Comment réagir face à l'explosion de l'inflation en France ?

L'inflation en France est à son plus haut niveau depuis 30 ans. Vous, dans les magasins, vous vous en étiez déjà aperçu, évidemment. La nouveauté, c'est que vos journaux et nos politiques désormais en conviennent.

Vous avez été nombreux à m'avoir soutenu quand j'ai émis ces prévisions dès novembre 2021, sur les plateaux de télévision. J'avais annoncé que Macron irait aux présidentielles avec plus de 4% d'inflation.

J'avais été rejoint par Dominique Schelcher (Système U) et Didier Duhaupand (Intermarché) en anticipant une hausse des prix alimentaires de 10% à Noël.

Malgré les ricanements polis (ou pas !) de certaines corporations, les centres E.Leclerc se sont très vite mis en ordre de bataille. Ils cartonnent aujourd'hui parce que d'autres concurrents ont trop vite relevé leurs prix.

Je réitère ici notre diagnostic : l'économie française finira l'année avec une inflation alimentaire supérieure à 12%. Elle atteint même déjà 16,9% sur les produits frais, soit presqu'autant que... la facture d'énergie. Et dès janvier, ça va tousser, ça va secouer : on risque d'avoir une récession.

Vous comprenez dès lors que ce n'est pas par masochisme qu'on essaie de freiner la hausse des prix de nos fournisseurs. On accepte les hausses légales, comme celles sur les produits agricoles. Pour les autres, les centres E.Leclerc retardent au maximum leur répercussion, prennent sur leurs marges pour casser la spéculation et pour garantir aux clients une sorte de bouclier de stabilité. Pour moi, la bonne politique, c'est de n'accepter des hausses de prix que si elles sont transparentes, justifiées et explicables aux consommateurs par nos collaborateurs et collaboratrices en caisse ou en rayon.

Les groupes politiques s'étaient agités en nous faisant croire qu'ils ouvriraient des commissions d'enquête ou des missions d'information. Plutôt que de nous aider à mieux acheter, les décideurs publics préfèrent en France discuter de la taxation illusoire des super-profits de multinationales dont on ne s'est toujours pas mis d'accord pour taxer ne serait-ce que les "profits ordinaires". J'y crois même plus...

Concrètement, qu'on soit industriel, prestataire de services ou commerçant, il faut réapprendre à acheter moins cher. Dans les cantines, les restaurants, tous les services achats des collectivités comme du secteur privé... Ca doit devenir une culture.

Ce n'est pas un hasard si les 4 enseignes les plus performantes sur le marché français sont E.Leclerc, Aldi, Lidl et Hyper U. Ce sont les moins chers, et de loin : il y a 25% d'écart entre l'enseigne la moins chère (nous !) et les enseignes les plus chères du groupe Monoprix-Casino !

C'est pour ça que Leclerc a relancé son comparateur de prix. Rien à voir avec une pseudo guerre des prix ou des parts de marché. C'est juste qu'on fait le métier : on veut faire en sorte que les produits, même s'ils doivent augmenter, restent accessibles pour nos consommateurs.