ÉCONOMIE
Actus / Débats
Le manager et l'actionnaire
Rififi chez mon concurrent Carrefour. Des dizaines de pages sur la démission de Daniel Bernard ! Et au final, un portrait en demi-teinte pour commenter (saluer ?) cette sanction du marché. Que de contradictions pourtant ! Daniel Bernard n'a pas besoin de moi pour défendre son bilan. Et trop de gens interpréteraient mon éloge (sincère) comme le coup de pied de l'âne... Et puis, il a commis des erreurs, réagi trop tard, trop centralisé, quand d'autres, comme Auchan ou Casino, cherchaient déjà la parade à la perte de parts de marché. Pourtant ! Comment justifier cette contradiction : économistes, analystes, journalistes éco, volontiers zélateurs et propagandistes de la fonction entrepreneuriale, applaudissent aujourd'hui au retour des gestionnaires, des comptables, des "créateurs de valeur". Les actionnaires ont repris le pouvoir ! Vous allez voir ce que vous allez voir ! Mais quoi, croit-on vraiment que c'est en servant "les dividendes" qu'on va permettre à l'entreprise de regagner la confiance des consommateurs ? Et les actionnaires justement, ne sont-ils pas coupables d'avoir bridé l'agressivité commerciale de Carrefour pendant trop longtemps ? Sans disqualifier par avance les entrants, peuvent-ils mettre en oeuvre une autre stratégie que celle initiée par DB ? Ce débat m'intéresse. Pas simplement parce qu'il s'agit pour moi de jauger la stratégie d'un prestigieux concurrent. Mais parce qu'il est symptomatique d'une évolution d'un capitalisme impatient, zappeur et (comme nous le disions entre nous sur ce blog) décalé par rapport aux demandes des équipes opérationnelles et surtout aux attentes du marché. (A suivre).
22 Commentaires
le zapping chez carrefour n'est pas nouveau. Souvenons nous du départ de Michel Bon a qui, officiellement, on reprochait les résultats. Résultats certe légèrement décevant cette année là, mais qui s'expliquait par le rachat d'Euromarché à un prix trés bas( la suite le prouva) et qui permis de propulser le groupe dans le peloton de tête des hyperdistributeurs. Carrefour dérive des Continent(s)?
Il y a en effet un parallèle entre le départ de Michel Bon et de Daniel Bernard. Mais si l'éviction de Daniel Bernard a un caractère spectaculaire, c'est avant tout parce que cet homme a tellement contribué à modifier l'image de Carrefour, à lui donner sa dimension internationale et sa puissance qu'il semblait à beaucoup indéboulonnable. Du reste, c'est une direction collective qui lui succède. La leçon, en tout cas, doit être méditée par de nombreux dirigeants européens. Ceux qui croyaient que le management avait pris le pouvoir sur l'actionnariat en sont pour leurs frais. John Kenneth Galbraith a tort. Le capital n'a jamais lâché les rênes à ses cadres, fussent-ils retranchés derrière l'apparence "d'une technostructure organisée et efficiente". Un cadre dirigeant, richement salarié, couvert de stock options et de notoriété, ne sera jamais pour les détenteurs de capitaux qu'un salarié ! Il faut le marteler, le répéter, y compris dans nos meilleures écoles de commerce. Réalisme et humilité restent des valeurs sûres quand, à la fin du mois, votre revenu dépend d'autrui.
Carrefour va mal, perd des parts de marché... Qu'à cela ne tienne, les marchés financiers prennent des mesures radicales : le roi est mort, vive le roi ! Mais l'actionnaire s'attaque-t-il vraiment au mal ou à ses symptômes ? En "faisant monter" le directeur financier sur le siège du DG, on s'attaque prioritairemant à la part de marché ou au cours de bourse ? (Et ceci, sans présumer des qualités de quiconque !). On prépare des restructurations financières ou des ré-organisations opérationnelles ? Tout ceci ne doit pas trop vous déplaire, M. Leclerc...
Oui, Enée, ce n'est pas pour me déplaire. Céder des actifs, vendre les meubles accessoires et les galeries marchandes, telle est la stratégie qu'on médiatise dans l'environnement de Carrefour. Mais si l'argent ainsi récolté n'est pas réinvesti sous forme de baisse de prix, c'est évident, il n'y aura pas d'augmentation de part de marché. A suivre, donc.
une question me taraude, en me promenant sur le site, aucune trace d'un quelconque avis de votre part sur l'indemnité de licenciement de votre ex-confrère Daniel Bernard...
Peut etre ai-je mal cherché, mais svp pouvez vous me dire ce que vous en pensez ? Ou est ce trop délicat comme sujet ?
Bon, si je ne suis pas à l’aise, ce n’est pas sur le fond, mais sur la forme. Est-ce vraiment à moi, chef d’entreprise d’un groupe concurrent de participer et d’alimenter le flingage de Daniel Bernard ! Moi, mes comptes, je les règle dans les magasins, avec ma stratégie commerciale. Je ne suis pas du genre à tirer dans le dos.
Mais, puisque vous me posez la question (et vous êtes le seul et le premier), je dirai tout simplement que je ne comprends pas qu’on puisse tenir deux discours : l’un, justifiant toute sorte d’avantages financiers à la classe dirigeante, au motif qu’elle a enrichi l’entreprise. Et de l’autre, un discours restrictif opposé aux demandes d’augmentation de salaires des salariés. C’est là que se situe l’incompréhension, c’est là qu’est l’idiotie.
Contrairement à ce que l’on défend dans une certaine presse, les Français ne sont pas systématiquement jaloux par rapport à la réussite et à l’argent. Encore faut-il que les salariés puissent empocher une part des fruits. Encore faut-il que chacun, dans son métier et dans sa carrière, puisse espérer aussi s’enrichir à due proportion.
Moi, je paie l’impôt sur la fortune depuis trois ans. Je n’en avais jamais espéré tant. Aucun salarié de centre E. Leclerc n’imagine que je vive dans la misère. Je ne fais certainement pas pleurer dans les chaumières. Mais si les résultats des centres E. Leclerc venaient à décliner (je touche du bois), je me sentirais vraiment mal dans ma peau si je devais réclamer d’importantes baisses de coût tout en affirmant de telles prétentions salariales.
Dans cette affaire , il y a de la démesure. Et celle-ci est reçue comme une injustice et une provocation par ceux qui ont tout simplement l’impression d’avoir été floués.
Bonjour M. M E L, -rien à voir avec mon topic précédent :
Je vais très souvent en Italie dont je suis inconditionnel, et je dois bien avouer mes regrets de voir, lentement mais sûrement, d'année en année, la disparition de ces petits commerçants & artisans de centre-ville (villages...)qui faisaient jusqu'alors la différence avec notre pays de commerces rejetés en zones péri-urbaines -souvent affreuses-, et de rue piétonnes envahies par la frite ou le Doner Kebab !
Ceci allant de pair avec le dynamisme dont tout le monde se félicite des Enseignes bien françaises Carrefour, Auchan, Leroy Merlin etc..non seulement implantées autour des métropoles comme Turin, Milan...mais grignotant d'autres zones de population dense (côte adriatique..)
Les italiens qui en sont au stade de la découverte ont l'air de trouver cela très excitant, c'est la plupart du temps ouvert le Dimanche...mais ne vont-ils pas le regretter bientôt ?
Eternel problème me direz-vous... je dois dire qu'un Auchan à Varsovie à Rio ou à Madrid me dérange moins, au contraire, ....
L’urbanisation de l’Italie et l’ancienneté des centres historiques garantissent le maintien d’une implantation commerciale de centre ville attractive. Mais vous devez aussi en convenir. L’offre dans tous ces petits magasins est vétuste. Les conditions sanitaires sont loin d’être irréprochables. Et surtout, les prix sont très très élevés.
C’est la raison pour laquelle je crois inéluctable la modernisation de ce système de distribution. Tout simplement, comme en Espagne et plus qu’en France, je crois, comme vous, qu’ils ne commettront pas nos erreurs à l’excès.
Je surfe sur internet afin d'étudier les offres d'emploi en grande distribution que peuvent proposer les multiples cabinets de recrutement.
C'est alors que je tombe sur votre Blog dont j'ignorais l'existence jusqu'alors.
S'agit-il d'un hasard ou d'une fatalité? on ne le saura jamais.
Bref, je me suis ainsi vu animé par l'envie soudaine de vous laisser ce message car j'ai réalisé aujourd'hui l'impact direct que votre discours pouvait avoir sur ma personne.
Admirant vos qualités de communicant et d'orateur, j'ai toujours apprécié votre clarté, vos opinions et donc votre engagement dans "la lutte contre les prix bas".
Ou tout du moins jusqu'à aujourd'hui: je m'explique
Je travaille actuellement dans un groupement d'indépendants frustrés de ne pas avoir les PDM de son frère ennemi qu'il jalouse plus que tout.
Je suis acheteur chef de produit de Marques nationales et je viens d'apprendre mon augmentation salariale pour 2006 (no coment).
Je viens donc de me prendre de plein fouet les méfaits de la circulaire Dutreil et de sa guerre des prix.
Je ne peux m'empêcher de penser à votre lutte pour la baisse des prix et surtout au retour du "pouvoir d'achat"; car si j'en crois mes patrons vous en êtes le seul responsable ( ce ne sont pas des lumières, je vous l'accorde!), mais bref, je tenais à vous faire part de mon mécontentement.
Cependant, à mon grand désespoir vous venez encore de gagner un client (j'espère que la carte de fidélité y est intéressante).
Cordialement,
David Cairoche
Mousquetaire contrarié!
Wal-Mart jette l'éponge en Allemagne au profit de Metro
FRANCFORT/CHICAGO, 28 juillet (Reuters) - Le numéro un mondial de la distribution, Wal-Mart , a annoncé vendredi son retrait de l'Allemagne en cédant ses 85 hypermarchés déficitaires au groupe Metro , le numéro un allemand, pour un montant non dévoilé.
Le géant américain a décidé de se recentrer sur la Chine et sur l'Amérique du Sud qui offrent à son avis de meilleures perspectives de croissance, en attendant d'obtenir l'autorisation d'exploiter des magasins en Inde.
Ce retrait coûtera cher au groupe américain : un milliard de dollars avant impôt sous forme de charge dans les comptes du deuxième trimestre de l'exercice 2007 alors qu'il a réalisé l'an dernier deux milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le pays.
"Il est devenu de plus en plus évident que, dans le contexte commercial allemand, il nous serait difficile de parvenir à la taille et aux résultats souhaités", a déclaré le vice-président de Wal-Mart Michael Duke.
"Wal-Mart n'y arrivait tout simplement plus", dit-on plus crûment de source proche de l'opération. "Ils fallaient qu'ils partent."
Le groupe américain qui n'a jamais réussi à prendre des parts de marché depuis son entrée il y a huit ans sur ce marché très concurrentiel où le consommateur est plutôt frugal, a reconnu qu'il avait sous-estimé la législation allemande, les habitudes de consommation et les goûts des clients. Il avait déjà fermé plusieurs magasins avant l'annonce de son retrait.
"Ici, les consommateurs sont déjà habitués à obtenir les meilleurs prix. Or, les prix, c'était la seule chose que Wal-Mart offrait aux consommateurs", explique-t-on dans la distribution. "Au début, ils avaient des gens qui accueillaient les consommateurs et emballaient leurs achats. Mais les Allemands n'ont pas adhéré."
UNE BONNE AFFAIRE POUR METRO
Le président du directoire de Metro Hans-Joachim Körber était à la recherche du moyen de faire décoller son enseigne Real en difficulté, un ensemble de 550 supermarchés et hypermarchés dont la moitié situés en Allemagne. Il a précisé que Wal-Mart était "désireux" de vendre et l'avait fait pour un prix inférieur à la valeur comptable.
"Metro reprend les magasins sans la dette", a-t-on déclaré à Reuters de source proche du dossier. "Au bout du compte, Metro est payé pour reprendre ces actifs des mains de Wal-Mart".
Metro inscrira un gain exceptionnel dans ses comptes lié à cette opération. Il n'a rien voulu dire de précis, se contentant de dire que ce gain serait compris entre 10 et 99 millions d'euros.
La Bourse a salué ce qui apparaît comme une bonne affaire pour le groupe allemand. La valeur gagne près de 3% à 45,11 euros dans l'après-midi à Francfort. Au même moment, Wal-Mart prend 1,6% à 44,22 à Wall Street.
"Nous estimons que l'acquisition est intéressante d'un point de vue stratégique", écrit Nils Lesser, analyste chez Merck Finck.
Le patron de Wal-Mart, Lee Scott, avait reconnu dès 2004 lors d'une conférence sur la distribution, que Metro avait un savoir-faire sur ses propres terres que le groupe américain n'avait pas.
"Nous devons mettre chapeau bas devant Körber et Metro, parce qu'ils savent comment gagner de l'argent en Allemagne", avait-il déclaré.
PAS DE RETRAIT DU ROYAUME-UNI
La sortie d'Allemagne est pour Wal-Mart son deuxième retrait en deux mois après la vente de ses magasins en Corée du Sud où là encore, la concurrence est rude pour les distributeurs étrangers. Le français Carrefour a également annoncé son retrait de Corée du Sud au mois d'avril.
En revanche, Wal-Mart dit ne pas avoir l'intention de se retirer du Royaume-Uni où il s'est implanté en 1999 à la faveur d'une OPA sur le groupe Asda.
"Asda va bien. Nous avons fait des changements importants chez Asda sur l'année écoulée et nous constatons des changements qui vont dans le bon sens et des résultats positifs", a indiqué la porte-parole.
Wal-Mart a beaucoup investi dans son développement à l'étranger ces derniers temps, en prenant une participation majoritaire dans le japonais Seiyu, en achevant l'acquisition du brésilien Sonae et en se développant dans de nouveaux marchés en Amérique centrale, au Costa Rica, au Salvador et au Nicaragua.
Le groupe de l'Arkansas prévoit d'ouvrir 220 à 230 magasins cette année hors des Etats-Unis. Au cours de l'exercice fiscal clos le 31 janvier, le chiffre d'affaires réalisé à l'étranger s'est élévé à 62,7 milliards de dollars, soit 20% du chiffre d'affaires consolidé du groupe.
Pour le deuxième trimestre, les analystes visent un résultat d'un milliard de dollars, hors la charge d'un milliard de dollars, contre 2,8 milliards au deuxième trimestre de l'an dernier, selon Reuters Estimates./DRO
le zapping chez carrefour n'est pas nouveau. Souvenons nous du départ de Michel Bon a qui, officiellement, on reprochait les résultats. Résultats certe légèrement décevant cette année là, mais qui s'expliquait par le rachat d'Euromarché à un prix trés bas( la suite le prouva) et qui permis de propulser le groupe dans le peloton de tête des hyperdistributeurs. Carrefour dérive des Continent(s)?
Il y a en effet un parallèle entre le départ de Michel Bon et de Daniel Bernard. Mais si l'éviction de Daniel Bernard a un caractère spectaculaire, c'est avant tout parce que cet homme a tellement contribué à modifier l'image de Carrefour, à lui donner sa dimension internationale et sa puissance qu'il semblait à beaucoup indéboulonnable. Du reste, c'est une direction collective qui lui succède. La leçon, en tout cas, doit être méditée par de nombreux dirigeants européens. Ceux qui croyaient que le management avait pris le pouvoir sur l'actionnariat en sont pour leurs frais. John Kenneth Galbraith a tort. Le capital n'a jamais lâché les rênes à ses cadres, fussent-ils retranchés derrière l'apparence "d'une technostructure organisée et efficiente". Un cadre dirigeant, richement salarié, couvert de stock options et de notoriété, ne sera jamais pour les détenteurs de capitaux qu'un salarié ! Il faut le marteler, le répéter, y compris dans nos meilleures écoles de commerce. Réalisme et humilité restent des valeurs sûres quand, à la fin du mois, votre revenu dépend d'autrui.
Carrefour va mal, perd des parts de marché... Qu'à cela ne tienne, les marchés financiers prennent des mesures radicales : le roi est mort, vive le roi ! Mais l'actionnaire s'attaque-t-il vraiment au mal ou à ses symptômes ? En "faisant monter" le directeur financier sur le siège du DG, on s'attaque prioritairemant à la part de marché ou au cours de bourse ? (Et ceci, sans présumer des qualités de quiconque !). On prépare des restructurations financières ou des ré-organisations opérationnelles ? Tout ceci ne doit pas trop vous déplaire, M. Leclerc...
Oui, Enée, ce n'est pas pour me déplaire. Céder des actifs, vendre les meubles accessoires et les galeries marchandes, telle est la stratégie qu'on médiatise dans l'environnement de Carrefour. Mais si l'argent ainsi récolté n'est pas réinvesti sous forme de baisse de prix, c'est évident, il n'y aura pas d'augmentation de part de marché. A suivre, donc.
une question me taraude, en me promenant sur le site, aucune trace d'un quelconque avis de votre part sur l'indemnité de licenciement de votre ex-confrère Daniel Bernard...
Peut etre ai-je mal cherché, mais svp pouvez vous me dire ce que vous en pensez ? Ou est ce trop délicat comme sujet ?
Bon, si je ne suis pas à l’aise, ce n’est pas sur le fond, mais sur la forme. Est-ce vraiment à moi, chef d’entreprise d’un groupe concurrent de participer et d’alimenter le flingage de Daniel Bernard ! Moi, mes comptes, je les règle dans les magasins, avec ma stratégie commerciale. Je ne suis pas du genre à tirer dans le dos.
Mais, puisque vous me posez la question (et vous êtes le seul et le premier), je dirai tout simplement que je ne comprends pas qu’on puisse tenir deux discours : l’un, justifiant toute sorte d’avantages financiers à la classe dirigeante, au motif qu’elle a enrichi l’entreprise. Et de l’autre, un discours restrictif opposé aux demandes d’augmentation de salaires des salariés. C’est là que se situe l’incompréhension, c’est là qu’est l’idiotie.
Contrairement à ce que l’on défend dans une certaine presse, les Français ne sont pas systématiquement jaloux par rapport à la réussite et à l’argent. Encore faut-il que les salariés puissent empocher une part des fruits. Encore faut-il que chacun, dans son métier et dans sa carrière, puisse espérer aussi s’enrichir à due proportion.
Moi, je paie l’impôt sur la fortune depuis trois ans. Je n’en avais jamais espéré tant. Aucun salarié de centre E. Leclerc n’imagine que je vive dans la misère. Je ne fais certainement pas pleurer dans les chaumières. Mais si les résultats des centres E. Leclerc venaient à décliner (je touche du bois), je me sentirais vraiment mal dans ma peau si je devais réclamer d’importantes baisses de coût tout en affirmant de telles prétentions salariales.
Dans cette affaire , il y a de la démesure. Et celle-ci est reçue comme une injustice et une provocation par ceux qui ont tout simplement l’impression d’avoir été floués.
Bonjour M. M E L, -rien à voir avec mon topic précédent :
Je vais très souvent en Italie dont je suis inconditionnel, et je dois bien avouer mes regrets de voir, lentement mais sûrement, d'année en année, la disparition de ces petits commerçants & artisans de centre-ville (villages...)qui faisaient jusqu'alors la différence avec notre pays de commerces rejetés en zones péri-urbaines -souvent affreuses-, et de rue piétonnes envahies par la frite ou le Doner Kebab !
Ceci allant de pair avec le dynamisme dont tout le monde se félicite des Enseignes bien françaises Carrefour, Auchan, Leroy Merlin etc..non seulement implantées autour des métropoles comme Turin, Milan...mais grignotant d'autres zones de population dense (côte adriatique..)
Les italiens qui en sont au stade de la découverte ont l'air de trouver cela très excitant, c'est la plupart du temps ouvert le Dimanche...mais ne vont-ils pas le regretter bientôt ?
Eternel problème me direz-vous... je dois dire qu'un Auchan à Varsovie à Rio ou à Madrid me dérange moins, au contraire, ....
L’urbanisation de l’Italie et l’ancienneté des centres historiques garantissent le maintien d’une implantation commerciale de centre ville attractive. Mais vous devez aussi en convenir. L’offre dans tous ces petits magasins est vétuste. Les conditions sanitaires sont loin d’être irréprochables. Et surtout, les prix sont très très élevés.
C’est la raison pour laquelle je crois inéluctable la modernisation de ce système de distribution. Tout simplement, comme en Espagne et plus qu’en France, je crois, comme vous, qu’ils ne commettront pas nos erreurs à l’excès.
Je surfe sur internet afin d'étudier les offres d'emploi en grande distribution que peuvent proposer les multiples cabinets de recrutement.
C'est alors que je tombe sur votre Blog dont j'ignorais l'existence jusqu'alors.
S'agit-il d'un hasard ou d'une fatalité? on ne le saura jamais.
Bref, je me suis ainsi vu animé par l'envie soudaine de vous laisser ce message car j'ai réalisé aujourd'hui l'impact direct que votre discours pouvait avoir sur ma personne.
Admirant vos qualités de communicant et d'orateur, j'ai toujours apprécié votre clarté, vos opinions et donc votre engagement dans "la lutte contre les prix bas".
Ou tout du moins jusqu'à aujourd'hui: je m'explique
Je travaille actuellement dans un groupement d'indépendants frustrés de ne pas avoir les PDM de son frère ennemi qu'il jalouse plus que tout.
Je suis acheteur chef de produit de Marques nationales et je viens d'apprendre mon augmentation salariale pour 2006 (no coment).
Je viens donc de me prendre de plein fouet les méfaits de la circulaire Dutreil et de sa guerre des prix.
Je ne peux m'empêcher de penser à votre lutte pour la baisse des prix et surtout au retour du "pouvoir d'achat"; car si j'en crois mes patrons vous en êtes le seul responsable ( ce ne sont pas des lumières, je vous l'accorde!), mais bref, je tenais à vous faire part de mon mécontentement.
Cependant, à mon grand désespoir vous venez encore de gagner un client (j'espère que la carte de fidélité y est intéressante).
Cordialement,
David Cairoche
Mousquetaire contrarié!
Wal-Mart jette l'éponge en Allemagne au profit de Metro
FRANCFORT/CHICAGO, 28 juillet (Reuters) - Le numéro un mondial de la distribution, Wal-Mart , a annoncé vendredi son retrait de l'Allemagne en cédant ses 85 hypermarchés déficitaires au groupe Metro , le numéro un allemand, pour un montant non dévoilé.
Le géant américain a décidé de se recentrer sur la Chine et sur l'Amérique du Sud qui offrent à son avis de meilleures perspectives de croissance, en attendant d'obtenir l'autorisation d'exploiter des magasins en Inde.
Ce retrait coûtera cher au groupe américain : un milliard de dollars avant impôt sous forme de charge dans les comptes du deuxième trimestre de l'exercice 2007 alors qu'il a réalisé l'an dernier deux milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le pays.
"Il est devenu de plus en plus évident que, dans le contexte commercial allemand, il nous serait difficile de parvenir à la taille et aux résultats souhaités", a déclaré le vice-président de Wal-Mart Michael Duke.
"Wal-Mart n'y arrivait tout simplement plus", dit-on plus crûment de source proche de l'opération. "Ils fallaient qu'ils partent."
Le groupe américain qui n'a jamais réussi à prendre des parts de marché depuis son entrée il y a huit ans sur ce marché très concurrentiel où le consommateur est plutôt frugal, a reconnu qu'il avait sous-estimé la législation allemande, les habitudes de consommation et les goûts des clients. Il avait déjà fermé plusieurs magasins avant l'annonce de son retrait.
"Ici, les consommateurs sont déjà habitués à obtenir les meilleurs prix. Or, les prix, c'était la seule chose que Wal-Mart offrait aux consommateurs", explique-t-on dans la distribution. "Au début, ils avaient des gens qui accueillaient les consommateurs et emballaient leurs achats. Mais les Allemands n'ont pas adhéré."
UNE BONNE AFFAIRE POUR METRO
Le président du directoire de Metro Hans-Joachim Körber était à la recherche du moyen de faire décoller son enseigne Real en difficulté, un ensemble de 550 supermarchés et hypermarchés dont la moitié situés en Allemagne. Il a précisé que Wal-Mart était "désireux" de vendre et l'avait fait pour un prix inférieur à la valeur comptable.
"Metro reprend les magasins sans la dette", a-t-on déclaré à Reuters de source proche du dossier. "Au bout du compte, Metro est payé pour reprendre ces actifs des mains de Wal-Mart".
Metro inscrira un gain exceptionnel dans ses comptes lié à cette opération. Il n'a rien voulu dire de précis, se contentant de dire que ce gain serait compris entre 10 et 99 millions d'euros.
La Bourse a salué ce qui apparaît comme une bonne affaire pour le groupe allemand. La valeur gagne près de 3% à 45,11 euros dans l'après-midi à Francfort. Au même moment, Wal-Mart prend 1,6% à 44,22 à Wall Street.
"Nous estimons que l'acquisition est intéressante d'un point de vue stratégique", écrit Nils Lesser, analyste chez Merck Finck.
Le patron de Wal-Mart, Lee Scott, avait reconnu dès 2004 lors d'une conférence sur la distribution, que Metro avait un savoir-faire sur ses propres terres que le groupe américain n'avait pas.
"Nous devons mettre chapeau bas devant Körber et Metro, parce qu'ils savent comment gagner de l'argent en Allemagne", avait-il déclaré.
PAS DE RETRAIT DU ROYAUME-UNI
La sortie d'Allemagne est pour Wal-Mart son deuxième retrait en deux mois après la vente de ses magasins en Corée du Sud où là encore, la concurrence est rude pour les distributeurs étrangers. Le français Carrefour a également annoncé son retrait de Corée du Sud au mois d'avril.
En revanche, Wal-Mart dit ne pas avoir l'intention de se retirer du Royaume-Uni où il s'est implanté en 1999 à la faveur d'une OPA sur le groupe Asda.
"Asda va bien. Nous avons fait des changements importants chez Asda sur l'année écoulée et nous constatons des changements qui vont dans le bon sens et des résultats positifs", a indiqué la porte-parole.
Wal-Mart a beaucoup investi dans son développement à l'étranger ces derniers temps, en prenant une participation majoritaire dans le japonais Seiyu, en achevant l'acquisition du brésilien Sonae et en se développant dans de nouveaux marchés en Amérique centrale, au Costa Rica, au Salvador et au Nicaragua.
Le groupe de l'Arkansas prévoit d'ouvrir 220 à 230 magasins cette année hors des Etats-Unis. Au cours de l'exercice fiscal clos le 31 janvier, le chiffre d'affaires réalisé à l'étranger s'est élévé à 62,7 milliards de dollars, soit 20% du chiffre d'affaires consolidé du groupe.
Pour le deuxième trimestre, les analystes visent un résultat d'un milliard de dollars, hors la charge d'un milliard de dollars, contre 2,8 milliards au deuxième trimestre de l'an dernier, selon Reuters Estimates./DRO