
Je sors d’une réunion avec des responsables de notre approvisionnement en poissons. Evidemment, le sujet du jour, c’est le sort du thon rouge. Et, plus globalement, celui des espèces menacées. Il y a les partisans d’un boycott total et ceux qui prônent une démarche plus progressive. Il y a les purs écolos et ceux que la question sociale interpelle. Mêmes débats que dans la filière bois où la question du sort des populations vivant de la sylviculture reste dramatiquement posée sans qu’aucune ONG, partisane du seul label FSC, n’exprime suffisamment de propositions pour les convaincre de changer de métier.
Concernant la ressource halieutique, le problème est simple : 75 % des stocks de poissons exploités dans le monde sont victimes de la surpêche. «
Empereur », «
flétan du Groenland », «
requin Siki »…huit à dix espèces de poissons, identifiées par plusieurs ONG ou organisations scientifiques, seraient déjà inscrites au tableau des poissons disparus.
Depuis 5 ou 6 ans, les magasins de notre enseigne gèrent l’arrêt progressif de la commercialisation de certaines espèces. La Scapmarée, société coopérative qui approvisionne environ 370 magasins du groupe, a totalement arrêté d’acheter du «
thon rouge » depuis 2007 et la commercialisation, depuis 2008, du «
bar » capturé en pêche intensive en période de reproduction.
Mais si l’écologie est un impératif, la gestion des rapports sociaux suppose qu’on sorte des « effets de posture » et qu’on veuille bien prendre en considération les difficultés de la filière.
Le pêcheur aussi est une espèce menacée. C’est l’emploi, ce sont les revenus, c’est la vie familiale de milliers de personnes touchées par cette mutation qu’il faut prendre aussi en considération.
Les cadres des Centres E. Leclerc qui vivent aux abords des ports de pêche nous le rappellent tous les jours. D’un excès (la surpêche), il ne faudrait pas tomber dans un autre (le boycott) au motif que l’écologie imposerait ses droits, reléguant le social à la notion de dégâts collatéraux.
Pourtant, les pêcheurs ne manquent pas d’arguments. Pourquoi « faire contre » toutes ces populations au travail alors qu’on sait la ressource reproductible et qu’on ne pourra aboutir à une politique de pêche raisonnée sans…les pêcheurs eux-mêmes.
La rigueur scientifique conduit d’ailleurs à des effets pervers. Ils sont écœurés tous ces pêcheurs qui, pour gérer leurs quotas, doivent rejeter à la mer, moribonds ou écrasés, 20 % d’une morue redevenue abondante.
En Bretagne, des adhérents de mon enseigne ont lancé une marque de poisson frais, «
Amiral de Bretagne ». Le logo atteste d’une sélection de produits issus exclusivement de la pêche de bateaux artisans immatriculés au pays.
Ca marche. Ca ne couvre pas l’ensemble des besoins. Mais désormais, 30 % du poisson (hors saumon) vendu dans les centres E. Leclerc de la Scarmor (Finistère, Côtes d’Armor et Morbihan) revendiquent cette étiquette.
Le combat pour la biodiversité doit être le nôtre. Mais si l’on veut la mort du pêcheur, qu’on le dise. Sinon, il faut l’accompagner, l’aider à la reconversion et promouvoir les « bonnes pratiques ».
34 Commentaires
Vous avez encore la bonne réflexion et une véritable prise ne compte et compréhension pour la biodiversité, moi je vous engage à valoriser vos connaissances et expertise pour mieux cerner les cycles de consommations donc les types de produits et la conséquence pas seulement écologique mais bien de comportement de société (thon -baleine ...) où quand comment pourquoi et par une gestion stricte et aussi en se préservant une marge de sécurité confidentielle conditionner par une consommation réfléchie, pratique comme sociétale de parvenir aux meilleurs équilibre et résultats = ratios qualité sacurité cycles de consommation éthique et participation citoyenne moderne !
des boucleirs de protection et de fonctionnement des moyens techniques et pratiques ! pour conclure aerospatial aussi doit aider dans la recherche de nouvelle géographie de daveloppement durable " ne restons pas dans une géographie terrienne trop limitée et redécouvrir de nouvelle géographies des nouveaux Centres Leclerc neufs ... !
AMIRAL pour le poisson !
AMIRAUX aussi pour le reste !
en particulier
http://www.hubertreeves.info/chroniques/pdf_jdm/20080413.pdf
Bien cordialement
Nelly
Tout le monde souhaite un développement durable : il serait bénéfique de retenir la solution progressive pour effectivement donner la possibilité aux pêcheurs de se reconvertir. Mais en leur faisant clairement prendre conscience que cette situation ne durera pas face aux impératifs européens et qu'ils ne doivent pas dormir sur leurs lauriers (malheureusement).
Tchao MEL
Merci à MEL pour tout ce qu'il fait, comme quoi derriere les grandes entreprises, il y a des managers responsables et qu'on peut faire du business, tout en ayant une morale.
dans le meme esprit, quid de la peche a outrance des baleines ? un vrai massacre dans un bain de sang.
J'aime bien savoir que les gens actifs réfléchissent sur les conséquences de leurs actes.
Le bon sens des intervenants de la filière permettra d'éviter une solution politique tout en privilègiant une solution économique durable.
Ce ne serait pas possible d'établir un tourne-over à l'achat ? Je m'explique. S'il y a sur-abondance, acheter en fonction. S'il y a 'sous-abondance', ne pas acheter. Cela permettrait d'orienter les pêcheurs. Mais il faudrait, dans ce cas, qu'il y ait création d'un observatoire...!!! Peut-être IFREMER ?
Tchao MEL
Celui qui est en danger est le Thunnus thynnus alors qu'il exist d'autres espèces de thon dont la chair est également rouge et que l'on peut consommer ... avec modération.
sur les ressources halieutiques précise notamment que:
- la Scapmarée a depuis 2008 arrêté la commercialisation du bar capturé en pêche intensive en période de reproduction
A mon avis, vous jouez avec les mots en faisant différence entre bar de la pêche intensive et bar de ligne
- pourtant les deux ne sont ils pass des bars sauvages
Pourriez vous préciser quels sont les 370 magasins QUI SONT livrés 5 jours sur 7
A lire sur le site de Greenpeace concernant votre enseigne, merci d'apporter une explication à ce double langage ... Pêche industrielle = Pêche artisanale ?? Ou est ce que je ne comprends pas bien ? Les 28 thoniers senneurs français sont des artisants ou des industriels? Ou bien est ce que les industriels ne sont que les thoniers senneurs étrangers ? Merci de clarifier votre campagne de pub pour lever le doute ! Achetez vous le thon des 28 senneurs français? si non mettez le en caractère lisible et clair qu'il n'y ai pas ambiguité ...?
l'utilisation des termes scientifique est une très bonne chose pour l'identification des espèces mais elle répond à une graphie précise: le nom de genre (le premier) commence par une majuscule et le nom d'espèce (le second) par une minuscule. Pour l'homme, c'est la même chose, vous devez le nommer Homo sapiens (et ajouter piscatorius comme sous-espèce ou spécification) car comme tout animal, il porte un nom scientifique. Meilleures salutations
Roger Miniconi ichtyologiste, expert pêche Méditerranéenner auprès de la Commission Européenne.
Vous avez encore la bonne réflexion et une véritable prise ne compte et compréhension pour la biodiversité, moi je vous engage à valoriser vos connaissances et expertise pour mieux cerner les cycles de consommations donc les types de produits et la conséquence pas seulement écologique mais bien de comportement de société (thon -baleine ...) où quand comment pourquoi et par une gestion stricte et aussi en se préservant une marge de sécurité confidentielle conditionner par une consommation réfléchie, pratique comme sociétale de parvenir aux meilleurs équilibre et résultats = ratios qualité sacurité cycles de consommation éthique et participation citoyenne moderne !
des boucleirs de protection et de fonctionnement des moyens techniques et pratiques ! pour conclure aerospatial aussi doit aider dans la recherche de nouvelle géographie de daveloppement durable " ne restons pas dans une géographie terrienne trop limitée et redécouvrir de nouvelle géographies des nouveaux Centres Leclerc neufs ... !
AMIRAL pour le poisson !
AMIRAUX aussi pour le reste !
en particulier
http://www.hubertreeves.info/chroniques/pdf_jdm/20080413.pdf
Bien cordialement
Nelly
Tout le monde souhaite un développement durable : il serait bénéfique de retenir la solution progressive pour effectivement donner la possibilité aux pêcheurs de se reconvertir. Mais en leur faisant clairement prendre conscience que cette situation ne durera pas face aux impératifs européens et qu'ils ne doivent pas dormir sur leurs lauriers (malheureusement).
Tchao MEL
Merci à MEL pour tout ce qu'il fait, comme quoi derriere les grandes entreprises, il y a des managers responsables et qu'on peut faire du business, tout en ayant une morale.
dans le meme esprit, quid de la peche a outrance des baleines ? un vrai massacre dans un bain de sang.
J'aime bien savoir que les gens actifs réfléchissent sur les conséquences de leurs actes.
Le bon sens des intervenants de la filière permettra d'éviter une solution politique tout en privilègiant une solution économique durable.
Ce ne serait pas possible d'établir un tourne-over à l'achat ? Je m'explique. S'il y a sur-abondance, acheter en fonction. S'il y a 'sous-abondance', ne pas acheter. Cela permettrait d'orienter les pêcheurs. Mais il faudrait, dans ce cas, qu'il y ait création d'un observatoire...!!! Peut-être IFREMER ?
Tchao MEL
Celui qui est en danger est le Thunnus thynnus alors qu'il exist d'autres espèces de thon dont la chair est également rouge et que l'on peut consommer ... avec modération.
sur les ressources halieutiques précise notamment que:
- la Scapmarée a depuis 2008 arrêté la commercialisation du bar capturé en pêche intensive en période de reproduction
A mon avis, vous jouez avec les mots en faisant différence entre bar de la pêche intensive et bar de ligne
- pourtant les deux ne sont ils pass des bars sauvages
Pourriez vous préciser quels sont les 370 magasins QUI SONT livrés 5 jours sur 7
A lire sur le site de Greenpeace concernant votre enseigne, merci d'apporter une explication à ce double langage ... Pêche industrielle = Pêche artisanale ?? Ou est ce que je ne comprends pas bien ? Les 28 thoniers senneurs français sont des artisants ou des industriels? Ou bien est ce que les industriels ne sont que les thoniers senneurs étrangers ? Merci de clarifier votre campagne de pub pour lever le doute ! Achetez vous le thon des 28 senneurs français? si non mettez le en caractère lisible et clair qu'il n'y ai pas ambiguité ...?
l'utilisation des termes scientifique est une très bonne chose pour l'identification des espèces mais elle répond à une graphie précise: le nom de genre (le premier) commence par une majuscule et le nom d'espèce (le second) par une minuscule. Pour l'homme, c'est la même chose, vous devez le nommer Homo sapiens (et ajouter piscatorius comme sous-espèce ou spécification) car comme tout animal, il porte un nom scientifique. Meilleures salutations
Roger Miniconi ichtyologiste, expert pêche Méditerranéenner auprès de la Commission Européenne.