SOCIÉTÉ Législation / Fiscalité

Réforme Jacob/Dutreil : Hausses des tarifs fournisseurs…contre baisses de prix ?

Cette note est forcément un peu technique. Mais les professionnels du secteur, et même des étudiants, m’ont demandé de continuer à faire le point sur l’application de la réforme Jacob/Dutreil. Je m’y plie volontiers. Désolé, donc, pour ceux que l’aridité du sujet rebute. Intéressant papier de Stéphane Lauer dans Le Monde (06/12/05). José-Luis Duran, le successeur de Daniel Bernard à la tête de Carrefour, y insiste sur ce paradoxe : la réforme de la loi Galland devrait permettre de baisser les prix au 1er janvier. Mais ce mouvement pourrait être contrecarré par les hausses de tarifs que les fournisseurs envoient actuellement dans les centrales d’achat. 1) Les hausses de tarifs D’abord, je confirme les chiffres de JLD. a) JLD parle de hausses de 4 à 6 % en moyenne. Les adhérents en charge de notre groupement d’achats me communiquent, quant à eux, leurs estimations. Avant négos et si l’on s’en tient aux documents reçus, 33 % de nos achats seraient en hausse de 4 à 8 %, 40 % verraient leur prix augmenter entre 2 et 4 %. b) Il faut cependant nuancer. Les perspectives de hausses dans l’alimentaire sont moins fortes. Idem pour le petit électroménager ou le textile évidemment. Mais il y a, ici ou là, des hausses sporadiques (dans les rayons fromage (pâte molle), des boissons gazeuses, des viandes surgelées ou de l’ultra-frais) qui sont étonnantes (jusqu’à 7 %), sans que ne nous soient proposées d’explications. c) C’est principalement le secteur de l’hygiène, de la beauté et des cosmétiques qui tire les hausses (Procter, Unilever, Gillette, L’Oréal, etc…). Chez ces industriels, quelques marques afficheraient des prétentions de hausse jusqu’à 12 %. d) Nous parlons ici des grandes marques nationales et internationales. Il y a bien quelques bonnes questions à poser à certaines grosses PME (dans la charcuterie, par exemple), mais c’est marginal. 2) Quelle négociation ? Pour notre groupement, comme pour Carrefour ou, j’imagine, tout autre distributeur, il n’est pas question d’endosser ces hausses. On sent bien que certains industriels se sont dits : « Puisque la loi Jacob/Dutreil va permettre aux distributeurs de baisser leurs marges (en réincorporant de la marge arrière), autant en profiter pour faire passer quelques hausses. (6 % d’augmentation tarifaire ne se remarqueront pas si, par le jeu rétabli de la concurrence, les enseignes baissent leurs PVC de 10 %) ». Mais ce n’est pas si simple ! a) D’abord, les distributeurs vont tenter de négocier certaines hausses. La marge de manœuvre est faible. D’autant que les industriels plaideront l’incapacité juridique de pratiquer des tarifs discriminatoires. Si la distribution ne fait pas unanimement front, la négo risque de se perdre dans les sables de 2006. b) Les distributeurs peuvent essayer de remplacer les articles qui ont le plus augmenté par des produits MDD. Auchan et Casino ont annoncé le resserrement de leur offre grandes marques. Notre groupement a clairement fait savoir aux industriels que, pour nous, cette option resterait une alternative (faute d’obtenir des hausses de prix limitées). J’avais compris, compte tenu de propos antérieurs de JLD, que Carrefour avait décidé de jouer à fond le redéploiement de ses marques propres. Mais, dans les citations rapportées par Le Monde, il y aurait comme une marche arrière. A vérifier. 3) L’impact de la réforme et les difficultés nouvellement créées Dans le contexte de la réforme Jacob/Dutreil, c’est moins la base tarifaire qui déterminera le niveau de prix public que le nouveau seuil de revente à perte (tarif moins avantages déductibles). Aussi, c’est l’établissement du nouveau SRP qui est l’enjeu de la négociation en cette fin 2005. Mais cette négociation va être très difficile. La loi offre expressément aux distributeurs la possibilité de négocier des conditions particulières de vente (CPV). (Répercutés dans les prix, ces avantages commerciaux pourraient permettre de contrecarrer les hausses). Mais l’administration défend une conception très restrictive des CPV (que nous contestons). Paradoxalement, alors qu’elle souhaitait la diminution des marges arrière, son interprétation de la loi conduirait à refaire de la seule coopération commerciale l’enjeu de la négociation et le moyen de contrecarrer les hausses de tarifs. L’exercice est très risqué…puisqu’il appartient aux seuls distributeurs d’en justifier le montant et la contrepartie. Comment accepter l’augmentation de la coopération commerciale, et justifier de nouveaux services, alors qu’il ne s’agit pour le distributeur que de négocier un prix (de limiter l’augmentation tarifaire) ? JLD a donc mille fois raison : la loi Jacob/Dutreil, malgré les nouvelles marges de manoeuvre, a laissé aux industriels le pouvoir de fixer unilatéralement leurs tarifs. La capacité pour les distributeurs d’en contrecarrer les hausses dépend, si l’on suit l’administration, de leur capacité à acquérir, mais à justifier plus de coopération commerciale ! ! ! Renaud Dutreil a publié, aujourd’hui, la circulaire d’interprétation attendue par tous les professionnels. Si j’ai un conseil à lui prodiguer, c’est de ne plus réitérer sa promesse d’une baisse de prix de 5 %. Quels que soient nos efforts (et nous ne serons pas manchots), il nous en conteste les moyens.

25 Commentaires

Et si les torts étaient, au minimum , partagés ?
Et si les fournisseurs en question souhaitaient simplement se prémunir de demandes abusives de dérive et de compensation, échaudés par des expériences récentes (accord sarkozy) lors desquelles les distributeurs au premier rang desquels votre enseigne n'ont pas jouer le jeu de la baisse des prix et du partage de l'effort ?
Baisser les prix avec la marge des autres, c'est certes très populaire et peu couteux !
Alors, à quand l'engagement de votre enseigne à 0 dérive ?
Les menaces de certaines enseignes sur le déploiement massif des MDD en réaction à la baisse supposée de la rentabilité des grandes marques (Auchan, Casino, mais aussi Système U) démontre qu'une nouvelle fois la politique marchandises des enseignes n'est pas guidée par la demande (en clair, par le consommateur), mais par leurs propres impératifs de gestion. Bien sûr, la pérénité des enseignes passe par leur rentabilité. Mais également par leur capacité à proposer une offre en plein accord avec la demande.
Ces réactions annoncées prouvent bien que les enseignes n'ont pas tiré les leçons de ces dernières années. Pour avoir oublié le client (dans la construction de leurs gammes, dans le laisser-aller sur l'évolution des PVC, etc.), les enseignes ont "flêché" le chemin du client vers le hard-discount. Et donc, à nouveau, en 2006, les enseignes voudraient construire leurs assortiments non pas en fonction des attentes clients, mais bien de leurs petits impératifs de profitabilité. Boucicaut, relève-toi, ils sont devenus fous !!!
Sûrement que vous supprimerez mon écrit! Mais enfin, parlons de prix, j'ai acheté chez vous, votre enseigne, un babyfoot, quand même CENT€=660F
Le problème est que tout est en petits morceaux, et il faut deux heures et demi pour le monter?
Alors bien-sûr les PRIX?...
"Baisser les prix avec la marge des autres, c'est certes très populaire et peu couteux !"
Bien vu.
"La capacité pour les distributeurs d’en contrecarrer les hausses dépend, si l’on suit l’administration, de leur capacité à acquérir, mais à justifier plus de coopération commerciale ! ! ! "
Y-a-t-il lieu d'être inquiet ? On sait la grande distribution particulièrement "inventive" en matière de coopération commerciale.
Bonjour joli cœur,
J’ai parcouru votre site et je vous félicite pour votre travail de sculpteur entre autres initiatives.
Ramasser les morceaux épars…il faut plus que deux heures et demi dans une vie pour y arriver ;)
Plus sérieusement : avez vous essayé de contacter le service après vente ou tout simplement de vous faire rembourser votre article voire d’obtenir un avoir???
Quand j’ai un soucis de ce type dans un magasin je procède ainsi…(evidemment si je n'ai pas utilisé le produit et si j'ai respecté le délai stipulé dans le bon de garantie). Pour l’endroit où vous avez acquis ce babyfoot je ne saurai vous répondre …
Cordialement.
A tous: au lieu de ces préjugés anti-distributeurs qui dominent le "débat" sur ce site, substituons quelques faits:
1. En Espagne, Italie, Allemagne, les fournisseurs demandent des hausses de prix plutôt modérées (1-2%) pour contrecarrer l'inflation des matières premières (surtout emballages). En France, ces mêmes industriels insistent sur des hausses 2,3 jusqu'à 10 fois plus importantes! Pourquoi? Eh bien, malheureusement il n'y a pas d'autre réponse que celle donné par MEL et JLD de Carrefour - les grands fournisseurs essayent de profiter du bias politique contre les distributeurs en France: ce bias exprimé dans la volonté de M. Dutreuil de voir les prix baisser de 5%, et dans les détails de sa nouvelle loi sur les négotiations tarifaires pour 2006, qui renforce le pouvoir de ces grands fournisseurs. Désolé les amis, mais cette fois ces méchants distributeurs ont raison!
2. Contrairement aux idées recues, ce sont les fournisseurs eux-mêmes qui sont à l'origine de ce système tordu des marges arrières, non pas les distributeurs. Certes, ces derniers sont coupables d'avoir participé volontairement à ce qui est devenu un veritable cartel vertical, et d'en avoir pleinement profité entre 1997 et 2003. Par contre, depuis deux ou trois ans la plupart d'entre eux en payent chèrement la note, avec des baisses de parts de marché et de rentabilité. Pendant ce temps, les marges des grands fournisseurs ont continué à progresser...
3. Les fournisseurs ne parlent que de hausses tarifaires - les distributeurs de baisses, mais seulement à condition que ces premiers modèrent leurs demandes de hausses. C'est plutot les fournisseurs qui ont oublié le client, et qui "ne sont guidées pas par la demande, mais par leurs propres demandes de gestion".
A Dauvers (et à propos): l'accéleration du déploiement des MDD répond parfaitement à la demande des consommateurs pour des produits de bonne qualité à des prix moins chers! Selon une étude récente par TNS Sofres Megabrand, moins d'un tiers des consommateurs francais ont plus de plaisir à acheter un produit de grande marque qu' un MDD - 18% de moins qu'en 2002. En plus, sans la possibilité de remplacer un produit de marque par son correspondant MDD (de qualité equivalent voire des fois supérieur) les consommateurs subiraient encore plus la tyrannie des hausses de prix des industriels!
A MEL:
1) il est vrai que les derniers propos de JLD laissent des doutes sur ses intentions de deploiement de MDD, mais depuis plusieurs mois il met en avant le fait que Carrefour est le seul a vouloir aider les marques nationales à mieux justifier leur place en rayon... Ce qui n'empêche pas le developpement de MDD, dont Guy Yraeta (dir. des hypers Carrefour en France) vient d'annoncer la refonte totale avec 10,000 nouveau produits d'ici 2007.
2) Vous ne repondez presque plus aux commentaires sur ce site. C'est dommage, car le ton dominant démontre que malgre tous vos efforts l'image de la grande distribution devant le grand publique reste plutot negative, tandis que les fournisseurs gardent bien leur image de victimes innocents.
Spev,
Vous etes acheteur dans quelle enseigne ?
Un peu d'objectivité serait bienvenue. Affirmer que les industriels sont à l'origine des marges arrières et donc des chèques en blanc qu'ils font à hauteur de 30% de leur chiffre d'affaires, c'est pousser le bouchon un peu loin.
Dire que certains ont pu en retirer (entre 1996 et 2000) quelques bénéfices, c'est crédible, et dire que cela reste un monde de requins, de par et d'autre, c'est objectif.
Mais dire que les distributeurs sont des anges désargentés, même si c'est bien écrit, c'est de la provocation gratuite.
En tant que spécialiste dans le secteur, mais tout à fait indépendant des enseignes et de leurs fournisseurs, je me permets de rapporter encore quelques faits en réponse aux commentaires de Richard, toujours dans l'espoir de nourrir un débat plus informé que prejugé. Meme si, comme le previent MEL dans son preambule sur ce sujet, ca risque de paraitre un peu sec pour certains..
1. En accusant les distributeurs d'avoir profité d'un cartel vertical dans le passé je me mets entièrement et très clairement d'accord que "les torts sont partagés". Donc pas question de les traiter "d'anges desargentés". (Eux-memes n'oseraient pas une telle provocation!)
2. Les fournisseurs ont beaucoup moins besoin de se prémunir des "demandes abusives" des distributeurs depuis la nouvelle loi Dutreuil II, qui le fait beaucoup plus rigoureusement qu'avant, avec la menace de peines non seulement civiles mais aussi pénales en cas d'infraction.
3. D'après le barometre LSA-Panel International (dont le gouvernement se sert maintenant pour suivre l'évolution des prix à la consommation) l'inflation du prix moyen des marques nationales a été ramenée de +2.5% en janvier 2004 jusqu'à -0.3% en decembre 2004, et s'est établie à -1.5% pendant les premiers six mois de 2005. Pendant la meme période (2004), le prix moyen des marques de distributeurs (MDD) a baissé de 2.0%, et s'est établi à -2.7% en juin 2005.
Ces faits objectifs prouvent que i)les distributeurs ont bel et bien joué le jeu de l'accord Sarkozy (qui visait une baisse de 2%); et ii) la baisse des prix ne s'est pas fait exclusivement "avec la marge des autres". J'ajoute un commentaire subjectif: il me parait que les distributeurs ont au moins appris une lecon utile de leur conduite fautive dans le passé - c'est que les consommateur ne restent pas si longtemps dupes, et qu'ils doivent passer à la caisse avant les actionnaires..!
4. La coopération commerciale qui dépasse 30% du prix facturé n'est pas "un cheque blanc" en faveur des distributeurs, c'est purement de la négo. La contrepartie du jeu (à part les services réelles logistiques/promos etc qui en justifiaient peut-etre la moitié) c'était l'acceptation par les distributeurs de hausses tarifaires excessives de la part des fournisseurs.. Le problème c'est qu'aujourd'hui certains de ces derniers veulent continuer avec ce meme jeu, mais en diminuant les marges arrières...
Ca reste toujous une question de négociation, mais cette fois c'est les grands fournisseurs qui tentent de "baisser les prix avec la marge des autres".
Cher Spev,
2 petites précisions :
- L'engagement Sarkozy : certes les prix ont baissé, mais le partage 50/50 prévu dans l'engagement pour le financement de cette baisse de prix s'est terminé en un 85/15, 15% seulement de cette baisse des prix étant financée par les distributeurs. Ces derniers ayant très peu affecté leur marge bien qu'ayant baissé les prix, le minimum était de baisser les MDD aussi, surtout que le hard discount fait peur ! Ce que la belle histoire ne dit pas, c'est que les fournisseurs de MDD ont du baisser leur prix et payer de la coopération commerciale (on reve) pour financer tout cela.
- Tout à fait d'accord avec vous pour dire qu'il faut sortir de l'engrenage fatal, mais on ne pourra le faire que si les engagements sont concommittants et respectés(les distributeurs de geler les marges arrières, les fournisseurs de geler le tarif) et que si les acheteurs cessent d'être rémunérés et motivés en fonction de la dérive qu'ils obtiennent.
Reste à souhaiter (pour le consommateur, ne l'oublions pas) que cela ne demeure pas une utopie !
Ah Richard, vous vous devoilez maintenant ;-)
Ces "chiffres" 85/15 pour le partage de financement des baisses Sarkozy ne peuvent que venir d'une association de fournisseurs telle que l'ANIA.. D'autres sources citeraient un repartage bien different, mais puisqu'il n'existe pas de source tout à fait indépendant, pas moyen de vérifier.. Seulement regardez la marge de Carrefour, le plus grand distributeur en France, qui a chuté de 1% (d'environs 6% à 5%) au deuxième semestre de 2004.., ce qui est équivalent à une baisse de prix sur les grandes marques d'environs 3%. Pendant ce temps, la marge de Danone, par exemple, s'est legèrement amelioré.
Finalement (oui, j'arrête la), puisqu' une partie du boulot des acheteurs c'est d'obtenir le meilleur prix possible (qui ne le fait pas?), c'est tout à fait logique et raisonnable qu'une partie de leur rémuneration soit liée à leur succès dans ce domaine..! Encore une fois, il ne s'agit pas de dérive, mais de négo. La dérive c'est quand les fournisseurs et les distributeurs se sont mis systématiquement d'accord pour empêcher qu'une grosse partie du prix 3 fois net ne puisse être affecté au prix de revente.. Mais ce système est maintenant brisé.
Réponse à Richard et à Spev (12/12/2005)
D’accord avec Richard. Les torts sur l’origine du système sont partagés. A l’origine de la loi Galland, il y avait, à mon sens, une alliance objective entre la FCD et l’ILEC (qui fédère les grands industriels multinationaux) pour « garder une poire pour la soif » et demander au législateur d’empêcher les discounters de trop casser les prix. Les marges arrière sont nées de cette volonté de « préserver la marge ». On connaît la suite, le système leur a échappé.
Mais Spev a raison dans son commentaire sur ce qui se passe actuellement. Les hausses proposées notamment par les industriels des secteurs hygiène-beauté ne sont pas explicables, même dans une optique où il s’agirait de devancer les demandes accrues des distributeurs en matière de coopération commerciale. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Ministre du Commerce a repris à son compte, la semaine dernière, l’analyse de JLD et moi-même.
Spev s’inquiète de l’existence, sur ce blog comme ailleurs, d’un fort courant anti-distribution. Ce n’est pas nouveau, Spev. C’est même une constante dans ce pays depuis 30 ans. La France tenait autrefois le même discours à l’égard des autres formes de commerce. On lit ici des propos nostalgiques sur le petit commerce, alors qu’en leur temps (celui de mes parents), les commerçants subissaient les mêmes critiques. Tout ceci ne fait que témoigner d’une culture anti-commerciale, dont la prééminence explique les difficultés de notre pays sur les marchés étrangers notamment.
Quelles que soient les critiques faites aux enseignes d’hypermarchés, on ne rencontre dans aucun autre pays européen ou anglo-saxon de telles diatribes. A mon sens, il est vain de vouloir s’inscrire en défense. Regardez sur ce blog. Dès que j’y réponds, même de manière argumentée, les mêmes internautes re-postent des commentaires outranciers, tant il est vrai qu’ils ne cherchent pas le dialogue sur ce point et qu’ils s’abritent derrière des convictions établies, fussent-elles illégitimes.
En tant qu’homme d’action, je préfère rechercher la performance sur le terrain. Le meilleur soutien, c’est celui que nous accordera le client.
MELa beau jeu de vouloir faire baisser les prix
avec les remises des fournisseurs et la marge des propriétaires de centre LECLERC mais ces derniers risquent de frémir ( le patrimoine des
adhérents va en prendre un coup ....)
Je découvre votre blog, il est intéressant et j'ose une remarque :
la lecture des commentaires seraient facilités s'ils s'affichaient chronologiquement du plus ancien au plus récent et non l'inverse.
Pour le sujet du topic "!", le BON prix d'une chose n'est que la somme que le client veut dépenser. ni plus ni moins.
si les distributeurs affichaient les marges nettes avec le prix de vente par produit, le client consommateur se rendrait compte que l'enseigne gagne plus d'argent sur une MDD que sur un produit de marque....
Etudiant en ESC (je tairai le nom de celle-ci en raison des résultats médiocres obtenus au classement dernier), je trouve moi aussi votre blog très intéressant.
Etant concerné par cette discussion (j ai un partiel sur le sujet demain 9h), je souhaiterais comprendre pourquoi l'Etat n'est pas intervenu plus tôt, et pourquoi des groupes tels que le vôtre ne se sont pas entendus plus tôt avec les fournisseurs?
Mon sentiment est qu'à force de vouloir tirer la couette chacun de votre côté, ceux qui se retrouvent sans sont bel et bien le consommateur (déjà en mauvaise posture après le passage en €),
et les producteurs, qui semblent de plus en plus étriqués par la recherche de marge des distributeurs.
Pardonnez mon ton, mais ne serait-il pas temps de nous considérer comme de réels partenaires commerciaux plutôt que de simples générateurs à profits (c'est, excusez-moi, mon sentiment aujourd'hui).Je ne pense pas que cette loi soit une solution miracle, mais je pense qu'elle peut nous aider à mieux consommer, et c'est déjà bien.
Réponse à l’opticien (19/12/2005)
Eh bien, je suis entièrement d’accord avec vous. J’ai beaucoup de mal à lire les commentaires dans l’ordre proposé. Mais tous les pros qui gravitent autour de moi me disent que « c’est comme ça qu’on fait ».
Bon, sérieusement, si je peux compter sur votre soutien, je vais essayer de voir si on ne peut pas inverser cette chronologie.
En ce qui concerne l’affichage des marges de distribution, laissez-moi vous dire que c’est un sacré piège. Si j’affiche une marge nette de 3 %, par exemple sur les fruits et légumes : personne ne nous croit. Et pourtant, c’est la réalité. Et si j’affiche une marge brute de 25 ou 28 % : là, le consommateur lambda trouve que c’est exorbitant parce qu’il n’a pas idée du coût de la manutention, du stockage et des pertes sur stock. Bref, l’affichage des marges serait intéressant dans un monde où la culture économique serait la chose la mieux partagée. Dans notre système médiatico-politisé, ce serait vraiment « un piège à cons ». (Excusez-moi pour ce dérapage verbal !)
Réponse à CHICKEN#001 (20/12/2005)
L’Etat n’est pas intervenu plus tôt car il était complice des corporations qui lui ont demandé de limiter les effets d’une trop grande concurrence sur les prix. A l’origine de la loi Galland, il y avait une demande partagée des grands industriels et des grands distributeurs pour obliger les discounters à respecter des marges minimales. Comme la réglementation européenne interdit ce type d’entente, les pouvoirs publics ont cautionné « un relèvement artificiel du seuil de revente à perte », empêchant les distributeurs les plus offensifs de baisser les prix. Nous avons dû conserver des marges (marges arrière). Quoiqu’en aient dit nos gouvernants, ceux-ci ont une grosse part de responsabilité dans la situation actuelle.
Dans ce contexte, vous comprenez très bien qu’il était impossible que nous nous « entendions » avec les industriels puisque nos intérêts étaient divergents.
J’ajoute que les organisations de consommateurs ont été bien aveugles depuis 1999. Elles se sont intéressées à la flambée des prix au moment du passage à l’euro. Ce n’est que depuis deux ans qu’elles ont découvert l’explosion « des marges arrière ». Mais, entre nous, elles avaient cautionné par leur silence toutes les modifications législatives que l’on réforme aujourd’hui.
Réponse à 19:54 (18/12/2005)
Je ne rentrerai pas dans une polémique inutile. Disons tout simplement que l’enrichissement de nos adhérents passe par la valorisation de leur patrimoine, mais aussi de leur fonds de commerce. Plus il y a de clients, plus il y a de chiffre d’affaires, et plus ce fonds de commerce a une valeur élevée. Si, par la baisse des prix, ils augmentent leurs parts de marché, ils seront largement gagnants. C’est notre pari commun !
Je vous remercie pour votre réponse, M.E.L.,
ne désespérez pas de faire modifier l'ordre des messages, vous y arriverez !
Comment se passe votre ouverture optique à Franconville ?
Je me ferai un plaisir de mettre mes compétences à votre service.
Vous pouvez me joindre sur mon email.
Cordialement.
tres cher MEL
quel bonheur de lire votre réponse à l'opticien le 19 décembre, et de voir que vous faites bien la différence entre marge nette et marge brute...
je vous rappelle que vous m'avez "taclé" sur ce sujet des marges (en fruits et légumes) où vous ne vouliez pas comprendre (volontairement) cette distinction, induisant les bloggeurs en erreur.
reste encore 2 ou 3 % net, sur des montants de CA pharaoniques, expliquant la richesse de vos adhérents.
et la rage des producteurs...
Bonjour,
Au sujet de l'ordre des messages et de leur lisibilité évoquée par l'un des lecteurs ici, j'approuve son idée surtout qu'elle est appliquée dans plusieurs blogs...
Est-il possible d'envisager la mise en place d'un menu déroulant au niveau des "commentaires" et "mes notes récentes"(à gauche de l'ecran)? Ceci permettrait peut être d'avoir accès à un nombre plus important de commentaires surtout qu'ils ne répondent pas tous aux notes récentes...
(Excusez moi pour cette bêtise en plus!:)(en espérant qu'elle ne soit pas lue)...
Cordialement
réponse à pierre le clair :
je ne vois pas où est-ce mal de gagner 2 à 3 % de marge sur des ventes ??
si les commerçants ne peuvent pas faire fortune, à quoi cela leur sert alors de travailler 70 heures par semaine ??
il faut quand même avoir à l'esprit que un commerçant est un homme ou une femme qui a le courage de prendre des risques (humains, familliaux et financiers) pour voir un jour son avenir s'améliorer.
Il est évident que ce n'est pas en restant salarié toute sa vie que l'on peut faire fortune, dans la plupart des cas...
alors, avant de critiquer et de jeter l'opprobe sur les commerçants, rien ne vous empèche de vous lancer et d'ouvrir votre propre commerce...
à mr l'opticien
avant de parler ainsi, je vous invite, par simple curiosité, à consulter mon profil sur le site VIADUC
pierre LE THENO
lien : http://www.viaduc.com/invitationpersonnelle/0021o7n30lus67vr
merci d'avance
M. Le Théno,
loin de moi l'envie de vous vexer.
j'ai visité votre lien et votre profil, vous connaissez donc bien la grande distribution.
Mon propos rejoignais plus l'idée que en France, pour la personne lambda, le commerçant est considéré comme un voleur sous prétexte qu'il revend plus cher des produits qu'il ne les a achetés.
et que devant les remises et autres rabais couramment pratiqués, il pense pouvoir acheter sa marchandise avec une remise inadmissible !
à qui la faute ?
RE l'opticien
ma philosophie n'est pas de contester le nécéssaire profit, inhérent à toute activité humaine, mais de dénoncer les fortunes immenses, disproportionnées, amassées par les quelques bénéficiaires des rentes que constituent la propriété d' hypermarchés, devenus aujourd'hui les seuls centres de distribution des produits et services en france.
si encore cette appropriation des richesses bénéficiaient aux salariés, ou aux petits producteurs...
mais seules les familles de ces nouveaux riches profitent de cette manne, souvent ponctionnée au détriment des couches les plus démunies de notre société.
alors permettez moi de surveiller ce blog pour éviter que d'énormes contre vérités s'y propagent.
BJR MEL,
je suis DC d'une petite PME, et je suis effrayé de voir comment , j'ai étè traité lors de mon entretien annuel avec vos amis du GALEC.(je dois rencontrer vos centrales régionales courant 1 quatrimestre 2006, et je me prépare à me faire laminer.
je passe sur le racket annuel que je subi pour travailler acvec vos magasins. Mais le discours tenu va à l'encontre de la philosophie de loi. c'est à moi de payer la bausse de prix via une augmentation de mes promos et à un eaugmentations de mes Coops.
C'est beau d'avoir un discour officiel. mais dans l'arrière cour c'est tous autres.

Laisser un commentaire

Cette adresse n'apparaîtra pas à la publication
SOCIÉTÉ Législation / Fiscalité

TASCOM : encore une hausse de fiscalité, on est chez les fous !

SOCIÉTÉ Législation / Fiscalité

Le Medef stop ou encore ?