ÉCONOMIE Actus / Débats

Journal des 6, 7, 8, 9 et 10 mai 2005

1) Loi Galland : J’organise un point presse la semaine prochaine pour commenter le projet de réforme de la loi Galland. Pour l’heure, ce vendredi, je suis installé à la terrasse d’un café de Saint-Malo et j’essaye de structurer mon argumentaire critique. Il faudra aussi formaliser une contre-proposition susceptible de nourrir d’éventuels amendements. Beaucoup de mes collègues et concurrents rejoignent désormais nos analyses. Nous nous sommes rencontrés ou téléphonés ces derniers jours. Pour eux, ce texte n’est même pas amendable. Il faut tout faire pour le torpiller. Si sur le fond, je partage leur avis, je ne crois pas que l’on puisse rester passif et compter sur un éventuel départ de Jean-Pierre Raffarin au lendemain du 29 mai. D’ailleurs, le Sénateur Gérard Cornu (UMP) a commencé à instruire le dossier avant les débats qui auront lieu début juin à la commission des affaires économiques. Il faut donc assurer la plaidoirie. Monsieur Cornu m’a fait savoir qu’il ne recevrait pas les présidents des enseignes. Il s’en tiendra aux remarques des fédérations et des représentants institutionnels. Drôle de manière d’aborder les aspects concrets du sujet. Problème d’emploi du temps, dit-il ! Soit ! Voilà en tout cas qui me dédouane. Il ne faudra pas venir me reprocher mes prises de parole publiques. 2) Marges arrière : Fleury Michon est une très belle entreprise de charcuterie, leader sur son marché. Il y a six mois, pour relayer Christian Jacob qui dénonçait les marges arrière, ses dirigeants s’inquiétaient publiquement d’une baisse prévisible des résultats du fait des pressions exorbitantes de la distribution. De fait, les marges arrière dans ce secteur dépassent 50 %. Mais alors que je feuillette, entre deux bolées de cidre, quelques numéros récents de revues spécialisées dans le secteur agroalimentaire, je tombe sur la publication de ses derniers résultats. Fleury Michon a enregistré, pour l’exercice 2004, une hausse de profits de 10,86 % pour un accroissement de chiffre d’affaires de 4,7 %. Super ! On comprend pourquoi derrière Christian Jacob, le lobby agro ne veut plus supprimer les marges arrière ! 3) Europe : De retour de week-end, je trouve dans ma boîte aux lettres le texte officiel du traité constitutionnel soumis à notre approbation. Imprimé comme ça, c’est vrai que le torchon est un vrai repoussoir. Je comprends que, dans beaucoup de foyers, le texte va aller illico dans la poubelle, sans possibilité de recyclage. Quel manque de professionnalisme. Quel mépris pour nos concitoyens… Au fait, je vous avais dit qu’à la demande de Matignon, mon groupe avait accepté de distribuer plusieurs centaines de milliers de constitutions dans les magasins. Eh bien, ça ne pourra pas se faire. La passation de marché n’aurait pas été confirmée à temps par le Secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes. Et l’imprimeur (qui confirme) ne pourra pas nous les livrer. C’est fou ce qu’on est mobilisé « en haut lieu ». 4) OGM : Il y a quinze jours, une mission parlementaire émettait soixante propositions pour encadrer les essais et l’utilisation des OGM. Elles devaient faire l’objet d’un projet de loi débattu en juin. Refusant d’adhérer aux harangues anti-OGM, les députés déclaraient qu’il ne fallait pas « baisser la garde ». Ils demandaient une pause sur les autorisations de mises en culture en 2005 et réclamaient que les essais « se fassent dans des conditions plus strictes qu’elles ne le sont actuellement ». Une manière intelligente de répondre aux inquiétudes sans vraiment changer de cap. Eh bien non. C’était trop intelligent pour le Ministre de l’Agriculture. Il a autorisé onze nouveaux essais pilotés par les sociétés PIONEER GENETIQUE, MERISTEME et BIOGEMMA. Ne pas suivre les demandes, pourtant mesurées, des parlementaires, n’est-ce pas donner un argument de poids aux commandos de faucheurs qui font de leur combat un acte politique tout autant que sanitaire ?

62 Commentaires

N'aimant pas intervenir sans proposer de solution valable, notamment si le souciS est sérieux, ce sera mon dernier message sur le sujet. En effet :
Pour ce qui serait une solution radicale au cas aigu de MoiJeJeMoi sur fond de douleurs abdominales chroniques et terrain résigno-agressif qui nous est proposé :
- je ne possède pas de tapette à mouche du coche géante
- l'emploi d'un pesticide, particulièrement adapté, serait encore plus polluant (si c'est possible) que lesdits intermèdes.
Pour ce qui serait une solution palliative, je ne crois pas que la psychanalyse sur blog d'autrui ait été évaluée, donc je ne me prononcerai pas. Mais elle permet de s'exprimer gratuitement sans embêter davantage le lecteur potentiel que le psy : les deux peuvent penser à leurs prochaines vacances ou à leur dernier repas au restau (healthy of course) tout en permettant de croire à celui/celle qui se répand qu'il est entendu/lu attentivement. Alors pourquoi pas ?
Quoique faire profiter plutôt le poisson rouge des passionnants commentaires dont ces échanges bénéficient serait la cerise intellectuelle sur son gâteau de daphnies...
Réponse à brigitte bosio (05/12/2005)
Je partage vos critiques concernant les caddies plastiques. Difficile de les maîtriser. Je crois que le directeur essaie un nouveau système de roues…
Oui, j’aurais certainement plaisir à vous rencontrer dans ce magasin (mais comprenez que je ne m’y balade pas avec une pancarte pour me faire repérer !). Il va bientôt faire l’objet de travaux et d’agrandissement. Un certain nombre des critiques que vous avez émises trouveront certainement des réponses positives.
Et puis, d’accord avec vous…les magasins sont des lieux bien trop tentants pour les enfants ! Nous testons actuellement, dans les galeries marchandes d’une trentaine de magasins, des espaces enfants où les parents, pendant qu’ils font leurs courses, laissent leurs bambins s’initier à l’internet. C’est bien mieux. Mais ce n’est pas une expérience très facile à gérer sur le plan administratif. On en reparlera.
Allons donc ! même sans pancarte, vous êtes certainement repérable très cher. Et je comprends que vous portiez perruque blonde et lunettes noires pour éviter de vous faire coincer entre deux gondoles (ou au rayon BD ?) par une illuminée de mon espèce persuadée de pouvoir – que dis-je, devoir ! - vous apprendre votre métier…
Non je plaisante ; il paraît que nous n’avons pas les mêmes horaires, dommage.
Merci d’approuver ma remarque sur les caddies. Pour les prochains, non fracturables niveau récupération de l’euro ou du jeton, il serait judicieux que le directeur du magasin teste aussi la maniabilité des caddies PLEINS et pas seulement vides…
Je suis ravie d’apprendre que « mon » Leclerc va embellir et toujours aussi disposée à vous faire part de mes remarques et suggestions en amont de ces aménagements.
Les magasins sont certes des lieux tentants pour les enfants mais ce sont surtout des lieux ou des espaces de vie quasi incontournables. Ce doit être joli et passionnant de se dire qu’on participe au quotidien des gens mais aussi à leurs fêtes, leurs réceptions, leur hygiène de vie… et que l’on peut sans doute quelque chose pour améliorer tout cela.
Je suis par mon métier rompue aussi bien à la notion de santé et d’hygiène de vie mais aussi à celle de retours sur investissement(s). C’est pourquoi réfléchir à des » réponses positives » comme vous dites, les plus simples et les plus « rentables » possibles à mettre en œuvre, vraiment d’accord pour en reparler.
Mettre à l’honneur tour à tour vos jeunes créateurs doit être simple et sympa à organiser.
Vous devez disposer d’une mine de super infos sur les habitudes de vos client(e)s réguliers. Exemple : de combien de temps disposent-ils en moyenne pour préparer le dîner le soir ? A partir de cela proposer chaque semaine une liste de menus équilibrés, dont un pourquoi pas plus festif, en détaillant l’organisation à suivre et en détaillant la liste des ingrédients nécessaires par rayon ou en les livrant (je coche : tout pour le menu 1, 3 et 7) doit être envisageable ;
Puis déclinable : agenda des menus de l’année en cadeau de fidélité, participation des clientes pour proposer leur recette et leur timing et gagner des bons d’achats ou que sais-je si leur recette est retenue voire, dans ce fameux espace un peu pot pourri à l’entrée, organiser des démonstrations de sa réalisation…. ???
Améliorer la consommation dans les cadres des lois que l’on vous impose (et dont j’ignore tout), faire participer un petit peu les clients à la vie de leur supermarché, rendre les courses un peu moins « corvée »… il me semble que l’objectif est motivant ??
Je n’aborde pas le sujet de la prise en charge des enfants (vaste chantier et à chaque jour suffit sa peine !) mais on pourra bien sûr.
Bonne soirée
Brigitte
J’ai réfléchi (si, si )
Occuper les enfants pendant que les parents poussent leur caddie me semble effectivement au prime abord une sacrée usine à gaz sur le plan de vos responsabilités ; sans compter qui inscrit qui, récupère qui, les abus en termes de temps où certains parents vous les confieront, j’ai faim, j’ai soif, pipi, je veux maman… bonne chance. Suis curieuse de savoir ce que donne l’expérience menée ? Et surtout si les enfants, ensuite, ne trépignent pas pour avoir un ordinateur sachant que certains bambins ne pourront jamais s’en voir offrir un ?
En tous cas si vous persistez et signez, je me permettrai de vous faire quelques suggestions à la fois d’occupations et de personnes super, d’horizons très divers, avec lesquelles réfléchir aux activités possibles. Car là encore vous connaissez certainement la tranche d’âge concernée, la durée moyenne de remplissage d’un caddie moyen etc. et cela permet des approches très intéressantes qui changeront de la piscine à balles pour clientèle stéréotypée quasi mono culturelle (ce qui n’est pas une critique)
Par ailleurs je vais la prochaine fois vous écrire dans notre magasin commun pour plusieurs raisons :
- si une de mes idées était bonne, je préfèrerais nettement la voir implantée là où je vais, cad là où vous êtes, que par/chez la concurrence
- si les réponses à mes messages émanent, non pas de vous, mais d’un service de com’ bien policé, je préfère que vous puissiez me dire le cas échéant : « ma chère brigitte, merci de cesser de me gonfler (les pages de blog) ; je suis là pour faire du profit et non pas pour lutter contre l’obésité galopante ou favoriser une consommation plus intelligente - chacun son boulot. Allez donc rêver ailleurs »... et bien vous aurez mes coordonnées pour le faire directement sans que cela ne soit divulgué (le service de com’ politiquement correct n’aimerait pas trop, je parie…)
- si par contre vous êtes comme moi (même à un degré moindre, ce serait déjà pas mal) convaincu :
o que la société ne va pas pouvoir éternellement soigner des personnes qui ne se prennent pas du tout en charge elles-mêmes et que traiter hypertension cholestérol, mal aux genoux et au dos par exemple par de multiples interventions thérapeutiques non sans danger est un peu dommage (et coûteux et risqué) alors qu’il suffirait d’éviter de prendre les 5-10 kgs de trop qui induisent tout cela, qu’on peut faire du commerce rentable ET en même temps intelligent et honnête, que la prévention c’est quand même la plus efficace et la plus rentable des options thérapeutiques, et que de toute façon on n’a pas le choix parce que les générations futures n’auront plus les moyens de notre médecine actuelle donc que les inégalités vont s’aggraver
o que vos super marchés à taille humaine (comme celui de Rueil) sont un lieu idéal pour faire passer les messages adaptés et tester leur efficacité (ne serait-ce qu’en suivant l’évolution du contenu des caddies…)
vous pourrez également me le dire et je continuerai à partager avec vous mes dernières lubies (aux quelles l’attente aux caisses et l’observation des caddies alentours donne le temps de s’épanouir)
Bon week-end
Souhaitez-moi un bon zigzagage dans vos rayons
brigitte
Et surtout, de quoi je me mêle pas ....?
De (faire ?) répondre aux e-MEL déposés sur mon bblog manifestement.
Parce que bblg-êne avec ses questions et suggestions précises ? Ou bien par respect de la trêve des superhyper confiseurs ?
Joyeuses fêtes quand même,
Moi je demande au Père Noël de pas être seulement écoutée mais entendue et que quand on m'écrit on en reparlera, on en reparle.
brigitte
La toute douce brigitte aurait-elle eu raison (cf avril 2004) de ne pas croire au Père NoMËL ? Parce que via ce blog elle est cette fois certaine qu'il reçoit ses lettres...
hsmsg15
hW7 8

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