Très bonne interview, excellent franc-parler, et vraie interpellation aux politiques : Serge Magdeleine, DG de LCL, écrit à lui tout seul, dans le JDD, un programme transpartisan que tous les entrepreneurs appellent de leurs voeux.
Dans le brouhaha généré par le débat budgétaire à l'Assemblée Nationale, il n'est pas facile de plaider contre les taxes et les impôts quand soi-même on est considéré comme "premier impacté".
Alors, quand c'est un banquier, LCL, avec qui je suis partenaire sur le Tour de France, je revêts vite mon Maillot à Pois et le rejoins pour l'essentiel ! 😁 😄
1) En substance, il rappelle qu'en 15 ans, on est passé de la création de 250.000 entreprises par an à un million l'an dernier.
2) Toutes ces boites, les jeunes comme les seniors, ont reçu ces 3 dernières années des injonctions très contraignantes, énergivores et mobilisatrices de capitaux. Il faut d'urgence décarboner (avec une espérance de retour sur... 20 ans ?), accélérer la transition énergétique et la transformation digitale.
3) Qu'on soit PME, ETI, du secteur agroalimentaire, BTP, logement ou distribution, on est tous partis avec ce GPS, mais sans que Etat, collectivités locales et entreprises n'aient été consultés sur leur rôle, leur partition respective et leur contribution financière.
Alors on comprend avec Serge Magdeleine que si la France des entrepreneurs doute, c'est de voir l'Etat et les parlementaires venir les chercher pour boucher les trous d'un budget foireux. La France n'est pas en faillite (ça c'est moi qui le rappelle !), son économie fait mieux que l'Allemagne, ce qu'il nous manque c'est un horizon. Quand à Paris on nous fait le coup du panier percé, à Bruxelles on nous mobilise pour emprunter collectivement 800 milliards par an (rapports Draghi et Letta). C'est inaudible pour qui veut entreprendre en France.
C'est bien que ce soit un banquier d'entreprise qui le rappelle. Rien d'idéologique ou même de poujadiste dans ces propos : les entrepreneurs sont volontaires mais, s'il vous plait, épargnez-nous les vaudevilles politiques et les dramaturgies de court-terme alors qu'il nous faut, pour longtemps et massivement, investir, investir, investir... pour éviter le déclassement dans la compétition internationale.
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