SOCIÉTÉ Santé

Santé : repartir du bon pied pour ne plus marcher sur la tête !

C’est parti…nous lançons une campagne d’interpellation sur la santé. Vous la découvrirez progressivement dans la presse cette semaine. Je sais que, suite à cette publicité, j’aurai droit sur ce blog aux dizaines de commentaires haineux de quelques enragés qui pensent servir leur cause en proférant jurons et insultes.

Notre nouvelle campagne dans les journaux (cliquez sur l'image pour agrandir)

Qu’y puis-je si, d’année en année, la Cour des Comptes ou les associations de consommateurs, les rapports internationaux de l’OCDE et tant d’autres organismes et cabinets d’étude dénoncent régulièrement le manque de concurrence et pointent des prix trop élevés dans l’optique, l’audioprothèse, le matériel médical, les médicaments non remboursés ?

A l’heure où un Français sur trois avoue renoncer à se soigner pour des raisons de coût, devons-nous le déplorer ou essayer de faire bouger les choses ?

On vit plus longtemps, on est en meilleure santé…tant mieux ! Qui s’en plaindrait ? Mais on vit aussi plus longtemps… dans la dépendance. Les systèmes anciens de solidarité familiale ont disparu (on n’héberge plus ses parents et ses grands-parents) et on attend une intervention d’un Etat qui, lui, est ruiné et ne peut plus tout assumer ! Ca ressemble un peu à la quadrature du cercle cette affaire.

La santé ne doit pas être un paramètre sacrifié sur l’autel du pouvoir d’achat et je crois dans la pertinence de systèmes assurantiels collectifs permettant de réduire les inégalités entre les citoyens devant la maladie et la vieillesse. Il se trouve que nous vivons dans un système mixte qui conjugue à la fois des éléments d’action publique et des éléments de compétition privée. Et ce, dans tous les secteurs de la santé (médicaments, actes chirurgicaux, traitements, prises en charge des pathologies, etc.).

Notre combat ne porte donc pas sur une revendication qui viserait à obtenir une privatisation de la santé publique pour pouvoir « la dévorer crue » comme je peux le lire ici ou là. Pour être tout à fait franc, et à bien regarder ce qui se fait dans certains pays, je ne suis pas sûr que nous y gagnerions à changer radicalement de modèle.

En revanche, là où les pouvoirs publics ont estimé qu’il n’était plus opportun (ou financièrement possible) pour l’Etat d’intervenir directement, ils ont laissé une place croissante à l’initiative privée. Et alors là oui, nous demandons qu’une vraie concurrence puisse s’exercer. Le tout dans des conditions qui n’altèrent évidemment pas la sécurité des patients. Est-ce si choquant ? En tous les cas, je n’ai pas l’impression que cela choque les Français.

Cela fait trente ans que les Centres E.Leclerc se battent pour dénoncer cette situation absurde. Nous pouvons proposer à nos clients des produits qui repoussent les poux mais pas des produits qui tuent les poux. Nous pouvons vendre des préservatifs, mais pas des tests de grossesse (bientôt peut-être…). Nos parapharmacies peuvent vendre du dentifrice Fluocaril 125 mg, mais pas du Fluocaril 250 mg. Nous pouvons vendre du lait en poudre standard pour les bébés, mais pas du lait hypoallergénique ou anti-régurgitation, etc.

Testgrossesse

Nous demandons simplement à pouvoir apporter notre pierre à l’édifice.

- « Ce serait dangereux » m’objecte-t-on ! Je réponds que nous mettrions ces médicaments en accès surveillé, avec un docteur en pharmacie qui guiderait le patient et le conseillerait exactement comme en officine.

« Vous n’arriveriez pas à être moins cher » ! Chiche ? Après tout il y a bien quelques rares pharmacies qui sont bien moins chères que la moyenne, c’est donc que cela est possible, non ?

« Nos 26.000 pharmacies offrent un bien meilleur maillage du territoire que vos 192 parapharmacies ! » Alors pourquoi craindre l’arrivée de quelques parapharmacies E.Leclerc ?

« Vous voulez vous engraisser » ! Rapporté à notre part de marché en parapharmacie, le CA additionnel généré par la vente de médicaments non remboursés s’élèverait à 200 millions d’euros. En 2012, notre CA global était de 40 milliards d’euros ! Soyons donc sérieux, la « santé » financière d’E.Leclerc ne dépend pas de ce marché.

Enfin, voulant proposer ces médicaments en parapharmacie et sous le contrôle de nos docteurs en pharmacie, on est loin du schéma grossier que tentent de diffuser nos détracteurs (« E.Leclerc veut vendre des médicaments au milieu des boîtes de conserve »).

Depuis cet été, avec l’autorisation de vente de médicaments non remboursés sur internet, un pas de plus a été franchi. L’objectif du gouvernement en donnant l’autorisation de commercialisation par ce canal, est bien de faire baisser les prix.

Mais en parallèle, on nous refuse toujours le droit de pouvoir vendre ces mêmes médicaments dans nos parapharmacies. Ce sont pourtant des espaces physiques clos, en dehors du supermarché, dans lesquels travaillent des docteurs en pharmacie apportant des garanties et des conseils encore plus facilement que sur internet. Et pourtant...

Décidément, on marche sur la tête !

10 Commentaires

au-delà des tests de grossesse, je me demande s'il ne serait pas logique de vendre dans les supermarchés des produits tels que les vaccins: il s'agit de produits grand public, objet contrairement aux médicaments "ordinaires" d'une publicité au moins aussi importante que celle des lessives ou des petits pois. Certains sont même obligatoires comme les gilets flous ou les triangles de signalisation. Il y a même des sprays pour l'antigrippe, etc. Le LEEM Vaccins (les fabricants) souhaite « un accès naturel du citoyen à la vaccination ». http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/00/02/27/6E/document_actu_pro.phtml
N'allez cependant pas jusqu'à offrir des services de vaccination en supermarché (même si cela se fait aux USA).
Si je résume ;

- vous voulez outrepasser les conditions actuelles d'ouverture d'un lieu de dispensation des médicaments (conditions de diplôme et contrainte géodémographique d'ouverture )

- vous voulez modifier la définition même du médicaments ( cf citation des exemples sur les fluocaril , acaricides et autres ) ...

Ça plaira aux français qui raffolent des passes-droits et des injustices et qui trouve normal qu'un commercant veuillent seul redefinir la définition d'un médicament..
Salut Mel!
Effectivement, ce n'est pas facile de faire avaler la pilule..Vous n'avez rien contre la boulimie? Je pense que c'est ce que vous reprochent vos détracteurs.
Épicerie - Pharmacie quels sont les points communs ??
Des têtes de gondole un service minimum des produits saisonniers mis en avant , des préparateurs de commandes
Et puis ???
Les différences ?
Chez le pharmacien le prix est caché derrière la préparatrice de commande oups non de préparation savante qui nous soignent .... On ne sait jamais à l'avance ce qui sera remboursé à l'avance ou pas
Au moins chez Leclerc on connait le prix, la carte de fidélité permet de savoir combien on va cumuler d'avantages
Et puis au final la préparatrice de pharmacie demande-t-elle pourquoi comment ? Dans ma campagne JAMAIS!!! Alors du coup mes dolipranes si je les paie 1€30 chez Leclerc plutôt que 1€80 dans la pharmacie du village mon mal de tête sera soigné de la même façon plutôt que d'être transféré en mal de porte monnaie
Mr Leclerc vendait des médocs dans vos magasins avec des pharmaciens comme vous vendez des petits poids et le ministère de la santé pourra faire des économies et vous remercier....
l'ignorance des gens : le prix du doliprane est fixé par l'état par ce qu'il est remboursé : cher monsieur vous le payez partout pareil :
doliprane 1000 cps 1.95€
doliprane 1000 eff 2.02€
doliprane 1000 gel 1.90€

Il est légalement interdit de faire bénéficier le médicament de toute forme de publicité, remises ou offre fidélité.
R€m$, avant de donner votre avis, renseignez vous.
Si nous résumons votre position, elle consiste à maintenir le système de soins actuel tout en offrant une place à l'initiative privée dans la mesure où l'Etat ne pourra plus assurer le paiement de ces dépenses de santé.
En premier lieu, les officines n'appartiennent pas à l'Etat et seule l'initiative privée est reconnue dans ce domaine. On ne peut donc réduire une profession réglementée à des "fonctionnaires déguisés".
En deuxième lieu, vous estimez que vos parapharmacies peuvent remplir les mêmes missions que ces officines dans le domaine des produits-frontières (lait spéciaux et autres...) et de l'automédication en assurant la même sécurité pour les patients. Vous mettez en évidence la disponibilité de vos docteurs en pharmacie. Il faut donc que ce personnel (gérant ?) soit présent pendant la plage horaire d'ouverture d'une journée pouvant aller jusqu'à 12 heures. Il faut savoir, mais vous le savez déjà, qu'un pharmacien diplômé est obligatoire pendant la durée d'ouverture d'une pharmacie. Autrement dit, vos docteurs en pharmacie, qui ne marchent pas sur la tête, vont devoir accroître fortement leurs horaires à moins de créer des emplois (ce qui est intéressant pour notre pays). Cependant, tout cela a un coût et je doute vous seriez prêts à apporter votre pierre à l'édifice avec un fonctionnement beaucoup plus élevé que vous ne l'estimez.
En troisième lieu, l'argument du prix bas demeure alors fragile puisque les conditions de sécurité de délivrance impacteront directement la marge de vos parapharmacies. De plus, le prix "Leclerc" ne sera sans doute pas au rendez-vous si l'on prend comme argument celui de l'autorité de la concurrence affirmant que vous ne pourriez pas faire baisser les prix d'achat auprès des laboratoires. Vous le sous-tendez quelque part puisque vous formulez, non un argument imparable, (pourtant, vous savez avancer de telles propositions et parfois à juste titre) mais une simple hypothèse ("chiche ?", comme vous l'écrivez).
En quatrième lieu, vous comparez vos 200 parapharmacies et les 26 000 officines en indiquant que cette concurrence n'est pas à craindre. Soit! Je suppose que tous les commerces de proximité (disparus) dans la zone de chalandise d'une grande surface
devaient être rassurer en se disant qu'ils étaient beaucoup nombreux que le centre commercial... L'introduction d'un nouvel acteur, agressif (c'est un terme un peu fort mais représentatif) sur le plan économique, ne serait pas sans conséquence sur le maillage territorial. Vous n'êtes pas sans savoir que l'économie des pharmacies est très fragile. Il n'est plus rare aujourd'hui de voir des fermetures d'officine. En cas d'arrivée de vos 200 parapharmacies, la probabilité est forte que des déserts pharmaceutiques apparaissent rapidement (chiche ? comme le vous le soulignez). Or ceci est contraire à votre volonté de ne pas toucher au système de santé actuel.
En dernier lieu, l'accusation de vous engraisser paraît saugrenue dans la mesure où votre entreprise a vocation à faire le maximum de bénéfices. Il est vrai que cette activité ne jouera pas sur votre santé financière, au demeurant excellente, je suppose. Non, votre seul objectif est plutôt d'introduire un produit d'appel indispensable pour faire venir les consommateurs dans vos magasins (celui de la santé). Quitte à faire fi des conséquences néfastes sur le fonctionnement du secteur de distribution de médicaments de ville.
Pour conclure, le chevalier blanc, que vous souhaitez être, se leurre sur ce secteur du médicament. La pharmacie fait partie intégrante de la santé publique et n'est pas un marché de santé. C'est toute la différence entre un docteur en économie et un docteur en pharmacie. Le second demeurera indispensable dans la chaîne de santé de chaque être humain. Quant au premier, son rôle est d'utiliser sa tête pour accroître ses parts de marchés. Vos publicités sur ce thème n'en sont qu'une illustration très concrète. Et pourtant...on aurait aimé vous croire...
Les propos de De Al Erte paraissent être fouillés mais j'y vois beaucoup de faussetés, des lieux communs et un manque de projection.
1/ E.Leclerc mène comme ses concurrents, des combats toujours impopulaires la première décennie, mais finit par obtenir le quitus la deuxième (l'essence, les bijoux, le zéro sac...)
2/ E.Leclerc comme ses concurrents a fait d'un des secteurs de la grande consommation un des fleurons de l'économie française. Je veux parler de l'agro-alimentaire. Que serait le tissus industriel agroalimentaire aujourd'hui si les grandes enseignes n'avaient pas mis sous pression de modernisation, de qualité et de traçabilité ce secteur ? Le secteur perd-il des emplois ? Non, il en crée depuis des dizaines d'années et ne connait pas la crise, ni celle de 2008, ni celle de 2012. Il est en fin la fierté de ce pays et beaucoup de nos voisins proches ou lointains nous envient notre sérieux, souplesse, inventivité et productivité.
De fait, s'il peut contribuer à relancer le secteur pharmaceutique français, go on.
3/ E. Leclerc, comme ses concurrents, par son fonctionnement centralisé, réhaussera l'approche au client. Je veux dire par là, que le manque de sérieux dans les officines, s'agissant de la lecture des codes 2D pourtant prévus pour une traçabilité sans faille, sera à coup sûr prise très au sérieux dans les officines des grandes enseignes.
4/ Les procès contre le gros et le petit sont d'arrière garde. J'ai un réseau de petits commerçants qui s'en sortent très bien dans mon village, pourtant cerné par 3 grandes surfaces dont E.Leclerc. Le commerce profite à tous tant qu'on est bon. Mes commerçants sont bons, ceux du village voisin moins, tant pis. Ce qui est vrai pour le boulanger ou le charcutier sera aussi vrai pour le pharmacien.

Haut les coeurs et regardons l'avenir avec lucidité et optimisme !
pourquoi vous ne vendez pas la e cigarette en parapharmacie qui je pense serais moins chere que chez ce cher pharmacien qui nous taxe,, puisque qu on peus acheter 30 kits pour vapoter 120 euros mais en chine on vous attends maitre leclerc merci pour votre blog tres interessant cordialement phil
Arrêtons ce monopole de pharmacie, qui ne ressemble a rien, en Angleterre les médocs sont à l'unité pas de gaspillage, et aux USA les médocs en vente libre comme des supermarchés seul les ordonnances sont a un guichet ce qui me paraît normal.
C'est surtout la professions des pharmaciens qui a peur pour sont avenir, il ferai mieux de s'adapter et d'aller de l'avant au lieu de vouloir rester dans leurs petit chaussons comme des pantouflards.

Et de nous raconter n'importe quoi sur leur soi disant conseil, les gens savent ce qu'ils doivent consommés ou non.
C'est surtout eux qui frêne l'évolution, pour leur intérêt et non celui du public qui s'en fiche.
Personnellement, je ne suis pas contre la distribution de médicament courant (doliprane, efferalgan) en grandes surfaces. C'est le genre de produit que tout le monde qu'il faut toujours avoir sur soi mais embêtant à acheter car il n'est qu'en pharmacie. Aujourd'hui ce genre de médicament n'est plus remboursé, il suffirait donc d'avoir l'autorisation de vente de ce genre de produit et même pourquoi pas en interdire la vente au mineur comme pour l'alcool. Ensuite pour les produits nécessitant les recommandations d'un pharmacien, les parapharmacies E.Leclerc sont dans l'obligation dans avoir au moins un, la vente pourrait donc se faire au moins sur ces enseignes spécialisées
Pour ce qui est des produits plus spécialisé je pense que ce travail doit rester aux pharmaciens. Ils auront donc un emploi assuré. De plus, ils sont les seuls à pouvoir prendre les cartes vitales et à être ouvert tous les jours de l'année.
Au final, je pense que vous arriverez comme même à avoir ce marché, vous avez réussit à avoir les préservatifs pourquoi pas les tests de grossesse après tout il existe une notice dessus et tous les français ont été à l'école donc ils savent lire un mode d'emploi.

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