Diplomatie : ce que je retiens des propos de Thierry Burkhard dans Le Point
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Diplomatie : ce que je retiens des propos de Thierry Burkhard dans Le Point

Thierry Burkhard, chef d'État Major des armées, n'a probablement jamais autant pris la parole dans les médias. Qu'on soit d'accord ou pas avec lui sur l'aveuglement français à la veille de l'invasion de l'Ukraine ou les changements de régime en Afrique, le monde, visiblement désemparé de la diplomatie, est positivement impressionné par la clarté et la pertinence de son propos. Il est cette semaine à la Une de l'hebdomadaire Le Point . J'invite à lire.

Rapidement, au-delà des commentaires sur chaque zone de tension, je retiens la cohérence (le bon sens) de son argumentaire :

1) « Nous avons des compétiteurs, qui peuvent devenir des adversaires, voir des ennemis ».

2) « Durant la phase de compétition, une majeure partie des actions se passe sous le seuil de l'engagement armé, mais concerne tous les autres secteurs de l'activité humaine. Il est donc impératif d'agir dans le champ des perceptions. C'est un travail de longue haleine, quotidien. »

3) « Ces agressions visent le plus souvent à fragiliser la cohésion nationale, centre de gravité de la résilience de nos nations. Un pays où elle serait gravement atteinte deviendrait une proie facile qui pourrait tomber sans combattre. »

4) « On doit se préparer à une guerre de haute intensité, car c'est la meilleure solution pour l'éviter. »

5) « Pour éviter un conflit majeur, il faut afficher sa détermination, il n'y a pas de place pour les faibles... La Russie promeut une désoccidentalisation et la mise en place d'un ordre alternatif. Elle considère que l'emploi de la force est le moyen le plus rapide pour imposer son point de vue. »

6) « Il ne faut pas se préparer à gérer les conséquences des crises ou des guerres : il faut les en empêcher ou en atténuer l'importance. »

7) « Si l'Europe veut demeurer un espace démocratique, elle ne peut pas se désintéresser du sort de l'Ukraine. Aujourd'hui, on ne peut que constater une augmentation de l'incertitude de la posture américaine, même si les liens entre les Américains et les Européens, demeurent fort. »

8 « Le point de sortie de la guerre en Ukraine concerne évidemment plus les Européens que les Américains… Les alliances avec les États-Unis évoluent. Pour l'Europe, l'alternative est simple : soit elle fait partie de la sphère d'influence des autres, soit elle cherche à peser en existant par elle-même. »

Voilà un sujet de géopolitique qui viendra prochainement nourrir mes échanges avec les chercheurs et professeurs de l'institut IRIS dont je découvre la revue des travaux récents : fiers de les cotoyer de plus en plus fréquemment tant la géopolitique impacte notre quotidien !

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