Quand l'Autorité de la Concurrence critique la catastrophique loi Egalim !
Hausses des prix : vous vous le rappelez ?! On nous avait fait le coup de "c'est la faute de la guerre en Ukraine", puis on nous a dit que les hausses étaient dues aux pénuries post-covid, à trop de ruptures d'approvisionnement...
Au parlement on m'avait fait un peu passer pour "l'agité du marché"? mais depuis la publication de beaux résultats d'entreprises des transports, de l'énergie ou de l'agro-business, des voix ont suggéré qu'il y avait eu beaucoup de spéculation !
Et voici qu'est publiée une contribution essentielle pour la compréhension des mécanismes de la très importante hausse des prix alimentaires français depuis un an.
Dans le Figaro du 12 juillet 2023, Benoît Cœuré, président respecté de l'Autorité de la Concurrence, n'hésite pas à remettre en cause la loi française, qu'on appelle Egalim.
Cette loi avait initialement pour but de rééquilibrer les relations entre industriels et commerçants, afin qu'une trop grande pression ne s'exerce pas sur le monde agricole. Mais c'est finalement un texte qui a eu "des conséquences anticoncurrentielles, pour des raisons politiques, parfaitement louables, mais sans qu'on en ait fait l'évaluation. Cela devait améliorer les revenus des agriculteurs, mais en 2022, ce sont les marges des industriels qui ont le plus augmenté. cela ne marche pas".
Et, pourtant, paradoxalement, "le Parlement a décidé de reconduire, et même de renforcer ce système avec la loi Descrozaille", qui prolonge l'obligation faite au distributeur d'appliquer une marge minimum de 10% sur l'alimentaire, et de limiter les opérations de promotion sur ces produits courants et, désormais aussi, sur les produits de santé, de beauté, d'hygiène et les détergents.
Donc, il y a bien une question de profit derrière ces hausses de prix. Maintenir ces dispositifs aujourd'hui, avec des hausses de prix alimentaires supérieurs à 15, voire 20 %, c'est pour moi du délire.
Je suis heureux que le président de la plus haute Autorité de Concurrence prenne cette position.
Elle conforte mes propos et ceux de Dominique Schelcher (Système U), de Thierry Cotillard (Intermarché)... et même d'Alexandre Bompard (Carrefour) dans tous les médias.
Manifestement, de nombreux parlementaires ont des raisons... qui ne sont pas toujours corrélées avec celles des consommateurs français. Dommage qu'il faille des émeutes et des pillages pour leur rappeler cette responsabilité. Mais non, je vous le dis, il n'est pas trop tard pour changer les mauvaises lois. On va s'y employer, foi de Leclerc ! ?
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