doit trouver un équilibre entre prix de vente acceptables et rémunération du travail plus motivante...
au fait, la rémunération des salariés dans vos magasins, (ceux encore trop nombreux qui ne redonnent rien en participation et interessement sous des pretextes divers), on en parle ?
En somme, MEL, vous partagez un combat avec José Bové : la désobéissance civile !
Je ne sais quoi penser de la générosité de tout ce petit monde...
Pour info et parceque je sais qu'il y a du passage ici...
Ajourd'hui 28 juin 2005 la société fournisseur d'eau de ma commune Guérande, la société SEPIG / Cap Atlantique vient de couper ma fourniture d'eau.
En plein été caniculaire.
Je suis bénéficiaire du RMI
Et j'ai des gros problemes de santé.
J'ai demandé une aide au CCAS de ma commune.200€ on été versé à la SEPIG sur 405€ dont plus de 100€ de frais de relance.
Cet été une grosse campagne de coupure chez les pauvres est lancé par Cap Atlantique.
Alors vous pouvez causer et causer encore sur la France qui va mal et les trucs et les machins pour faire avancer le bouzin...Je m'en tape.Je profite juste de cet espace pour vous dire que tout cela c'est que du bluff.
Je suis pauvre...Tres pauvre...Et je suis sur le net.Je ne suis pas alcoolique et débile. Je sais me servir du net aussi.
Juste une autre facette de la pauvreté chez les plus de 50ans virés comme des mal-propres.
Alors au fait MR MEL c'est combien la moyenne d'age chez vous?
Re Michael (22/06/05)
C’est ce mercredi que les députés Ollier et Chatel lanceront les débats à l’Assemblée Nationale. Le gouvernement semble revenir en arrière. Dans tous ces débats, on a crevé le plafond de l’irrationalité. Le clientélisme continue de faire des ravages, malgré l’échec de cette politique sur les agriculteurs et les PME (Cf. le référendum). Jamais le politique n’aura été aussi aveugle.
Oui, vous avez raison, osons les MDD, et boostons les gammes. A bientôt.
Re jpseverac (24/06/05)
Bon, il y a plein de choses intéressantes dans votre commentaire. Il faudra revenir dessus. Je retiens que, comme moi, vous ne voulez pas tomber dans l’uniformisation. C’est un point qui nous rapproche.
Je crois sincèrement que pour les vins de moyenne gamme, la commercialisation de produits homogènes sous une marque et la référence au cépage peuvent être des éléments valorisants. C’est une leçon qu’il nous faut retenir du négoce chilien ou américain.
Mais attention, il y a aussi aux Etats-Unis et en Australie, une demande qui, à rebours des stratégies de marques, préfère la typicité des terroirs et la spécialisation des domaines…
Décidément, le catéchisme du vin ne sera jamais un dogme !
Re yoyo (24/06/05)
Je ne me suis jamais senti aussi combatif. Et je ne serais pas le plus manchot, ni pour travailler à la reconstruction de l’Europe, ni pour œuvrer au bien-être de mes concitoyens. Foi d’épicier !
quel bonheur de vous lire
et de constater que dans les mots, votre volonté est intacte, et fidele a l esprit du mouvement.
auriez vous pu signer "ma vie pour un combat" ?
j'ai donné moi aussi ma vie pour ce credo
et les années passent et n entament pas cette volonté
comment faire pour qu un mouvement d independant comme le votre survive a cette philosophie , sans tomber dans les luttes internes ?
il y a quelques années, mon patron me disait que j etais "plus leclerc que leclerc"
j ai toujours cette phrase dans l esprit comme un compliment malgre les annees et les peripeties de la vie
il y a quelques annees, il a fallu instaurer le controle des prix via opus pour faire respecter la politique de l enseigne...
devrez vous en revenir à ça ?
Re yoyo (27/06/05)
Un distributeur baisse ses marges s’il le veut bien.
1) Il a choisi de le faire. Mine de rien, tout est d’abord dans l’expression d’une volonté. Il y a des commerçants qui veulent vendre cher, dans le luxe, sur des marchés de niche, ou pour profiter d’une opportunité. Fauchon, Hédiard, Vuitton ou Hermès ne parlent jamais de baisser leur marge ! Ils gagnent de l’argent néanmoins parce que leurs produits sont attractifs ; ils visent une clientèle aisée qui, a contrario, ne considèrerait pas que le produit est « de luxe » s’il était bon marché. Même sur le marché des biens de grande consommation, il y a beaucoup de commerçants dont l’objectif n’est pas de vendre moins cher. Monoprix fait sa pub sur l’accessibilité en centre ville. Dans les comparatifs de prix, il est largué par nous.
Prenez encore les compagnies pétrolières. Dites-moi où et quand, depuis la deuxième guerre mondiale, vous avez vu une seule compagnie pétrolière opérant en France faire une publicité de prix dans les journaux ou à la radio. Ce n’est pas leur problème, ni leur stratégie commerciale !
2) D’autres distributeurs veulent vendre moins cher. Quand mon père a créé les centres E. Leclerc, c’était pour lui une mission. Il était choqué par les marges énormes pratiquées sur le marché noir, puis, dans les années cinquante et soixante, par les grossistes et toutes sortes d’intermédiaires. C’était son choix, son investissement personnel.
Aujourd’hui, comme Distrehique le dit dans son commentaire, les 500 chefs d’entreprise que nous avons rassemblés sous notre bannière, ne sont évidemment pas des philanthropes. Mais quelles que soient leurs convictions et leur engagement personnel, ils ont choisi d’adhérer à un système de distribution à faible marge. Ils en espèrent tirer profit. Car vendre moins cher, c’est une option commerciale qui correspond à une demande sociale (vs pouvoir d’achat). Et c’est aussi une manière de se différencier sur un marché.
Les entreprises intégrées, comme Casino ou Carrefour, ont des contraintes de gestion et de rentabilité vis-à-vis de leurs actionnaires qui limitent leur capacité à vendre moins cher. En tant qu’indépendants, nos adhérents sont aussi des capitalistes. Mais, ils cherchent moins la rentabilité immédiate des capitaux que la valorisation à long terme de leur patrimoine (transmettre à leurs enfants par exemple). De ce fait, ils ont plus de flexibilité pour baisser leurs marges.
Il faut évidemment s’en donner les moyens. Pour des indépendants, cela passe par l’organisation d’achats en commun, la mutualisation des coûts publicitaires, logistiques, informatiques et marketing. Et puis, un type de gestion qui permette de compenser des faibles marges en amortissant l’ensemble des coûts de l’hypermarché sur un chiffre d’affaires plus vaste. C’est la force des généralistes, par rapport aux enseignes spécialisées.
3) Il ne suffit donc pas de croire un commerçant. Le rapport de confiance n’existe que s’il y a réalisation de la promesse.
Et puis, j’ajouterais ceci : l’embourgeoisement guettant tout entrepreneur, c’est la pression concurrentielle (celle des autres ou celle que l’on met sur soi-même) qui garantit la permanence des faibles marges. Bref, si les hommes sont de bonne volonté, ils ne sont pas des saints. Mais le marché (et la pression des consommateurs) peut les contraindre à s’en approcher… Ai-je répondu ?
Re distrehique (27/06/05)
L’inconvénient avec le blog, c’est qu’on est obligé souvent de se répéter. Votre question est très légitime. Je n’arrête pas d’y répondre ici ou là. Il faut que j’enrichisse et modifie le site pour pouvoir « capitaliser » sur les réponses précédentes…
N’en doutez pas. Je ne suis pas parti en guerre contre la loi Galland sans le soutien de mes adhérents. Bien sûr, cette loi leur a donné une rente comme aux autres (les marges arrière,). A court terme, elle offre l’illusion de l’enrichissement facile (ce que nient pourtant les politiques qui la défendent !). Mais à moyen terme, elle freine le dynamisme commercial, et notamment la capacité de différenciation.
Un groupe d’indépendants n’a pas les moyens financiers (accès à la Bourse) pour créer des magasins dont les critères d’attractivité seraient, par exemple, le luxe, l’hyper confort d’achat, etc…). Ce qui a fait leur succès (l’image consommateur, mais aussi l’enrichissement des adhérents), c’est la différence par les prix. Nos adhérents sont donc convaincus que pour valoriser à long terme leur fonds de commerce, il faut retrouver cette liberté.
Je conviens que chacun d’eux appréhende le dur chemin qui doit nous ramener à la liberté. Ce ne sera pas facile de passer des « marges arrière aux marges avant ». Mais avant 1997, nous étions les meilleurs (avec un écart de près de 10% sur les grandes marques avec d’autres enseignes). Nous avons tiré notre épingle du jeu sous le système de la loi Galland (avec le ticket E. Leclerc et les premiers prix). Nous ne serons certainement pas les plus mauvais dans un système libéré. Voilà ce qu’ils se disent. Voilà mon credo.
Votre commentaire pose plus généralement le problème de la motivation des commerçants indépendants face aux nouvelles exigences sociales. Je ne vais pas sur ce blog faire la pub de mon groupe. Il y a des points noirs, mais de belles réussites. En trois ans, notre enseigne est devenue le premier distributeur de produits équitables. Regardez aussi ce que nous avons fait sur l’environnement (Fondation Nicolas Hulot, sacs de caisse, opération « Nettoyons la nature », etc…). Ce sont des initiatives qui mobilisent des dizaines de milliers de salariés du groupe…
Re pierre (27/06/05)
Même remarque qu’à Distrehique sur le contenu des réponses. Pour préciser donc les commentaires antérieurs :
1- La Loi Lang : nous avons perdu nos actions juridiques et les tribunaux nous ont condamnés à cesser toute publicité contre la Loi Lang.
2- En France, ce ne sont pas les coûts du travail qui empêchent de vendre moins cher. Les rémunérations dans la distribution sont relativement homogènes, car il y a une grande fluidité sur ce marché du travail. Elles sont parties de très bas, j’en conviens. Mais depuis dix ans, le développement des enseignes se fait à coups de milliers de créations d’emplois (2 800 l’année dernière chez nous), des emplois de plus en plus qualifiés et de plus en plus rémunérés.
Le problème, ce sont les pratiques individuelles. Dans tous les groupes, il y a de bons managers et de moins bons. C’est vrai chez nous comme ailleurs. Mais en 2004, les magasins de l’enseigne ont distribué 24,7% des bénéfices sous forme de participation et d’intéressement. Au vu de ce bilan, d’autres pourraient être plus critiqués que nous, ne croyez-vous pas ?
bonsoir à tous
et réponse à MEL
j'ai du prendre des notes sur les réponses apportées aux différents intervenants afin d'essayer des synthétiser mes réfléxions.
vous partez du postulat que, le marché aidant, les patrons de centre se verront obligés de réduire leur marge afin de regagner la différenciation entre eux et les concurrents des enseignes capitalistes.
Cette baisse des prix permettra de regagner de nouvelles parts de marchés, et donc de donner plus de valeur à terme à leur fond.
Comment réagiront les fournisseurs à cette renaissance de la guerre des prix ? Vous vous souvenez sans doute de ces luttes incessantes entre magasins et fournisseurs afin d'obtenir une uniformité des prix de vente au sein des villes ou des régions...et bien souvent, les magasins rentraient dans ce jeu afin de conserver leur marge.
il existe aussi la motivation des chefs de rayon, à qui l'on demande d'etre les meilleurs gestionnaires, et donc de tirer un bilan avec la plus belle "ligne du bas"...
sur un autre sujet, vous évoquez à juste titre les initiatives que vous portez sur les projets citoyens.
je ne peux qu' abonder dans votre sens, étant porteur du projet de formation dont je vous ai parlé par ailleurs...
bonsoir à tous
Vous évoquez
Samedi prochain, l'émission Rue des Entrepreneurs, sur France Inter (Didier Adès et Dominique Dambert), entre 9.05 et 10.00, sera notamment consacrée au hard-discount et aux prix bas dans les GMS.
Il y sera vraisemblablement question de la "menace", brandie par MEL, d'ouvrir rapidement en France une nouvelle chaîne de magasins hard-discount.
La bataille qui fait actuellement rage sur les prix des grandes marques nationales (Coca-Cola, Nutella, etc.) devrait également être abordée au cours de l'émission.
Dans les hypermarchés bretons, particulièrement, le duel est sans merci entre Leclerc et Carrefour, comme le révêle une enquête à paraître dans le prochain numéro du magazine Linéaires.
Sur le terrain du discount, le groupe Auchan multiplie lui aussi les initiatives et teste simultanément plusieurs nouveaux concepts (Fredi, Eurobounta, Au marche Vrac, Self discount, etc.). Plusieurs articles ont été mis en ligne à propos de ces ouvertures sur www.lineaires.com.
Réponse à distrethique (29/06/2005)
Je produirai une note, d’ici la mi-juillet sur les implications de la réforme, pour les fournisseurs, les distributeurs et les consommateurs. Tout cela en fonction des amendements à l’AN.
Je réponds donc brièvement.
1) Les fournisseurs : Il leur faut vendre. La conso est en panne. Ils vont livrer leurs marques aux HD. Cette part de marché ne peut plus leur échapper. Mais ce créneau commercial (13 % des ventes ?) ne suffira pas. Ils ont besoin de la relance de leurs marques en hyper. C’est la raison pour laquelle, contrairement aux fédérations patronales, les grandes marques sont désormais favorables à ce que les distributeurs recréent une dynamique de prix. Indépendamment même du niveau de cherté, ils ont compris que, seule, une volonté de différenciation entre enseignes motive les commerçants à faire de la publicité sur leurs produits, éditer des catalogues, multiplier les offres promotionnelles. C’est ça qui est bon pour les marques. Comme le dit Patrick Rabain de L’Oréal : « Quand les hypers sont en panne, ce sont les produits L’Oréal qui pâtissent ».
2) Les distributeurs : Je vous ai répondu pour ce qui est de leur motivation à long terme. Incontestablement, nos adhérents sont mieux adaptés et notre organisation bien configurée pour animer profitablement une liberté des prix retrouvée. Mais, à court terme, la réforme va créer beaucoup d’insécurités juridiques et financières. D’autant qu’elle risque d’être inaboutie et soumise à toutes sortes de compromis la rendant peu praticable.
Vous posez, par exemple, la question des budgets. Si le gouvernement nous suivait et supprimait progressivement les marges arrière sur 3/4 ans, on reviendrait à une négociation de prix. La grille de motivation des acheteurs serait transformée. Dans la douleur, peut-être, dans la clarté assurément. Mais si on retient le projet Jacob, même les plus vertueux en termes de prix devront essayer d’augmenter les budgets de coopération commerciale. Un distributeur ne pourra baisser ses prix que par répercussion des budgets. Plus il en aura, moins il sera cher… Effets pervers assurés. Vous voyez, c’est pas simple.
Réponse à Michel Pavageau (29/06/2005)
Merci, Michel, pour ces infos. Le sujet excite beaucoup de nos adhérents. Mais si l’amendement Chatel passait, ce serait une première victoire qui permettrait aux hypers de retrouver une meilleure agressivité commerciale. Dans la balance, je ne sais pas si l’avenir du HD sera aussi palpitant.
réponse à MEL
ce n'est pas simple...c 'est vrai
les grands fournisseurs souhaiteraient une compétition entre distributeurs pour retrouver un dynamisme commercial ? mais sur le terrain, les ententes ont toujours été la règle inavouée...la guerre sur les prix a ses limites
vous liez motivation des responsables avec montant des budgets, ce qui est choquant pour quelqu'un qui reve de transparence. ce n'est pas parce que les budgets sont importants que les prix baissent...
la encore, l expérience du terrain parle.
et ce n'est pas simple.
Bonsoir,
Cet après-midi, les députés ont amendé divers articles concernant les relations industries commerce dans le cadre de la loi sur les PME. Concernant l'article 31, le ministre Dutreil s'est partiellement rangé à la proposition du rapporteur L.-M. Chatel. Voici le lien où l'on peut retrouver l'intégralité des débats.
http://www.assemblee-nationale.fr/12/cra/provisoire/
Michel, une première réaction, à chaud ?

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