
Affaire du Fipronil : dernier point d'information ?
Je vous ai tenus au courant tout l'été de l'évolution de ce dossier.
C'était un pari risqué d'endosser une communication volontariste et revendiquée sur un tel sujet, au risque de donner l'impression qu'E.Leclerc était la seule enseigne impliquée dans cette affaire. Mais c'était un risque assumé, comme je l'avais fait il y a plusieurs années dans d'autres cas de crises sanitaires.
Au-delà des polémiques de l'été suscitées par certains industriels, pas toujours à la hauteur des enjeux, je souhaite aujourd'hui publier ce dernier (?) rapport d'étape.
POINT D'ACTUALITE
Il n'y a pas eu de nouveaux retraits de produits depuis une dizaine de jours.
Du côté des marques nationales, il aura fallu du temps mais nous avons enfin obtenu des retours de tous nos fournisseurs (il en manque encore deux). Sur les 501 industriels interpellés par notre centrale nationale de référencement (le GALEC), 499 ont répondu : soit en attestant simplement n'être pas concernés par le problème, soit en nous fournissant des résultats d'analyse.
- Sur le marché du frais : 182 fournisseurs étaient interpellés, 7 avaient notifié au Galec être potentiellement concernés. Au final, les analyses ont rapidement montré qu'ils étaient à l'abri.
- Sur le marché de l'épicerie : 319 fournisseurs ont été interpellés, 317 nous ont communiqué leur position. Parmi tous ceux-là, un seul fournisseur (LOTUS) a officiellement informé l'administration de la contamination d'un de ses produits, qui a été retiré des rayons.
Du côté des marques de distributeurs, fabriquées par la SCAMARK, pas de nouveaux retraits non plus.
Contact consommateurs : s'il y a eu un petit pic d'appels après le 15 août, c'est vite redescendu. Au total sur cette affaire depuis le 8 août et jusqu'à aujourd'hui, nous en sommes à 227 appels reçus dont 96 ont porté uniquement sur les produits retirés.
ET APRES ?
Voilà, je reste méfiant mais je crois qu'on arrive au bout du cycle de révélations. L'histoire dira si j'ai tort. N'empêche, au vu des volumes et du nombre de clients internationaux de ces industriels hollandais, nous avons eu pour notre part très peu de retraits à effectuer.
Maintenant, il va falloir tirer les leçons de cette crise. Tant au niveau de la production que de la gestion des process.
Il conviendra aussi de répondre à ces questions :
- Est-il normal qu'aucune alerte ne nous soit parvenue (rôle de l'administration et des pouvoirs publics) avant l'été alors que l'affaire semble déjà dater de novembre 2016 ?
- Dans la plupart des pays européens, les administrations ne semblent pas avoir exigé de retraits de produits, hormis pour les œufs frais. Excès de zèle français ou négligence européenne ?
- Un temps de réponse moyen de 15 jours pour les fournisseurs ! Et quelques-uns jusqu'à un mois… qu'en aurait-il été s'il y avait eu une grande crise sanitaire ?
Merci à tous pour votre confiance.
2 Commentaires
comme je vous l'ai déjà dit à l'occasion d'un point précédent d'information que vous avez fait sur le sujet, je vous félicite une nouvelle fois pour cette initiative de transparence, reprise par d'autres, heureusement même si ça ne semblait toujours dans un même souci. Quoi qu'il en soit les concernant, et au-delà des polémiques bruyantes sur le sujet, on a su où on allait chez vous, ce que vous saviez et ce que vous ne saviez pas encore, au rythme de l'avancée de vos investigations. Encore bravo.
Karl
Les pouvoirs publics étaient plutôt mutiques, les syndicats en vacances et les médias déversaient leur cargaison habituelle de kérosène sur les braises. Aussi vos points responsables sur ce qui se passaient dans vos magasins étaient plutôt bain béni, y compris pour rassurer sur le risque en matière de santé. Mias comme vous le dites en conclusion de votre billet, il ne serait pas inutile de répondre aux questions que vous posez, juste afin que ça se passe un peu mieux la prochaine fois?
Continuez.