Tascom, assignations, injonctions structurelles, amendes administratives, loi Macron : stop ou encore ?

Je suis impressionné depuis quelques jours que je rencontre décideurs politiques et hauts fonctionnaires. La mécanique politique s’emballe mais vit en vase clos, et nombre de parlementaires, qui sont extrêmement sollicités, découvrent a posteriori les conséquences de décisions votées à marche forcée par leurs collègues la nuit précédente.

Et surtout, malgré les propos lénifiants réitérés depuis plus de dix ans, les études d’impact manquent ou sont incomplètes et non contradictoires. D’ailleurs, l’opinion des professionnels concernés par les mesures envisagées n’est même pas sollicitée au préalable !

J’avoue qu’il est assez surréaliste d’entendre certains de mes interlocuteurs m’expliquer comment l’ouverture des magasins le dimanche va créer de l’emploi dans l’enseigne E.Leclerc, sans même penser à nous demander notre avis sur le sujet ! Après tout, nous ne représentons qu’un peu plus de 100.000 emplois…

Surréaliste aussi d’entendre un autre interlocuteur nous expliquer que la guerre des prix tue l’emploi, et que l’amendement Brottes permettra de renforcer la concurrence sur les prix. Il ne se rend même pas compte de ses propres contradictions.

Assez déstabilisant aussi d’en entendre un autre me dire que la mobilité recherchée des indépendants n’affectera pas la solidité de nos structures associatives (il parle pourtant lui de les fragiliser), et cela alors même qu’il a sous les yeux les propos du président du Crédit coopératif qui s’alarme des conséquences financières sur le secteur.

Peine capitale

Et que dire d’amendes à 5% du chiffre d’affaires, pour sanctionner théoriquement un déséquilibre économique dont tout le monde parle sans le définir objectivement.

Avec une telle épée de Damoclès (« une peine capitale » écrit Yves Puget), espérons qu’il se trouvera quand même un ministre pour se demander si un distributeur aura vraiment intérêt à prendre le risque de travailler avec des PME françaises…

Assignations

C’est par l’AFP que le gouvernement annonce que deux distributeurs vont recevoir des assignations. Chacun appelle l’autre, tout le monde s’attend à en recevoir une. La ficelle est tellement grosse…on nous rejoue la même partition précédemment signée par Lefebvre, Novelli, Moscovici…

Si c’est fait exprès, on touche le fond. Et si ce n’est pas intentionnel, c’est quand même vachement suspect ! Quelles que puissent être les motivations et les enseignes concernées, n’allez pas me dire que ça ne pouvait pas attendre la fin du round des négociations commerciales (28 février) et celle du salon de l’agriculture.

Remarquez, c’est une manière de faire de la politique à pas cher. Y a plus d’argent pour la PAC, faut bien donner en pâture quelque chose.

Rayon-Boissons cartoonise

En attendant, je réceptionne avec plaisir le clin d’œil plus léger du journal professionnel Rayon Boissons.  Le temps d’une Une, me voilà bras-dessus bras-dessous, et joue-contre-joue, avec Jean-Charles Naouri.

Pas sûr que le coup de crayon soit à notre avantage, mais il aura introduit une bonne dose d’humour dans cette atmosphère bien polluée.

Prompt rétablissement à Georges Plassat

 La concurrence a beau être rude et les petites phrases parfois assassines, tout cela doit rester dans le champ professionnel. J’ai de la considération pour mes concurrents et les hommes de conviction. Aussi, c’est bien sincèrement que je souhaite à Georges Plassat de pouvoir reprendre le match au plus vite.

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