Crise du porc : malgré les violences E.Leclerc continuera à agir pour la filière
Comme toujours, quelques excités s’en sont pris ce week-end aux parkings d’une demi-douzaine de supermarchés dans les Côtes d’Armor et en Finistère.
Quelques éléments incontrôlés, probablement désespérés, en totale méconnaissance des discussions en cours (ou tout simplement parce qu’ils n’en étaient pas !) ont décidé de faire du foin sans proposer eux-mêmes aucune solution.
Rien de bon ne sortira de cette violence gratuite, surtout pas en ciblant les adhérents E.Leclerc de Bretagne, les plus actifs, les plus mobilisés pour promouvoir dans leurs magasins, dans leur abattoir et dans tout le réseau français de leurs collègues, le cochon breton et ses labels. Ces agités voudraient scier la branche qui profite à nos agriculteurs qu’ils ne pourraient faire autrement. Nous savons qu’ils ne s’excuseront pas. Qu’ils réfléchissent quand même…
Les fondements de la crise (tous les agriculteurs en conviennent) doivent être appréhendés à l‘échelle européenne voire mondiale (écarts de productivité France-Allemagne, distorsions de concurrence, fermeture du marché russe, concurrence chinoise, coûts et volatilité du marché des céréales…).
A cette échelle, la désignation des seuls distributeurs français, comme fauteurs de la crise, ça ne marche plus ! Reconnaissons à Xavier Beulin et à Stéphane Le Foll un réel courage en refusant de poursuivre les polémiques entretenues par leurs prédécesseurs.
Je réaffirme, afin que nul ne puisse dire qu’il l’ignore, la position des adhérents E.Leclerc :
1/ Oui, les E.Leclerc, vendeurs ou acheteurs, ont conscience que la crise est profonde.
a- La capacité de régulation a échappé depuis longtemps au seul Etat français et la voix du pays (politique comme professionnelle) pèse moins dans une Europe élargie.
b- Dans la course à la productivité, l’écart se creuse entre les grandes exploitations et les petites (idem pour le lait). Si beaucoup partagent le même diagnostic quant aux évolutions qui toucheront le monde de l’élevage, personne n’accompagne vraiment les éleveurs et on va vers un drame social.
c- Tout le monde a sa part de responsabilité : les agriculteurs eux-mêmes, le Crédit Agricole (qui a financé sans compter), les coopératives (qui ne jouent plus leur rôle de conseillères ne sont plus que des intermédiaires), les chambres d’agriculture qu’on finance mais qu’on n’entend plus, les politiques et syndicalistes agricoles qui continuent à faire croire que tout le monde peut s’installer sans impératif de taille d’exploitation et d’organisation…
2/ Pourtant face à la crise, j’affirme que tous les acteurs, responsables ou pas, doivent agir. C’est un impératif social, solidaire. C’est une cause française.
3/ Il faut d’abord être à l’écoute, sérier les diagnostics, dissocier la gestion de crise et les réformes structurelles nécessaires.
a- Sur ce dernier point, j’insiste. Les Centres E.Leclerc et leurs collègues d’Intermarché s’opposent au gouvernement à propos d’une disposition de la loi Macron. Ils boycottent l’Etat, mais en aucun cas les professionnels agricoles et encore moins les éleveurs. Messieurs Auffray et Lucas, si prompts à m‘interpeller avant d’envoyer leurs troupes casser du caddie, le savent très bien, et à défaut n’ont pas cherché à s’informer.
b- Les adhérents E.Leclerc ont multiplié ces dernières semaines des échanges avec le monde agricole et agroalimentaire, ainsi qu’avec les organisations du secteur porcin. Ils ont reçu, en Bretagne bien sûr, et au niveau national, des représentants du secteur de l’élevage et de la transformation.
Pour ma part, j’ai rencontré par deux fois, avec des décideurs nationaux d’E.Leclerc, le président de l’ANIA, Jean-Philippe Girard, le président de Coop de France, Philippe Mangin, le bureau des Jeunes Agriculteurs, des représentants d’Inaporc, une dizaine d’éleveurs depuis le salon de l’agriculture… sans compter que, partenaire de la filière porcine via la société Kermené (abattoir, salaison et transformation), les cadres d’E.Leclerc échangent quasi quotidiennement avec les éleveurs ou leurs représentants.
Fin donc, de tout procès d’intention. E.Leclerc est présent, E.Leclerc écoute, E.Leclerc agit.
4/ Nos interlocuteurs, si je résume, font trois demandes, dont une inavouable.
a- La première concerne les sources d’approvisionnement : « achetez français » disent-ils unanimement, « achetez breton » précisent mes compatriotes !
Les centres E.Leclerc ont déjà répondu favorablement. Je confirme, les magasins sous enseigne E.Leclerc s’approvisionnent en France : 95% du porc vendu dans les hypers et supers E.Leclerc est d’origine française (produit, élevé et abattu en France).
J’ajoute que grâce à la mobilisation des adhérents E.Leclerc de Bretagne, l’enseigne se fait fort d’être leader des gammes « Produit en Bretagne » et réussit à « imposer » la présence de gamme de porc breton jusque sur les marchés d’Alsace, de Corse, de Slovénie et de Pologne. Et ils en sont fiers.
b- La deuxième demande est financière : il faut, disent les éleveurs, un vaste plan de financement pour alléger les comptes d’exploitation des élevages, développer la productivité et l’innovation. Et il faut trouver au minimum 300 millions d’euros pour compenser les pertes jusqu’en 2015, sans espoir de retour pour les prêteurs. C’est clair, c’est cash.
Sur ce point, on reconnaîtra que les distributeurs et notamment les adhérents E.Leclerc ne peuvent pas faire grand-chose, si ce n’est qu’on soutiendra le projet auprès des pouvoirs publics. Les coopératives E.Leclerc sont contraintes par un objet social strict et soumis à l’exclusivisme coopératif. Et même si les bretons se sentaient plus concernés, comment justifier une telle implication auprès de leurs collègues alsaciens ou niçois ? Mauvaise piste, donc.
Mais la création d’un fonds structurel de modernisation est une vieille idée. Elle a son antécédent dans le secteur pêche (mais elle remplaçait une taxe). Elle n’a pas fait florès aux yeux de la FNSEA ou du médiateur dans le secteur laitier. Et ici ? Chez E.Leclerc, on n’est pas contre. Mais quelle est la proposition concrète formulée par la profession ? A mon sens, l’idée devrait au moins impliquer les céréaliers (facteurs des coûts d’appro), la transformation agroalimentaire et certainement l’Etat ou les régions. Un projet pour la Banque publique d’investissement ? Qui donne suite ?
c- C’est la 3e idée, celle d’obtenir des distributeurs une entente pour payer plus cher. C’est l’idée la plus implicitement exprimée, et pourtant la plus inavouable car elle est sanctionnable. L’Autorité de la Concurrence vient de le rappeler au bon souvenir des transformateurs de yaourts et…de cochon. Persister dans la volonté d’organiser une entente de prix horizontale ou verticale, conduit à une impasse. Et au vu des dernières sanctions, juste pour info, le montant des amendes dépasserait le niveau des financements recherchés.
i) Je rappelle que les distributeurs n’achètent pas dans les élevages. Leur agent ou leurs abatteurs achètent au marché au cadran, qui fait le cours. Personne ne fait le prix à lui tout seul.
ii) D’accord pour dire que les prix actuels ne sont pas assez rémunérateurs et qu’ils ne couvrent même pas le compte d’exploitation. Mais à ce stade, seuls les pouvoirs publics peuvent intervenir sur les prix. La loi de modernisation agricole les y autorise. Il suffit de « qualifier » l’urgence, de démontrer la crise, pour que s’applique la loi. J’affirme ici que les E.Leclerc ne s’opposeront pas à toute décision de ce type, assumée par les pouvoirs publics.
iii) Par ailleurs Monsieur Le Foll a raison. Lui seul, par un arrêté, peut s’opposer à la publicité ou aux promotions excessives. Encore faut-il que les professionnels se mettent d’accord entre eux : les syndicalistes, reprenant l’inquiétude des éleveurs, sont prompts à les dénoncer, mais les gestionnaires des groupements sont les premiers à les demander lorsque les stocks sont trop importants, comme dans la période qui précédait Noël, où à lui seul E.Leclerc a procédé au dégagement de 20.000 porcs. Quel en aurait été le cours sans ce type d’intervention réalisée à tour de rôle par les groupements et les enseignes ?
Voilà. Je dénonce les violences. Mais les adhérents E.Leclerc, même en colère, confirment par ma voix qu’ils continueront à travailler sérieusement avec les gens du métier, pour sortir de cette panade.
12 Commentaires
La crise, les crises sont réelles et sérieuses, notamment agricoles. Elles se succèdent et se succèderont. Leur prévisibilité est complexe à cerner dans un écosystème qui n'a plus rien à voir avec ce qui a façonné l'agriculture française au sortir de la guerre... Mais est-ce une raison suffisante pour casser, détruire d'autres outils de travail?
Va t-on aller saccager ces exploitations porcines qui ont détruit les nappes phréatiques bretonnes, pollué les plages par prolifération d'algues toxiques et dont on apprend aujourd'hui que non contentes d'êtres des business non rentables elles seraient tenus pas des personnes qui se comportent comme des voyous?
Cela dit, après la pantalonnade à propos des portiques écolos, allez donc expliquer à l'ouest que ce n'est pas par le vandalisme que l'on obtient satisfaction!
Quel gâchis inquiétant que d'avoir sans cesse à rappeler le rôle de chacun, notamment celui d'une autorité publique qui n'en finit plus de n'être ni autoritaire, ni publique : quelle désespérante faillite!
Bonne mer, comme l'on dit par chez vous, le vent forcit!
Certains s'agriculteurs s'en prennent à vous car ils estiment qu'en étant l'enseigne la moins chère en France, vous faîtes des prix bas également sur ces produits aussi ( Le porc) et donc cette politique de prix de pénétration se répercute sur les marges.
Ce que vous ne dîtes pas bien sur aussi, c'est vos conditions d'achat, à quel prix vous achetez au kilos comparativement aux autres enseignes de la distribution?
Pourquoi vous, vous subissez le courroux vengeur de ces éleveurs ? pourquoi pas Casino, Carrefour ..... ? Si comme vous le dites si bien que vous référencez un important assortiment de porcs bretons dans l'ensemble de vos points de ventes en France.
>>>> « INADMISSIBLE » ! déclare Rémy JESTIN, Président de la coopérative bretonne Scarmor qui rappelle que les pouvoirs publics disposent de l’arsenal juridique pour mettre en place un plan de soutien aux producteurs de porc. Lire ici > http://bit.ly/1HLLcJx
>>>> Le billet d’humeur d’Olivier BORDAIS, adhérent E.Leclerc à Landerneau, choqué et en colère, appelle à une prise de conscience collective, pour dessiner les contours d’une nouvelle agriculture. Lire ici >> : http://bit.ly/1JkhLQ5
Encore combien de gladiateurs-agriculteurs faudra-t-il voir continuer de s'exterminer les uns après les autres pour faire cesser ce cirque indigne d'une société dite évoluée? (à moins que le cycle nous ait ramenés deux millénaires en arrière?)
Quand les "grands distributeurs" et les transformateurs, tant privés que dits "coopérateurs", s'accorderont-ils pour réclamer avec nous une réforme courageuse, énergique, susbtantielle et d'intérêt géopolitique , de la politique agricole européenne?
Quand comprendront-ils que les accords de libre-échange doivent laisser la place à la reconnaissance de l'exception agriculturelle afin que le consommateur paie ce qu'il consomme dans le respect de l'orthodoxie économique, i-e en achetant à un prix qui permette aux différents maillons de la filière (pas que les agriculteurs...) de rester dans le circuit économique et d'en être acteurs plutôt que victimes spoliées de la valeur de leur savoir-faire, de leur sueur et de leurs risques?
Ce cri d'alarme n'est qu'un rappel des différents échanges, apparemment stériles, que nous avons eus depuis pas mal d'années.
Bien cordialement
François LUCAS
en son temps (2012 peut-être?) j'avais adressé à votre collaborateur nos propositions pour une PAC sous bonne protection, suite à notre dernière rencontre.
Pour vous simplifier la tâche vous pourrez télécharger le document au lien ci-après:
file:///C:/Users/Utilisateur/Downloads/pac2015.pdf
De manière beaucoup plus synthétique il existe aussi un document que nous avions remis au Président François Hollande en 2013, rédigé pour être accessible à ce dernier:
http://www.coordinationrurale.fr/images/2013-09-27-pac2020-doc-remis-hollande.pdf
Il existe aussi un think tank dont vous avez du entendre parler : Momagri.
Sur leur site vous trouverez aussi des propositions pour une autre politique agricole européenne.
Le Plan d'action commence par une communication de la part des acteurs de la filière ciblant les défauts de la PAC afin de sensibiliser les responsables politiques et de faire prendre conscience à la population de l'importance de ces sujets . Ce serait mieux que cette mauvaise série qui met invariablement en scène les boucs émissaires se renvoyant la responsabilité des difficultés des paysans. Et la chute est toujours la même: le paysan renvoyé à sa niche, avec parfois quelques poursuites judiciaires fatales.
Bien cordialement
Bien évidemment que non, la stratégie d'écrémage de Casino, en particulier celle de Monoprix est volontaire, reconnaissons tout de même les grands efforts entrepris par cette enseigne notamment sur ses hypers Géant.
Je connais très bien votre rhétorique pour avoir travaillé dans le mouvement et surtout pour suivre toute vos prestations télévisées, Je connais aussi très bien la force d'achat du Galec et les qualités d'acheteur des Adhérents.
Je persiste à croire MEL que les diverses attaques que vous subissez régulièrement dans vos magasins ne sont en rien le fruit du hasard. Même si je m'oppose formellement à tout type de vandalisme dans notre société, je peux comprendre la colère de certains de ces exploitants.
Nous sommes des bretons de coeur et des bretons d'action. La mort lente est pour nous insupportable au même titre que l'opprobre.
Or que lit on aujourd'hui sur le site de la scarmor : Bretagneaucoeur
On lit tout simplement qu'il y a les ringards et les modernes. Ceux qui ont tout compris et bien évidemment ceux qui n'ont rien compris. On lit aussi que la violence est inacceptable et pourtant tout le fiel déversé par Mr Bordais en faisant part de son dédain a l'égard de ceux qui tirent le diable par la queue n'est pas de nature à apaiser les esprits.
On mettra ça sur le compte de l'énervement , ça permet parfois de mieux comprendre les réactions des autres.
Je lis aussi ce matin dans ouest france la volonté affichée de ne pas laisser partir a vaut l'eau tout un pan de notre économie et surtout la volonté affichée de rentrer encore plus dans un partenariat très actif. Je comprends les précautions de langage pour ne pas tomber sous le couperet de la loi pour entente mais attention à ne pas "noyer un peu trop le cochon." Leclerc est le leader dans la parole, je ne doute pas qu'il soit aussi, bien sur le leader pour entraîner tous ses collègues distributeurs dans cette juste cause. Il y a urgence à éteindre l'incendie , l'idée d'un fonds multi critères est juste. depuis longtemps les éleveurs le suggère, merci de le reprendre. C'est la seule voie pour combattre le déficit de compétitivité qui est le nôtre par rapport à nos concurrents européens et mondiaux puisque qu'aujourd'hui notre économie a laissé passer le train de la compétition. Les décisions politiques qui ont été prises pour prendre les parts de marché par nos principaux concurrents européens notamment nous ont laissés sur place et bientôt à l'agonie. Jouons donc un peu français ensemble pour sauver l'élevage. Ça n'empêche pas bien sur de réfléchir à l'évolution nécessaire de notre modèle.
Nous en avons déjà parlé alors 'chiche' michel edouard pour aller plus loin que la parole. Une participation active d'Olivier bordais sera la bienvenue bien entendu.
Guillaume Roué, président d'inaporc ( Interprofession nationale porcine )
Nous voudrions, de plus, rappeler à M. LECLERC que les éleveurs qui manifestent et que MEL qualifie de « quelques éléments incontrôlables, probablement désespérés » sont des citoyens avant tout, des gens formés, mais aussi très bien informés qui travaillent beaucoup afin de se réaliser sur le plan professionnel et personnel, qui n’ont eu de cesse depuis 7 ans d’exprimer la situation catastrophique dans laquelle ils se trouvent.
Mais, face à l’immobilisme qui fût leur seule réponse, on peut comprendre qu’ils cherchent à faire entendre leur détresse par d’autres moyens …
En tant que représentants du syndicalisme majoritaire, si nous sommes capables d’organiser des mobilisations massives pour défendre le plus grand nombre, notre rôle n’est pas de contrôler l’ensemble des actions des éleveurs sur le terrain ! Nous ne manipulons pas les éleveurs !
Dans votre expression, vous présentez les raisons qui selon vous expliquent la situation actuelle. Si les évènements internationaux et les distorsions de concurrence que vous évoquez expliquent une partie de la crise, ne prenez pas les éleveurs pour des naïfs !
Ils savent très bien que des solutions majeures sont entre les mains des acteurs de la filière, à commencer par les vôtres !!
C’est pourquoi, votre absence lors de la table ronde nationale sous le prétexte de votre désaccord sur la loi Macron, qui n’était pas l’objet de la réunion, est interprétée par le monde de l’élevage comme une volonté de rester dans l’inaction.
Votre responsabilité dans cette crise est bien réelle !!
Comment expliquez-vous que, en un an, selon l’observatoire officiel des prix et des marges de M. CHALMIN, les prix payés aux producteurs du kg de porc a baissé de 23 centimes alors que, pendant ce temps, les prix aux consommateurs ont stagné ? Où est passé la différence ?
La dictature du marché et la guerre des prix toujours plus bas dont vous êtes l’acteur principal sont en train de ruiner nos filières d'élevage, l’économie de notre territoire !!!
Vous évoquez, de plus, les efforts importants réalisés par les centres Leclerc via Kermené sur l’étiquetage « le porc français » et prétendez que 95 % de la viande de porc commercialisée dans vos magasins sont d’origine française.
Alors, expliquez-nous pourquoi et comment est-il possible de trouver des produits dans vos magasins avec un étiquetage tendancieux sur des saucissons « Marque repère » ou « Nos régions ont du talent » avec un logo qui revendique l’origine France et qui ressemble étrangement au logo « le porc français » ?
N’y aurait-il pas ici une volonté de berner le consommateur ?
Pourquoi ne pas utiliser le logo officiel, doté d’une procédure d’agrément et de contrôle rigoureuse ?
Vous critiquez également les pouvoirs publics et les représentants des agriculteurs sur la politique d’installation mais, encore une fois, M. LECLERC vous méconnaissez réellement la réalité du monde de l’élevage !
Sachez que, si la taille de nos élevages nourrit un débat important au niveau sociétal, leur taille grandissante n'est pas synonyme de compétitivité.
La santé financière des élevages n’est pas proportionnelle à leur dimension !
Il est facile pour ceux qui veulent que rien ne bouge, de chercher les raisons de la crise ailleurs : pouvoirs publics, Bruxelles, commerce international, distorsions de concurrence ...
Il faut surtout penser à rénover les relations commerciales dans la filière ... de l'amont à l'aval ... !!! Les récents propos du PDG de Nestlé sur les méthodes de la grande distribution avec les fournisseurs qualifiées de « pression digne d’une garde à vue » nous incitent à vouloir faire évoluer les choses.
Nous sommes prêts à travailler sur les pistes qui ont été avancées lors de la table ronde nationale mais la situation ne s’arrangera pas si on laisse les distributeurs spolier les éleveurs en toute impunité !
Alors, M. LECLERC, arrêtez vos sermons et belles paroles et passez aux actes !
Soyez convaincu que, sans un retour légitime de la valeur ajoutée vers les producteurs, vous serez avec les autres enseignes de distribution les principaux artisans de la disparition de l'élevage dans notre pays et du déclin programmé de notre région !!!
A quoi bon avoir l'un des outils industriels le plus moderne d'Europe si les agriculteurs « crèvent juste à côté » ????
Je vous félicite pour votre diagnostic et pour vos propositions de sortie de crise ainsi que pour vos propositions de réformes structurelles.
J’attire votre attention sur le faite que les crises il y en aura à répétition tant que nous ne serons pas tous solidaires : du producteur au consommateur à savoir une juste rémunération pour tous et un prix abordable pour le consommateur. Sinon, c’est le consommateur qui sanctionnera, car il n’aura pas ou plus le choix…
Le problème, c’est que l’UE à 28 n’est pas gouvernable et qu’il faudrait éviter de faire nos réformes, « dans le sang et les larmes » comme le disait Jacques Attali. Nous n’avons pas de conseil des sages qui préserve l’intérêt général que ce soit au niveau national, Européen, ou mondial.
La course au gigantisme a ses limites et les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Chacun a sa part de responsabilité. La définition de prérequis concertés par l’ensemble des intervenants pour l’établissement de filières saines et durables sont à ce jour incontournables et devraient s’accompagner de quotas régulièrement réactualisés en fonction des opportunités contractualisées.
Même si aujourd’hui la filière porc a relevé la tête en 2016 et 2017 grâce en partie à la demande chinoise, cette demande est-elle pérenne ?