SOCIÉTÉ Santé

L’Autorité de la concurrence, les centres E.Leclerc et les médicaments

L'Autorité de la concurrence (ADLC) a décidé de mener en 2013 une enquête pour examiner le secteur de la distribution du médicament (cadre législatif et réglementaire) afin d'identifier d'éventuels obstacles à son bon fonctionnement concurrentiel.

Après avoir été auditionnés par l’Autorité avant l’été, nous rendons publique aujourd’hui notre contribution, afin d’être totalement transparents sur notre démarche. Cela permettra aussi de démonter certaines rumeurs que l’on nous prête sur nos intentions, nos ambitions, nos positions !

Ainsi, vous y découvrirez :

• Que nous avons un projet de santé qui ne se résume pas à la seule délivrance de médicaments, même si ceux-ci en font partie.

• Que nous ne nous opposons pas au monopole pharmaceutique, mais seulement au monopole officinal pour les médicaments dits OTC.

• Que contrairement à la rumeur, nous ne réclamons pas le droit à pouvoir vendre des médicaments dans les rayons de l’hyper entre deux boîtes de petits pois, mais bien dans des espaces dédiés (nos parapharmarcies) et sous le contrôle des docteurs en pharmacie qui travaillent pour le Mouvement E.Leclerc.

• Que nous réclamons la création d’une section « Pharmaciens de parapharmacie » au sein de l’Ordre des Pharmaciens, car il est incompréhensible que les « docteurs en pharmacie » travaillant pour le Mouvement E.Leclerc ne puissent pas se prévaloir du titre de « pharmacien », alors même qu’ils ont suivi les mêmes études, subi les mêmes examens et qu'ils suivent les mêmes règles déontologiques…que leurs collègues travaillant en officine, en laboratoire, en industrie, à l’hôpital ou comme grossistes-répartiteurs.

• Qu’études internationales à l’appui, il est avéré que l’ouverture de la vente de médicaments OTC aux parapharmacies, comme ça a été le cas dans de nombreux pays européens, permettrait de faire baisser les prix des médicaments non remboursés.

• Que le chiffre d’affaires généré par la vente de médicaments OTC par les Centres E.Leclerc n’est pas décisif pour notre activité (200 millions d’euros contre 40 milliards de CA annuel pour le Mouvement E.Leclerc…) et que les centres E.Leclerc sont donc dans une approche plus « servicielle » que commerciale.

Les mentalités évoluent. Dans le cadre de la loi consommation actuellement en débat au Parlement, un amendement sénatorial est venu proposer la libéralisation de la vente des tests de grossesse et des produits d’entretien de lentilles. Cela faisait 30 ans que nous le réclamions...

C’est un premier pas, qui était attendu.

On peut aller encore plus loin. Ainsi, pourquoi, dans le cadre d’une politique volontariste de lutte contre le tabagisme, n’envisagerait-on pas d’élargir cette libéralisation de produits frontières aux substituts nicotiniques par exemple ?

A suivre donc…

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5 Commentaires

Pourtant Marisol Tourraine à encore récemment dit non à la vente en parapharmacie... Mais je ne doute pas que c'est un non de plus qui vous découragera
Salut Mel!
Alors que le pouvoir d'achat est plus que jamais fragilisé, le consommateur a besoin de se procurer les médicaments au juste prix et de manière sécurisée. Avec l'ouverture du marché de la vente de médicaments via internet et la reconnaissance par les autorités que de faux médicaments sont proposés à la vente par ce canal, la vente en officine discount des médicaments avec une enseigne à forte image de prix mais aussi de qualité est une alternative sécurisante pour les clients obligés de serrer leur budget santé. Je soutiens votre projet.
Bonjour Monsieur Leclerc,
ravi de constater que vous poursuiviez votre combat à l'égard de la vente de médicaments hors des officine et ceci en militant contre le monopole officinal mais pour mieux valoriser le monopole pharmaceutique

Souvenez-vous, en début d'année, nous en parlions déjà sur votre page ;
Vous, en tant que distributeur, avanciez l'idée d'une baisse des prix et d'une meilleure accessibilité . Moi en tant que pharmacien, reprochais un monopole officinal (dispensation de la vente en pharmacie) destructeur du monopole pharmaceutique (vente des médicaments par un pharmacien) étant pourtant le plus fondamental de ces 2 monopoles.

Vous me répondiez à l’époque que même si nos combats avaient la même finalité , chacun devait "combattre" de son côté . Pourtant vous semblez vous rapprocher de ma méthode et de mes doléances , celles-ci étant plus légitimes ou plus avérées que les vôtres.

En effet , vous revendiquiez une meilleure accessibilité et une baisse des prix .
Or la meilleure accessibilité aux médicaments qui serait attendue par la vente dans environ 500 points de vente supplémentaires ne tiendrait que dans la mesure où ce nouveau canal de vente ne viendrait pas pénaliser le réseau officinal en place (avec ces 22.000 officines )...déstabilisation qui n'est pas improbable ; la vente de médicaments sans prescription représentant plus de 10% du CA des officines , officine dont l'état économique est plus que précaire (cf PLFSS précédents , conjoncture et tarification inadaptée; marge sur le médicament vs honoraire de dispensation).
D'autre part, vous mettiez en évidence la possibilité d'une diminution des prix qui est une attente légitime mais difficilement prouvable ou créant une distorsion de concurrence .

Or vos 2 arguments présentent le désavantage d’être moins urgent ou avérés que les miens .
En effet , et vos orientations actuelles prouve mes propos , le vrai point le plus défendable et urgent à défendre est la qualité de dispensation (avant même les prétendues baisse de prix ou augmentation d'accessibilité ), bien qu'elles découleraient de la vente des médicaments hors du monopole officinal.

Je vous parlé à l'époque de ce monopole officinal qui préjudiciai au monopole pharmaceutique . Monopole officinal qui détruit la profession de pharmacien, en limitant les obligations d'emploi de pharmacien et en se satisfaisant d'un dumping social en confiant la vente des médicaments a des étudiants , préparateurs , apprentis voir de simples vendeurs .
Monopole officinal , qui du fait des contraintes d'installation (installation interdite depuis quelques années ) empêche tout pharmaciens d'accéder à l'indépendance et qui l'empêche de trouver un emploi (la demande en soins pharmaceutiques ayant pourtant augmenté)

Aussi quel plaisir de constater que vous défendiez bien plus les pharmaciens (et le monopole pharmaceutique ) , que les pharmaciens eux-mêmes ou leurs représentants (Ordinaux ou syndicaux )...ceux-là même ne s'émeuvent pas de la situation précaire à laquelle il contraignent les pharmaciens en les remplaçant par des non pharmaciens

Monsieur Leclerc , je pourrai bien évidement vous reprocher de n'avoir initialement militer que pour vos propre intérêts et que si actuellement vous défendez les pharmaciens au travers de la défense du monopole pharmaceutique ,c'est certainement parce que l'axe d'attaque est plus légitime et plus prompt à vous aider dans votre combat mais force est de constater que vous êtes devenu par défaut le meilleur défenseur de la profession .

Très cordialement

PS:
1. Concernant les tests de grossesse, si vous pouvez vous féliciter de leurs ventes hors des officine vous ne pouvez qu'admettre que la vente hors du monopole pharmaceutique est délétère ..en effet , ces test seront eux vendus "entre 2 boites de petits poids" sans surveillance ou dispensation sous l’œil éclairé du pharmacien comme cela pourrait l’être dans vos parapharmacies.
2. Ne pensez-vous pas qu'une compensation financière sera imposé aux parapharmacie de GMS ; en effet la vente de médicaments est soumis actuellement au rachat de licence officinal hors bien que vous ne militiez que pour la vente de médicaments de libre accès , il n’apparaîtrait pas illogique que vous dédommagiez (ou du moins que l'on vous oblige à un dédommagement ) les pharmacies , sans quoi cela créerait une distorsion de concurrence ...Ce n'est pas une revendication de ma part mais une simple anticipation des modalités de mise en œuvre de la vente des médicaments sans prescription hors des pharmacies
3.Je serai ravi de pouvoir discuter avec vous de ce souhait commun d'ouverture de la vente des médicaments hors du monopole officinal ainsi que des modalités et des actions à mettre en place pour accélérer cette procédure et garantir son effectivité ; vous avez mon mail et mon numéro de tel, vous remerciant par avance pour ce contact qui serait réciproquement très enrichissant
Pour moi, les produits frontières n'existent pas, si il subsiste un doute alors c'est un médicament. Enfin moi j'dis ça, j'dis rien hein. (L5111-1 du CSP)
[...] N’en déplaise aux grincheux, l’Autorité de la Concurrence valide point par point les propositions formulées par E.Leclerc pour procéder à une ouverture encadrée de la vente de médicaments non remboursables (cf. mon billet sur ce sujet). [...]

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