Les engagements et propositions d’E.Leclerc pour sortir de la crise de l’élevage
Voilà plusieurs semaines que les éleveurs manifestent leur colère sur les parkings des supermarchés, des préfectures et sur la caravane du Tour de France. Ils dénoncent une crise, que chacun a vu venir depuis un moment (j’y reviendrai).
Les causes sont multiples et cibler la seule distribution est absolument inefficace, c’est même contre-productif. A moins de ne rechercher que le coup de com’, faire des distributeurs l’origine de tous les maux, c’est passer à côté du problème et préparer des futures déceptions et de nouvelles colères.
J’ai choisi les colonnes de la presse bretonne pour réaffirmer hier l’ensemble des engagements pris par les adhérents E.Leclerc depuis le début de cette crise. Je les publie également sur ce blog. J’insiste : on est dans le concret, dans le vérifiable et pas dans l’effet d’annonce.
Malgré les inadmissibles violences et la passivité complice des pouvoirs publics, je confirme que les dirigeants et les salariés des centres E. Leclerc tiendront les engagements demandés par les professionnels agricoles, à savoir :
- Marché du porc: Achat massif de porc exclusivement français (et donc breton) par Kermené, abattoir d’E. Leclerc avec pour objectif la revalorisation du cours (5 cents du kilo) chaque semaine et reprise de promotions modérées (pas de prix inférieur à 3 €/Kg) pour relancer la consommation.
- Marché du boeuf : Achat de viande française, revalorisée de 5 cents/Kg supplémentaire par semaine (demande de la fédération bovine).
- Marché du lait: je rappelle que le lait de consommation « Marque repère » est en provenance exclusive de France; achat des produits laitiers, y compris transformés, négociés sur un prix d’objectif de 340 €/ 1 000 Litres.
E. Leclerc est promoteur de « Nos régions ont du talent » et des « Alliances locales » qui donnent du travail à plus de 3 000 PME et TPE. Les adhérents E. Leclerc sont les meilleurs ambassadeurs pour promouvoir ces produits agro-alimentaires partout en France, dans le 1er réseau français d’hypermarchés.
En cette période de crise du pouvoir d’achat, nos crémiers, nos bouchers, nos charcutiers, nos acheteurs et nos vendeurs ont su maintenir brillamment la confiance des consommateurs. Ce n’est pas le moment de les démobiliser.
Mais chacun doit assumer sa responsabilité :
- Les distributeurs ne sont pas responsables des ruptures commerciales avec la Russie, des achats chinois qui font le prix de la poudre de lait, ni de la bourse de Chicago qui cote les céréales.
- Les pouvoirs publics doivent arrêter de désigner des boucs émissaires et proposer une politique agricole nationale qui fédérerait et donnerait de la visibilité aux filières. C’est à l’Etat qu’il appartient de lutter au niveau européen contre les distorsions de concurrence allemandes et espagnoles avec nos producteurs français.
- Les industriels doivent être plus transparents sur leurs approvisionnements. Cela ne sert à rien qu’E. Leclerc et les autres distributeurs soutiennent les cours à la hausse en France, si les industriels profitent des écarts de prix pour acheter en Allemagne !
- Les agriculteurs, en tant que chefs d’entreprise, doivent dire clairement leurs priorités stratégiques : grande exploitation hyper-productive ou PME familiale ? Porc industriel ou porc bio ? Tout cela ne conduit pas au même prix. Ils doivent également répondre à cette question: système d’assistance mutuelle ou fonds de péréquation et solidarité interprofessionnelle ? La contribution de chacun dans la filière en dépend !
Les centres E. Leclerc s’offrent à être des partenaires loyaux dans cette gestion de crise. Mais, pas plus que les industriels ou le secteur de la restauration, ils n’achètent à la ferme.
Les groupements de producteurs doivent mieux organiser les mises en marché. Nous pouvons soutenir la politique commerciale, valoriser les marques et les labels, diversifier les gammes et les prix, promouvoir l’achat patriote, mais pour être partenaire, il faut être accepté comme tel.
J’insiste: la crise est devant nous. La politique agricole va dans le mur. Ce n’est qu’en se respectant et en dialoguant qu’on pourra ensemble, agriculteurs, industriels et distributeurs, œuvrer pour les meilleures solutions.
21 Commentaires
http://www.leprogres.fr/loire/2015/06/26/action-coup-de-poing-des-eleveurs-a-l-hypermarche-leclerc-de-riorges
Le bon sens est décidément la chose du monde la moins bien partagée, le politique n'est décidément pas cartésien!
Mais qu'en pense Julie G.? Ca, c'est vraiment important...
Bon courage à vous MEL, parce que là, une telle démission absolue de l'Etat dans son rôle régulation, on est en Champion's League, ça se visite même!!!
Rassurez vous, l'impôt "Solidarité avec la Grèce" arrive... uniquement pour le commerce?!?!
Pouvez-vous me dire ce que font Nestlé, Charal, Fleury-Michon, Bigard et tous les industriels de toutes tailles de la filière industrielle pour soutenir les cours de la viande?
Merci par avance et bonne journée.
Je découvre votre blog (Intéressant) suite au 20H de France2.
Je voudrais bien savoir en quoi consistent les distordions de concurrence entre la France et l'Allemagne.
Pour quelles raisons les produits de base, lait, viande de porc, viande de boeuf...sont-ils moins chers quand ils sont produits en Allemagne?
Il me semble qu'il faut agir sur ces causes, sinon le différentiel de prix n'est pas tenable à moyen terme.
Tout à fait d'accord avec vous sur l'actuelle communication gouvernementale d'enfumage qui ne résout rien.
Merci d'avance.
A l'étal du rayon boucherie de l'hyper leclerc de plougastel-daoulas, le prix du faux filet à la coupe est passé de 23,8 euros à 25,8 euros le kg de vendredi à ce lundi matin : cherchez l'erreur, où se situe la vérité ?
Ma réaction en ces temps de crise de pouvoir d'achat: j'ai acheté un steak de 110 g au lieu de 120g, ce qui handicape encore plus les éléveurs...
Les politiques ont mis en place un système qui pervertit l 'agriculture: système semi soviétique post guerre, PAC, euro et sa concurrence intestine déloyale et fratricide: on va bien dans le mur, et effectivement on préfère désigner la distribution, cela exonère le politique d'agir. On n'a pas finit de rire, car le Traité transatlantique arrive, masqué, mais il arrive.
D'un côté, les hommes politiques disent vouloir des "prix minimum" , de l'autre, ils condamnent au tribunal les volaillers pour une entente sur les prix minimum!
De mémoire, le seul ministre de l'agriculture qui ait osé dire la vérité aux paysans (et ne pas livrer la GD à la vindicte) est Bruno le Maire. Ceci n'est pas une pub, je ne vote pas et ne compte plus voter.
Concernant les industriels, j'aimerais voir sur les produits transformés une obligation de provenance. On est parfois envahis de messages infantilisants (mangez sain et équilibré, etc etc), mais moi je veux savoir si la viande de mes lasagnes vient de Roumanie ou de France. La traçabilité est là (la DGGCRF et ses sbires sont bien là régulièrement pour nous le rappeler), la faisabilité ne fait pas de doutes.
Les distributeurs doivent prendre leurs responsabilités et arrêter le "category management" et reprendre en main le marchandisage des rayons de LEURS magasins. Je vais extrapoler un peu, regardez le rayon soda, son évolution en 15 ans? Ce n'est pas le consommateur qui l'a voulu, mais COCA. Le rayon biscuits? Mondelez! Le rayon fromage? Envahi de marques markétés à mort (comment oser référencer philadelphia? ce n'est ni pour le goût, ni pour les ventes...) à la qualité médiocre, et de substituts MDD avec souvent, malheureusement, une qualité moindre. Et pour avoir négocié des cahiers des charges de produits MDD, je sais de quoi je parle...
Assumer encore ses responsabilités, c'est aussi vendre Français, lorsqu'on le prétend. Vu aujourd'hui, dans un Super U de Poitiers, Poivrons, Melon (dans une région de production!!!), Nectarines, et j en passe, tous d 'Espagne! En début de saison je veux bien l'accepter, mais là...Ne me dites pas "c'est à cause des prix" j'ai les cotations de ce matin ;)
Résoudre le dilemme, non-extensibilité du monde / masse et prix bas, restera quoi qu il en soit la gageure indépassable de la distribution moderne.
Enfin, les "Jeunes Agriculteurs", parfois, me desespèrent..ils n'ont que trop souvent, de jeune que le nom...ils voudraient encore produire comme papa, ils ne comprennent pas que le monde à changé et va encore changé. Je suis parfois sidéré de leur méconnaissance du monde économique, de leur absence d'idées...
Il m'est arrivé de vouloir acheter en direct à un producteur,membre des JA, qui refusa, c'était trop compliqué, pas assez de volumes...pourtant je lui achetais sa marchandise plus cher qu'il ne l'aurait vendu par ailleurs...quelle fût ma surprise lorsque j'appris qu'il fût l'un des "héros" d'un déversement nocturne sur le parking d'un Intermarché!
Pas de synthèse, pour ma part, mais des exemples, pour étayer vos propos. Bonne continuation pour cet excellent blog, que je devine massivement lu!
http://www.kingofgeek.com/wp-content/uploads/Vache.jpg
La FDSEA et ses supplétifs les JA ne représentent pas les paysans de Haute-Loire : ce sont des lobbys au service des gros céréaliers et des fermes des 1000 vaches ! Ceux qui barraient les routes avec leurs tracteurs à plus de 160 000 euros alors que le francais et la francaise vivent qu avec 1000 euros par mois (pendant que le robot trayait les vaches… matériel importé de l’étranger au frais des contribuables associés ) ne nous ferons pas croire qu’il gagnent à peine le SMIC bien au contraire plus de 2800 euros par mois. Fils ou Filles de paysan, je respecte profondément le travail dur et pénible je ne payerais pas ma viande un centimes d euros plus cher de même que pleins d autres paysans honnetes et integres de ceux qui s’investissent sur leurs exploitations respectives mais faus quand même pas poussé là sa va trop loin… Les autres ne sont que des agitateurs politisés UMPFNPSXTREME pour semer le bordel en France !
( correctes...) pour une société qui évolue correctement en assumant ses obligations et engagements ! preuve d'un énième feuilleton de cris des filières de productions agricoles, le résultats d'années de plans de subventions et de millions d'heures de travaux ni font que trop peu ! les secteurs d'activité sont dans une interrelation politique, commerciale et juridique on ne peut dissocier agriculture d'agro-alimentaire de btp, finances ... le fait que la structuration des marchés doit répondre aux demandes et offres marchés, la législation répond au fait que les secteurs se doivent être solidaire et engagés entre eux avec l'ensemble des partenaires sociaux , par des concertations constructive ( MEL) et pré-établis avec des assurances et garanties de solvabilités des intervenants et de leur pratiques comme activités ! le marché ne doit pas être faussé pour ne pas induire en erreur et favoriser un essor puissant et correct ! On ne peut dissocier l'exigence d'une activité surveillée et contrôlée avec ses sécurités et défenses en accord avec la nation et les citoyens ! les désagrément du manque de contrôle de l'activité doit être comme la crise limitée, et de prévoir des interventions solides pour le rétablissement d'une fluidité qualitative du marchés vers l'ensembles des opérateurs et intervenants comme citoyens , un peu de constructivisme oblige aux hyper - structures et structures solvables et aux accords internationaux avec l'ONU ! il est temps d'avoir une société apaisée et responsable, prospère !
http://www.upr.fr/actualite/eleveurs-dou-vient-le-malaise-quelques-rappels-pour-comprendre
Tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ. ( ALIAS LA NATION DE FRANCE :o) L ENSEMBLE DES CONTRIBUABLES FRANCAISES ET FRANCAIS )
Revenu agricole en 2015 : une hausse globale certes, mais qui masque les difficultés de l’élevage.
Pour lire la suite, cliquez sur le lien suivant :
http://www.chambres-agriculture.fr/outils-et-modules/actualites/article/commission-des-comptes-de-l/
Cordialement,