ÉCONOMIE Actus / Débats

Derniers sondages politiques : le Père Noël arrive en tête

Le temps d’un week-end, je me replonge dans la lecture des magazines. J’y redécouvre la semaine politique. Le spectacle est assez désopilant ! Le Père Noël : Après les émeutes et le commentaire de Jacques Chirac à la télé, deux jeunes de banlieue : - « Tu connais la différence entre le Président de la République et le Père Noël ? - Non. - Eh bien, le Président, il n’existe pas. C’est une invention pour faire rêver les petits enfants des banlieues ! » Le Président : Personnellement, j’ai trouvé très creuse son intervention. Opinion partagée ? Hubert Coudurier, dans Le Télégramme, n’a jamais eu de sympathie particulière pour la gauche. Mais il a la dent dure pour le Grand Timonier de l’Elysée : « A force de commenter l’actualité sans la faire, le Chef de l’Etat donne l’impression de ne plus maîtriser la destinée nationale »… « Je ne parle pas de son impopularité relative, mais de son incapacité à rassembler et même à comprendre ». Les lunettes du Président : J’entends encore le rédac chef d’un quotidien national essayer de me convaincre sur la signification du binocle : la vieillesse, l’usure, le besoin de réassurance. Un signe politique, quoi ! Et je vous passe les commentaires psys, façon Minnie Grégoire. Comme celui de Pierre Cardot, député UMP : les lunettes « n’étaient pas le symbole d’un discours du cœur, parce que ça veut dire qu’il lit…(le prompteur) ! ». Tout ça nous aura valu un tiers de page dans Le Figaro du 20/11, pour conclure : « Les lunettes de J.C., une nécessité plus qu’un accessoire ! ». Les lunettes de François Hollande : « Culbuto » lui aussi en porte…des binocles. Et ça ne lui a pas trop mal réussi. Au Mans, dans le grand pot de rillettes, c’est même lui qui a fait la viande alors que les autres ont été réduits en miettes. Ah, ah, d’aucuns imaginaient Porcinet chez le salaisonnier à faire l’andouille. Il s’est révélé excellent tacticien. Il apprend vite ! Faut dire que des coups, il n’arrêtait pas d’en attraper. Mais au Congrès, c’est lui qui a roulé DSK, Aubry et Montebourg dans la saumure. Il porte des lunettes, mais Afflelou devrait lui signer un contrat. Demander le programme : Pour museler son opposition, il a fait ami-ami avec Fabius. Tout cela a un prix. Mais ce n’est pas le PS qui paiera, ce sont les Français. A gauche toute, donc, le Père Noël is back, mais revanchard : retour en arrière sur la réforme des retraites (même Chérèque en est irrité), retour aux 35 heures et heures sup payées le double, renationalisation d’EDF « à cent pour cent » (avec quels sous ?), SMIC à 1 500 euros (les femmes de ménage de la rue de Solférino sont pour !). Le poids des mots, le choc des ego : Vous me direz, tout ça, ce sont des mots. D’ici 2007, il y aura de l’élagage. J’en conviens. Il y aura du boulot. Par exemple, sur la loi de modernisation sociale : on nous promet de dissuader « les entreprises qui licencient aux seules fins de répondre à des exigences financières ou sous la pression de leurs actionnaires ». Diable, y aurait-il d’autres motivations ? Tiens, écoutez ça aussi. Pour encourager la production, « une solution pour taxer les revenus excessifs liés aux importations de masse des produits concurrents des produits communautaires sera mise en place ». Zut, les agriculteurs vont devoir changer les marques de leurs tracteurs ! Rien de mieux qu’un bon petit programme protectionniste pour satisfaire l'ego des éléphants et les rabibocher entre eux! Question style : J’en connais un qui singe Villepin. Plutôt bien d’ailleurs. C’est Montebourg. Il sait manier le discours, celui-là : « Nous n’avons pas voulu ajouter à la défaite de nos convictions le déshonneur d’y avoir consenti ». Comparant ses collègues trahis à des « souriceaux prisonniers des serres de l’aigle » (quoi, Hollande, un aigle ?), le voilà, impérial, désignant « notre parti immobilisé en légion romaine, figé jusqu’en 2007 ». Décalage : Comment ne pas comprendre la flopée de sarcasmes, les envolées de bois verts, et le quasi mépris des éditorialistes étrangers, déjà échaudés par les remontrances présidentielles après la relation des émeutes d’il y a quinze jours. On en prend plein les dents ! Ceci dit, les éditorialistes français y sont allés aussi au karcher : « Le PS ? Un parti vieillissant…déserté par les ouvriers et les employés, mais colonisé par les représentants de la fonction publique et du monde intellectuel » (Jean-Yves Boulic, Ouest France, 21/11)…Un parti qui de conservateur « devient maintenant le parti de la restauration se plaçant à contre-courant…des autres partis socio-démocrates voisins…accroché à une conception jacobine de l’économie. Le PS révèle une défiance non seulement vis-à-vis du secteur privé, mais aussi de la société civile » (D. Reynié, Le Figaro, 22/11). Marketing politique : J’ai bien aimé la métaphore du Nouvel Economiste. Henri J. Nijdam dixit : « Le marché est là (la demande politique), pas le produit ». Le PS « sait ce qu’il ne veut pas : ni social-libéralisme, ni socialisme de rupture ». Mais le socialisme reste « un logiciel à moderniser ». Coquin et malin, Marcel Botton, le PDG de Nomen (création de marques), disserte sur le rapport contenant-contenu : « Très empâté, le noir est désagréable. Il faudrait impérativement affiner le trait. Peut-être colorer le vert des feuilles… ». Il parle du sigle du PS bien sûr. Et la droite dans tout ça : Pas possible de dire qu’elle en sort grandie. Le duel Sarko-Villepin efface les rivalités Sarko-Chirac. Du coup, Sarko ne cesse de se raidir. Je ne parle pas de son revirement tactique concernant la communication de sa vie privée. Je parle du coup de barre à droite. Voudrait-il récupérer les voies perdues de la droite en 2002 qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Pour le coup, c’est le peuple qui chausse ses lunettes. Il reste bouche bée devant cette polémique sur la polygamie : pas très délicat, c'est sûr. Je n’ai toujours pas compris le lien avec nos incendiaires (avoir plusieurs femmes ferait de nous des adeptes du coktail molotov?). A lire l’interview de Bocuse dans L’Expressmag, j’ai des doutes. Il dit entretenir trois épouses. Il explique benoîtement que « cela exige de la santé et une bonne organisation ». Bocuse foutant le feu aux voitures devant son restaurant? J’y crois pas. Le danger : « tous pourris » ? Retour aux banlieues : Nos deux gamins dissertent toujours sur l’arrivée de Noël. - « Tu sais ce qu’ont en commun le Père Noël et le Président ? - Non. - Eh bien, tous les deux, ils sentent le sapin ! » Du Président à la classe politique, il y a des liens qui, s’ils étaient noués, pourraient faire dériver notre démocratie vers les pires des affrontements ! Le mieux, pour désamorcer tout ça, ne serait-ce pas de demander aux Français quels sont les cadeaux qu’ils souhaiteraient trouver dans leurs sabots. Parions qu’ils préfèreraient qu’on leur parle emploi et pouvoir d’achat.

13 Commentaires

les lunettes de Chirac : Diplopie probable, suite de l'AVC
J'en ai vu des blog et des billets aujourd'hui... Mais là chapeau bas! J'ai dégusté!
Un grand moment, j'ai adoré!
Merci
Bonjour à toutes et à tous,
Sur ce blog d'expression libre sur divers sujets, je remarque qu'il y a des billets d'humeur, tant pour le questionneur, que pour les répondeurs...
Enfin c'est normal!...
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'au printemps 2002, nos concitoyens ont élu Jacques Chirac à 83%, alors aujourd'hui il est un peu facile de parler du sapin de Noël, de toute façon, c'est faux car ce sera du chêne ou de l'acajou, mais pour nous tous ce sera pareil, hormis que ce sera peut-être du peuplier!...
Maintenant une question personnelle:
Est-il vrai que le centre Leclerc d'Aubenas en Ardèche, est le plus cher de toute la France. J'ai entendu beaucoup de gens biens le dire ?...
Merci et excellente journée à toutes et à tous.
Guy Maës
Eratum
Des gens bien et non (des gens biens)
Le doigt de ma dactylo a glissé.
Excusez.Merci.
Bravo :D et je pense que (vous) tu es dans la bonne voie : rien ne sert de soutenir ce système moribon et c'est je pense un bon calcul pour l'image de Leclerc : l'époque est aux marques rebelles.
http://www.blogwaves.com/2005/11/le_blog_des_sex.html
Rien à ajouter. Un régal ce billet !
En un mot, RESPECT, sinon bravo.
Oh, Oh !! En pleine forme Monsieur MEL !
De retour sur le Blog après quelques vacances, je me régale toujours autant... J'adore votre Canard Enchainé MELesque.
Sur le fond, tout ce désordre politique est bien triste.
Parfois je mets à réver d'une France plus mature dans ses dirigeants et sa majorité de concitoyens, inspirée par ce qui marche bien chez nos voisins dans les réformes et leurs approches (retraite et sécu chez nos voisins du Nord, répartition public/privée chez nos amis anglosaxons, idem R&D et Services dans notre industrie, etc...).
Allez, on y croit ! Forza Francia !!
Génial ce billet. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ri autant....
En un mot : MERCI
Arnaud souhaitait la VI ème république
Jacquot est de retour à la IV ème
Le p’tit Nicolas entre deux portes, gouvernement et rupture se coince de plus en plus les doigts
et prend de la vil-les pins
Laurent et François nous rejouent la fable du corbeau et du renard
Mais le gouda n’a pas de goût
Les rillettes du ment n’étaient pas fraîches
"bon billet" comme dirait jospin.
J'ignorais que Bocuse était au smic et vivait dans un HLM. Mais bon détail que tout celà non ? En plus où étaient ses enfants pendant les émeutes ??
Quant à hollande est ce vraiment un exploi ce qu'il a réalisé. Au fond tous les ténors socialistes pensent que pour être une force de proposition face à la droite en 2007 mieux vaut une synthèse pourrie à un éclatement du parti...Je n'en ai vu que deux pour dire le contraire, Montebourg et Rocard.
Vous avez dit discrimination positive ?
La même que celle qui empêche un salarié de pouvoir prétendre à un emploi dans un port martime français, s'il n'est pas syndiqué CGT et, ou, fils d'un adhérent CGT ?
La même que celle qui, contrairement à l'obligation faite par les cartes scolaires, permet à tous les enseignants de choisir pour leur enfants les meilleurs établissements ?
La même que celle qui fait que les enfants de cheminots sont prioritaires pour se faire embaucher dans l'entreprise "pépère" de papa ?
Concernant la SNCF et pour en revenir au débat sur le Service Minimum, force est de constater que sa mise en place serait pour le coup une vraie discrimination positive à l'égard de tous les salariés qui sont régulièrement pris en otage au motif qu'ils sont usagers, qu'ils n'ont pas les moyens de résider en centre ville ou qu'ils n'ont pas les moyens de locomotion nécessaire :
En préambule, rappelons qu’une mission de service public peut être remplie, soit par une entreprise publique, soit par une entreprise privée (transports urbains privés, cliniques privées, transports ferroviaires, distribution de l’eau, électricité…).
Ne confondons donc pas la défense du Service Public et la légitime défense des personnels des entreprises, qu’elles soient publiques ou privées !
Et cela, même s’il est évident qu’il est souvent difficile de les dissocier puisque, pour des raisons évidentes de continuité du dit service public, les bonnes conditions de travail des personnels sont essentielles.
Néanmoins, si on se veut, réellement, défenseurs du Service Public, on doit s’interroger sur les problèmes découlant de l’interruption de la continuité du Service Public lors de mouvements sociaux.
Tout d’abord, rappelons que le droit de grève est reconnu par la Constitution et le Droit du travail et puisque, à juste titre, il est interdit de recourir au remplacement d'agents grévistes par du personnel intérimaire, les entreprises prestataires de service public doivent donc assurer la continuité du service par leurs propres moyens.
Par ailleurs, et afin de rester dans les limites imposées par les règles de sécurité, le service minimal, quoiqu’on fasse et quoiqu’on dise, sera toujours jugé insuffisant par les usagers.
Et rendre les grèves sans effets perceptibles reviendrait à enlever aux salariés une bonne partie des moyens dont ils disposent pour se faire entendre.
Pour autant, doit-on, et peut-on, admettre que l’image et la pertinence du Service Public soient mis à mal par une pratique des relations sociales basée exclusivement sur la simple gestion des rapports de force ? Doit-on, en lieu et place d’une politique syndicale articulée autour d’un nécessaire dialogue social, faire de la paralysie des services publics la seule arme pour obtenir satisfaction à de légitimes revendications ? Et pour finir, les services publics doivent-ils tenir lieu d’arènes pour des combats qui ne s’apparentent de près, comme de loin, à rien de syndical ?
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à reconnaître que la culture du conflit affecte la revendication sociale en France !
Pire, le corporatisme syndical y fait de la défense inflexible de ses intérêts, l'expression catégorique et autoproclamée de l'intérêt collectif.
Cette remise en cause de l’intérêt général au profit d’intérêts particuliers affecte les principes de liberté et d’égalité qui sont les fondements même de notre société !
Pour mettre un terme à cette caractéristique sociale - typiquement française - dont on ne peut que constater les dégâts qu’elle engendre sur l’économie et, par déclinaison, sur l’emploi (notamment dans le secteur privé), il faut impérativement mettre en place, si possible par voie d'accord avec les syndicats, un service garanti aux usagers dans tous les grands services publics, et d'abord dans les transports, pour en assurer la continuité en cas de conflit social. En clair, un service minimum !
Or, pour réformer, il faut être deux ! Ce qui est loin d'être le cas à l'heure actuelle étant donné que, pour la majorité des syndicats du secteur public, le simple fait d'évoquer le service minimum revient à porter atteinte au droit de grève.
Et pourtant, à moins d'être hypocrites, reconnaissons qu'il est difficilement concevable de se revendiquer de la défense du Service Public et en même temps d'interrompre à tout va ce dernier, notamment pour des motifs pouvant relever de l’intérêt particulier de syndicats ayant fait de la pratique de la grève leur fond de commerce !
Force est de le constater : Que de fois les grands principes n’ont-ils pas été brandis pour mieux conserver certains avantages acquis. Que de grèves à la SNCF n’a-t-on pas faites au nom de la défense du Service Public !
Quelques pistes de réflexion :
- Ouvrir une négociation sur la notion d'obligation de service public, débouchant sur un texte de loi clair et précis,
- Définir des services minimums dans chaque branche d’activité,
- Parvenir à l'obligation de négocier et de respecter les accords signés (ceci vaut autant pour les patrons, que pour les syndicats),
- Imposer des mesures qui instaurent une qualité de concertation permettant de désamorcer les crises,
- Instaurer un cadre strict du droit de grève à proximité des grandes périodes d'examens scolaires, des vacances estivales, de Noël ou de Pâques,
- Permettre l'expression d'autres formes revendicatives ( ex : la grève du zèle doit être autorisée).
- Reconnaître que le Président de la SNCF, Louis GALLOIS est responsable du statut quo sur la question de la conflictualité à la SNCF.
- Mettre en corrélation les journées de grèves et l’emploi (1)
- Nommer J.P. BAILLY à la tête de la SNCF et lui adjoindre « un baroudeur » genre Loïc le FLOCH PRIGEANT pour que ce dernier empêche que l'entreprise nationale ne devienne, au fil des ans, « la Société Nationale des Cadres Ferroviaires (2) »
- Instaurer une commission de contrôle indépendante et citoyenne chargée de vérifier le bien fondé des choix et orientations de la SNCF et exiger que l'intégralité des comptes réels de cette entreprise soient rendus publiques. Idem en ce qui concerne les grilles de salaires à commencer par celui du Pdg actuel(3)
1) Une journée de grève coûte à la SNCF, donc en partie aux contribuables, la modique somme de 20 millions d'euros, soit, comparativement, environ 900 emplois …
2) Plus de 10 000 postes supplémentaires de cadres ont été créés par L. Gallois en 8 ans, pas étonnant qu’il soit autant apprécié en interne….
3) Selon certaines sources, Louis GALLOIS serait rémunéré (hors frais) 50 000€/mois. Cela fait beaucoup pour quelqu'un qui aura été incapable d'assainir les comptes de la SNCF et incapable d'instaurer un service minimum garanti aux clients. Pire, pour quelqu'un qui, après que l'Etat, donc le contribuable, ait annulé le déficit abyssal de l'entreprise ferroviaire suite aux grèves manipulées de nov/déc 95, aura fait replongé la SNCF dans le même gouffre au motif de satisfaire le désidérata de ses "chères" organisations syndicales maison
Bonjour,
Force est de constater l'actualité du fond de cet article...
Ne nous dispersons plus,ne nous laissons pas impressioner par les faits divers et parlons pouvoir d'achat!

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