
Sous-marins australiens : après la claque, redressons-nous et levons le drapeau !
Tout citoyen français ?? a le droit et même le devoir de réfléchir à la défense des intérêts de son pays.
J'y travaille avec les étudiants et les professeurs de l'IRIS, et je trouve ça bien qu'on en parle sur ce site, n'en déplaise à ceux qui vitupèrent contre Internet.
Cette histoire de sous-marins australiens coulés avant d'avoir été construits, c'est quand même une sacrée claque.
Oui, je le dis souvent ici : la géopolitique, c'est pas un truc réservé aux élites. Ca impacte nos emplois, nos revenus, notre sécurité, et notre image à l'étranger, tout autant qu'une médaille olympique ou une victoire à la Coupe de Monde de football.
Il faut tirer des leçons pour faire mieux. Donc je retiens :
1) On avait réussi un super coup en vendant nos sous-marins aux Australiens. On se doutait bien que c'était inhabituel puisqu'on avait qualifié ça de "coup du siècle".
2) Fallait évidemment pas s'illusionner : les Américains, qu'ils s'appellent Trump ou Biden, allaient forcément surenchérir pour ne pas laisser échapper le marché. C'est fait, c'est inélégant, mais ça dit bien la limite d'une alliance, même politique. Il faut que les intérêts convergent, or l'Amérique est à l'heure du repli : "America First".
3) Le monde aujourd'hui n'est pas piloté par une super-puissance, ni même une organisation multi-latérale. Faut arrêter de rêver ! C'est dommage, notamment pour l'application de la Convention Climat, qui reste encore un objectif commun très fragile. Mais nous sommes essentiellement dans des rapports de pouvoir.
Face au futur empire chinois, les USA installent une ligne d'endiguement du Japon à la Corée en passant par Singapour et l'Australie. Allez, convenons-en : la France est loin de ce théâtre d'opération. Les Français iront-ils mourir pour Taïwan ??
4) Du coup, faut être réaliste, continuer à prospecter. L'Europe est notre premier marché et il y a du boulot à faire pour prospérer, et c'est assurément par l'Europe qu'on pourra conforter nos alliances (dialogue Europe-Méditerranée, Europe-Afrique, Europe-Russie, Europe-Inde).
Après la claque, redressons-nous et levons le drapeau. C'est nous qui prenons la présidence européenne. C'est le moment de passer de la vexation à l'offensive. Souverainiste ou fédéraliste, peu importe : l'Amérique et même la Grande-Bretagne rappellent aux Français que seuls, on pèsera peu. Mais puisqu'on reste alliés, retravaillons à notre leadership. C'est l'affaire d'une génération, et alors ?
5 Commentaires
En fait l'affaire est dans le sac kangourou des anglais et des américains ce qui donnera l'occasion aux français de faire la fête du slip kangourou... pendant que l'Australie continuera la danse du feu car pour les canadairs il n'y a pas de sous dans la poche des kangourous
Pour les USA, quelque soit le président en fonction, cela a toujours été America first !
Il suffit de se rappeler des positions américaines à l'aube des conflits notamment Première et Deuxième guerres mondiale. Business is business, fournissons armements et finances et faisons nous payer. Le plan Marshall en est l'exemple ! Ils ne sont rentrés en guerre que contraints et forcés.
Le mot allié est une fumisterie, soyons honnêtes. À leurs yeux, nous petits Européens (qui nous croyons encore puissances), ne sommes rien d'autre que des vassaux, qui devons plier à leur bon vouloir et au gré des événements géo-politiques.
L'OTAN qui n'a pas su évoluer est "en état de mort cérébrale". Quittons la.
Il faut maintenant espérer que les Européens mais surtout leurs leaders arrêtent de se comporter comme des béni-oui-ouïs naïfs et prennent en main les intérêts géo-politico-economiques de notre continent.
Repenser notre défense sans les Yanks, révoquer les accords de Lancaster, car après tout, les Brits sont dans la même optique que les américains (us first), re-industrialiser notre pays (mais pour cela les gouvernements à venir vont devoir arrêter le matraquage taxatif), et envisager un rapprochement avec la Russie afin d'établir plus d'accords commerciaux et dans certaines limites un partenariat militaire.
Vladimir Poutine est ce qu'il est, mais il n'est pas plus pourri qu'un Donald Trump ou d'autres.
Nous avons raté le coche en 1989 à la suite de l'effondrement du mur de Berlin et du bloc soviétique, il n'est jamais trop tard pour bien faire, même si cela doit prendre du temps.
À défaut de mener la danse, nous avons l'opportunité rêvée de redistribuer certaines cartes. Saisissons la ! Démontrons que nous ne sommes pas des marionnettes dans le théâtre de Guignol que Joe Biden et acolytes veulent nous faire jouer.