ÉCONOMIE
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Steak haché : Réponse à différents commentaires
J’ai choisi la transparence. Dans les médias, vis-à-vis des administrations, à l’interne…et sur ce blog. Je remercie ceux qui ont exprimé leurs encouragements. Je réponds aux critiques exprimées dans les commentaires, sachant qu’à cette heure, je n’ai pas beaucoup de temps pour étayer les arguments. Ne m’en veuillez pas.
Ma priorité, c’est de garder toute mon énergie pour mobiliser nos équipes et qu’au plus vite, tous les produits potentiellement contaminés soient retirés du marché.
Mais je ne peux, sans réagir, laisser dire n’importe quoi. Je ne suis pas simplement un patron au charbon, j’ai aussi la charge de défendre l’éthique et les pratiques de milliers de salariés. Il est aujourd’hui établi qu’aucun d’entre eux n’a commis de faute et que notre enseigne n’est pas à l’origine de cette contamination.
Ce n’est pas faire injure aux malades ni à leur famille que de défendre le personnel des centres E. Leclerc. 750 salariés s’échinent depuis 3 jours (dont 2 jours théoriquement fériés !) à organiser une opération de rappel sans précédent (par son ampleur et sa rapidité). Je leur dois de repousser quelques allégations des plus grossières. Et par l’occasion, j’apporte quelques précisions.
Sur la contamination et son origine
1) Y-a-t-il eu problème sur la chaîne du froid ?
Non, je ne comprends pas que sur ce blog, on s’obstine à focaliser sur cet aspect des choses. A aucun moment, l’administration enquêtrice n’a trouvé à redire sur notre organisation.
D’ailleurs, les chiffres cités dans les commentaires sont fantaisistes. Rapporté à la fréquence des contrôles, la grande distribution, sans être vertueuse, arrive à des performances bien supérieures à nos voisins européens, notamment de l’Europe du Sud. (J’y reviendrai).
Quant à essayer de nous convaincre qu’avant l’avènement de l’hypermarché, la chaîne du froid était mieux garantie et les contrôles mieux assurés sur les marchés publics et dans le commerce traditionnel…faudrait pas nous prendre pour des billes.
2) Y-a-t-il eu problème sur la qualité intrinsèque de la viande ?
Non, pas de viande importée, pas de viande avariée (comme il a été préalablement dit sur TF1), mais une viande française, issue d’élevages français dont les obligations de traçabilité nous permettent d’en connaître race, origine et nom de l’exploitant. Le steak haché est issu d’avants de bovins abattus, découpés et transformés dans les usines de SOVIBA. Donc pas d’approvisionnement de négoce. La qualité intrinsèque du produit n’a jamais été remise en cause.
3) Y-a-t-il eu absence de contrôle de qualité ?
Chez le fabricant, l’enquête est en cours. Je dispose d’une fiche de contrôle qui n’indiquait aucun problème. Les produits ont été livrés alors que les tests sur les lots s’étaient avérés favorables. Je rappelle que la législation n’impose pas de tels tests (détection des germes E.Coli). C’est nous qui les avons imposés au fournisseur. Pour autant qu’il n’y ait pas eu de falsification à l’usine, le fournisseur lui-même était fondé à livrer au vu des tests.
4) La société SOVIBA est-elle une filiale du groupe E. Leclerc ?
Quelle idée ! La société SOVIBA est le troisième fournisseur français de produits carnés. C’est elle-même une société coopérative, fournisseur notoire de beaucoup d’enseignes de distribution et de restauration. Notre groupe a conclu avec ce fournisseur un accord d’approvisionnement pour nourrir une partie de la gamme « Marque Repère » en steaks hachés. D’autres fournisseurs s’y emploient, et sans problème particulier : Charal, Kermené (société qui, elle, est une filiale de notre groupement d’achat).
Sur la communication
1) A propos du fournisseur
J’ai choisi, comme me le demandent d’ailleurs certains auteurs de commentaires, de ne pas polémiquer publiquement avec le fournisseur. J’ai cité SOVIBA pour informer les consommateurs, mais aussi nos salariés, sur l’origine de la contamination. Je me suis permis de le faire parce que le DG a confirmé, dimanche, à notre cellule de crise qu’à l’analyse, un échantillon témoin s’était révélé infecté. Et je n’ai communiqué qu’après en avoir informé les administrations.
Qu’on ne vienne pas me dire que je me suis « abrité » en invoquant la responsabilité du fournisseur. Si ce dernier l’avait fait de lui-même, je n’aurais pas eu à le citer…
Pour l’heure, j’ai fait suspendre les achats à cette société. J’ai conscience que l’emploi des salariés peut être sérieusement impacté. Mais comprenez qu’il nous faut savoir s’il y a eu faute ou erreur (et action correctrice) avant toute reprise. C’est un minimum.
2) Pourquoi ne pas avoir parlé des autres enseignes ?
Tout simplement parce qu’elles n’ont pas rencontré ce problème d’intoxication. Qu’il soit clair que leurs services de qualité ont procédé à des vérifications. Si je ne les ai pas citées, c’est pour qu’il n’y ait pas confusion et extension d’une psychose injustifiée à l’ensemble de la filière carnée ou au secteur des steaks hachés. Je peux vous dire qu’ils m’en bénissent (j’ai reçu les coups de téléphone amicaux de Michel Pattou, PDG d’Intermarché et de Serge Papin de Système U qui a offert de prêter les services de son organisation si nécessaire).
Sur la relation clients et l’appel à rapporter les produits
1) Les clients possesseurs de carte de fidélité ont-ils été privilégiés ?
Quel esprit tordu faut-il avoir pour aborder le problème sous cet angle !
Selon les magasins concernés, 85 à 90 % des clients ont une carte de fidélité. En souscrivant, ce sont les clients qui nous ont communiqué leurs coordonnées (ils veulent pouvoir profiter de divers avantages promotionnels et d’une relation de proximité avec leur magasin). C’est donc une chance que de pouvoir les contacter dans l’urgence.
2) Les clients sans carte de fidélité
Pour eux, nous avons demandé aux banques l’autorisation d’intervenir auprès de leurs clients, ou qu’elles le fassent elles-mêmes. Tout cela effectué dans le respect du droit des personnes.
Vous pensez bien que, dans ce contexte, pas un seul consommateur ne nous en a fait le procès.
3) Respect des obligations légales ?
Les contrats carte de fidélité ont, bien sûr, fait l’objet de toute vérification légale. Idem quant aux relations avec les banques (accord du GIE CB, destruction a posteriori des fichiers, procédure d’urgence, etc…). Vraiment, il ne faut pas être dans le feu de l’action pour prioriser la question du droit par rapport à celle de l’urgence sanitaire ! ! !
4) Contenu du message consommateur
Nos collaborateurs posent deux types de questions :
1) Existence de syndrome…avec le renvoi éventuel vers le médecin généraliste ou l’hôpital.
2) Possession ou non des stocks de lots incriminés et appel à les rapporter.
5) Les produits retournés sont-ils remboursés ?
Bien sûr, c’est la moindre des choses.
La relation avec les malades
L’état des malades (et le désarroi des parents) est une préoccupation permanente. Nous nous tenons informés via des directeurs d’hôpitaux et le personnel des administrations (santé, DASS). Mais nous n’avons pas de contact direct avec les familles des malades. Même si c’est frustrant sur le plan émotionnel, c’est finalement déontologiquement plus sain. Les malades ont des droits à faire valoir. Il serait catastrophique qu’on puisse interpréter une demande de contact comme une pression déplacée… Pas facile donc.
Je continuerai de répondre, prochainement, aux autres commentaires, notamment sur l’opposition théorique prix bas/qualité et j’argumenterai contre cette idée insensée selon laquelle la modernisation de la distribution a contribué à accroître les risques sanitaires.
51 Commentaires
Co-développement, développement durable, écotourisme... Depuis quelques temps, ces termes reviennent constammennt dans la bouche des élus et dans celle des chefs d'entreprises.
Mais derrière les mots, qu'en est-il réellement ?
L'association Terra Natura (basée à Pordic, dans les Côtes d'Armor), a choisi d'y apporter une réponse, si modeste soit-elle. Une réponse qu'elle décline dans un projet d'écotourisme qu'elle va développer en partenariat avec le peuple maasaï, au sud-ouest du Kenya et baptisé : "Je serai un Maasaï".
Grâce au travail réalisé sur place par la communauté maasaï et à celui effectué en Bretagne par l'association, pour trouver des partenaires, le projet est déjà bien engagé et les premiers touristes ont déjà réservé leurs places pour les séjours qui débuteront au mois de février.
Autour du projet touristique (dont la moitié du chiffre d'affaire reviendra à la communauté maasaï et sera directement injecté dans l'économie locale), l'association entend développer des programmes axés sur l'environnement, la santé, l'éducation...
C'est tout spécialement pour ce dernier que nous nous tournons aujourd'hui vers vous afin de solliciter une demande de partenariat. Nous envisageons en effet de construirre une bibliothèque contenant à la fois des livres en français et en anglais et qui pourra à la fois être utilisée par les locaux et par les touristes. Un projet qui sera mené en collaboration avec l'école située à proximité et qui compte près de 1000 élèves âgés de 6 à 16 ans.
Nous serions vraiment très honorés que vous puissiez nous aider sur ce volet du projet, peut-être par le biais des Espaces Culturels de vos différents établissements.
Nous nous tenons bien évidemment à votre disposition pour vous adresser un dossier complet de ce projet et pour vous le présenter plus concrètement en vous rencontrant.
En attendant une réponse de votre part, veuillez agréer, monsieur, l'expression de notre profond respect.
Dominique Perrot
pour l'association Terra Natura