SOCIÉTÉ Législation / Fiscalité

Réforme Jacob/Dutreil : Quelles baisses de prix en 2006 ?

Pas une interview qui ne commence par cette question ! La réponse n’est pas simple tant sont grands les facteurs d’incertitude. Entre les promesses faites par Renaud Dutreil (baisse de 5 % calculée sur une période qui prend effet avec les accords Sarkozy –juillet 2004) et les hausses tarifaires annoncées par les grands industriels, il y a, sans jeu de mots, une « marge ». Essayons d’y voir clair. 1) D’abord, c’est certain, il y aura bien des baisses de prix. Et cela, grâce à la réforme législative pour laquelle mon groupe a bataillé depuis deux ans. La réforme est complexe, la négociation difficile, les conditions d’application quelquefois périlleuses… Mais les textes autorisent bien la répercussion au consommateur d’une partie des fameuses marges arrière. La coopération commerciale supérieure à 20 % pourra être déduite du prix de vente public. Potentiellement, ça peut représenter des baisses de 10 à 15 % sur plusieurs centaines de produits de marque. 2) Dès début janvier, quasiment toutes les enseignes proposeront des baisses de cette ampleur sur les produits en catalogue ou en publicité. C’est inévitable. J’en mets ma main au feu. Aucune enseigne d’hypers n’a envie de se faire damer le pion par une autre. Certaines ne sont pas convaincues des effets boosters d’une telle promotion. Mais toutes savent que si elles loupent « le passage de la ligne », elles perdront des plumes. Chaque enseigne a donc peaufiné son catalogue de rentrée. Vu les nécessaires délais d’impression, les prix de ces centaines (voire de milliers) d’articles ont été « fabriqués » en septembre/octobre, alors que les négociations tarifaires 2006 n’avaient même pas commencé (on ne connaîtra définitivement les SRP de chaque article qu’en février…au mieux). Difficile d’échapper à un numéro d’équilibriste. Elles ont procédé par anticipation. Les responsables commerciaux se sont basés sur les avantages déjà obtenus en 2005 (on n’imagine pas qu’ils pourraient baisser) et ont déduit des tarifs 2006 la portion supérieure à 20 %. Et pour être sûr de passer la rampe, on aura fait les arrondis par le bas. (J’en connais même qui ont rajouté « quelques oranges » des fois que la DGCCRF voudrait les mettre en prison, mais…chut, secret de fabrication. Pas la peine d’informer les concurrents). Oui, je l’affirme, sans risque d’être démenti, tout ce qui fera l’objet de promotions ou de publications nationales, début janvier, sera proposé aux prix les plus bas du marché et avec des baisses au maximum du potentiel offert par la nouvelle loi. 3) Sur l’offre de fond, la situation sera très disparate selon les régions, et le montant des baisses (et quelquefois des hausses !) va dépendre des résultats de la négociation 2006. a) Selon les régions : Les enseignes d’hypers ont commencé à baisser leurs prix bien avant que d’en avoir été autorisées par la loi. Dans les villes de l’Ouest notamment : Le Mans, Laval, Nantes, Rouen, Niort, Poitiers, Orléans, etc… Cette situation résulte d’une passivité volontaire des pouvoirs publics à l’égard du franchissement des seuils de revente à perte. Lors d’une réunion organisée par Renaud Dutreil (21/07/05), il avait été convenu que l’administration tolèrerait des franchissements de SRP - 2 % sur les catalogues de septembre/octobre. Mais, en aucun cas, pas au-delà de SRP - 5 sur le fond de rayon. Avec la complicité passive de l’administration (qui conteste…et qui invoque des délais de procédure trop longs pour être efficace, sic), Carrefour a lancé des opérations spectaculaires (dans un nombre limité de ses magasins) pour remédier à ses pertes de parts de marché. Il s’en est suivi un alignement, voire même une surenchère des autres enseignes. A tel point qu’on trouve dans le grand Ouest (relevé effectué début décembre), 6 400 prix en dessous du SRP dont 3 500 entre SRP - 5 et SRP - 15 (et 400 articles entre SRP - 15 et SRP - 25 ! ! !). Dans ces villes de l’Ouest, et sur ces mêmes articles, il est exclu qu’il puisse y avoir de nouvelles baisses. Le risque même, c’est qu’il y ait des hausses si l’arbitre (la DGCCRF) décide qu’il lui faut revenir sur le stade et brandir les cartons rouges. b) Selon les segments de marché : Comme indiqué dans ma note du 8/12, pas mal d’industriels essayent de profiter de l’opportunité pour pousser quelques milliers d’articles à la hausse (et des hausses substantielles : de 4 à 12 %, notamment sur la parfumerie et les produits d’entretien). Le PVC 2006 sur ces articles dépendra donc du résultat de la négociation. Pourrons-nous faire obstacle à ces hausses tarifaires, les différer ou les compenser (par des ristournes ou autres avantages commerciaux déductibles ! ! !). Difficile aujourd’hui de s’engager sur des chiffres. D’autant que l’administration ne fait rien pour crédibiliser les promesses de son ministre : dans l’unique souci d’asseoir sa tutelle, elle cherche à orienter la négociation vers des types de contrats qui rendent beaucoup plus risquée la négociation des distributeurs (j’en reparlerai ici). En conclusion : des baisses, il y en aura dès janvier. Importantes ! Mais impossible encore de s’engager sur une moyenne chiffrée ! C’est d’ailleurs fort dommage. Les tergiversations, les critiques et les hésitations des professionnels, comme des politiques, avaient fait perdre leur force d’impact aux accords Sarkozy. On se retrouve un peu aujourd’hui dans la même situation. Les pouvoirs publics ont voulu ménager la chèvre (les industriels) et les choux (les consommateurs). Les journalistes iront dans les magasins chercher la matérialisation de baisses spectaculaires qui auront déjà eu lieu depuis plusieurs mois et qui ne seront donc plus visibles. Et les consommateurs risquent, dans ces conditions, d’être déçus… (alors que l’effort représente tout de même l’équivalent d’une demi-année d’augmentation de pouvoir d’achat ! ! !). Docteur Renaud s’est emmêlé les pattes dans les filets tordus de Mister Renard. Pas sûr qu’il puisse apporter au crédit du gouvernement le bénéfice consumériste d’une réforme qui mériterait d’être mieux assumée.

20 Commentaires

Les dindons de Noël
Il n'y a pas de titre de prévu MEL à vos commentaires, c'est dommage.
Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, la baisse des prix - anticipées par certains endroits - je dois dire que pour le consommateur, c'est loin, très loin d'être une évidence.
Surtout si comme moi vous habitez un dom, une bulle en terme de commerce. Néanmoins, actuellement, je suis dans la chère Métropole, où tout pour moi est moins cher. Alors pourquoi en cette période de Noël ai-je la facheuse sensation de me faire plumer, notamment dans les rayons jouets ? Voilà, ce commentaire ne va pas bien loin, il est vrai.
Bonne fêtes de fin d'année à vous et à tous ceux qui liront ce petit mot de consommateur (enfin "trice") assez sceptique ;-)
La baisse des prix n'est pas censée intervenir avant janvier. Et encore, il va falloir que les enseignes se lance dans la guerre car si aucune ne bouge, les prix ne descendront pas des masses.
Mais j'ai confiance en Leclerc pour "tirer le 1er coup messieurs les anglais" ;)
Je ne sais pas si le commentaire que je dois faire, je dois le faire ici. Hier, le 22/12/05, j'ai été agréssé verbalement par une personne travaillant pour Leclerc. La chose s'est passé ainsi : faisant la queueu comme tout le monde, au rayon téléphone, à un moment donné cela a été mon tour. J'ai vu un monsieur qui ne faisait rien et je lui ai demandé au bout d'un certains temps s'il était possible qu'il soccupe de moi. Il m'a dit qu'il travaillait pour Bouygues et que si j'avais des remarques à faire j'avais qu'à les faire à la direction. Je lui ai dit que je n'y manquerai pas. Cette personne en colère a commencé à m'agressé verbalement jusqu'à me proposer d'aller sur le parking pour me casser la figure. Est-ce la nouvelle politique d'Edouard Leclerc ? Cela s'est passé au Leclerc de Saint-Médard-en-Jalles en Gironde et il devait être 16 heures. Je vous signale aussi que j'avais mes deux enfants à côté de moi et qu'une personne de la sécurité est venu à mon aide. Je pense que cette personne qui m'a agressé avait bu.
Un fidèle client.
Nous pensons qu'en 2006, il va être grand
temps de consacrer sa vie à la vérité,
et même si: VERITAS ODIUM PARIT.
Parce que maintenant, cela devient de
l'instinct de conservation... Disons même
de la légitime défense devant des agresseurs
hypocrites jusque dans la prétendue loi actuelle!
Les Artistes Associés.
Baisser les prix ? soit mais pourquoi ?
pour quelle qualité ?
pour acheter de plus en plus de biens jetables fabriqués en asie par des enfants sur-exploités ?
ou maintenir les prix pour créer un fond de soutien au développement économique ?
Cher ami,
Vous êtes décidément impayable.
Tant de bonté, d'abnégation, de philantropie mises à mal par des "vilains fournisseurs" qui veulent augmenter leurs prix.
Ayant eu personnellement l'occasion pendant quelques années d'être un de ces "vilains fournisseurs" qui tentait de survivre malgré les pressions de vos sbires (tous des franchisés dans l'esprit du seigneur) votre article m'a permis de vivre une fin d'année dans la joie et la bonne humeur d'un fou-rire quasi inextingible devant tant de mauvaise foi et d'auto-satisfaction.
Michel-Edouard, vous permettez que je vous appelle ainsi ?, si votre volonté est celle d'un moine, votre foi celle d'un missionnaire et votre faux-culterie celle d'un jésuite, que nous faites vous encore rire ici, allez, allez sur les chemins et apportez la grande nouvelle au Monde et pas seulement aux petits franchouillards étroits que nous sommes.
Allez en paix mon enfant !
PS : quoique si mon fils me racontait des sornettes pareilles je crois bien que j'en oublierais Dolto pour lui fesser son petit derrière rose.
Michel Edouard Leclerc,
Tout d'abord, je vous adresse à vous et à vos lecteurs une excellente année 2006.
Je lis et j'écoute avec attention nombreuses de vos interventions. Aussi permettez moi de vous adresser ce petit mot pour vous demander si vous connaissez ou maîtriser le comportement des adhérents du Galec et ceux-ci ceux des membres de leur point de vente.
Vous dites que votre groupement sera présent pour se battre sur la baisse des prix.
De nombreux groupes d'achats de chez vous défendent mordicus les 20 % de marge arrière, non intégrable dans le SRP avec une contrepartie discutable alors que certains de vos concurrents négocient sur les mêmes cas en 3 x net.
Sur ce constat, ils répondent que c'est à prendre ou à laisser ? Quid des prix les plus bas !
Il y a là un écart significatif avec votre volonté annoncée.
Durant ces fêtes, un chef de rayon traiteur à la coupe de votre groupement se permet de garder des plats cuisinés en otage alors qu'il avait demandé à son fournisseur PME de les reprendre. Sous prétexte qu'il n'était pas livré sur un réapprovisionnement sur d'autres produits, il décide de les garder en otage et de les jeter en y ajoutant qu'il se retiendrait les pénalités subies.
Ne trouvez-vous pas qu'il y ait là un abus de position dominante et d'un comportement anti-économique ?
Vous, les magasins Leclerc et autres acteurs du marché, faites beaucoup pour les PME et leur quotidien mais je vous invite à regarder de plus près dans les coulisses de vos propres effectifs.
Vous découvrirez alors qu'il y a un grand écart entre le vouloir et pouvoir des grands décideurs et le vouloir pouvoir des décisionnaires.
Ma passion pour la distribution n'en sera pas ternie pour autant. Elle est forte de trente années d'expérience, mais la confirmation de comportements irresponsables demande plus d'efficacité pour chacun des acteurs de ce métier.
Cordialement
Marc Brochard
Bonjour Mr Leclerc
je voudrais faire écho à la remarque d'un de vos interlocuteurs concernant la différence entre vos paroles et vos actes....
La baisse des prix ne peut être financé uniquement par une baisse des prix de cession des fournisseurs, vous savez tout comme moi que cette dérive de prix à laquelle vous assistez est liée à plusieurs facteurs:
Une différence notable dans les conditions commerciales et en cela bravo au galec qui a toujours su mieux essorer ses fournisseurs avec son "péage à trois étages" galec, sca et mag... J'en oublie presque la feu Lucie...
Une augmentation réelle des coûts de matière première tel le pétrole qui a prix une bonne inflation cette année.
Enfin ce sacro sain "j'augmente mon tarif pour te donner ce que tu veux en marge arrière" principe irresitible auquel cède volontier vos interlocuteurs nationaux et internationaux pour satisfaire la soif du galec dans ses marges arrières;
A y regarder de plus prêt, je ne suis pas certain qu'une guerre des prix vous serve autant que cela. En effet une étude interne menée par votre service achat tend à demontrer que plus de la moitié de votre parc de franchisés mettrait la clé sous la porte dans l'année si tout votre petit monde vendait tous leurs produits au SRP possible! 2% c'est le taux de rentabilité réel de la plus part de vos magasins. Il faut dire à votre décharge qu'il est dur de vendre comme aldi ou lidl en terme de prix avec des structures aussi lourdes que les votres. Et puis il y a cette formidable disparité entre vos adhérents, vos barons , en fin de carrière, dont le magasin est maintenant rentabilisé et qui n'ont que faire de casser les prix, et ceux qui, plus jeune, viennent de reprendre via votre système de parrainage un point de vente et qui sentent bien que cette baisse des prix si elle est aussi sévère que vous la souhaitez finira par avoir raison de leur esprit d'entrepreneur. Trop hétérogène pour éviter qu'un franc tireur (hélas pour nous la proportion d'idiots est importante dans la population Française, et vous avez 500 points de vente environs donc un panel représentatif de cette dernière) ne joue au kamikasé et ne mette le feu dans sa zone de chalandise, puis dans sa région et rapidement à la France entière. Possibilité rendue encore plus grande par ce superbe outil de comparaison(d'égo de PDG)économique qu'est l'OPUS!
je serais ravis d'avoir votre point de vue sur ces quelques réflexions personnelles que je vous expose... mais peut être ma candeur à croire que vous allez me lire et me répondre est proportionnelle à celle que j'ai (par habitude) avec vos acheteurs du galec....je vous souhaite une bonne anée 2006, puisse t'elle faire en sorte que nous préservions le pouvoir d'achat de nos chers compatriotes!
Cher Mel,
mes meilleurs voeux tout d'abord.
Ô que Fred a raison. Les augmentations de tarif sont belles et bien là pour financer la dérive demandée par vos acheteurs.
Dérive dont les distributeurs se gaveront grassement sur les produits dits fond de rayon (l'essentiel du panier de la ménagère), les distributeurs préférant se battre sur la partie visible de l'iceberg, les si chers prospectus.
Le yaourt à la fraise en promo à 20 centimes d'euros (grâce à l'argent des fournisseurs) et tous les autres parfums à 1 euros, quand il était vendu 80 centimes en 2005, ce n'est pas un fantasme, c'est ce qui va se passer.
Qui s'enrichit ? Certainement pas le consommateur !
On vous a connu plus crédible car plus réaliste sur les causes du problème.
il est dommage qu'il soit nécessaire d'être acteur de la grande ditribution pour saisir la "marge" (arrière) entre communication et action. Merci à Messieurs Brochard, Fred, Christian et Richard de n'exprimer que trop bien un sentiment malheureusement partagé entre autre lors des entretiens de négociations annuelles en centrale GALEC et autres SCAs.
et à quel prix lorsque ces "réductions de SRP" sont amputées aux salaires annuels suite aux douloureuses "coopérations commerciales" rarement perçues par els consommateurs.
Bonjour Monsieur LECLERC,
C'est avec intérêt que je parcours régulièrement votre blog. Consultant dans la grande distribution dans le domaine de la formation depuis plus de 8 ans, je suis à même de constater des carences entre vos disours et les pratiques de vos adhérents.
Oui, la loi Dutreil va changer beaucoup de choses! Cette loi, applicable depuis le 1 er janvier 2006, va boulverser les pratiques d'achats et de vente, que font vos adhérents pour se préparer, anticiper, réagir au regard de ce texte? Très peu si j'en crois le peu de formation que j'ai eu l'occasion de faire, dans le but de préparer vos managers de rayon (dont une partie méconnaissent les calculs commerciaux, à ce sujet faites un quiz et vous verrez!). Dommage que vos adhérents attendent, au fait ils attendent quoi? Des modules complets de formation existent, je peux vous expédier le mien qui vous permettrait de voir les buts visés et les gains qui en découlent. N'hésitez pas à me contacter: libergem@aol.com, je me ferai un plaisir de vous parler et de vous vendre cette formation qui serait bien utile à vos managers de rayon!
En attente, recevez mes meilleurs voeux pour cette année 2006.
Réponse à tous (30/12/05-02/01/2006)
J’adore la mauvaise foi de certains des commentaires postés ici. C’est trop facile de faire comme si rien n’avait été précédemment écrit sur ce site pour expliquer la complexité des négociations en cours. Je comprends qu’il y a des intérêts en jeu et qu’en cette période de retour à la vérité des prix, quelques-uns de mes amis industriels soient pris en flagrant délit de contradiction… Mais quand même, ça ne trompera personne.
Je rappelle donc :
1) Quels qu’en soient les fautifs, il y a bien eu exagération dans l’augmentation des prix des grandes marques en France depuis 1997. Leur moyenne d’augmentation est bien supérieure à celle de l’inflation générale en France. Et aussi par rapport aux prix de ces grandes marques à l’étranger.
2) Le projet de réforme Jacob/Dutreil vise à réinverser le cycle de gonflement des marges arrière.
De ce fait, Richard ou Finistérien, vous avez raison. Les hausses de tarifs nourrissaient bien l’inflation des marges arrière.
3) Il se trouve que lors des débats parlementaires (ce n’est contesté par personne), les industriels ont tout fait pour protéger la non-négociabilité des conditions générales de vente (dont les tarifs). Ils ont aussi refusé la suppression totale des marges arrière, et préféré un système de résorption progressive.
4) La réforme étant ce qu’elle est, les enseignes sont en train de baisser leurs prix sur les grandes marques. Il suffit de lire les catalogues bien sûr. Je fais relever les prix partout en France et le mouvement est général. Sur Nantes, la semaine dernière, 9 661 articles se situaient entre – 2 et – 15 % par rapport à l’ancien SRP loi Galland. Ces baisses sont effectuées avant même toute négociation commerciale. Elles ont été financées sur nos marges ou en diminuant la part de bons d’achat finalement réintégrée dans le prix net. Toutes choses égales par ailleurs, les baisses actuelles représentent pour un hypermarché un tiers de sa marge trimestrielle ! ! !
5) Dans ce contexte, pourquoi faudrait-il accepter que des hausses de tarif de 4 à 10 % viennent gommer cet effort ? D’autant que les industriels qui augmentent le plus (secteur des lessives, produits d’entretien/hygiène) sont ceux dont les hausses tarifaires ont déjà dépassé plus de 20 % depuis le passage à l’euro.
Il ne faut donc pas entretenir une quelconque confusion. Je comprends qu’ici, certains industriels (lobbymen officiels, cadres sincères) viennent dire leur rancœur.
Mais les faits dont je vous parle ici sont objectivement établis. Le Ministre lui-même (pourtant peu enclin à pousser les distributeurs) a dénoncé ces hausses tarifaires. Pourquoi m’en faire procès à moi.
Je persiste donc et signe : je ne les laisserai pas passer.
Cher MEL,
Bravo pour votre réponse à tous du 5 janvier. On doit en effet espérer que les faits objectifs finiront par prendre le dessus sur les préjuges, quitte à provoquer d'avantage la rancoeur de ceux qui n'acceptent pas qu'on puisse se mettre d'accord avec vous, les grands distributeurs.
J'ajoute donc quelques autres faits:
1) La marge d'exploitation (avant frais financiers et impots, et inclue toute marge dite arrière) de Carrefour en France, le numéro un du pays et deuxième mondial, aura baissé d'environs 1.5% en 2004 et 2005 (de 6% à 4.5%), tandis que les marges de Danone (13%) et de L'Oreal (>15%) ont progressé.
2) Comme le dit Francois Rousseau, associé chez Bain & Company, dans le Figaro aujourd'hui "au niveau mondial, les grands groupes de biens de grande consommation ont des rentabilités de loin supérieures à la majorite des distributeurs".
3)Leclerc baisse les prix sur 6,500 produits de grande consommation de 2% - 15% (j'imagine la moyenne est plutot de 2% a 5%), tandis que Unilever veut augmenter ses prix de 1.6% dans l'alimentaire et de 4.5% dans les produits d'hygène et beauté. L'Oréal de son coté demande +7.5%...
Oui, les producteurs sont plus exposés à l'inflation des matières premières, mais cette fois-ci la dérive me semble clairement du coté des grands fournisseurs. Mais la ce n'est que mon avis - les consommateurs en seront les meilleurs juges..
Bonjour M. MEL. et bonne année.
Je suis désolé... (non, c'est pas vrai, je suis content) de ne pas être client de grande surface.
La votre ou une autre.
Mais vous êtes quasiment le seul à vous exprimer. Les autres ne veulent peut-être pas se faire remarquer.
Vous m'avez bien fait rire quand vous vous êtes posé en défenseur du pauvre consommateur, contre les méchants fournisseurs.
Peut-être n'avez vous jamais pensé à baisser les marges arrières pour faire baisser les prix ?
Peut-être n'êtes vous pas au courant ?
Faîtes moi encore rire, expliquez moi comment les salauds de libraires vous empêchent de nous fournir une culture à la LECLERC !
Personnellement, ça ne me dérange pas que Procter et gamble augmente sa lessive de 400%, j'utilise des "noix de lavage" : produit naturel, non polluant, commerce équitable, etc...
Bien, j'attends votre prochain spot à la radio, (que c'est bon de rire...), vivement qu'on vous voit à la télé !
Salutations
Cher Mel,
Merci de votre réponse.
C'est un peu un débat sans fin. Marge arrière, tarif, quel est l'oeuf de la poule ? Comment Distributeurs et Fournisseurs peuvent ils faire de la croissance et le consommateur payer moins lorsque la consommation s'essouffle ?
Pas simple.
2006 sera peut etre l'année de la solution ?
Réponse à tous (03/01/2006)
Quelques précisions. Allons, jb saule, je crois que vous n’avez pas compris.
1) Pour baisser les prix, il faut au contraire augmenter les marges arrière, puisque, seule, la partie supérieure à 20 % est répercutable au consommateur.
C’est la conséquence des textes législatifs actuels.
Pour ma part, évidemment, je suis pour la suppression complète de la notion de marge arrière, et pour leur répercutabilité totale dans les prix.
2) J’insiste aussi : je n’ai rien contre les industriels. Oserais-je dire même qu’il est évidemment plus difficile, en situation de crise, d’être industriel que distributeur.
Et pas plus, je ne critique la qualité des produits de L’Oréal, Procter ou autre… Ce sont d’excellents articles, d’excellentes entreprises, des champions internationaux que je respecte.
Le seul élément de polémique, c’est la hausse tarifaire qui est excessive, injustifiée. Si encore elle était assumée par les fournisseurs auprès de l’opinion, je pourrais peut-être m’en accommoder. Mais vous savez bien, tous qui vous exprimez ici, que c’est le distributeur qui est toujours tenu pour responsable des hausses (d’ailleurs uniquement mesurées dans les magasins). Pas question donc, au moment où je baisse mes prix, d’en voir les efforts contrecarrés par des hausses dont on nous fera porter la responsabilité.
3) Merci pour ce commentaire, Job-jecte. Juste une nuance. Mes collaborateurs me font observer que les marges de Danone ont plutôt baissé ce dernier semestre, même si elles restent à un très fort niveau.
Réponse à fred (30/12/2005)
Puisque vous m’en donnez l’occasion, rectifions donc :
1) Heureusement que votre observation n’est pas fondée. Vous dites que nos adhérents auraient mis la clé sous la porte s’ils avaient vendu à SRP – 2. Allons, ce n’est pas sérieux. Ca fait belle lurette que même chez les autres distributeurs, ce plancher du SRP a été crevé bien au-delà. Vous confondez deux notions : le SRP stricto sensu (en dessous duquel on perd vraiment de l’argent) et le SRP loi Galland qui inclut une marge minimum très confortable (les marges arrière). Bien évidemment, en baissant les marges arrière de deux points, on ne mettra pas les magasins en faillite.
2) Vous parlez des barons ? Eh bien, je vais probablement vous surprendre. Les magasins les moins chers de France (pas simplement à l’interne, mais de toute la distribution) sont les Leclerc de Nantes, de Laval, de Poitiers. Ils sont la propriété des familles fondatrices de notre mouvement. Les anciens adhérents sont aujourd’hui les meilleurs alliés dans l’enseigne pour recreuser les écarts de prix avec les concurrents. D’abord, parce qu’ils ont l’expertise. Les plus jeunes n’ont pas connu « l’avant Galland ». Ensuite, parce qu’ils ont bien compris que la valeur de leur entreprise dépendait moins de la rentabilité immédiate que de l’accroissement de la valeur de leur fonds de commerce (attractivité et fidélité de la clientèle).
3) Quant à nos coûts de structure, ce sont les moins chers d’Europe. Trouvez donc un groupe de distribution (même de hard-discount) dont les structures centrales ne pèsent pas plus de 0,17 % du compte d’exploitation (frais de siège, salaire du président et des cadres, investissements publicitaires corporate et institutionnels inclus ! ! !).
Réponse à Marc BROCHARD (30/12/2005)
Je ne sais pas répondre sur le cas d’espèce que vous citez (chef de rayon traiteur à la coupe…) et si ce que vous dites est vrai, c’est évidemment inadmissible.
En revanche, je peux vous répondre pour les marges arrière. Les demandes effectuées par nos acheteurs sont logiques. Puisque nous ne pouvons pas (ou difficilement) négocier les tarifs, puisque nous ne pouvons pas (selon l’administration) compenser les hausses tarifaires par les seules ristournes, c’est encore sur la coopération commerciale qu’il faut nous battre pour en répercuter la partie supérieure à 20 % dans les prix.
Je suis d’accord avec vous. C’est plein d’effets pervers. Mais avez-vous entendu un seul industriel, pendant le débat parlementaire, pour s’opposer à cette évolution législative ?
Réponse à zombai (23/12/2005)
Pardon de répondre si tard à votre commentaire. Je l’ai transmis, en ce début janvier, au centre E. Leclerc de Saint-Médard-en-Jalles. Vraiment désolé si les faits se sont passés tels que vous me les avez décrits. Je veillerai à ce que vous receviez une réponse du directeur. Merci de votre confiance.
Bonjour monsieur Michel Edouard Leclerc
Je voudrais vous entretenir d'un projet au niveau de la distribution des matières premières dans vos magasins. "LES PETITES BOITES" Farine,sucre,céréales etc... De grand containers a distribution individuelle pour éliminer tous ces paquets plastique carton qui arrivés a la maison finissent a la poubelle enfin qu'on puisse avoir le choix de consommer au mieux pour notre environnement. Facile a mettre en place. Je suis disponible et prète a mettre l'énergie necessaire a ce projet. Confiante en votre éthique
A bientot

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